Mélisse (Cazin 1868)

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Mélilot
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Melon
PLANCHE XXV : 1. Mélilot. 2. Mélisse. 3. Menthe aquatique. 4. Menthe poivrée. 5. Menthe Pouliot.


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Mélisse officinale

Nom accepté : Melissa officinalis


MÉLISSE. Melissa officinalis. L.

Melissa hortensis. C. Bauh., Tourn. — Apiustrum melissophyllum. Lob. - Melissa citrina. Off., Murr.

Mélisse officinale, — mélisse citronelle, — citronelle, — citronade, — herbe de citron, - piment des ruches, — ponchirade.

LABIÉES. Fam. nat. — DIDYNAMIE GYMNOSPERMIE. L.


Cette plante vivace (Pl. XXV) croît spontanément en Italie, sur les Alpes et dans quelques parties des Pyrénées, aux lieux incultes, le long des haies, sur le bord des bois. On la rencontre même aux environs de Paris (Auteuil, Saint-Cloud, Prés-Saint-Gervais, etc.). On la cultive dans les jardins. Le nom de mélisse donné à cette labiée vient de ce que l'abeille la recherche de préférence pour en faire du miel.

Description. — Racines grêles, cylindriques, dures, un peu rameuses et fibreuses. — Tiges glabres, tétragones, rameuses, hautes d'environ 75 centimètres. — Feuilles opposées, pétiolées, ovales, quelquefois cordiformes, d'un vert foncé, dentées à leurs bords. — Fleurs petites, blanches ou d'un rouge violacé, demi-verticillées, pédicellées à l'extrémité d'un pédoncule commun, munies de quelques bractées (juin-juillet). - Calice évasé au sommet, strié, quadrangulaire. — Corolle cylindrique, bilabiée, la lèvre supérieure bifide ; l'inférieure trilobée. — Quatre étamines didynames. — Un style. — Un stigmate bifide. — Quatre semences nues situées au fond du calice.

Parties usitées.— Les feuilles et les sommités.

Récolte. — La récolte de la mélisse se fait en mai, ou plus tard, pourvu qu'elle soit encore en fleurs. Elle doit être bien garnie de fleurs et pas trop grande. On la sèche entière (sans les racines), après l'avoir mondée et disposée en guirlandes. Son odeur diminue par la dessiccation, mais sa saveur citronnée lui reste. Pour conserver aux feuilles leur couleur et leur odeur, il faut les cueillir un peu avant la floraison, en détacher les tiges et les pétioles, les faire sécher ensuite au soleil, ou mieux à l'étuve, et les placer dans un lieu sec. L'humidité les rend molles et noirâtres.

Propriétés chimiques. — Toutes les parties de cette plante, et surtout les feuilles cueillies avant l'épanouissement des fleurs, exhalent, lorsqu'on les froisse entre les doigts, une odeur agréable de citron, odeur qui se change légèrement en celle de punaise quand la végétation est plus avancée ; sa saveur est chaude, peu amère et aromatique. Elle contient une huile volatile blanche et une très-petite proportion d'une matière extractive amarescente. L'eau et l'alcool dissolvent ses principes actifs.

Substances incompatibles. — Le sulfate de fer, le nitrate d'argent, l'acétate de plomb.


PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.


A L'INTÉRIEUR. - Infusion à vase clos des sommités fleuries, 4 à 10 gr. par 500 gr. d'eau.
Eau distillée (1 sur 4 d'eau), 30 à 100 gr., en potion, comme excipient.
Poudre (rarement), 4 à 8 gr., en pilules, électuaire ou dans un liquide approprié.

Alcoolat de mélisse composé (eau des carmes) ; eau de mélisse spiritueuse : mélisse fraîche en fleurs, 900 gr. ; zestes frais de citron, 150 gr. ; cannelle de Ceylan, 80 gr. ; girofle, 80 gr. ; muscades, 80 gr. ; coriandre, 40 gr. ; racine d'angélique, 40 gr.) alcool à 80 de-


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grés, 5,000 gr. ; macération de quatre jours ; distillation ; 4 à 8 gr. dans une potion.
Teinture (1 sur 8 d'eau-de-vie), 2 à 16 gr., en potion.
A L'EXTÉRIEUR. — Teinture et alcoolat de mélisse composé, à dose indéterminée, en fric-

tions, ou avec d'autres préparations ayant des propriétés analogues.

La mélisse entre dans la composition de l'eau générale, du sirop d'armoise composé, de la poudre chalybée, etc.


La mélisse est stimulante et antispasmodique. L'excitation qu'elle exerce sur le système nerveux et sur différents appareils de la vie organique lui a valu les qualifications surannées de céphalique, cordiale, stomachique, carminative, etc., selon les dispositions atoniques, générales ou locales, des sujets qui en reçoivent l'influence et les doses auxquelles on l'administre. On l'emploie généralement dans les affections nerveuses, telles que l'hystérie, les palpitations, les cardialgies, les spasmes, l'hypocondrie, la paralysie, les vertiges, la mélancolie, la migraine, etc. Hoffmann l'administrait en poudre dans l'hypocondrie, et Rivière en infusion vineuse dans la manie. On la conseille aussi dans l'asthme humide, le catarrhe chronique chez les vieillards lymphatiques, dans la goutte vague, le rhumatisme ancien, etc. Son infusion théiforme est d'un usage très-utile contre l'inappétence, les indigestions et les flatuosités, surtout dans le Nord. Comme toutes les plantes excitantes, la mélisse est nuisible quand il y a chaleur, douleur, soif, en un mot, irritation.


Mélisse bâtarde

Nom accepté : Melittis melissophyllum


MÉLISSE BATARDE, MÉLISSE SAUVAGE, MÉLISSE DES BOIS OU DES MONTAGNES, MÉLISSE PUANTE (Melitis melissophyllum, L.).

Description. — Racine noueuse, traçante. — Tige de 30 centimètres au plus, simple, quadrangulaire, velue, dressée. — Feuilles blanches, une, deux axillaires. - Calice plus grand que le tube de la corolle, à trois, quatre divisions. — Corolle tubuleuse, labiée ; lèvre supérieure entière, l'inférieure trilobée. — Quatre étamines didynames, etc. (mai-juin). — Odeur citronnée moins agréable, saveur légèrement aromatique et amère.

Cette-espèce possède, à un plus faible degré, les mêmes propriétés que la mélisse officinale,