Eugenia axillaris (Rollet, Antilles)

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Eugenia albicans
Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
Eugenia biflora
Planche 151 : MYRTACEAE. VIII. Eugenia axillaris. A. Rameau fleuri. B. Rameau fructifié. C. Feuille moyenne. IX. Eugenia biflora. D. Rameau fleuri. E. Feuille moyenne. F. Écorce (coupe transversale).

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Eugenia axillaris (Sw.) Willd. Sp. Pl. 2 : 960 (1799).

Basionyme : Myrtus axillaris Sw., Prodr. : 78 (1788).

Synonymes : Eugenia guadalupensis DC. (1828).

Noms vernaculaires : Fr : Merisier (Guadeloupe) ; Merisier (St-Barthélemy) ; Merisier noir (Guadeloupe). A : Wattle, Krum berry (Puerto Rico) ; Black cherry (Jamaïque) ; Rodwood, Brown leaf rodwood (Jamaïque) ; White stopper (Floride), le nom vernaculaire inspiré de l’écorce molle blanc grisâtre ; Right wattle (Antigua, Barbuda).

Description : Arbuste ou petit arbre atteignant 12 m de haut, mais généralement plus petit (3-5 m). Feuilles : pendantes, opposées, de 3-8 × 2-5 cm ; limbe en coin à la base, à acumen peu net (différence avec E. confusa) ; pétiole brun rouge canaliculé, assez long (5-8 mm) ; nervures principale et secondaires en nombre réduit et peu apparentes. Fleurs : en racèmes axillaires (2-3 flores) ou solitaires, blanches. Fruits : sèchent en prenant l’apparence de galles (TOMLINSON) ; globuleux, 7-8 mm de diamètre, noir bleuté. Phénologie : sempervirent. Fleurs de septembre à mars. Fruits de mai à décembre. Habitat : sables littoraux et côteaux xérophiles pierreux (DUSS) ; entre 0 et 100 m. Tempérament : xéro-héliophile.

Usages : Bois lourd (d = 0,91), dur, résistant, grain fin, brun rougeâtre (FAWCETT & RENDLE). Charronnage (QUESTEL). Fruits : pulpe à saveur douce (FOUQUÉ).

Distribution générale : Sud Floride, Florida Keys, Bermudes, Bahamas, Cuba, Jamaïque, Hispaniola, Cayman Islands, Puerto Rico, Virgin Islands ; Petites Antilles ; du Mexique au Panama, Brésil ?. Mc VAUGH restreint l’espèce à la côte atlantique du Mexique (Guatemala ?).

Distribution aux Petites Antilles : Anguilla, St-Martin, St-Barthélemy, St Kitts, Nevis, Barbuda, Antigua, Saba, St Eustache, Guadeloupe (Grande-Terre), Désirade, Marie- Galante, Martinique ?

Matériel examiné : SB : QUESTEL 45, Colombier 100 m (P). Ba : COWAN 1646, calcaire, 0-30 m (P). BT : DUSS 559, Vieux-Fort (P) ; FOURNET et al. 4706, en haut de Crête de Village (P). GT : BARRIER 3083, Ravine Cassis (GUAD) ; QUENTIN 1022, entre Pointe-à-Pitre et Gosier (P) ; ROLLET 814, entre Anse Bertrand et Grande Vigie (GUAD) ; STEHLÉ 2598, Pointe des Châteaux (P). MG : QUESTEL 1094, entre St Louis et Grand-Bourg (P) ; ROLLET 849, Anse Piton, 100 m (GUAD) ; STEHLÉ 315, Folle Anse (P). Dé : BARRIER 2953, 3305, plateau de la Désirade, 100 m (GUAD).

Observations : SM : côte NE Cul de Sac, 50-70 m (FIARD & ROLLET). Ba : fourré sec du plateau NE (DAVID & ROLLET). At : Wetherills Estate, 0-50 m ; Willikies, 0-50 m (DAVID & ROLLET). St : Chameau (ROLLET). M : Barre de Dorot (ROLLET). Dé : Ravines Maître Pierre, 100 m ; Cybèle, 100 m ; de la Rivière, 150 m ; Baie Mahault, 150 m ; pentes côte NW (DAVID & ROLLET). M ? : Morne Larcher, versant Est, entre 50 et 400 m (vu par FIARD, mais aucun spécimen n’a été récolté). LITTLE and al. reproduisent BEARD et donnent, probablement à tort, Dominique, Ste-Lucie et St Vincent.

Bibliographie : (*Iconographie). ADAMS 1972 ; BEARD 1944, 1949 ; BRITTON 1908* , 1918* ; BRITTON & WILSON 1925 ; DUSS 1897 ; FAWCETT & RENDLE 1926 ; FOUQUÉ 1972 ; FOURNET* 1978 ; HOWARD 1952, 1989 ; LITTLE and al.* 1974 ; Mc VAUGH 1989 ; QUESTEL 1951 ; SARGENT* 1905 ; TOMLINSON 1980.

Anatomie du bois

Eugenia trinervia : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

Eugenia albicans, Eugenia axillaris, Eugenia biflora, Eugenia confusa, Eugenia cordata, Eugenia domingensis, Eugenia monticola, Eugenia octopleura, Eugenia pseudopsidium, Eugenia tapacumensis, Eugenia trinervia :

  • Bois parfait de teinte généralement brun rose violacé, rarement brun rouge sombre (E. confusa) ou beige-brun (E. pseudopsidium, E. trinervia), pas toujours différencié de l’aubier beige à brun rosé, à grain fin, dur et lourd (de 0,80 à 1,10 g/cm3).
  • Pores assez régulièrement disséminés, isolés en totalité ou en grande majorité (quelques accolements observés chez E. pseudopsidium, E. tapacumensis et E. trinervia), en nombre inférieur à 20 par mm2 chez E. albicans, E. biflora, E. domingensis et E. octopleura, de 20 à 60 par mm2 chez E. axillaris, E. monticola, E. pseudopsidium et E. trinervia, de 80 à 120 par mm2 chez E. confusa, E. cordata et E. tapacumensis, de 30-40 μm de diamètre dans les espèces à pores très nombreux à 100-140 μm dans celles à pores moins fréquents. Dépôts blancs observés dans E. albicans, E. monticola et E. cordata. Perforations des éléments vasculaires uniques ; ponctuations intervasculaires, ou de contact vaisseaux-fibres, ornées, de 3 à 5 μm de diamètre.
  • Parenchyme très généralement en chaînettes ayant tendance à se rassembler, formant parfois des lignes courtes. Files de cellules composées de 8 à 12 éléments contenant des cristaux groupés par 2, 4 ou en chaînes.
  • Rayons 2-(3)-sériés, au nombre de 16 à 22 par mm (12 à 14 chez E. pseudopsidium) de structure hétérogène : cellules couchées au centre avec 2 à 5-(8) rangées de cellules carrées et dressées aux extrémités. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux ponctuations intervasculaires. De rares cristaux ont été observés chez E. monticola uniquement. Présence de dépressions de types « alvéoles à laticifères » chez E. albicans, E. monticola et E. octopleura.
  • Fibres à ponctuations aréolées.