C (Sérapion)
Sommaire
- 1 Cafat
- 2 Cafri
- 3 Cahade
- 4 Cait
- 5 Çaiton
- 6 Camech
- 7 Camun
- 8 Canabit
- 9 Capar
- 10 Cardameni
- 11 Cardel
- 12 Carfi
- 13 Caruia
- 14 Carunfel
- 15 Cataf
- 16 Cathe
- 17 Catsum
- 18 Ceufud
- 19 Chakile
- 20 Chal
- 21 Chaom
- 22 Charatin
- 23 Charmen
- 24 Charnub
- 25 Chasi alkelb
- 26 Chasuhth
- 27 Chate
- 28 Chazef
- 29 Chemps
- 30 Chenedhalbebi
- 31 Cherbachen
- 32 Cherbas
- 33 Cheunce
- 34 Chitini
- 35 Chubes
- 36 Chubeze
- 37 Churtal
- 38 Çibib
- 39 Çinarad
- 40 Çinçiber Sem
- 41 Condes
- 42 Corumb
- 43 Cribrit
- 44 Cubebe
- 45 Çucharam
- 46 Culam
- 47 Curat
- 48 Cype
Cafat
91. Cafat, aigremoine , ghâfis eAilé . — Agrimonia Eupatoria L.
Cafri
92. Cafri, spathe de palmier, houfra i^yS. — Spathe du dattier, Phoenix dactylifera L.
Cahade
93. Cahade, pouliot, j^dàa. iùsxL.. — C'est le Polium montanum des anciens, Teucrium Polium L.
Cait
94. Cait, huile d'olive, zàit 00^. — Huile fournie par l'olivier, Olea europaea L. ; on désignait sous le nom à'ompliacinam une huile retirée d'olives vertes encore. L'huile verte de Syrie , apportée par les caravanes portait le nom de zaït rakâby oo^ ^l^^ [rakaha « monter à cheval »),
Çaiton
95. Çaiton, olive, zatfoau ^jjJo^.
Camech
96. Camech, poisson, samak Ji^. — Poisson en général.
Camun
97. Camun, cumin, kammoân {jy^- — Cuniinum Gyminum L.
Canabit
98. Canabit, chou-fleur, qoiinnahyt la^t-j^. — Variélé de Brassica oleracea Fj.; vulgairement kx^jJ» (jarnabyt, — Voir le n" 1 3 1 .
Capar
99. Capar, câprier, kabarJSl — Gapparis spinosa L. , arbrisseau originaii e de l'Asie Mineure et cultivé en grand en Provence; les boutons à flf'urs confits dans du vinaigre constituent les câpres.
Cardameni
100. Cardameni, passerage, qardamânâ liU^. — Lepidium sativum L. ; c'est le xdpSafxov de Dioscoride, ou bien encore une aulre crucifère. Cardamine hirsuta L. ; mais les médecins arabes ont fait une erreur; ils ont confondu avec >tapSd[jiOfJLOv, etSérapion cite l'article de Dioscoridc qui se rapporte au cardamone, et peut-être, comme le voudrait Matthiole, à la maniguette, Amonmm Melegueta Roscoe.
Cardel
101. Cardel, moutarde, kkardal JS^. — G'est la moutarde noire, Sinapis nigra L., le crivtxni de Dioscoride, encore usité comme révulsif.
Carfi
102. Carfi, ache, harafs [y*^S. — Apium graveolens L., plante sauvage dont la racine est employée comme diurétique. Par la culture, la plante perd son âcreté ; c'est d'elle que sont sortis le céleri ordinaire et le céleri-rave. Dans le même chapitre, Sérapion étudie le persil, Apium Petroselimum L. , dont les semences fournissent un emménagogue puissant (apiol). Le persil porte le nom de j^o^^nJu baqdounis ou de (j^J^ ^^MKJ^O^ karafs baqdoûaisy « ache persillé ». Leclerc écrit (j*ô»>Ju maqdounis.
Caruia
103. Caruia, carvi, karaouyâ L»^C5^. — Canini Garvi L.: omhellifère dont les graines aromatiques entrent dans la composition du kumel.
Carunfel
104. Carunfel, girofle, goaronnfoul JÀjy. — Bourgeons non épanouis de l'Eugcnia caryophyllata TiiUNBERG; leur forme rappelle celle d'un clou, d'où leur nom vulgaire de « clous do girofle ». Autrefois exclusivement fournis par les îles Moluques, d'où l'arbre semble originaire , ils arrivent maintenant de Java, Zanzibar, etc. Leur commerce fut d'abord monopolisé par les Portugais, puis les Hollandais; mais à la fin du xvni* siècle, Poivre, gouverneur de Bourbon, trompa la surveillance des Hollandais et put se procurer des plants de giroflier et de muscadier qu'il importa à Bourbon et à Maurice. Au XVI* siècle , Christ.-A. Costa avait donné une description et une gravure du giroflier.
Cataf
105. Cataf, arroche, qatafuS^. — Atriplex horteiisis L., Belle Dame; porte encore le nom de (^J** sarmaq , isM^-^ *-^ haqla dahabya.
Cathe
106. Cathe, concombre, qissa US. — Voir le n" 58.
Catsum
107. Catsum, aurone, qaïçoûm ^yA(Ji . — Artemisia Abrotanum L. , composée voisine de l'absinthe.
Ceufud
108. Ceufud, hérisson, qounfoad *XjLo. — Erinaceus européens, insectivore. De nos jours, on donne ce nom au porc-épic, Hystrix cristala, encore commun dans le Liban , et dont le véritable nom serait ^jljj-w dirahân. Le nom vulgaire du hérisson est ajI*^ J^j-iJI kabbaba ach-chaouh.
Chakile
109. Chakile, cakile, qâqoiila Jj>i*. — Gakile maritima DG. (Cakile Serapionis Lobel), de la famille des crucifères ; cette plante jouit des propriétés antiscorbutiques du cresson, mais est inusitée maintenant.
Chal
110. Chal, vinaigre, khall J^. — Préparé en faisant subir au vin la fermentation acéti([ue; mais, la loi musulmane interdisant l'usage du vin, on croyait lui obéir en partant directement du raisin ; celui-ci était écrasé, puis abandonné à lui-même jusqu'à acidité convenable; la fermentation alcoolique n'en précédait pas moins la fermentation acétique. Ibn al-Aouam (t. Il, p. 606) donne de nom breuses indications à ce sujet. En Syrie, on remplace souvent le vinaigre par du verjus, ^y*^ hiçrim, obtenu en exprimant les raisins verts, salant le jus et le faisant bouillir.
Chaom
111. Chaom, ail, soiim ^y. — AUium sativum L.; très employé encore dans les pays cbauds. Les Arabes ont confondu crxépoSov avec aKÔpSiov, Teucrium Scordium L. ou gerniandrée aquatique, et en ont fait l'ail siiUvage de Dioscoride, ^^j *y soum bariy. A Beyrouth, l'ail s'appelle vulgairement toûm, par altération du o 5.
Charatin
112. Charatin, lombrics, hharatyn (j*)£>U*^. — Lumbricus terrestris; autrefois très employés pour préparer une huile qui « conforte les nerfs refroidis et est profitable aux douleurs des jonctures » (Guidon, p. 3y2). Galien les tenait pour diurétiques. Ces vers, utiles à un autre point de vue, sont dangereux lorsqu'ils ramènent à la surface du sol les débris, riches en bactéries, des moutons morts du charbon et enfouis dans les champs maudits (Pasteur).
Charmen
113. Charmen, kermès animai, qarmiz-y»Ji. — Kermès Vermilio Planchon (Coccus infectorius L.). C'est fanciennc graine d'écarlate, le Coccus ilicis, granum ou coccum infectoriuni , vermillon des anciens. C'est une variété de cochenille dont on ne connaît positivement que la femelle qui vit, dans le sud de la France, sur un chêne (Quercus cocci fera L.). Ces insectes ont la forme et la taille d'une baie de groseille rouge et sont fixés sur les rameaux de farbre. On récolte la graine de Kermès au mois d'avril avant féclosion des oeufs qui restent contenus dans le corps de la mère. Après dessiccation le Kermès a la forme d'une coque légère, lisse, fragile, donnant une teinture rouge écarlate. Le Kermès a joui d'une grande vogue, surtout depuis finvention par Mésué de sa confection alkermès (fol. 9 4 v") dans laquelle entrait la matière colorante du Kermès, fixée au préalable sur de la soie, du suc de pommes, de l'eau de rose, du musc, de l'ambre, de fagalloche, des perles, de for, etc. On lui substitua plus tard le sirop de Kermès, préparé en Provence et en Languedoc, sirop dont Lémery nous a conservé la formule (Pharm. , p. 269).
Charnub
114. Charnub, caroube, hhoanioâb <-)y.^. — Ceratonia Siliqua L. , vulgairement <^^ji^ kharroûb. Au Liban, les fruits servent à préparer une sorte de raisiné , le dibs j<*j^ , que Ton distingue de celui de raisin par l'addition du nom de la plante. Chez les anciens le dibs était le rob de datte.
Chasi alkelb
115. Chasi alkelb, orchis , kliouçy al-kalb (^Aji-^ <.^JSj\. — Littéralement testicule du chien ; il s'agit sans doute d'un Orchis producteur de salep , 0. Morio L. , O. papilionacea L, /'
Chasuhth
116. Chasuhth, cuscute, kachous i^^*iS. — Cuscuta europa>a L. , ou peut-être C. Epithymum Mur.; la cuscute porte encore le nom de t^^^l (^(^ /loummàà al-arnab « oseille de lièvre » , ybc53l J^Uw hâmoûl ai-kittân. Il faut sans doute réunir les deux plantes. — Voir n" 181.
Chate
117. Chate, pastel, khitr J^- — Voir le n" 157.
Chazef
118. Chazef, tessons, khazaf c^^. — Débris de poteries, de tuiles; argile cuite des fours arabes.
Chemps
119. Chemps, pois-chicbe, himmiç ^jo^. — Cicer arietinum L. , vulgairement hoiimmoaç ; le poischiche entre pour une grande part dans l'alimentation en Syrie; à tous les coins de rue, il y a des marchands de hoammouç hitahyné, purée de poischiche au citron et au tahyné , pâte huileuse obtenue en écrasant à la meule le sésame grillé. Le pois-chiche grillé (voir n° 20 1 ) s'appelle iC^La» qadâma; les graines vertes et encore dans leur coque sont vendues au printemps et au début de l'été sous les noms de /yi3X« j iyàà. Khadra oua malany (vert et plein) ou de ^Lxl» -I oum qoulàihany.
Chenedhalbebi
120. Chenedhalbebi, galbanum , qiima et khalbâni aI* et juLk.. — Khalbâni est yak€dvn qui peut-être vient de l'hébreu chelbenah. Le Galbanum est une gomme résine, fournie par une ombellifère, peut-être Ferula galbaniflua Boissier, ou F. rubricaulis Boissier ; il porte aussi le nom de bârizad ^^y\f. Il est encore employé en pharmacie pour la préparation du diachylon et du baume de Fioraventi ; en Orient, on l'emploie comme aphrodisiaque.
Cherbachen
121. Cherbachen, les deux hellébores, kkârbaqâfi fjlxjys^,. — Duel de (^jâ. khai^baq ; il s'agit ici des rhizomes des deux hellébores, H. blanc, Veratrum album L., de la famille des Liliacées, et H. noir, Helleborus off. Salisb. (H. orientalis Lam.) ou H. niger L. , de la famille des Renonculacées. l'.n arabe comme en français, on les distingue par les mots blanc et noir. Le premier est un purgatif drastique et un sternutatoire violent; il contient de la vératrine. Le second est connu aussi sous le nom de Rose de Noël; il contient de l'helléborine, poison cardiaque. C'est ce dernier qui jouissait autrefois de la réputation de guérir la folie : Ma commère , il faut vous purger Avec quatre grains d'hellébore. Le meilleur venait de l'île d'Antacyre, et on connaît l'épigramme de Martial : Tribus Anticyris caput insanabile Citons, pour terminer, le proverbe rapporté par Thibault Lespleigney dans son Promptuaire (xvi" siècle) : Cujus maie sensus habet Helleboro is indiget.
Cherbas
122. Cherbas, laitue, kliass J^. — Lactuca sativa L. ; c'est encore un des mets de prédilection 33. des Syriens. Au printemps, elle fait partie du niazé, plateau chargé de hors-d'oeuvre , tels que laitue, oranges, olives, concombres au vinaigre et à la moutarde, pistaches grillées au sel etc., qu'on sert avec V^araq , eau-de-vie anisée , en guise d'apéritif.
Cheunce
123. Cheunce, asphodèle , khansa ^5*^^ . — Voir le n° 80.
Chitini
124. Chitini, guimauve, khitmy ^la:^ . — Althiea off. L.; à Beyrouth, c'est le nom de la rose trémière, A. rosea Car. Dans l'article de Sérapion, on lit rosa zaaeni, qui est la traduction de ^|^! i>^^ oaard az-zaouâny « rose des prostituées ».
Chubes
125. Chubes, gesse, khonllarj^^. — Lathyrus sativus L.
Chubeze
126. Chubeze, mauve, klioubbâza i^Uà.. — Malva syivestris L. , et M. rotundifolia L. ; ces mauves sont employées dans l'alimentation sous le nom de iiAXà.^ khoabbaïza; la mauve dite molochia de Sérapion est le iUÂ.^k^ maloûkhya, Corchorus olitorius L. (Tiliacées).
Churtal
127. Churtal, avoine, khartâl Jlb-ài.. — Avena sativa L. , (2p6[jLOs des Grecs. Le traducteur de Sérapion a fait une grossière erreur en traduisant par cartamum; vulgairement (jli^«- choufân.
Çibib
128. Çibib, raisins secs, zabyb »-*aj)-
Çinarad
129. Çinarad, émeraude, zoumroûd ^^y>)- — Une des plus belles pierres précieuses ; c'est un silicate d'alumine et de glucinium de belle couleur verte; on lui donne le nom d'aiguë marine quand elle est bleuâtre, et on réserve le nom de béryl pour les variétés pierreuses. L'émeraude orientale, pierre très recherchée aussi , est une variété de corindon (alumine). «x4-;jj za/>ar/a(/ signifie plutôt aiguë marine et i^t») zoiimroâd « émeraude >•.
Çinçiber Sem
129 bis. Çinçiber Sem, aunée, zanjabyl châmy ^Li JuçAj^j. — Voir le n" 280. j j
Condes
130. Condes, saponaire, koandoiis ^j^CsjS. — Sans doute saponaire d'Orient, Gypsophyla Struthiuni L. et autres; cette racine porte aujourd'hui le nom de \yiKÂ yiJUi chilcli al lialâoaa, racine de halâoua , à cause de l'emploi qu'on en fait dans la préparation d'un gâteau arabe, le halâoua. — Voir le n° 666.
Corumb
131. Corumb, chou, kourounb c^i^. — Les anciens distinguaient trois sortes de choux : cultivé, sauvage, marin. Le chou cultivé est Brassica oleracea L. ; le chou sauvage serait peut-être B. incana Tenor.; Daleschamps cite plusieurs variétés de choux sauvages; enfin, le chou marin serait une convolvulacée, Convolvulus Soldanelia L. Une crucifère, Crambe maritima ]j., porte aussi ce nom; elle pousse sur les côtes d'Angleterre. Le nom de kourounb [kranb vulgairement) s'applique plutôt au chou rave, *^^ cJialjam (n° 663), dont une petite variété porte le nom àe t^xi lift. Le chou ordinaire, chou cabus, est ]e malfoâf Oyà^ .
Cribrit
132. Cribrit, soufre, kibryt i::^^^^. — Déjà employé par Galien contre les maladies parasitaires (gale) et les dermatoses, et par Dioscoride contre la toux. Vulgairement, kébiyt désigne les « allumettes ».
Cubebe
133. Cubebe, cubèbe, kabâba iolis. — Piper Cubeba L. f. ; fut introduit en thérapeutique par les médecins arabes. Edrisi, géographe arabe du xii siècle, le signale parmi les produits d'Aden. Au sujet du cubèbe , Sérapion cite Galien et Dioscoride qui l'ignorèrent : Dioscoride parle du Myrte sauvage et Galien du xapTrrfcriov, sorte de valériane; en tous cas, chez Galien, il s'agit de rameaux et non de graines. Sérapion dit qu'il a réuni les deux descriptions parce qu'il a remarqué que ce que disait Galien du xapirricriov s'appliquait à ce que disait Dioscoride du Myrte sauvage.
Çucharam
134. Çucharam, ciguë, choâkrcm iJJ^y^- — Conium maculatum L. ; la grande ciguë doit son nom aux tâches rouges dont la tige est couverte ; c'est un poison violent employé chez les Grecs pour exécuter les condamnés à mort; on connaît le récit de la mort de Socrate, véritable tableau clinique de l'enipoisonnement par la ciguë.
Culam
135. Culam, cakile, (jouUam *^i. — Voir le n" 109.
Curat
136. Curat, poireau, karrâs ^\S. — Allium Porrum L.
Cype
137. Cype, hysope, zoâjà Uj). — Hyssopus officinalis L. C'est Thysope de Dioscoride. Chez les auteurs arabes , zoàja est Origanum aegyptiacum L. , ou 0. syriacum L. Les anciens employaient aussi Toesypum ou suint, notre lanoline moderne (voir n" /iôg), et les Arabes confondirent oesypum et hyssopus et en firent deux zoâfa; pour les distinguer, ils leur ajoutèrent un qualificatif; l'hysope de\dnt liy j*ol) zoûfa yâhis « hysope sèche », et le suint , Lijj 4_Jû; zoûfa rontah « hysope humide ».