Caryocar villosum (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Caryocar villosum (Aubl.) Pers.
Synonymies
- Pekea butyrosa Aublet ;
- Saouari villosa Aublet.
Noms vernaculaires
- Créole : arbre à beurre [bwa-dibè], pékéya (St-Georges).
- Wayãpi : peke’a.
- Palikur : pikia.
- Portugais : piquiá.
Écologie, morphologie
Très grand arbre de la forêt primaire [1]. En Guyane, présent seulement dans l’est.
Collections de référence
Grenand 398, 3076.
Emplois
La pulpe grasse de cette espèce est quelquefois utilisée par les Wayãpi pour fabriquer une huile qui, mélangée au roucou, aurait les mêmes propriétés défatigantes que Carapa guianensis (Méliacées) [2].
Étymologie
- Wayãpi : peke’a de pe, « chemin », ke, « ancien » et a, « fruit », « l’arbre fruitier des anciens chemins » ; cette étymologie indique que les Amérindiens l’ont disséminé en jetant les graines après consommation de la pulpe.
Chimie et pharmacologie
Les graines et la pulpe des fruits de Caryocar villosum fournissent une huile de table dénommée piquiá, vendue sur les marchés amazoniens [3]. La composition de la pulpe du fruit se caractérise par une teneur en eau relativement faible (50,3 %) et une teneur élevée en acides gras (64,5 %). Les principaux acides gras sont les acides palmitique et oléique (MARX et al., 1997).
Nous avons mis en évidence la présence de saponines dans toutes les parties de ces grands arbres - feuilles, écorce de tronc et de racine et péricarpe des fruits - qui est à rapprocher de l’emploi de ces derniers comme ichtyotoxique (cf. note 1 à Caryocar microcarpum) ; les graines comestibles en sont exemptes. La présence dans ces espèces de tanins et de saponines peut être aussi reliée à leur action sur les mycoses et les filaires.
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- ↑ « Un des plus beaux arbres du Brésil ; atteint parfois des dimensions colossales (jusqu'à plus de 5 mètres de diamètre à la base du tronc) » (LE COINTE, 1922).
- ↑ Les Caryocar sont connus soit pour leurs amandes délicieuses (Caryocar glabrum (Aubl.) Pers. ; Caryocar nuciferum L.), soit pour leur pulpe grasse comestible après cuisson (Caryocar villosum (Aubl.) Pers.). Ce sont tous des sources potentielles d'huile de table. « Cuite à l'eau salée, la masse butyreuse qui recouvre les noyaux de Pekea est fort appréciée quand elle est douce, mais elle est parfois d'une amertume prononcée. Elle fournit, à chaud, par la pression, une huile qui se solidifie par refroidissement et peut être employée dans l'alimentation à la place de beurre. Elle sert encore à la fabrication du savon. De l'amande, on tire une graisse blanche, fine, solide au-dessous de 24 degrés, fondant à la chaleur de la main en une huile incolore, excellente pour la parfumerie parce qu'elle rancit difficilement (huile de noix souari). L'écorce des baies est très riche en tanin et peut servir pour préparer de l'encre noire. » (LE COINTE, 1922)
- ↑ Au Brésil central, pequi désigne une huile généralement extraite de Caryocar brasiliense Cambess., une espèce des savanes arborées (cerrados), mais en Amazonie, l'huile de pequeá ou piquiá provient essentiellement de Caryocar villosum.