Scorodophloeus zenkeri (Fruitiers du Cameroun)

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Révision de 5 janvier 2023 à 00:03 par Guy Liyongo (discussion | contributions) (Noms locaux : Bofili)

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Dacryodes macrophylla
Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun
Tamarindus indica
graines (P. Nyemeck)


Scorodophloeus zenkeri Harms.

Nom vernaculaire Mongo: Bofili(Bofidji) Bot. Jahrb. 30 : 78 (1901)

Noms communs

  • Français : arbre à ail
  • Anglais : garlic tree

Noms locaux

  • Bafoussam : lem
  • Bamiléké : lom
  • Bangangté : doum
  • Bassa : hiomi, ngô
  • Boulou : olan
  • Douala : bobinbi
  • Ewondo : olom
  • Pygmée Baka : mingagne
  • Mongo: Bofili(Bofidji)

Origine, distribution géographique et écologie

Espèce présente en Afrique tropicale, du Nigeria en République Démocratique du Congo. Au Cameroun, elle se trouve en forêt sempervirente Atlantique et du Dja. L’arbre à ail se rencontre en milieu forestier. Il pousse bien sur des sols légers et moins bien sur des sols s’engorgeant d’eau, même temporairement.

Description

  • Grand arbre atteignant 35 m de hauteur et 200 cm de diamètre ; cime ouverte à branches dressées; fût droit plus ou moins cylindrique ; base légèrement épaissie avec des cannelures ; écorce gris-jaune, lisse chez les jeunes sujets puis écailleuse, tranche d’environ 1 cm d’épaisseur, cassante, jaune à odeur d’ail.
  • Feuilles alternes, composées paripennées ; 10-20 paires de folioles alternes, sessiles, de forme rectangulaire, atteignant 2,5 x 1 cm ; rachis canaliculé et très légèrement ailé.
  • Inflorescences en grappes denses axillaires ou terminales de 5-8 cm.
  • Fleurs blanches, petites, hermaphrodites ; 4 sépales d’environ 6 mm de longueur ; 5 pétales, obovés longs de 9-10 mm ; 5 étamines ; ovaire à 2 ovules.
  • Fruits : gousses oblongues de 7,5-13,5 x 3-5 cm, plates lisses, apiculées, bord sutural se terminant de chaque côté par une crête.
  • Graines au nombre de 1-2 par fruit, ovales, aplaties et mesurant jusqu’à 2,5 x 2 cm ; brunes et luisantes.

Variabilité et conservation de la ressource

L’arbre est protégé lors des défrichements culturaux. Les paysans en plantent également dans les caféières et les cacaoyères, soit à partir des sauvageons, soit à partir des plants issus de pépinières détenues par les groupes d’initiatives communes, les ONG, les projets de recherche agro-sylvicoles. L’étude du potentiel disponible de la ressource n’a pas été effectuée, pourtant on assiste très souvent à une récolte destructive et incontrôlée des écorces entraînant souvent la mort de l’arbre à la suite d’un écorçage complet de l’arbre.

Agronomie

La régénération se fait par germination naturelle des graines. L’espèce se propage par semis de graines. Le semis se fait soit en pot en pépinière, soit directement en champ. La germination est rapide avec un taux élevé. La croissance est rapide. On transplante des plants de deux ou trois ans, de 1,5 à 2 m de hauteur dont la tige est bien droite et non ramifiée.

Utilisations

Scorodophloeus zenkeri est une plante dont l’écorce, le bois et les fruits ont une odeur alliacée (Walker et Sillans, 1995). Toutes les parties sus-citées s’utilisent à diverses fins.

Les graines et l’écorce sont consommées après simple séchage. Réduites en pâte ou en poudre, elles ont un goût d’ail et sont utilisées comme épices en cuisine dans les provinces de l’Ouest, du Centre et du Littoral camerounais.

Du point de vue médicinal, l’écorce de la plante se consomme en infusion pour soulager de la constipation. Elle s’utilise avec d’autres plantes pour soigner le rhume et la toux. En fumigation, elle soigne les rhumatismes.

Flux et circuits de commercialisation

Scorodophloeus zenkeri est vendu dans les marchés camerounais. Cependant, les statistiques sur le niveau de commercialisation à l’échelle nationale ne sont pas disponibles. Par ailleurs, on rencontre Scorodophloeus zenkeri dans les marchés de la Guinée Equatoriale et de Kissangani et Beni, en République Démocratique du Congo. (Sunderland, 2000 ; Liengola, 2000).

Mécanismes de fixation des prix

Les information recueillies par le Programme Tropenbos Cameroun sur les marchés de Kribi et Ebolowa, révèlent qu’un morceau d’écorce de Scorodophloeus zenkeri, en 1997 coûtait 75 F CFA et un tas de trois fruits était vendu entre 10 et 75 F CFA (Van Dijk, 1997). Walter (2001) rapporte plus tard qu’un morceau d’écorce dans les marchés de la zone de forêt est vendu entre 100 et 250 F CFA.