Hedera (Rolland, Flore populaire)

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Cornus
Eugène Rolland, Flore populaire, 1896-1914
Gomphrena


Sommaire

[Tome IX, 130]

ARALIACÉES


Hedera helix

Hedera helix (Linné). — LE LIERRE.


Noms de la plante :

  • hedera, latin (Hedera quoniam libenter a capris editur. Mattheus Sylvaticus, XIIIe s.)
  • hedera nigra, edera, edernon, cissaron, cissa, cessa, cisus, cissos, melaon, cisson, necion, cisteron, camilicintus, l. du m. â., Goetz.
  • hedra, edra, edrea, edera arborea, l. du m. â., Dief. caprificus, l. du m. â., Pritz et Jess.
  • herba camillea, l. du m. â., W. Schmitz, Miscellanea tironiana, 1896, p. 59.
  • cisa, l. du m. â., Simon Januensis, 1486.
  • cœlera nigra, l. du m. â., Du C.
  • edera magna, l. du XVe s., J. Camus, op. sal., p. 62.
  • hedera mas, hedera muralis, anc. nomencl., Dodoens, 1557.
  • hedera major, hedera corymbosa, anc. nomencl., Bauhin, 1671.
  • arJ'J(';(-:·rJ;, gaulois, Dioscoride, Il, 210.
  • bobusserron, bobus serron, bobus sellon, gaulois, Apulée, De herb., 99.
  • edra, f., elre, m., leune, m., anc. prov. cedre, m., edre, m., cere, m., ere, m., ire, f., eyre, f., hierre, m., yerre, m., yare. m., lierre, m. ou f., lyarre, m., iedre noire, hiere noire, lierre rampant, lyarre noir, lyerre de muraille, lierre arborée, anc. franç, — dreya, f., Montréal (Gers), au moy. âge, Levy. — liedre, f., anc. gascon.
  • èdro, f., èdré, f., écoudré, f., yèdre, f., hèdre, f., lèdre, f., lédré, f., lèdre, f., lidre, f., lyèdre, falko d'alhadrë, jèdro, f., jèdre, f., drèjo, f., éoudo, f., lédyé, m., lëdëno, f., yédënë, f., èllèra, f., lelora, f., èlra, f., èrlo, f., réoula, f., hyarne, f., éoura, f., éourré, m., léouré, f., liouré, m., liéourë, f., léouro, f., liouro,


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f., nourré, m., liouzé, m., èlna, f., éouna, f., éouné, m., lhaouné, m., éouno, f., léouno, f., louèy'no, f., lèy'no, f., liane, f., lioun, m., liouno, f., léougno, f., lhaouno, f., enné, m., fuelhe d'ènné, f., fëlho d'ènniche, ènna, f., lanna, f., ènno, f., fuélho d'ènno, f., lènno, f., éour, f., èrra, f., érréa, m., lèro, f., lâra, f., lhèro, f., leur, m., leûr, m., lêr, m., lheur, m., lir., m., liro, f., ira, f., iri, f., ila, f., fôlhe d'ilè, f., l'îl, m., feuille de ghèr, f., ghèr, m., lar, m., èy're, f., àyère, f., àyèy're, f., lèy're, f., luilhe-lèy're, f., lày'rë, f., lihèy'ro, f., lhay'rë, m., lhèr, m., lhire, f., glèr, m., ghy'èr, m., yèy'ro, f., yèy're, f., yèr, m., yâr, m., yar, m., yor, m., feuilles de yar, m., lièra, f., lièro, f., liër, m., liar, m., jéy'ro, f., jèy'ré, m., fëlho dé lèbro, f., lhèbr, m., lhavr, m., yèvr, m., yâvr, m., yarn, m., éouda, f., lhèdjé, m., lhézé, m., lièze, m., liège, m., liage, m., liè, m., liô, m., , m., lièrètte, f., éy'rto, f., éyèta, f., éru, m., yèru, m., léru, m., liéru, m., gléru, m., glhèru, m., grèélu, m., lièrou, m., lièrô, m., lièra, m., léy'ria, m., irilhe, f., lièbé, m., en divers patois.
  • liérass, m., Veauchette (Loire). r. p. — lierre-bois, m., Centre. Jaub. — lièro grimpanlo, f., Molles (Allier), r. p.
  • terrestre, m., franç., Pinaeus, 1561. — Franc-comtois, docum. de 1578. Beauquier. — yar térès, m., térêtr, m., tarête, m., torête m., térétrou (accent sur ), m., tarétrou, m., tourétrou, tanrètrô, m., tanrètr., m., tanrère, m., tanré, m., tori, m., toré, m., térèle, f., tarétyë, m., trétyë m., en div. pat. de Suisse rom., F.-Comté, Côte-d'Or, Yonne, Meuse.
  • ranpe, m., ranpe de bois, ranpe de maison, ranpe, ranpl, m.. ranpar, m., rampe, m., ranpan, m., rinpan, m., en divers pat. de Lorraine. — ronpan, m., Ruffey, près Dijon, r. p.
  • ranpyoule, f., ranpyële, f., ranpouële, f., ranprële, f., ranpruële, f.. en div. pat. de Belg. wall., dép. du Nord. — Cranpyoule, f., wallon, Grandg.
  • gripètte, f., liégeois, Forir, r.
  • gravissò, m., gravichò, m., graviche, f., Saône-et-L., Nièvre.
  • rèchize, f., Feraise (Vosges), Haill.
  • courëdzo, f., courëdzado, f., courzado, f., Limousin, Auvergne.
  • chindono, f., env. de Valence (Drôme), r. p.
  • brou, m., braou [1], m., brëou, m., H.-Bretagne, Maine, Anjou, Poitou.


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  1. D'où braoulu, couvert de lierre.


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  • joli bois, m., Arcis-sur-Aube, Thévenot.
  • bouiss-van, m., La Chambre (Sav.), r. p.
  • sèghii, fém., env. de Saint-Quentin (Aisne), r. p.
  • coutère, m., dans le Sud-Est (les feuilles de lierre sont employées pour couvrir les cautères), A. Thomas, dans Romania, 1907, p. 620.
  • hill, bret. de Plouaret (C.-du-N.), r. p.
  • iliéo, bret. de Lannion, c. p. M. Y. Kerleau. — ilio, éliô, Liégard.
  • deliô-rid, bret. Le Gon.
  • déo, bret. de Sainte-Triphine (C.-du-N.), r. p. (Sur les noms bretons du lierre, voyez E. Ernault dans Rev. Celt., 1904, p. 64-69.)
  • idhio, cornique.
  • veyl, ebich, eiloof, eyckloof, ieft, klimop, anc. flam.
  • klimop, eiloof, eerdvel, iefte, ebich, wintergroen, dial. flam. et holl. (A. De C.)


La grappe de fruits du lierre est appelée :

  • corymbus, latin.
  • botryo hederae, butriane ederae, isatrus, baga ederae, baccar, carpocissus, l. du m. â, Goetz.
  • corymbes, m. pl., franç., Boaisteau. - [Boaistuau] Hist. prodig., 1561, fet 92.
  • raisins de liarre, franç. Thierry, 1564.
  • parles d'ile (= perles de lierre), pal'nôss, f. pl., env. de Civray (Vienne), Lal.
  • palinoutes, f. pl., Malesherhes (Loiret), r. p.


La gomme ou résine faite avec les fruits du lierre est appelée :

  • opocissus, opocisson, gummi ederae, lat. du m. â.
  • gomme hederé, m., gomme de lierre, m. franç. docum. de 1664, Savary, 1759.
  • gomme hederie, m., ancien Lyonnais, Savary, 1759.


Un terrain ou un mur couvert d'une grande quantité de lierre est appelé :

  • éounass, m., éouniè, m., Gard, Félin.
  • éourédo, f., Hérault, Mistr.


Toponomastique. — Le Lierre, nom de diverses localités.

  • La Baume-Lierre, localité du Var, Soc. des Sciences du Var, 1865, p. 23.
  • Font del Eluc ou Font de l'Ebre, doc. de 1467, Font de l'Ebre, aujour-


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d'hui, Novolas en 1860, Ecclesia de Eula en 1119, Sancta Maria de Evola en 1413. Neaule en 1690, Les Eoures en 1773, aujourd'hui, loc. des B.-du-Rh., Mortr.
  • Le Pas du Lierre, loc. près Roquevaire (B.-du-Rh.), Mistr.
  • Les Males-Hyères, loc. du Gard, Germer-Durand.
  • Les Hières, Les Ecourres, H.-Alpes, Roman.
  • Léourèda, quartier des environs de Montpellier.
  • Le Rocher du Lierre, loc. de la Drôme, Brun-Durand
  • Lierré, Lierru, loc. de la Mayenne, Maitre.
  • Saint-Hilaire-le-Lierru, loc. de la Sarthe.
  • Hedera, lat. du XIIe s., Hierre, loc. près Paris, Lebeuf, Hist. du dioc. de Paris, 1883, V, 209.
  • Le Sentier des Lierres, lieu dit de la forêt de Fontainebleau.
  • Lyerrucum ou Lerrutum ou Lierrutum, lat. du m. â. — Lierru, loc. de l'Eure, Blosseville.
  • Le Mont d'Hère, local. de l'Orne.


Onomastique : Lierre, De Lierre, Le Lierre, de Leyre, Deliège, Debrou, noms de famille. — [Enne - H. G.]

« Plus vert que feuille d'ierre » , anc. franç., Roquefort, Gloss. rom., supplément, p. 188. — « Si com la ruelle d'ïerre Se tient fresche, nouvelle et vers (verte), Et le cuers de la fame ouvers Tous temps por l'ome decevoir. » Joh. Loth, Die Sprichw. d. altfranz. Fabliaux, I, 12. — Vert comme le lierre se dit quelquefois de ceux qui ont la jaunisse.

« Frouer, c'est souffler dans une feuille de lierre à laquelle on a fait un trou rond avec les dents ou un couteau, en levant la principale côte du milieu à un tiers de distantce de la queue. En soufflant dans cette feuille pliée en deux dans sa longueur, on attire les petits oiseaux. » J.-B. Simon, La Pipée, 1738, p. 57.

« En octobre et novembre le fruict de la vigne est en sa perfection et il est un vray pronostique et indicatif de la prochaine vinée. » Blaise De Vigenere, Images de Philostrate, 1578. — « Toute belle apparence que vous trouverez au lierre. soit au bois. ès fueilles et aux grappes, soyez seur de la rencontrer en la vigne ès vendanges suyvantes. » G. Bouchet, Serées, Rouen, 1635, I, 68. — « Si le lierre est chargé de fruits, il y aura beaucoup de raisins. Si ces fruits sont beaux et noirs, les raisins seront beaux et noirs, et l'on fera du bon vin. » Meurthe, Adam. — « Quand le taurêtre est bien éparnà (bien en fruits),


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La vendange fait du kià (du clair, c.-à-d. est abondante); mais si la grappe avorte et coule, le raisin s'en ressentira. » Franche-Comté, Rev. litt. de Fr.-Comte, 1865, p. 279. — « Quand le térétre est bien en grains, tu peux compter sur beaucoup de raisins. » C.-d'Or, Luchet, La Côte-d'Or à vol d'oiseau, 1858. — « Si le térétre dégrène, le raisin dégrène. » C.-d'Or, ldem.

« On met ès portes des feuilles de lierre pour montrer qu'il y a du vin à vendre. » XVIe s., G. Bouchet, édit. Reyb., I, 47.

« Je ne Yoy si volontiers
Les boutiques des grossiers,
Comme j'aime en chaque rue
Les bouchons des taverniers.
Belle hierre que je suis
Joyeux, quand ma veue
Regarde en tant de logis
Ta branche pendue ! "
XVe s., Vaudevires d'Olivier Basselin.

« Vino vendibili suspensà hederâ nihil opus. » Prov. lat. du m. â. « Vin délicat, friand et bon N'a mestier lierre ne brandon. » Prov. anc. fr., Reinberg.

« En Lorraine, autrefois, au repas du Roi-boit, pour empêcher que les toasts répétés n'enivrassent, on ornait de couronnes de lierre les bouteilles, les lampes et tous les meubles de l'appartement. » P. Barbier (dans Magasin des demoiselles, 1866, p. 102).

« Liés ensemble comme le lierre et l'ormeau. » Thomassin, Regrets face., 1632, p. 191.

« Praestat vineae ulmum esse quam hederae = Myeulx vault ormeau être à la vigne que garder le lierre de ruine. » Bovillus, 1531, fet 33, , v°

  • « Le lierre, fidelle nourisson revest et ombrage, de ses feuilles le chesne vieil et sec, au pied duquel il est surereu, comme par remerciement et pour rendre à sa nourrice la pareille. » Du Jonc, Chimère de la mendicité, 1607, fet 20, v°. — « Le lierre croist au pied d'un fort chesne, sur lequel s'appuyant il monte jusques à la sommité de ses rameaux et l'enlace en telle sorte qu'il l'estouffe, faisant par ce moyen mourir ingrattement celuy qui estoit tout son soutien, mais le lierre n'y gaigne guère, d'autant que le chesne sechant, il [le lierre] seche par conséquent ou, pour le moins, s'il vit, il faut qu'il se traîne


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par terre. » .Vmweau Panurge avec sa végétation, 1613, p. 133. - « L'arbre soutient le lierre en. jeunesse Et le nourrit tant qu'amont s'éyertue. Quand il est creu, si fort son adn·e presse Qu'it la parlin le sutli>que et le tue. » LA PERRI~:nE, Théâtre des bons ~ngins, 153!J. - « Quand lou garric townbo La IPouno séco = quand Il' chêne tombe le liene péi'Ït. » Tam, CmiBESLAHOL: RELIE.

« Le lierre et la vigne qui ont les rameaux débiles cherchent toujours quelque appuy, mais il arrive souvent que la muraille accable le lierre quand elle l'a soutenu quelque temps et que la treille par sa cheute fracasse les pampres. » .1.-P. CA~IL:S, JJiotrephc, lli2H, 1, x:1.

« Le lierre abat la muraille qui l'csleYe et le nourrit = c'est de l'ingratitude. » .1.-l'. CAm·s, Tmité du Chef' de l'Église, Hi:io, p. 1:1. - « II est comme le lierre qui démolit la muraille it laquelle il s'attache. » l'lice, TosELLI. [Cf. le llrO\'. Jn·eton citè .llél., XI, 20ï, E. E.[

« Cette fille m'est attachée (dit un vieux) - oui, comme le lierre aux ruines » (lui répondit-on.) E111<Y, Théâtre en instance, 190-l, p.l:i2. - « Il a pour cette femnw une passion que rien ne peut détruire, c'est le lierre au mm· ... » La lïe populaire, recueil de romans, IXR5, p. li!J. - « Embrasser quelqu'un comme le lierre la muraille. » Coq ti l'asnc sur le mariage d'un COlll'tiwn, 11i20, p. li. « Plus accostable qu'un lierre. » AlTIIAY, Banquet des .lfuses, Hi2:1, p. 11-l.

« Ce cuide li lierres Que tuit soyent ses frères." XIII" s., LE Houx u~; L. - « \'ouldroit le lien·e que ehascun fust son frei'c. » XI\'" s., GAsT01< i'HOEB!·s, éd. LaY., p. 2:1x.

« Tombar lou cross d<' la léouno = tomber le creux du lierre, c'està- dire de l'estomac, e'est perdre la respinltion . » Limousin, Bo~tBAI., Conte de Clwmpalibau, IX!J3, p. lili.

« D'une fille coureuse on dit : elle est comme la lièrette, elle court assez. » Poncin (Ain), r. p.

« Le jour de la Première Communion, les enfants font bénir, à l'église, une branche de lierre, que le soir ils mettent au cheYct de lem· lit, en mémoire de cc que l'\. s~. a été couronné d'une couronne de liene. » Neuehâtel (Suisse).

« Porter six semaines à l'avance un collier de grains de lierre est mt des moyens d)\\'oir un hon numéro à la conscription. » Yonne, A. :'llms~;T, l's. de /'l'onne, 1RAA.


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« On guérit les cors en faisant infuser une feuille de lierre dans du vinaigre pendant neuf jours puis l'Il en frottant les cors pendant neuf autres jours. » Mallesherbes (Loiret).

« Le lierre est employé comme remède par l'l'LIX qui sont atteints du /(•u de Sainl-f.aurenl. l'our que le rcmi·de fasse son cfl'l't, il faut cueillir la plante au clair de la lune, la mettre trl'lllPl'I' dans J'cau pendant trois jours, ct sc laver ensuill' an·e cette eau. » Bocage nonnand, LECU·TH.

« Contre les maladies des bêtes. On fait IH'l'IHII·e aux animaux malades des feuilles de licnc en nombre impair, cinq. sept, neuf ou onze. :\lais c'est an•c neuf feuilles qu'on a le plus cllcbance de les guérir. » Saint-Caradet·-TI·égoul'i Olorbihan), c. p. :\1. l'. LE :\EST0\'1\.

« Treize grains de lierre arborescent meurs l'! pulverisez pt'IHiant neuf mois rendent la femme sté·l'ile. » (;,·yo:s, Cours tic mc'dccine, lliï:l, 1, :IIi~>.

« Quand un malade t;n·de ù gucTÏI', la diseuse de nouvaines se présente et lui persuade qu'elle seule peut le tirer de 1à.

« En retournant à sa maison, elle eueillc Ulll' poignée de feuilles de lic:ye, et elle en choisit ecrtain nombre qu'elle met trempl·r pendant :!+heures dans l'cau bé·nill' de l';iqm·s ou de la l'cnll'ci>tc, selon la saison. Il faut toujours de la de1·nii·rc faill'. sans quoi l'cxpC:·ricnl'l' manquerait. Il en serait de nH'mc si l'on mé·langeait l'ancicnllc cau bénite avec la nouvelle : dans ce cas l'une mangerait l'autre, et toutes deux perdraient leur vertu.

« S'étant done pourvue de feuilles de liège et d'eau bénite convenables, notre guerisseuse y dépose cinq à six feuilles à chacune desquelles elle attribue un nom de saint différent, afin de savoir duquel le malade est tint (lisez tenu). Dans sa pensée ce sont les saints qui tiennent les gens en état de maladie afin qu'•m les in\.<HJUl' pour l'ti'c guéri. [Cf. l'expression commune « m· sa\'l>ir à quel saint sc Youer "· E. E.[ ~lais tout le monde Ill' sait pas s'y prendre pour saYoio· qul'i saint tient ainsi les patil'nts l'Il son pou\·oio·. C'est dt· lù que le besoin d'une pl•rsonnc initiée url hoc a fini par se faii'e sentir dans beaueoup de eommum·s.

« Vingt-quatre heures apn:s l'immersion dt·s ft•uilles, fil diseuse de ne1wui11es les re!ii'C an~e précaution et examine lesquelles sont taché·cs; cat· iJ·cst eei·tain que cc sont lt•s saints auxqul'ls ont été attrihut:cs et•s feuilles dont son clknt est li11t.


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« Une fois ce résultat obtenu, la pythonisse retourne ù la maison du malade ct ordonne de suppr·imcr toute espèce de r·cmi·dc, jusqu'à cc qu'elle ait tait sa neuvaine en l'honneur du saint ou des saints dont les feuilles ont i·té tal'lrécs. Au bout de la ncuYaine, elle fait dii·c une mt·ssc ù l'intention du malade, t't met un cierge brûler de,·arJt la statue du saint qui le lient. Si le cierge brîrle hien, c'est hon signe: si, au contraire, un noeud ou un autre défaut dans la mèche l'cmpéchc de l>nHer clair, il faudra recommencer l'opération. » Pays de Bray (Seim·-Inf.), Le Mayasin nurmatul, lllti!l, \'1, lïO. -Cf. Rev. tl. trad. pop., Js!l(i, p. 2<il t't SAINT-AMAND, J.eltrl'S d'Ill! l'oyageur à l'emboudmre de la Seine, 111211, p. 130.

« Quelqu'un est-il atteint d'une maladie inconnue, aussitôt on s'empresse de mettre neuf feuilles de cette plante dans un \'a sc l'empli d'eau bénite, en ayant soin d'attacher à la queue de chacune d'elles un petit morceau de papier où est inscrit le nom d'un saint. Au bout de neuf jours, les feuilles sont prist·s une à une, et celle qui por•tt• Il' plus de taches indique le saint qu'il faut invoquer pour obtenir la guérison du malade. » Bocage nornHHHI, LEcmt·n.

» Pour savoir à quel saint un malade doit recourir, il doit placer des feuilles de licne, sur des pierres, a\'ec des numi·ros correspondants aux divers saints du pays et lt's y laisser la nuit. Le matin suivant, la feuille la plus marqucti·t• dim quel est le saint it qui l'on doit s'adr·esser·. » Pays d'Albret (L.-t't-(1.), DAIIIlY, Il, :Hi5. - » On plonge une feuille dt• 1. dans un \'t'l'l't' d'cau; selon la forme qu'elle prend, on sait que l'enfant est malade de tel ou tel saint. » Lot, HEY, .llonoumphil' de Cuslelfi'rmc, li!XO, p. 2:1.

« Pour savoir quels sont les saints qui ont besoin de prières, on prend des feuilles de liciTe it chacune dcsqut'l!l's on attaeht· un papier portant le nom d'tilt mcmhre de la famille di·ci·di·. (juclqucs jour·s après, t•cllcs qui sont eou\'t•rtcs de rainUI'l'S ct de taches représentent les parents ayant hesoiu dt· prières, les autr·cs restent intactes. Les tat'ltcs, selon leur nature, indiquent le gem·c de prii·res qui est dcmandi· par· les mot·ts. Ainsi une simple ligne demande IIIW messe, tlllt' taehe jaune, un grand servir:e mortuaire, ct~~ » Lot, e. p. ~1.-.1. DAYMAIID.

« Pour savoir si quelque chose réussira, on met des feuilles de 1. dans l'eau pendant neuf jours ; si les feuilles, alors, tombent


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au fond, l'affaire ne réussira pas; au contraire, si elles surnagent. » Pienefonds (Oise), r. p.

« On répand des feuilles de lierre sur le corps des jeunes filles mortes. » Yar, :'lhLLIN, l'oy. dans le Midi, Ill, ;;, - « On jette du liere sur le cercueil d'une jeune fille vierge, en signe de stérilité et des roses blanches, en signe de virginité. » Provence, MISTRAL, 1, p. 10112.

« Si une fille envoye une feuille de lierre, dans une lettre, à un jeune homme, elle sera sûre de l'épouser, mais, lui, mourra jeune. » Naintré (Vienne), r. p.


Symbolique. - « Le lierre signifie : ingratitude. » Traité cri/'. des cou/., Hi4!l. Le lit•nc t•st Il- symbole de l'umilié: je IIH'Urs oli Je m'a/lache. - 1 D'oi1. par déformation inconsciente ou fae<·tieuse : « je suis comme le lièl>re, je meurs où je m'attache »· E. E.l « l'ne image l'l'Jll't•st•ntant un lit'ITC cntoumnt un chl-nc mort signifk : .Je sèche IIP!'C loi. " LA FElcll.LE, DePises, lli!l:l. - « Le 1. signifie : fidélité, tendresse réciproque. » .Y01w. Viel. du laug. tl!' l't~uwur, IH:IIi.- v l'n houqud cnYoyt· it une fille ou mis ù s:f fcnl-tre ,.,tune sanglanll' ïnju•·c; on Ycut dire p:11· lù qu'elle t'si um· chèvre coifli'e (um· court·use), la ehc·\TC mangeant yoJnnticrs Il- licnc. » Dordogne, Corrèze, Gimndt·, r. p.


Devinette. - « Berlu sur berlu, si tu ne devines pas, tu seras pendu. - Le lierre S•=:HILLOT," /JcPirr. de /11 Haule llrel.