Ertela trifolia (Pharmacopées en Guyane)

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Citrus sinensis
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Zanthoxylum ekmanii


Ertela trifolia. Feuilles et fleurs de jaborandi de Guyane.



Ertela trifolia (L.) Kuntze


Synonymie

  • Monnieria trifolia L.

Noms vernaculaires

  • Créole : jaborandi (DEVEZ, 1932).
  • Wayãpi : ka’a malaka.
  • Palikur : bukuyuvya.
  • Portugais : jaborandi-do-Pará, alfavaca-de-cobra, alfavaca-decobra.

Écologie, morphologie

Sous-arbrisseau commun dans le sous-bois des forêts secondaires.

Collections de référence

Grenand 660, 1074, 1581 ; Prévost 3427.

Emplois

Il semble que l’usage de cette plante ait actuellement disparu de la médecine créole. DEVEZ (1932) la qualifiait pourtant de jaborandi de Guyane, quoique selon CORRÊA ([1926] I, 1984) ses propriétés toniques, stimulantes et sudorifiques soient inférieures à celles des vrais jaborandis (Pilocarpus spp., Rutacées) du sud du Brésil.

Nous avons trouvé Ertela trifolia en usage seulement chez les Palikur pour soigner les céphalées en lavage externe avec la décoction des feuilles. Par ailleurs la plante entière pilée dans très peu d’eau jusqu’à obtenir une pâte avec un pied de Petiveria alliacea (Phytolaccacées) et des rameaux de Mimosa pudica (Mimosacées), est appliquée sur les douleurs d’origine magique envoyées par des chamanes malfaisants [1].

Étymologie

  • Wayãpi : de ka’a, « plante » et malaka, « hochet de chamane », « la plante hochet de chamane ». Les Wayãpi ne connaissent plus la raison de ce nom.
  • Palikur : de bukuyuy, « luciole » et aβeya, « plante », « la plante des lucioles » ; cet insecte est porteur de présage de maladie.

Chimie et pharmacologie

Une étude chimique détaillée de Ertela trifolia a été menée par l’équipe du Professeur Fourasté-Roy (1973).

Plusieurs alcaloïdes furoquinoléiques (dictamnine, 6-méthoxy-7-hydroxy-dictamnine, arborinine, évoxine, haplopine, skimiamine) ont été mis en évidence dans les racines, les feuilles et les tiges. Les feuilles renferment en outre 0,4 à 0,5 % d’une huile essentielle jaune et fluide et les racines 0,10 à 0,15 %.

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  1. On retrouve des usages proches à ceux des anciens Créoles et des Palikur chez les Aluku, qui l’utilisent pour soigner les convulsions, les maux de tête, les courbatures, la fièvre, dont la fièvre paludique, ainsi que les douleurs abdominales (FLEURY, 1991) et chez les Caboclos du bas Amazone et de la région de Santarém qui en usent tant contre les maux de tête que contre les étourdissements (BRANCH et SILVA, 1983 ; AMOROZO et GÉLY, 1988).