Digitalis (Rolland, Flore populaire)
Sommaire
[Tome VIII, 135]
Digitalis
- digitalis, digitellus, l. du m. â., Dief. — simbaleria, l. du XVIe s., J. Camus, Livre d’h. — tapsus minor, taxus barbatus, termatica minor, narmatica, cirumaria, l. du m. â., Rostaf.
- cerotecaria, ceroteca vulpis, l. du m. â., Mowat. — Sanctae Mariae chirotecae, anc. nomencl., Bauhin, De plantis, 1591. — verbascum digitale, virga regia, anc. nomencl., Bauh., 1671. — nola sylvestris, campanula sylvestris, anc. nomencl., Dodoens, 1557. — gantelée, f., gants-Nostre-Dame, gantelets de Nostre-Dame, anc. fr.
- gand'lé, f., gantiè, m., gàntélé, m., gantelets, m. pl., gàntélino, f., gants, m. pl., gants de bergère, gant-berger, m., gants de Notre-Dame, gants de la Bonne-Vierge, gants de la Vierge, en divers endroits.
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- gantyô, m., lyonnais, Puitsp. — gandyô, m., Maine-et-L., Desv. — digitale, f., franç., Chabraens, 1666 ; etc., etc. — végétale, f., Saint-Georges-d.-Gros. (Orne), r. p. (Nom. des herboristes ; corrupt. de digitale.) — digitussë, f., Palaiseau (S.et-O.), r. p. — de au, m., anc. fr., Fayard, 1548.
- doigts, m. pl., déy’, m., dé, m., dè, m., didaou, m., èrba à dédaou, f., dëdaou, m., dodaou, m., dëdò, m., doudé, m., dàya, m., doyâ, m., dòyò, m., dàyò, m., dauayé, m., en div. pat. — dô de loup, dòyò de loup, dàya de loup, dô de lièvre, Vosges.
- dàyattes, f. pl., Ban de la Roche, H. G. Oberlin. — doïotte, Villeneuve-sur-Fère (Aisne), c. p. M. L.-B. Riomet. — dé de NotreDame, dé de la Vierge, en div. endroits. — dèy’ dè diåblhò, m., côvèy' à pouèjon (= étui de faucheur à poison), fribourg., Sav. — dé de couleuvre, m., Huy (Belg.), p. 296. Rev. d. tr. pop., 1904. — doigtier, m., anc. fr., Pena et De Lobel, Stirp. adv., 1570. — deûkè, m., wallon, Grandg. — deûkè de Notru-Dame, m., Liège, Rec. d. tr. p., 1904, p. 296.
- dés, m. pl. (c.-à-d. dés à coudre, et non dés à jouer), dìs, dés d’Notre-Dame, dés de coloûve (d. de couleuvre), fleur di couloûve (déformation du précédent). — rodjes dés, rodjes dés d’Notre-Dame (la digitalis purpurea), blancs dés, blancs dés d’Notre-Dame (variété à fleurs blanches) ; — dwatés, m. pl. (=doigtiers, doigts de gant): deûkês, m. pl., même sign. ; — clokes, f. pl. (cloches), Pays wallon. — Les fleurs ont la forme de dés à coudre ou doigts de gant. — Nommés dés de N.-D. parce qu'on en jette à la procession de l'Assomption. — Note de M. J. Feller.
- chôsse de loup, f., Mortagne (Vosges), Haill. — bràyos dè dzal (= culottes de coq), f. pl., Gras (Ardèche), r. p. — bradzas dé coucu, f. pl., env. de Tulle. — bragos dé coucutt, f. pl., Saint-Pons (Hér.), Barth. — Pamiers, Gar. — saoucha dë coucu, f. pl., Gentioux (Creuse), r. p. — érbo dé coucutt, Béziers, Az. ; Castres, Couz. — érbo dé coucu, Croq (Creuse), r. p. — coucu, m., Saint-Georges-Lap. (Creuse), r. p. ; Eymoutiers (Haute-V.), r. p. — coucou, m., Guernesey, r. p. — gants d'coucou, m. pl., Igornay (Saône-et-L.), c. p . M. Ed. Edmont.
- gueule de loup, Normandie ; Ile-de-France ; Orléanais ; Berry ; Bourgogne ; Lorraine ; Picardie. — gorgë dë lou, Donzenac (Corr.), r. p. — gordzo dé loupp, Dourgne (Tarn), r. p. — langue de loup, Pontoise (S.-et-O.), r. p. — gueule de lion, Velorcey (Haute-Saône), r. p. — gueule de chat, Guilly (Indre), r. p. — gordzo dé lapìn, f., Les Vans (Ardèche), r. p. — bec d'âne, m.,
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- Poncin (Ain), r. p. — poupé, m., Attigny (Ardennes), r. p. — pantouflèto, f., cévenol, D'Hombres. — godè, m., Le Mans, Maulny. — bouteilles, f. pl., Manche, Rev. de l'Avranchin, 1886, p. 156. — entonnoir, m., Ussel (Corr.), Lép. — bialouné, m., Saint-Georges-de-Mons (P.-de-D.), r. p. — balotte, f., Allier, Olivier.
- cloches, f. pl., Flandre franç. ; Normandie ; Berry ; Bourbonnais. — cloques, Quarouble (Nord), c. p. M. L.-B. Riomet. — claoutsa, f. pl., Uzerche (Corr.), r. p. — clôchons, m. pl., Pierrefonds (Oise), r. p. — clochettes, f. pl., Normandie ; Picardie ; Ile-de-Fr. ; Maine ; Lorraine. — clokes, f. pl., Malmedy, Prusse wallonne, J. Feller. — sonnettes, f. pl., Marigny (Manche), r. p. — campanos, f. pl., languedocien.— canpan-na, f., Thénésol, Sav., r. p. — cam ̃ panuns, m. pl., Bourg Saint-Maurice (Sav.), r. p. — càmpanèto, f., Ampus (Var), r. p.
- pétars (pétards), m. pl., dans une grande partie de la France. — pëtâ, m., Pléchatel (Ille-et-V.), Dott. et Lang. — pota, m., Fontenoy (Vosges), Haill. — pëtardes, f. pl., Montaigu (Vendée), r. p. — pètarades, f. pl., Archiac (Char.-Inf.), r. p. — pétëraode, f., pétraode, f., Mayenne, Dott. — patara, f., Firminy(Loire), r. p. — pétarou, m., Marsac (Creuse), r. p. — pétaraou, m., Tulle, Lép. — pétëriao, m., patërìao, m., Mayenne, Dott. — pëtèrë, m., Estandeuil (P.-de-D.), r. p. — pètrô, m., Anjou. — pétaroufe, f., Naintré (Vienne), r. p. — pétolafo, f, Aveyron. — pétarolo, f., Saint-Sulpice de Laur. (Haute-V.), r. p. — pétày'rolo, f., Castres, Couz. — éspétày'ròlo, f., Vabre (Tarn), c. p. M. Ed. Edmont. — pëtarèlo, f., Bergonne (P.de-D.), r. p. — pétrole, f., Poitou ; Vendée ; Touraine ; Anjou ; Maine. — panetrole, f., Poitou. — potéyò, m., Arleuf (Nièvre) — pètô, m., Montluçon (Allier). — pètou, m., pëtou, m., potò, m., pôtò, m., Anjou ; Bret. ; Doubs ; Nièvre. — pètui, m., Châtillonde- Mich. (Ain). — péte-à-front, m., Pierrefort (Cantal). — pet de loup, m., Montluçon (Allier). — vesse de loup, f., vèsses, f. pl., Nièvre.
[Les enfants s'amusent à ganter leurs doigts de ces fleurs, à les faire éclater sur leur front, sur le dos de leur main, etc. De là divers noms. — Note de M. J. Feller.]
- clakè, m. pl., claké, m. pl., clhaké’', m. pl., kiaké, m. pl., clhatché, m. pl., clakyé, m. pl., yakè, m. pl., clakèttes, f. pl., Normandie. — clacloué, m. pl., Oise. — kiacò, m. pl., Yonne. — clokè, m. pl., Calvad., May. — clikètts, m. pl., T.-et-G. —
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- clacreti, m. pl., chiacreÎI, m. pl., Calvad. — couacr6, m. pl., I.-et-V. — craca, m. pl., Manche. — crakè, m. pl., CaJv. — cracroles, f. pl., S.-lnf. — trakè, m. pl., Calvad., Manche. — clapè, m. pl., Manche, S.-Inf. — flokè, m. pl., I.-et-V. — flhakè, m. pl., Manehe. — cakyôles, f. pl., catyôles, f pl., capyoles, f. pl., I.-et-V. — cokèttes, f. pl., Cancale (I.-et-V.). — cokyar, cotyoe, cotiyac, m., cotissiaou, m., cotissoué, m., cotissouére, f., H.-Bret. — coc'olu, m., Fougerolles (May.). — tapèttes, f. pl., C.-d'Or. — taprè, Nièvre.
- toc-toc, Orne, Manche. (C'est l'onomatopée du bruit que fait la fleur quand on la fait éclater.) — tacô, m., tacà, m., Orne, Nièvre. — toco, m., Berry, Fr.-Comté. — tokè, Maine, Orléan. — tocar, Orne, May. — bërlu, m., Guernesey. — nounou, m., nunu, m., H.-Bret., normand, berlu, haut-breton, du bas-bret., burlu, brulu, cf. Rev. Celt., V, 219 (E. E.).
- sabou d'dame, m., Villars-en-Dombos (Ain), c. p. M. Ed. Edmont.
- crève-tout, m., Rosières-aux-Sai. (Meurthe), r. p.
- éscarapétt, m., éspétày'rol, m., 'érbo dé désonfluro, Aveyr., Vayss.
- vorcoua, f., varclië, f., lyonnais, Puitsp. — vorge, f., Rainville (Vosges), r. p.
- poison, f., Vihiers (M.-et-L.), r. p. (on s'en sert pour détruire les poux des poules.)
- SJ)('n'-véche, Gérardmer (Vosges), Haill.
- èrbo dé désènfladuro, Aveyron, Mistr. (on s'en sert contre les enflures causées par les piqûres de vipères.)
- myalùdo, f., Auzances (Creuse), c. p. M. Ed. Edmont.
- coutil, m., Vierzon (Cher), Le Grand, 1898.
- palagan, m., pat6gan, m., Vosges.
- bloou, m., Corrèze près Tulle (Corr.), r. p.
- pavée, f., M.-et-L., Bastard, Supplém. à la flore d'Anjou, 1812, p. 52. (Sans doute parce qu'on s'en sert pour paver le chemin où doit passer la procession.)
- queue de loup, Oise, Graves.
- crama, m., env. de Valence (Drôme), r. p.
- rèvonge, f., Ruffey, près Dijon, r. p.
- damoyselles, f. pl., fr. du }(je s., J. Camus, Livre d'heures.
- cacalaca, m., langued., D'Hombres. — caclijô, m., cocléjô, m., Vosges, Haill.
- bokedou trok, bret. de Cléden-Cap-Sizun (Fin.), c. p. M. H. Le Carguet.
- brullala, breton de Brest, r. p. — sklakeur, breton de Guingamp,
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- r. p. — kukupragàk (=chausses du coucou), hasqüe. — aralda, Parme. — didal, didalera, boca dellop, catalan.
- potsche, Hesse.
- vingherlweteruyat, ane. flam., Dodoens ; vingerlwed, villgerlwedkruid, paaschkeerse, poppesclwentje, pjjpekop, dial. flam. et holl.
- flop, vlop, flop a dock, fox-doc/oen, floss-dockell, poppers, poppy, puppydock, dog's lugs, snauper, snoxrms, bludie bells, dead men's bells, thimble, wÛches-thimble, fairy-fingers, bluidyfingers, lady-glove, muddercap, mammy-neetcap, dial. angl.
Voir d'autres noms gallo-romans de la digitale dans Gilliéron et Edmont, Atl. ling. de la Fr., fasc. 32, carte 1536.
« Il suffit d'une fleur de digitale dans une maison pour faire aigrir le lait. On ne manquerait pas de tirer les oreilles à un enfant qui s'aviserait de l'oublier. 1l Bretagne, c. p. feu L. F. Sauvé. — « Pour maléficier une personne on tâche de lui faire porter une épine en croix à laquelle on a attaché une fleur de digitale. » Matignon (C.-du-N.), Rev. d. fr. p., HJ05, p. 213.
« Si une fille manie cette plante, elle aura des hémorrhagies. » Naintré (Vienne), r. p.
Langage des fleurs. — « La gantelée signifie : vous me portez malheur et grand dommage ; la flem' de gantelée en floquets signifie : dites-moy vostre volonté. » Traité curieu.,; des couleurs, 1647, p. 72. — « La digitale symbolise l'occupation. » Leneveux, 1837. [Probablement par allusion aux dés à coudre.] — « La digitale signifie consolation. » E. Faucon. — « Un bouquet de d. envoyé par le fiancé à la fiancée signifie qu'il a pensé à elle toute la nuit. » Ruffey, près Dijon, r. p.