Ambroisie (Cazin 1868)

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Amandier
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Ammi


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Nom accepté : Dysphania ambrosioides


AMBROISIE. Chenopodium ambrosioïdes. L.

Chenopodium ambrosioïdes mexicana. T. — Botrys mexicana officinale, Murr. — Ambrina ambrosioïdes. Spach.

Thé du Mexique, — ansérine du Mexique, — botrys du Mexique, — parote.

ATRIPLICÉES. — SPIROLOBÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE DIGYNIE. L.


Cette plante, qu'on croit originaire du Mexique, cultivée dans les jardins,


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où elle se sème d’elle-même, s'est répandue spontanément, surtout dans quelques contrées du midi de la France. On la trouve dans les environs de Toulouse et de Perpignan, le long de la Garonne, dans les prairies.

Description. — Racine oblongue, fibreuse. — Tige cambrée, rameuse, verdâtre, cannelée, recouverte d’un duvet court pulvérulent, haute de 30 à 50 centimètres. — Feuilles alternes, oblongues et lancéolées, amincies aux deux extrémités, entières ou sinuées, dentées. — Fleurs verdâtres, en grappes axillaires munies de petites feuilles droites et entières. — Fruit petit, luisant, lisse, à bords obtus ; c’est un akène. — Cette plante ressemble, beaucoup au botrys (Chenopodium botrys, L.) ; mais elle est beaucoup plus grande.

Parties usitées. — Les feuilles, les sommités et les fruits.

[Culture. — On la sème sur couches au printemps, à une exposition chaude, dans une terre légère, substantielle ; et quand les plants sont assez forts on les repique en place ; sous les climats tempérés, la graine mûrit en automne et se ressème toute seule.]

Récolte. — Soit qu’on la cultive dans les jardins, ou qu'on la récolte dans les champs du Midi, cette plante doit être séchée avec soin et préservée de l’humidité, qui lui fait perdre ses propriétés.

Propriétés physiques et chimiques. — Son odeur est aromatique et très-agréable ; sa saveur est âcre et amère. Son parfum lui a valu le nom de Thé du Mexique. (Kley[1] y a trouvé du gluten, de l’huile volatile, de la phyteumarolle, un grand nombre de sels.) [On en retire par distillation une huile essentielle qui est regardée comme anthelmintique, et on en prépare dans le Midi une liqueur très-aromatique dédiée à Moquin-Tandon, auteur de la monographie des Chenopodiacées et que l’on désigne sous le nom de Moquine.]


PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.


Infusion des sommités, 20 à 25 gr. pour 1 kilogramme d'eau bouillante.

Infusion des semences, 8 gr. pour 1 kilogramme d'eau bouillante.


L'ambroisie est considérée comme excitante, antispasmodique, emménagogue, béchique. Plenck l'a fréquemment employée dans les affections nerveuses et surtout dans la chorée. Il rapporte particulièrement cinq cas où l’affection, après avoir résisté aux moyens ordinaires, céda à l'usage journalier de l’infusion aqueuse de cette plante (8 gr. pour 300 gr. d'eau) à prendre par tasses le soir et le matin. Il l’associait à la menthe poivrée. Mick, médecin du grand hôpital de Vienne (Autriche), l'a également administrée avec succès dans la même maladie ; il la mêle au quinquina. Suivant ces praticiens, on obtient ordinairement la guérison dans l'espace de trois semaines à un mois. Rilliet et Barthez[2] en ont fait usage dans les mêmes circonstances à la dose de 4 gr. de semences en infusion dans 500 gr. d'eau. On leur attribue aussi une vertu vermifuge. Comme toutes les plantes aromatiques, l'ambroisie a été employée avec avantage dans les catarrhes chroniques, l'asthme humide, sur la fin de la coqueluche, etc.

(Dans le catarrhe vésical aigu et chronique, Zeissl[3] préconise l'infusion de l'ambroisie associée à l'herniaire à parties égales. Ce mélange constitue un diurétique léger et un anodin, dont l'ingestion a pour résultat la diminution des besoins d'uriner et du ténesme.)

Quelques amateurs préfèrent l'infusion d'ambroisie au thé de la Chine. Elle est très-agréable, et réveille doucement la sensibilité nerveuse.

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  1. Journal für die Pharmacie, XIV, 1827.
  2. Bouchardat, Annuaire de thérapeutique, 1844.
  3. Journal de médecine, de chirurgie et de pharmacologie de Bruxelles, juillet 1863.