Baklet er-romât (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
[1-251]
Cette plante est bien connue dans nos contrées espagnoles sous ce même nom. El-Ghafeky en a parlé à la lettre alif (notre manuscrit donne à tort : à la lettre lam), à propos de l’helenium (jj-fj^l, et ce que j’en ai dit là, je l’ai extrait de lui. Maintenant, je vais achever la mention de cette substance, en rapportant ce qu’il en a dit encore. C’est une plante annuelle, dont la feuille ressemble à celle du plantain J~*ii i^lwJ, ou du cynoglosse ^jJJ! ULJ, sinon qu’elle est légèrement cendrée. Elle a des racines grêles et rameuses, noires en dehors et blanches en dedans. On les extrait au mois de juillet pour les conserver, et l’on enlève i’écorce. On prend cette écorce, on la triture, on la laisse fermenter et l’on en extrait le suc. On fait cuire ce suc jusqu’à consistance de poix. Alors on l’enlève pour en enduire les flèches qu’on lance aux bêtes sauvages, qui en meurent subitement une fois que cette substance s’est mêlée au sang. Quant aux racines dépouillées de leur écorce, les pharmaciens les vendent chez nous en guise de condos u~^ï5’, mais ce sont deux choses différentes. Celle-ci est très pénétrante et fait vomir violemment. Son ‘ administration est dangereuse. Elle provoque l’éternuement. Dans le langage vulgaire de l’Andalousie, on donne à cette plante le nom de rabila a\Wj.
Il paraît étrange de voir attribuer à l’hélénion des propriétés aussi toxiques. Ces récits pourtant, que nous avons déjà recueillis à l’article hélénion, n" 142, reposent sur l'autorité de Galien. Dans son Traité de la Thériaque à Pison, il relate cet emploi de l’hélénion chez les Daces et les Sarmates. Matthiole, en rapportant ce dire de Galien, ne peut s’empêcher d’ajouter : « Quod tamen potius fabulosum quam historicum crediderim. » S’agirait-il d’une autre plante portant le même nom ? Les Arabes donnent à l’helenium le nom de rassen, et nous retrouverons cette plante sous ce nom au n° 1017.