Millefeuille (genépis) (Cazin 1868)

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Millefeuille
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Millepertuis


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Faux-génépi noir

Nom accepté : Achillea atrata


MILLEFEUILLE NOIRE, MILLEFEUILLE EN DEUIL, GÉNIPI NOIR, VRAI GÉNIPI (Achillea atrata, L. ; Matricaria alpina, chamæmeli foliis, C. Bauh.). — Cette espèce croît sur le sommet des Alpes, du Dauphiné et de la Suisse, dans les Pyrénées.

Description. — Racine ligneuse, horizontale, brunâtre. — Tige droite, simple, pubescente, de 25 à 28 centimètres. — Feuilles ailées, presque sessiles, glabres, composées de folioles linéaires, aiguës, simples ou divisées. — Fleurs portées sur des pédoncules pubescents, disposées en un corymbe terminal ; disque jaune, rayons de la circonférence blancs ; écailles de l'involucre entourées d'une large bande noire.

Elle répand une odeur aromatique qui se conserve longtemps, même dans l'herbier du botaniste. Sa saveur est très-amère.

Les habitants des Alpes font un grand usage du génipi noir pour se forti-


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fier, pour provoquer les sueurs dans la pleurésie, la pneumonie, et pour arrêter la diarrhée, la dysenterie, etc. Quand cette méthode ne guérit pas d'emblée, elle est pernicieuse, ainsi que l'a fréquemment observé le célèbre Tissol, qui en signale le danger dans la pleurésie. Dans les maladies chroniques avec débilité générale, sans phlegmasie locale qui en contre-indique l'usage, l'achillée noire peut produire de bons effets. Elle peut convenir aussi dans certaines névroses, dans la gastralgie, la convalescence des affections catarrhales, les écoulements muqueux atoniques, etc. Elle relève les forces, ranime l'appétit et active les sécrétions (1)[1].


Faux-génépi blanc

Nom accepté : Achillea moschata


MILLEFEUILLE MUSQUÉE, GÉNIPI BLANC (Achillea moschata, L. ; Tanacetum alpinum, odoratum, C. Bauh. ; Achillea genipi, Murr.). — Se trouve parmi les rochers des Hautes-Alpes, au mont Saint-Bernard, au Simplon et dans les Alpes du Dauphiné. Hanin l'a cueillie auprès des glaciers.

Description. — Racine dure et de couleur fauve. — Tiges droites, simples, ordinairement glabres. — Feuilles sessiles ou peu pétiolées, pinnatifides, à lobes linéaires, opposés, entiers, presque obtus, trois à six sur chaque côté et disposés régulièrement. — Fleurs au nombre de cinq à huit, en corymbe terminal nu, droit et assez serré ; folioles de l'involucre brunes sur les bords ; disque jaune entouré de demi-fleurons blancs, dentés au sommet.

Odeur exquise, saveur amère et aromatique.


Faux-génépi nain

Nom accepté : Achillea nana


La MILLEFEUILLE NAINE, ACHILLÉE NAINE (Achillea nana, L.), est aussi un génipi en renom dans les montagnes de la Suisse, et qui possède les mêmes propriétés que les précédents.

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  1. On désigne aussi sous le nom de genipi ou génépi, l'armoise des glaciers (arthemisia glacialis L.) et l'armoise des rochers (arthemisia rupestris. L.), lesquelles sont également amères, excitantes et toniques. On les emploie aussi dans les maladies aiguës, et notamment dans la pleurésie, où elles sont tout aussi meurtrières.
    Les faltrancks ou thés suisses sont composés principalement de l'achillée musquée, de l'achillée noire, de l'achillée naine et des armoises dont nous venons de parler. On y joint plusieurs espèces de labiées, l'aspérule odorante, le millepertuis, la reine des prés, l'arnica des montagnes, etc. Ce mélange de plantes aromatiques et amères est stimulant et employé vulgairement comme vulnéraire. Il peut être utile dans les cas où les excitants et les toniques fixes peuvent être employés. — Les herboristes y mêlent indistinctement toutes sortes d'herbes, même les débris hachés et les balayures de leurs magasins.

    [Aujourd'hui, on considère que les vrais génépis sont tous des Artemisia. MC]