Hybanthus calceolaria (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Hybanthus calceolaria (L.) G. K. Schulze
- Nom accepté : Pombalia calceolaria
Synonymies
- Hybanthus ipecacuanha (L. non Vent.) Baill. ex Laness ;
- Ionidium ipecacuanha (L.) Vent. ;
- Viola calceolaria L. ;
- Viola itoubou Aubl. [1].
Noms vernaculaires
- Créole : —
- Wayãpi : —
- Palikur : ivuiti seine.
- Portugais : ipecacuanha-branca.
- Kali’na : itoubou (AUBLET, 1775).
Écologie, morphologie
Petite herbe des savanes sèches ou des pelouses entretenues de la région côtière.
Collections de référence
Lescure 627, 643 ; Moretti 1114.
Emplois
Les Palikur préparent la plante entière en décoction, bue comme antitussif. Les usages comme antidysentérique, émétique et purgatif, signalés au XVIIIe siècle, n’ont pas été retrouvés (AUBLET, 1775).
Étymologie
- Palikur : de ivuiti, « plante Hibiscus rosa-sinensis (Malvacées) » et seine, « blanc ». Les deux simples ont le même usage médicinal, mais la fleur d’Hybanthus est blanche.
Chimie et pharmacologie
L’ipéca, plante du Brésil, est, avec le quinquina, l’un des deux végétaux américains qui devaient jouer un grand rôle dans la thérapeutique moderne à partir du XVIIIe siècle. De nombreuses drogues furent introduites à sa place, en Europe, sous les noms de ipéca, faux ipéca, ipéca nègre, ipéca bâtard, etc. Parmi elles, Hybanthus calceolaria fut certainement la plus estimée et son emploi dans la thérapeutique européenne fut, aux XVIIIe et XIXe siècles, aussi important que celui du véritable ipéca, Cephaelis ipecacuhana (Rubiacées) [sic : Cephaelis ipecacuanha = Carapichea ipecacuanha].
On distinguait alors trois sortes d’ipéca : l’ipéca brun, l’ipéca gris et l’ipéca blanc. Ce dernier désignait H. calceolaria : « Les Espagnols et les Portugais préfèrent l’ipéca blanc car elle agit avec moins de violence. Elle purge assez bien, et elle est plus douce que l’ipéca brun » (POMET, 1735). Dans la littérature, cette espèce est désignée sous de nombreux noms scientifiques et nous avons indiqué plus haut les principales synonymies rencontrées. Les tests chimiques montrent qu’elle ne renferme pas d’émétine, ni aucun autre alcaloïde. Ses propriétés émétiques pourraient être dues à des saponines, fréquentes dans cette famille. D’ailleurs, d’autres Violacées indigènes de Guyane sont signalées dans la littérature comme ayant été employées comme « faux ipécas », telles que Noisettia orchidiflora (Rudge) Gingins et Corynostylis arborea (L.) S. F. Blake (HECKEL, 1897).
Tests chimiques en fin d’ouvrage.
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- ↑ L’espèce a été retrouvée chez les Kali’na par AHLBRINCK ([1931] 1956) et par Lescure (comm. pers.) sous le nom de ki’erö pipio, « pelure de manioc », mais sans les usages signalés par AUBLET (1775) et HECKEL (1897). Un usage contre la coqueluche et la grippe a été relevé chez les Caboclos du bas Amazone (AMOROZO et GÉLY, 1988).