Bidens cynapiifolia (Pharmacopées en Guyane)

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Ayapana triplinervis
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Bidens pilosa
Bidens cynapiifolia. Fleurs de zerb zaiguille



Bidens cynapiifolia Kunth

Synonymie

  • Bidens bipinnata L. var. cynapiifolia (Kunth) M. Gómez.

Noms vernaculaires

  • Créole : herbe aiguille, zerb zaiguille [zèb-zégwi], persil diable [persi-djab], radié aiguille [radjé-zégwi],
  • Wayãpi : tasiasiay.
  • Palikur : anii akig.
  • Portugais : carrapicho-de-agulha.

Écologie, morphologie

Plante herbacée rudérale, très commune.

Collections de référence

Berton 184 ; Grenand 33, 1607 ; Jacquemin 1642 ; Moretti 483.

Emplois

Les Créoles utilisent abondamment cette espèce, surtout pour ses propriétés hypotensives. La décoction de la plante entière additionnée de sel est recommandée comme préventif de la congestion chez les personnes au tempérament « sanguin ». Cette tisane est contre-indiquée aux femmes enceintes. Cette thérapeutique doit être interprétée en tenant compte des concepts médicaux propres à la médecine créole centrés sur l’opposition entre le chaud et le froid (cf. page 44). La plante entière pilée avec un peu de sel est un antalgique appliqué sur les fronts douloureux. L’infusion serait antidiarrhéique, tandis que le jus exprimé des feuilles écrasées est un antiseptique et un cicatrisant des plaies.

Chez les Palikur, on retrouve l’usage cicatrisant des feuilles sur les blessures bénignes ; en emplâtre, elles servent à ressouder les fractures des oiseaux nouvellement capturés que l’on veut domestiquer. Une autre préparation plus complexe est utilisée contre la maladie nommée sikgep (ou blesse en créole) : on pile ensemble un pied entier de Bidens, une jeune pousse du bambou iwiβra (Bambusa vulgaris, Poacées), quelques feuilles d’Apeiba tibourbon (Tiliacées) et des jeunes pousses de Dieffenbachia seguine (Aracées). Le tout est mis à tiédir avec un peu d’eau et appliqué brièvement sur l’emplacement du mal. Cette préparation, considérée comme très efficace, ne peut être supportée longuement car elle provoque une démangeaison [1].

Étymologie

La plupart des noms vernaculaires font référence aux akènes se terminant par un cil en crochet.

  • Créole : zerb zaiguille, « herbe à aiguille ».
  • Wayãpi : tasiasiay, « l’accrocheuse ».
  • Palikur : anii akig, de anii, « anophèle » et akig, « dard », « dard d’anophèle ».

Chimie et pharmacologie

Dans le genre Bidens, les pigments jaunes qui colorent la corolle des fleurs appartiennent au groupe des chalcones et des aurones (HEYWOOD et al., 1977). D’après NICKELL (1959), les feuilles et les tiges présentent une activité antimicrobienne sur les bactéries gram+ et les levures.

Tests chimiques en fin d’ouvrage.

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  1. WONG (1976) signale qu'à Trinidad, la tisane de cette plante est utilisée contre la fièvre et que les feuilles broyées sont appliquées en cataplasme pour soulager les douleurs d'orellle. En Guyana, cette espèce est aussi considérée comme fébrifuge et pour soigner les mycoses interdigitales, les infections oculaires et le diabète (VAN ANDEL, 2000).