Succisa (Rolland, Flore populaire)

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Cephalaria
Eugène Rolland, Flore populaire, 1896-1914
Dipsacus


[Tome VII, 6]

Succisa pratensis

Succisa pratensis (Moench). - LE MORS DE DIABLE.


  • morsus diaboli, premorsa, premorsiva, succisa, flos amoris, l. du m. â., Dief.
  • herba sancti Petri, l. du m. â., Pritz. et Jess.
  • succusa, l. du XVe s., J. Camus, Op. sal., p. 93.
  • mors de diable, m., franç., L'Escluse, 1557 ; etc., etc.
  • mors du diable, m., franç., J. Thierry, 1564; etc., etc. — Spa (Belg.), c. p. M. J. Feller.
  • mors au diable, f., J. Camus, Op. sal., p. 93. — Calv., Jor.
  • mors-diable, m., anc. f., N. de Nancel, Disc. de la peste, 1581, p. 317 ; Renou, 1626.
  • ghiab-mor, m., Dagny-Lambercy (Aisne), c. p. M. L.-B. Riomet.
  • morsure du diable, f., franç., Fayard, 1548; Le Lièvre, 1583. — Verviers (Belg.), c. p. M. J. Feller.
  • remors de diable, m., anc. franç., Liébault, Maison rustique, XVIe s. — Hainaut belge, c. p. M. J. Feller.
  • herbe du diable, f., herbe à diable, f., Anjou, Desvaux. — Hainaut belge, c. p. M. J. Feller.
  • l'herbe que le diable a mangé la racine, f., Hainaut belge, c. p. M. J. Feller.
  • mourdudo, f., Apt (Vaucl.), Col.
  • tremorsse, f., wallon du XVe s., J. Camus, Man. nam.
  • tremors, m., anc. franç., Arnoul, 1517, fet 16, v°
  • remorse, f., anc. franç., M. Canadelle, Traicté de la peste, 1615, p. 15.


[7]

  • remors, m., anc. franç., Fouchs, Remèdes de la peste, 1545.
  • lamore, f., Saint-Georges-d.-Gros. (Orne), r. p.
  • recopée, f., anc. franç., Mowat.
  • herbe à la trouée, Eure, Joret.
  • treuy’, f., trouy’, f., Jauche (Brabant), c. p. M. J. Feller.
  • gueule de lion, f., Calvados, Bull. d. parl. norm., 1901.
  • succuse, f., anc. franç., J. Camus, Op. sal., p. 93.
  • succise, f., franç., Saint-Germain, 1784.
  • gruméto dél diablé, f., érbo dé Sant-Jousèp, Gard, c. p. M. P. Fesquet.
  • herbe de Saint-Joseph, Orléans, Dubois.
  • érba dè Saint-Dzâtyè, f., fribourg., Sav.
  • herbe Saint-Michel, Mayenne, Dottin.
  • herbe Saint-Gal, herbe Saint-Méen, Haute-Bret., Sébillot, Addit.
  • scopullèro (avec 2 l non mouillées), f., La Malène (Lozère), r. p.
  • fausse scabieuse, f., anc. fr., Récréations galantes, 1671., p. 190.
  • scabieuse des bois, herbe aux sabotiers, franç., Bastien, 1809.
  • bleu, m., bonhomme, m., Domfront (Orne), c. p. M. Aug. Chevalier.
  • èrba dé l'anày'gamén, f., Laroque-des-Albères (Pyr.-Or.), Carrère.
  • rage, f., Domfront (Orne), Jor.
  • langue d'oie, Allier, E. Olivier.
  • langue de brebis, Romont (Vosges), Haill.
  • charbon, m., Aube, Des Et.
  • erba carbona, gênois, Penzig.


« Cette herbe a la racine à demy couppée ; elle est appelée morsus diaboli pour autant que le diable luy mordit la racine pour la cuyder destruire, à raison de la grande vertu qui est en elle. » Goeurot, s. d. (vers 1520), fet 66.

« Au temps où Saint-Michel se battait avec le diable, il employait cette herbe pour se guérir de ses blessures. Le diable donna un coup de couteau sous la racine, croyant faire périr l'herbe, mais il en repoussa des quantités tout autour. » Mayenne, Dott.

« Pour gagner au jeu, cueillez la veille de la Saint-Pierre, avant le soleil levé, l'herbe Morsus diaboli : mettez-la une journée sur la pierre bénite, ensuite faites-là sécher, mettez-la en poudre et la portez sur vous. » Grimoire du Pape Honorius, XVIIIe siècle.

« La scabieuse est l'emblème de la parole de Dieu. » [Sans doute parce qu'elle inspire le remords.). Boitte, Descr. d'un médicament, 1619 p. 32.