Groseillier (Cazin 1868)

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Grenadier
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Gui


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Groseillier rouge

Nom accepté : Ribes rubrum


GROSEILLIER ROUGE. Ribes rubrum. L.

Ribes officinarum, sive non spinosa hortensis rubra. Tourn.

RIBÉSIACÉES, A. Rich. (Grossulariées. J.). — PENTANDRIE MONOGYNIE. L.


Cet arbrisseau, qui croît spontanément dans les haies et les bois, est cultivé dans les jardins pour l'usage de ses fruits. Il est trop généralement connu pour nécessiter une description.

[Parties usitées. — Les fruits.

Récolte. — Lorsqu'on veut manger les fruits on les récolte à leur maturité, et un peu avant cette époque lorsqu'on en prépare le sirop ou les gelées.

Culture. — Il existe plusieurs variétés de groseilliers : celui à fruit blanc, ribes album, dont les fruits sont très-doux ; un autre à fruit couleur de chair, qui présente une sous-variété nommée perlée ; le groseillier Gondouin, plus trapu, à fruit plus gros ; enfin, le groseillier cerise dont le grain est encore plus gros. Les groseilliers viennent dans tous les terrains et à toutes les expositions. Cependant les fruits sont plus doux et plus gros dans les terres légères et sablonneuses ; on les propage de semence ou de bouture ; en hiver on coupe le bois mort et on rabat les branches ; on les multiplie aussi d'éclats de pieds, ils doivent être renouvelés tous les cinq ans.]

Propriétés physiques et chimiques; usages économiques. - Les groseilles contiennent, lorsqu'elles sont mûres, de l'acide malique, de l'acide citrique, du sucre, (de la pectine (grossuline), et dans la variété qui nous occupe un principe colorant violet qui ne doit sa couleur rouge qu'à la présence des acides.)

On prépare avec leur suc des boissons, un sirop, une gelée, etc. — Pour conserver les groseilles en grappes, on les met dans des bouteilles que l'on bouche bien soigneusement ; on place ces bouteilles dans une chaudière pleine d'eau, et on donne seulement un quart d'heure de bouillon. On conserve de la même manière le suc de groseille.

Dans quelques contrées du nord, on fait sécher les groseilles rouges ou blanches sur des feuilles de papier, dans un four faiblement chauffé ou dans celui d'une cuisinière dont la grande chaleur a disparu. On les conserve dans des boîtes de bois ou de fer-blanc, et l'on en use comme du thé, en en faisant infuser une pincée dans une suffisante quantité d'eau. Cette boisson, très-agréable au goût, est sudorifique, diurétique, et convient dans tous les cas où les groseilles fraîches sont employées.

Comme aliment et mangées en grappes, les groseilles rouges ou blanches sont très-salutaires dans les phlegmasies gastro-intestinales chroniques, les


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embarras des viscères désignés sous le nom d'obstructions, le scorbut, les affections cutanées rebelles. Ces fruits conviennent surtout aux jeunes gens, aux tempéraments sanguins et bilieux, dans les pays chauds et secs ; chez les personnes faibles et délicates, elles troublent les digestions quand elles sont ingérées en trop grande quantité. La gelée, le sucre et l'acide que renferment les groseilles, les rendent nutritives, rafraîchissantes et diurétiques. Le suc et le sirop, pris en limonade, sont très-propres à apaiser la soif et conviennent dans les fièvres inflammatoires bilieuses, putrides ; dans la gastrite, l'entérite, l'angine, la rougeole, la scarlatine, les phlegmasies des voies urinaires, le scorbut aigu, le purpura hemorrhagica, etc.

La gelée de groseille, appliquée immédiatement après une brûlure du premier ou du second degré, apaise la douleur, prévient l'inflammation et le développement des phlyctènes.


Groseillier épineux

Nom accepté : Ribes uva-crispa


(Nous avons traité du groseillier noir, page 259 ; il nous reste à signaler le groseillier épineux (Ribes uva crispa, L.; R. grossularia) ; l'emploi de ses fruits verts pour l'assaisonnement du maquereau lui a fait donner le nom vulgaire de groseillier à maquereaux. Les fruits verts sont laxatifs et rafraîchissants ; mûrs, ils perdent en grande partie ces qualités.)