Za'ferân (Ibn al-Baytar)

De PlantUse Français
Révision de 6 mai 2019 à 11:38 par Michel Chauvet (discussion | contributions) (Page créée avec « {{Tournepage Baytar |titre=Ibn al-Bayṭār, ''Traité des simples '' |titrepageprécédente= (Ibn al-Baytar) |nomcourtprécédent= |titrepagesuivante= (... »)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher
← [[(Ibn al-Baytar)|]]
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
[[(Ibn al-Baytar)|]] →


'


Nom accepté : [[]]

[2-208] 1110 Za'ferân, Safran. Parmi ses autres noms, nous citerons ceux de djâdi, <^il=-, de djessâd, :>L*.=-, den’Mdn, yU^, et àekorkom. —Dioscorides, I, 20. Le meilleur pour l’usage en médecine, selon cet auteur, est le corycéen et celui qui est récent, d’une couleur franche, dont les filaments sont marqués d’un peu de blanc, qui est allongé, entier, non cassant, mais de consistance molle, plein, tachant promptement la main si on l’humecte, ni moisi, ni altéré, d’une odeur saisissante. Le safran qui ne présente pas ces caractères est vieux ou bien a été altéré par l’humidité. Après cette sorte, vient celle du pays de Lycie. Vient ensuite celle du mont Olympe en Lycie, puis celle d’Égis en Étolie. Après vient le safran de la ville de Cyrène et de (Genturipinon) en Sicile, qui est inférieur à toutes les autres sortes. Toutes comptent parmi les légumes. En raison de l’abondance du suc qu’il fournit, de la beauté de sa couleur et de la coloration qu’il imprime aux pierres sur lesquelles on le pile, les habitants de l’Italie font usage du safran, et il s’en vend beaucoup pour cette raison. L’espèce employée en médecine est celle dont nous avons parlé précédemment. On le sophistique avec du crocomagma que l’on triture avec de la litharge ou de la plombagine, pour je rendre plus lourd, et on le trempe dans du vin doux : on reconnaît la fraude à ce qu’il apparaît de la poudre à la surface et qu’il s’en exhale une odeur de vin cuit. — Galien, VII. — Dioscorides. — Avicenne, dans les Médicaments cordiaux. Il est chaud au second degré et sec au premier. Il est astringent et résolutif à un haut degré, ce qui le rend digestif. Il a surtout la propriété de fortifier la substance de l’esprit vital et de le dilater, par ce qu’il a de lumineux et d’expansif, en même temps qu’il le fixe, et il est secondé en cela par la propriété aromatique dont nous avons parlé. Si l’on en abuse, il dilate l’esprit et le pousse à l’extérieur au point que l’action nutritive est suspendue et qu’il en résulte la mort; on poivrrait en indiquer la dose, mais il vaut mieux s’abstenir. — Massîh. Le safran est digestif; il dissipe les obscurcissements de la vue et fortifie les organes affaiblis, en raison de son aslringence, alors qu’on le prend à l’intérieur. Appliqué à l’extérieur, il désobstrue convenablement le foie et les vaisseaux, en raison de sa chaleur et de son amertume; toutefois il congestionne le cerveau. — Honeïn, dans son Livre de la Thériac/ue. Le safran facilite la respiration et fortifie beaucoup les organes respiratoires. Il a la propriété d’affaiblir l’appétit, de congestionner le cerveau; il rend la vue et les sens obtus et il neutralise l’acidité de l’estomac qui est le principe de l’appétit. — Razès, dans le Continent. J’ai expérimenté le safran et j’ai trouvé qu’il déprimait l’appétit et provoquait des nausées. — Le même, dans un autre passage. Une femme qui avait avorté prit deux drachmes de safran, et elle accoucha aussitôt. L’expérience fut faite plusieurs fois et le résultat fut le même. Le safran, mis dans le vin, enivre fortement et égayé au point de déterminer la folie, tant il est exhilarant. — Le même, dans le Mansouiy. Le safran ne vaut rien à l’estomac. Il est nauséabond. Il donne la céphalalgie, alourdit _ la tête et enlève le sommeil. — Le même, dans son Livre des Propriétés, dans les choses naturelles. Le gecko n’entre pas dans les appartements où l’on a mis du safran. — Et-Tabery. Si l’on triture du safran, que l’on en fasse une pâte et qu’on en donne à porter un bol du volume d’une noix à une femme accouchée, elle expulsera l’arrière-faix. L’effet serait le même pour la jument. — El-KhOÛz. Il n’altère pas les humeurs, au contraire il les maintient et les fortifie. — \ Ishak ibn Soleîmân. Pris modérément, il embellit le teint. Pris à haute dose et pendant longtemps, il est très-nuisible, car il congestionne le cerveau et les nerfs et leur nuit d’une façon bien prononcée. — Ishak ibn Amrân-. Il tonifie l’estomac par sa légère acerbité et le fortifie ainsi que le foie. Il purifie la vessie et les reins. Sa décoction, répandue sur la tête, combat l’insomnie causée par de la pituite salée, assoupit et fait dormir. —Anonyme. Il est4rès-salutaire à la rate. — El-Basry. La feuille de safran cicatrise les plaies et les resserre. Aspiré ou introduit dans le nez, il est utile dans la pleurésie. Employé comme collyre et délayé dans l’eau, il est avantageux contre la- cataracte et contre le glaucome symptomatique d’une autre maladie. — L’auteur. Ce qui est dit à propos de la pleurésie et ce qui suit doit être entendu de l’huile de safran. —Dioscorides.—TUzÈs, dans son Livre des Succédanés. A défaut de safran, on le remplace par son poids de costus ou de graine de citron, un quart de nard odorant, un sixième d’écorce de cannelle. Quelques médecins disent qu’on le remplace par deux fois le poids de son marc. Il s’agit du Crocus sativus.