Rhubarbes (Cazin 1868)

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Rhapontic
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Ricin


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RHUBARBES EXOTIQUES
DEVENUES INDIGÈNES EN FRANCE PAR LA CULTURE.


On distingue dans le commerce trois sortes de rhubarbes : 1° celle de Chine ou des Indes ; 2° celle de Moscovie, de Tartarie ou de Bucharie ; 3° celle de Perse, qui nous arrive par la Turquie, dite aussi rhubarbe plate, rhubarbe mondée au vif, qualité supérieure qui n'existe guère dans le commerce français.

Les rhubarbes du commerce sont fournies par trois plantes exotiques, qui sont : l° la rhubarbe ondulée (rheum undulatum, L.); 2° la rhubarbe compacte (rheum compactum, L.); 3° la rhubarbe palmée (rheum palmatum, L.)

La rhubarbe indigène s'obtient des espèces exotiques, cultivées depuis Duhamel en France et dans divers lieux de l'Europe, où elles se sont pour ainsi dire naturalisées. D'après les expériences de Ribes, Isard, Geoffroy, etc., elle a les mêmes vertus que l'exotique, en en augmentant seulement la dose d'un quart. On a cultivé le rheum palmatum, L., à Chatenay, près Sceaux,


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à Grosbois, à Claye, etc. ; le rheum compactum, L., en Provence, dans les départements de l'Isère, dans celui du Morbihan : c'est le rheum undulatum qui a été préféré. Suivant Loiseleur-Deslongchamps, quelques cultures assez considérables, entreprises dans différents cantons de l'ancienne Bretagne ont fourni au commerce des produits qui peuvent soutenir la concurrence avec les rhubarbes qui nous viennent de la Sibérie ou de la Chine. Il a cultivé lui-même dans son jardin la rhubarbe ondulée, dont il a fait sécher avec soin les racines, qu'il a employées avec autant de succès que celles du commerce, en en augmentant la dose d'un quart ou d'un tiers.


Rhubarbe ondulée

Nom accepté : Rheum undulatum


RHUBARBE ONDULÉE DE MOSCOVIE, rheum undulatum, L.; rhabarbarum folio oblongo, crispo, undulato, flabellis sparsis, Geof. — Spontanée dans les lieux pierreux de la Sibérie et dans les environs de Moscou.

Description. — Racine pivotante, de la grosseur du bras, longue de 2 mètres environ, quand elle ne rencontre pas de rocher, brune en dehors, d'un jaune foncé intérieurement, d'une substance légère, marbrée, non fibreuse. — Tige de 1 mètre 1/2 à 2 mètres de hauteur, anguleuse, striée, d'un brun pâle et jaunâtre. — Feuilles radicales, nombreuses, larges, ovales, longuement pétiolées, entières, étendues sur la terre, ondulées et comme frisées, échancrées en cœur à la base, obtuses au sommet et presque glabres ; les feuilles caulinaires, petites, presque sessiles. — Fleurs petites ; d'un blanc jaunâtre, en panicules serrées, droites, courtes, terminales, axillaires. — Point de calice. — Corolle à six divisions (mai-juin). — Fruit : semences noirâtres, triangulaires, membraneuses.


Rhubarbe compacte

Nom accepté : Rheum compactum


RHUBARBE COMPACTE, rheum compactum, L. — Spontanée à la Chine et dans la Tartarie chinoise ; cultivée en Europe, en France.

Description. — Racine forte, brune en dehors, d'un beau jaune en dedans. - Tige très-élevée (2 mètres 1/2 à 3 mètres), rameuse en haut, cannelée. — Feuilles assez semblables à celles du rhapontic, ovales, larges et amples, pétiolées, épaisses, échancrées à la base, obtuses au sommet, sinuées, crénelées, luisantes en dessus, coriaces, compactes, ondulées, denticulées, divisées en lobes arrondis, peu profonds. — Fleurs d'un blanc jaunâtre, petites, en panicules terminales, composées de grappes étroites et pendantes (juin) ; mêmes caractères généraux. — Fruit : akènes triangulaires, noirâtres, ailés à la base par le fait du calice persistant.


Rhubarbe palmée

Nom accepté : Rheum palmatum


RHUBARBE PALMÉE, RHUBARBE OFFICINALE. — Spontanée dans la partie septentrionale de la Chine, dans la Tartarie chinoise, sur la longue chaîne de montagnes qui commence vers la ville de Selin et qui se termine auprès du lac Koko-Nor, auprès du Tibet, selon la relation de J. Bell, Ecossais (1720). Cultivée en Europe, en France.

Description. — Racines grosses, épaisses, pivotantes, rameuses, fibreuses, brunes extérieurement, d'un beau jaune en dedans, devenant plus compactes en vieillissant ; marbrées à l'intérieur de brun et de jaune pâle, comme la noix muscade quand elle est sèche. — Tige droite, cylindrique, cannelée, jaunâtre, arrondie, striée, de 1 mètre 1/2 environ de hauteur. — Feuilles larges, pétiolées, palmées, épaisses, divisées ou découpées profondément en segments pointus ; nervurées, rudes et vertes en dessus, blanchâtres et pubescentes en dessous. — Fleurs d'un blanc jaunâtre, en panicule terminale composée de grappes presque simples, ayant chacune, comme celles des espèces ci-dessus, les caractères de rhapontic (avril-mai).

Culture et récolte des Rhubarbes en France. — Une terre franche, un peu légère, profonde et fraîche, est celle qui leur convient le mieux. On peut les exposer au nord et à l'ombre des grands arbres. On les multiplie de graines, en semant au printemps, pour repiquer les jeunes plantes au printemps prochain, à 1 mètre de distance ; mais comme les semis font attendre plus longtemps pour la récolte des racines, on préfère la multiplication par les œilletons ou bourgeons situés au collet des grosses racines. Un pied de quatre à cinq ans peut en fournir trente et plus ; il suffit que chaque bourgeon ait 2 centimètres 1/2 de racine pour que la reprise en soit assurée. C'est dans les premiers jours du printemps, un peu avant la végétation, qu'on les recueille aux vieux pieds, et qu'on les replante après les avoir laissés pendant un jour à l'ombre. Si le temps est sec, quelques arrosements sont nécessaires pour assurer la reprise des jeunes


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pieds ; mais une trop grande humidité peut les faire pourrir. Le terrain doit être profondément labouré avant de faire la plantation. Les plants seront disposés en quinconce à 2 mètres environ de distance les uns des autres, à cause de la place que leurs grandes feuilles devront occuper ; mais comme ces feuilles ne remplissent pas tout l'espace pendant les deux premières années, on pourra y planter des légumes, ou des pommes de terre. On donne un labour pendant l'hiver, et au moins deux binages pendant la belle saison. — La récolte se fait à l'automne ou pendant l'hiver de la quatrième année dans les terrains secs et chauds, et la cinquième dans les terrains humides et froids. Quand cette récolte est faite trop tôt, les racines sont molles, susceptibles de perdre, dit-on, les onze douzièmes de leur poids par la dessiccation ; quand elle est trop tardive, les racines se creusent, se gâtent dans le centre, deviennent filandreuses, perdent beaucoup quand on les monde et n'offrent plus, après la dessiccation, l'apparence de la rhubarbe du commerce. Les belles racines sont de la longueur de 60 centimètres et de la grosseur de la cuisse ou au moins du gras de la jambe. Elles sont remplies d'un suc jaune dans lequel réside leur vertu. — Après les avoir mondées, coupées en morceaux de la grosseur du poing environ, on les fait sécher pendant quelques jours sur des tables, en ayant le soin de les retourner trois ou quatre fois par jour. En les enfilant immédiatement dans des ficelles, et en les exposant à l'air libre, elles sèchent trop rapidement, deviennent trop légères et perdent une partie de leurs propriétés. C'est après cinq à six jours, lorsqu'elles ont acquis un peu de consistance sur la table, qu'on peut les enfiler et les exposer au vent et à l'ombre pour achever leur dessiccation, ce qui exige une durée de six semaines à deux mois, suivant la température de la saison ; 1,600 gr. de racines de rhubarbe ondulée, complètement desséchée, ont produit 440 gr. de morceaux.

Les racines de rhubarbe se piquant aux vers lorsqu'elles sont très-anciennes, les droguistes, pour déguiser cette détérioration, rebouchent ces trous avec une pâte faite de poudre de rhubarbe et d'eau gommée, et la roulent de nouveau dans la poudre, qui est d'un beau jaune. Ils se servent aussi pour cela de l'ocre jaune, ou mieux du terra merita.

Propriétés physiques et chimiques. — Toutes les rhubarbes ont une odeur sui generis, teignent la salive en jaune et sont d'une amertume prononcée, aromatique. Les vraies rhubarbes contiennent une matière nommée par Henry caphopicrite et que Caventou, plus tard, a trouvée formée d'une substance jaune peu soluble dans l'eau froide, et à laquelle il donne le nom de rhabarbarin ou rhubarbarin, et d'une autre, insoluble dans l'eau, la rhabarbarine. Bien que ces deux principes ne soient que peu ou point solubles dans l'eau isolément, ils le sont étant combinés. — D'après Brades, la rhubarbe de Moscovie contiendrait : 2 de rhabarbarin, 9 de tannin, 4 d'amidon, 11 de sucre uni au tannin, l4 d'extractif, 3.5 de matière colorante, 4 d'acide pectique, 14 d'oxalate de chaux, 1 de malate et gallate de chaux, 1.5 de sels, fer et silice, et 25 de ligneux. D'après cette analyse, les produits nommés caphopicrite, rhabarbarine, rhëide, rheumine, etc., seraient le rhabarbarin impur. Brandes obtient ce dernier principe, qu'il considère comme la source des propriétés de la rhubarbe, en agitant celle-ci en poudre avec de l'éther. Par évaporation spontanée, il se produit des cristaux de rhabarbarin. C'est un produit jaune, très-amer, fusible, partiellement volatil, à peine soluble dans l'eau, dans laquelle il se dissout cependant à l'aide des autres principes de la rhubarbe, mais soluble dans l'alcool et l'éther. Les alcalis se dissolvent en formant un soluté rouge d'où les acides le précipitent. (Dorvault.)

D'après Schlossberger et Dœpping, la caphopicrite et la rhubarbarine ne seraient que des produits complexes ayant pour base l'acide chrysophanique, déjà signalé dans le lichen parietinus, cristallisé, jaune ; ils regardent cet acide comme le principe colorant et purgatif de la rhubarbe. A l'état naturel, en combinaison originelle avec le tissu de la racine, il agirait davantage qu'à l'état isolé, sec et insoluble. Une deuxième matière colorante, l’émodine, a été signalée depuis par Warren et de La Rue dans la rhubarbe.)

Substances incompatibles. — Les acides concentrés, l'eau de chaux, l'émétique, les infusés astringents, le deutochlorure de mercure, les sulfates de fer et de zinc, le nitrate d'argent.


PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.


A L'INTÉRIEUR - Poudre, 30 à 60 centigr. comme tonique, l à 4 gr. comme purgatif.
Infusion ou macération, 6 à 10 gr. comme purgatif pour 250 gr. d'eau bouillante. - On ne doit pas employer la décoction, qui est toujours trouble, à cause de la grande quantité d'amidon que cette opération y fait en-

trer. — Une simple macération à froid demande une double dose.
Teinture alcoolique (1 sur 4 d'alcool à 22 degrés), 1 à 4 gr. comme tonique, 2 à 8 gr., comme purgatif.
Sirop (120 gr. sur 1 kilogr. d'eau et 2 kilogr. de sucre), 15 à 60 gr. comme purgatif.


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Sirop composé du Codex (édition de 1866), p. 484), mêmes doses.
Vin (15 de rhubarbe sur 250 de vin, avec gentiane 4 et cannelle ou racine d'angélique 2), 15 à 30 gr. comme tonique, et 60 à 120 gr. comme purgatif.
Extrait alcoolique (1 sur 4 d'alcool à 22 degrés), 30 à 60 centigr. comme toni-laxatif, 60 centigr. à 1 gr. 25 centigr. comme purgatif.
Extrait aqueux (inusité comme peu actif), 1 à 2 gr. comme tonique, 2 à 4 gr. comme purgatif.

RHABARBARIN, 25 à 60 centigr. comme purgatif.
Nota. — Toutes les doses indiquées ci-dessus

devront être augmentées d'un quart ou d'un tiers pour la rhubarbe cultivée en France.

On associe souvent la rhubarbe au calomel, à la magnésie, à l'aloës, à l'extrait de pissenlit, etc. — Une bonne méthode est la mastication directe de cette substance.
La rhubarbe perd par la torréfaction sa vertu purgative, et acquiert une vertu tonique astringente plus grande.
Cette racine entre dans le sirop de chicorée composé et dans la potion purgative du Codex, dans le catholicum double, la confection Hamech, dans la teinture de Darel, l'élisir de longue vie et dans une foule de préparations aujourd'hui oubliées.


Presque immédiatement après l'ingestion de la rhubarbe, le sérum du sang devient jaune, l'urine jaune penchant au vert-brun, comme chez les ictériques, et la sueur jaunâtre. Chez les nourrices, le lait acquiert aussi une couleur jaune, une saveur amère et les propriétés médicinales de cette racine.

La rhubarbe est astringente, tonique et purgative. A faible dose, et administrée avant le repas, dans une cuillerée de bouillon, elle agit comme tonique ; elle augmente la faculté digestive, quand il y a atonie de l'estomac, et convient alors dans l'anorexie, la dyspepsie, avec contispation, etc. A dose plus forte, elle est purgative ; mais, à la suite de cette action, il se manifeste presque toujours des signes de tonicité : elle purge d'abord pour constiper ensuite, et c'est pour cette raison qu'on l'emploie dans les diarrhées chroniques sans irritation. Ces effets s'expliquent par les principes constituants de cette racine. L'agent purgatif se trouve, en effet, uni au tannin et à un amer qui tous deux jouissent d'une action tonique, dont l'effet ultérieur se fait sentir sur le tube digestif et persiste plus ou moins longtemps après la purgation. Ces résultats indiquent suffisamment que la rhubarbe ne doit jamais être employée dans les cas d'excitation fébrile, d'angiothénie, d'inflammation.

La rhubarbe est un purgatif doux, agissant particulièrement sur le duodénum et l'appareil biliaire ; ce qui l'a fait appeler la thériaque du foie, et explique son efficacité dans les vices de sécrétion de cet organe, dans les affections bilieuses, les diarrhées apyrétiques, muqueuses ou bilieuses, qu'elle arrête ensuite par son principe astringent ; dans l'hypocondrie, le carreau, et tous les cas qui réclament un purgatif doux et tonique, principalement chez les personnes nerveuses, les chlorotiques, les convalescents, les femmes et les enfants. Les Anglais associent souvent la rhubarbe au calomel et à l'extrait de pissenlit dans les engorgements hépatiques avec atonie ou phlegmasie chronique entretenue par la stase. Cullen[1] employait la rhubarbe comme masticatoire pour entretenir la liberté du ventre. Jackson[2] n'a pas trouvé de meilleur moyen pour lâcher le ventre chez les personnes resserrées et tourmentées par les hémorrhoïdes, que de faire mâcher chaque soir 50 centigr. de rhubarbe pendant quinze à vingt minutes, puis de leur faire avaler le tout ; il assure que de cette façon cette racine produit plus d'effet qu'une dose cinq fois plus forte de la même substance prise en poudre en une seule fois. Récamier avait adopté ce mode d'administration. Je l'ai mis moi-même en usage très-fréquemment pour combattre la constipation, mais il a quelquefois été nuisible chez les hémorrhoïdaires par l'irritation qu'il causait au rectum, sur lequel il semblait avoir une action analogue à celle de l'aloès.

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  1. Matière médicale, t. II, p. 554.
  2. Americ. Journ. of the med. sc., etc., 1830.


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Suivant les auteurs qui ont traité de la dysenterie épidémique, la rhubarbe est d'une efficacité incontestable dans le traitement de cette maladie. Les opinions ne diffèrent que sur l'époque de la maladie à laquelle il convient de l'employer. Degner[1] veut qu'on l'administre dans toutes les périodes, ce qui paraît peu rationnel ; Tralles[2] la conseille au début ; et Zimmermann[3] la prescrit lorsque les déjections ne sont plus ensanglantées, ce qui est plus conforme à la raison et à l'expérience.

On donne parfois aux enfants atteints d'engorgements viscéraux, d'ulcérations aphtheuses, de langueur par engouement du canal intestinal, etc., une eau légère de rhubarbe préparée avec 4 gr. de cette racine concassée, qu'on met dans un nouet, et qu'on laisse tremper dans une carafe d'eau jusqu'à ce que celle-ci soit devenue légèrement citrine, ce qu'on répète pour plusieurs doses d'eau égales. On leur donne de cet hydrolé aux repas, en le sucrant convenablement, ou bien en le coupant avec du vin, du lait, etc.

L'amertume de la rhubarbe l'a fait prescrire comme vermifuge. Cette propriété a été constatée par Forestus[4] et par Rivière[5]. Pringle[6] l'associait au calomel pour combattre les vers intestinaux.

La coloration des urines en rouge, après l'administration de la rhubarbe, a fait croire que ce médicament avait une action spéciale sur les reins, et on l'a prescrit comme diurétique et même comme propre à guérir le diabète. L'expérience n'a pas confirmé cette action.

Le sirop de chicorée, composé de rhubarbe, se donne aux nouveaux-nés pour faire évacuer le méconium, à la dose de 30 gr. par cuillerées à café toutes les deux ou trois heures, à compter du moment de la naissance. On le coupe avec un peu d'eau sucrée. Mais on abuse de ce moyen : l'eau sucrée suffit dans le plus grand nombre de cas pour favoriser cette évacuation, qui, le plus souvent, s'opère naturellement. Ce sirop convient dans les cas de constipation chez les enfants à la mamelle.

La rhubarbe administrée par la méthode iatraleptique n'a pas d'action purgative. Un bain préparé avec cette racine[7] n'a produit aucune évacuation.


Nom accepté : Rheum australe ou plutôt Rheum rhabarbarum


RHUBARBE ANGLAISE, RHUBARBE A POUDINGS. — En Angleterre et dans les départements du nord de la France, où résident beaucoup d'Anglais, on cultive une espèce de rhubarbe, originaire des monts Himalaya, nommée rheum emodi ou rheum australe. Ses pétioles ont une saveur acide très-agréable (le jus contient du bimalate de potasse, uni à l'acide malique, de l'acide citrique)[8]. On en fait des poudings et on en assaisonne les maquereaux avant la fructification du groseillier destiné à cet usage. On en compose un sirop acide, d'une saveur agréable. Il est à présumer que cette espèce est celle qui fournit la véritable rhubarbe de la Chine.

(J'en ai soumis la racine à l'expérimentation thérapeutique sur moi-même et sur bon nombre de malades, et son action purgative légère a complètement répondu à mon attente. L'action tonique est cependant, à mes yeux, moins accusée que celle des autres espèces.)

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  1. Hist. dysenteriæ bilioso-contag., p. 140.
  2. De opio, sect. III, p. 187.
  3. Traité de la dysenterie, p. 89-90. Paris, 1787.
  4. Opera, lib. XXI, obs. XXXII, p. 357.
  5. Praxis med., lib. X, p. 502.
  6. Diss. of the army, p. 3.
  7. Journal de médecine de Corvisart et Leroux, t. XXVI, p. 316 et 425.
  8. Koop, in Répertoire de pharmacie, t. XIII, p. 150-151.