Asâroun (Ibn al-Baytar)

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Azadirakht
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Azôard


61 Asâroun, Asarum, Ασαρον.

Nom accepté : [[]]

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DIOSCORIDES, I, 9. On lui donne aussi le nom de nard sauvage. Il a des feuilles pareilles à celles du lierre, sinon qu’elles sont beaucoup plus petites et plus arrondies. Les fleurs naissent entre les feuilles près de la racine. Elles sont de couleur pourprée, pareilles à celles de la jusquiame. Elles donnent une graine comme celle du carthame. La plante a des racines nombreuses, noueuses, grêles, tortueuses, pareilles à celles du gramen, sinon qu’elles sont beaucoup plus minces et odorantes. Elles échauffent et piquent fortement la langue. L’asarum croît dans les montagnes bien boisées. On le trouve en abondance dans la Phrvgie ^jyj, dans l’Illyrie wjj/M et dans la ville appelée Youstîna d’Italie xJUaj.i u* <^JI lula.^!. (Quelques mss. du texte grec portent Ιοσ ?ινη της Ιταιας.) — GALIEN, livre VII. La partie employée de cette plante est la racine, et ses propriétés sont celles de l’acore, sinon qu’elles sont plus prononcées. — DIOSCORIDES. L’asarum est diurétique, échauffant, utile contre la sciatique, emménagogue. Pris à la dose de sept mithkals avec du miel, il purge comme l’ellébore blanc. Il entre aussi dans certaines préparations médicinales (onguents). — AVICENNE. Il est apéritif, calmant toutes les douleurs internes, subtilisant et résolutif. En collyre, il est utile contre les épaississements de la cornée. Il est très utile contre l’induration de la rate et fortifie la vessie et les reins. — LE CHERIF. Pris avec du miel, il accroît la sécrétion spermatique et fortifie les organes refroidis. — ANONYME. En fumigations, il tue les scorpions verts des appartements. Trituré avec du lait et appliqué entre les hanches, il excite l’appétit vénérien et provoque de fortes érections. — LIVRE DES EXPERIENCES. Il réchauffe l’estomac et les reins. Il expulse les humeurs en excès par les urines, relâche le ventre, rompt les calculs des reins et calme les douleurs de ces organes. Il débarrasse l’urèthre des humeurs visqueuses engendrées par les calculs. — IBN SEMDJOUN. L’asarum vient de l’étranger. Il est aussi naturel en Espagne, et le meilleur est celui qui vient d’Algésiras »^>4 yj&Â. Il fortifie l’estomac et le foie et en calme les douleurs chroniques. — EL-GHAFEKY. Celui que l’on emploie en Espagne n’est pas le véritable asarum, bien qu’il lui ressemble extérieurement, et qu’on lui attribue les mêmes propriétés, surtout à celui d’Algésiras, xxx. Quant au véritable asarum, il nous vient du pays grec. Celui d’Algésiras est une plante à tige débile, arrondie, s’élevant à la hauteur d’environ une coudée, parsemée de nœuds, ayant une feuille pareille à celle de la petite centaurée, d’un vert, noirâtre, portant supérieurement une touffe de rameaux de hauteur inégale, ayant à leur sommet de petits capitules du volume d’un grain de blé, intérieurement velus et blancs. Sa racine, moins grosse que le petit doigt, se divise en rameaux grêles, de la longueur d’une phalange, d’une odeur et d’une saveur agréables. Tel est l’asarum qui nous vient d’Algésiras et qui ressemble plus au véritable asarum que les autres provenant d’Espagne, quoi qu’il diffère de l’asarum décrit par Dioscorides. Il en est un autre de l’Espagne qui est amer, d’une odeur désagréable, et que la foule considère comme une espèce d’aristoloche longue. Il a les feuilles plus petites et plus fermes que celle du lierre, il tourne au vert et au noir, il a des rameaux grêles et solides, anguleux, au moyen desquels la plante s’attache à ce qui l’environne et s’élève sur les arbres. La fleur est purpurine, grande comme celle de l’aristoloche, elle donne un fruit pareil à celui du câprier, contenant des graines pareilles à celles de la guimauve. Il a des racines multiples, noueuses, rampant sous terre, de couleur brune et jaune tirant sur le noir, d’une odeur forte, d’une saveur amère, piquant légèrement la langue. Cette plante a la propriété d’être un antidote contre les poisons et les morsures de serpents en général; cette propriété réside dans les feuilles, les graines et la racine. Il en est une autre espèce qui a les feuilles molles et plus petites que l’aristoloche, les rameaux grêles et étalés sur la terre, la fleur et le fruit comme dans l’espèce précédente, avec des proportions moins grandes. La racine est molle, jaune, sans nœuds, et il s’en échappe plusieurs d’un tronc commun, comme dans l’ellébore noir. Elle est amère, aromatique à l’instar de l’asarum. Le plus souvent elle pousse dans la terre blanche Ui>-JI XjjjJI des montagnes. On lui attribue les mêmes propriétés qu’à l’asarum, en remplacement duquel on l’emploie. La foule pense que c’est une espèce de chélidoine. — DIOSCORIDES, V, 68. On prépare ainsi un vin d’asarum : on prend trois mithkals (Diosc. trois onces), on le met en douze co-tyles ii^-Lyi (douze hémines, Diosc.) de vin doux; on laisse deux mois. Ce vin est diurétique. Il convient contre l’hydropisie, les affections du foie et des hanches. — AVICENNE. Il est utile contre l’anasarque. — RAZES, Livre des Succédanés. A défaut d’asarum, on le remplace, par son poids de cardamome, trois fois son poids d’acore et trois fois d’amomum. — AUTRE AUTEUR. On le remplace par une ou deux fois son poids d’acore. — BADIGHORAS (1) dit : par une fois et demie d’acore et un sixième d’amomum.

(1) Les Arabes citent bien souvent un médecin de ce nom. Nous avons parlé de lui dans l’Introduction placée en tête de ce volume.