Poireau (Cazin 1868)
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Nom accepté : Allium ampeloprasum Groupe Porrum
Le poireau, plante bisannuelle que l'on cultive dans tous les jardins pour l'usage de la cuisine, passe pour être indigène des vignes de la Suisse. Tonte la plante, surtout le bulbe, a une odeur particulière peu forte, et une saveur douce assez agréable pour les uns, désagréable pour les autres. Il est beaucoup plus doux dans le Midi que dans le Nord. Ce bulbe contient un principe volatil, du sucre et du mucilage. Le poireau cuit est un peu nutritif et facile à digérer.
Son usage est encore répandu dans la médecine domestique. On l'emploie à l'état frais. Il est diurétique, expectorant, émollient. On en fait des bouillons pectoraux contre la toux et l'enrouement[1], en y joignant des navets. On donnait autrefois le sirop de poireau dans la phthisie pulmonaire. La tisane de poireau est mise en usage dans nos campagnes comme diurétique. La semence concassée, infusée dans le vin blanc à la dose de 4 gr, est un remède populaire contre la difficulté d'uriner et la gravelle. Cuit dans un poêlon avec du vinaigre, et appliqué chaud, il calme le point de côté pleurétique et soulage dans l'angine par son effet légèrement rubéfiant, si on l'applique à la partie antérieure du cou. Cuit sous la cendre, dans une feuille de chou, il est appliqué en cataplasme sur les abcès, le panaris, les furoncles, la brûlure. Pilé et incorporé avec du miel, il déterge les ulcères. On prépare quelquefois des lavements avec des feuilles de poireau pour les rendre un peu stimulants dans les constipations, ou lorsqu'on veut provoquer une dérivation intestinale légère.
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- ↑ Les Romains faisaient beaucoup plus de cas du poireau que nous. Néron, au rapport de Pline (lib. XIX, cap. VI), en faisait un usage fréquent, afin de rendre sa voix plus belle ; dans certains jours du mois, il s'abstenait même de pain pour ne manger que des poireaux assaisonnés avec de l'huile.