Persil (Cazin 1868)
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Persil
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PERSIL. Apium petroselinum. L.
i . Apium hortense seu petroselinum vulgo. C. BAUH., TOURN.
Petroselinum. OFF.
Persil commun, — ache persil, — persin. OMBELLIFÈRES. — AMMINÉES. Fam. nat. — PENTAKDRIE DIGYNIE. L.
Le persil, plante bisannuelle cultivée dans tous les jardins potagers pour l'usage culinaire, se rencontre en Provence dans son état sauvage. Les lièvres et les lapins recherchent le persil; ils se rassemblent souvent dans les lieux où on l'a semé. On l'a quelquefois cultivé en grand pour les mon- tons, qu'il préserve, dit-on, de certaines maladies. On a prétendu qu'il est au contraire, un poison pour les poules, les perroquets et plusieurs autres oiseaux (?)
Description. — Racine assez grosse, conique, blanchâtre, fibreuse. - % glabres, rameuses, striées, cannelées, fistuleuses, longues de 75 centimètres à 1 meta
— Feuilles pétiolées, bipennées, d'un beau vert, à folioles incisées en lobes aigus, les feuilles supérieures moins décomposées, quelquefois même simples. — Fleurs blanches, uri peu jaunâtres, petites, disposées en ombelles de quinze ou seize rayons (juillet-août)!
— Calice entier. — Corolle composée de cinq pétales égaux, arrondis, courbés à leur sommet. — Cinq étamines. — Deux styles très-courts. — Fruits : ovoïdes, allongés, composés de deux akènes convexes en dehors, marquées, sur le dos, de cinq petites nervures saillantes.
Nous avons exposé à. l'article GIGUE les caractères distinctifs de la petite ciguë et du persil, et le danger qu'il y aurait de confondre ces deux plantes.
Parties usitées. — La racine, l'herbe et les fruits.
[Culture. — Le persil doit être semé depuis février jusqu'en août dans une tant terre meuble, et à l'automne au pied d'un mur, au midi pour en avoir de bonne heure au printemps. Cette plante ne monte à graines que la seconde année, et les graines se conservent deux ans. L'hiver, on couvre de bons paillassons.]
Récolte. — Les semences se récoltent en automne ; la racine en automne ou ai printemps pour la conserver. Les feuilles s'emploient vertes. La racine perd une assei grande partie de ses propriétés par la dessiccation.
Propriétés physiques et chimiques. — Le persil est doué d'une odeur
forte, d'une saveur aromatique et un peu amère. Cette plante contient un principe gommo-résîneux, une huile Volatile plus abondante dans les semences que dans les autres parties. La racine contient en outre de la fécule, ce qui la rend nutritive. Homolle et Joret (1) ont découvert le principe actif des semences de celte plante, an- quel, ils-ont donné le nom d'apiol. Ce principe, liquide, jaunâtre, de nature, oléagineuse. d'une odeur spéciale et tenace, d'une saveur piquante mêlée d'âcreté, et d'une densité de 1.078 à 12° centigrades, est un corps soluble dans l'éther, le chloroforme, l'alcool, etc., mais insoluble dans l'eau, à une haute comme à une basse temgérature.
La semence de persil contient en outre, d'après Homolle et Joret, une huile esser tielle, volatile, une matière grasse incristallisable (beurre de persil), de la pectine,»i chlorophylle, du tannin, une matière colorante jaune, de la matière extractive, «» .ligneux, des sels anorganiques, etc. — Braconnot a extrait de la semence du persil«» substance à laquelle il donne le nom i'apiine, et qui, suivant Homolle et Joret, m analogue:à.la pectine. — Dans un mémoire de Blanchet et Sell (2), on lit : « En w»- lant avec de l'eau les semences de Y apium petroselinum, on obtient une nuile voi légère et une huile plus lourde qui contient du camphre. — Enfln, Bolle, Phama'™L Angermande (3), aurait trouvé, parmi d'autres huiles essentielles, une masse conc
formée de cristaux blancs aciculaires (stéaropton de l'huile de persil), qui ne serais le résultat de l'altération de l'huile essentielle sous l'influence des rayons solaires.A»" Loewig et Weidmann, la formule de l'essence de persil = C,2HS O3.)
(1) Journal de pharmacie, 1852.
(2) Annales de pharmacie, t. VI, cahier 3.
(3) Journal de pharmacie, t. XV, p. 580. downloadModeText.vue.download 844 sur 1308
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PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
» T'nnfansoH. -^ Décoction des racines fraî- ches ou sèches, 15< à 60 gr. par kilogramme
Eàfdtetillée, '60 à 100 gr. et plus, seule ou
comme véhicule. Suc euprimé des feuilles, 100 à 140 gr. par
Semencesen/infusion, a à 8 gr. par kilo-
gràtomë d'eau. Semences en poudre, 1 à 2 gr. -, Huile essentielle, 2 ou 3 gouttes par jour
(coiàme àhtiblënnoïrhagique). A-L'ExtÉBrÈcnv — Cataplasme fait avec les ,(feûilleàJeontuses. ' ï Ï Préparations fébrifuges. (Péyrâire.)
Poudré'ue persil, 2 gr. par jour.
Teinture (suc récent, 250 gr.; alcool à 33 de-
grés,125 gr.); 4 gr. par jour. Sirop, 3 ou l).cuillerées à café par jour pour lès enfants, 4 cuillerées à bouche pour les
Mùlïes; seules où dans une potion. Vini(teinture de persil, 60 gr.; vin blanc de /'Grave, 330 gr.), par petites verrées, trois
fois, par/jour.
Extoîtv60 centigr.'à 1 gr. par jour, associé' Ssà'ïi'pôuuW de persil.
Pilules;fébrifuges; de persil- : extrait de persil, ' ï gr. j décigr;;, thridace, 6 décigr.; poudre<
,fi, S.pour 12 pilules;
Potion fébrifuge : eau distillée de persil, 100 gr.; extrait de persil, 6 décigr.; sirop d'absinthe, 30 gr., à prendre en trois fois.
Autre potion : eau de mélisse, 60 gr.; eau de menthe, 30 gr.; extrait de persil, 1 gr;; si- rop de persil, 20 gr. — Même mode d?ad- minislration.
APIOL. — Mode d'administration (Homolle et Joret). —50 centigr. à 1 gr. comme fébri- fuge ordinaire; 2 à 3 gr. dans les cas de fièvres intermittentes graves.
Capsules gélatineuses d'apiol, renfermant chacune 25 centigr. d'apiol. — Dans les fiè- vres intermittentes quotidiennes, cinq à six heures avant l'accès, 4 capsules aux adultes, 2 capsules aux enfants de douze à quinze ans, 1 capsule aux petits enfants. — Mêmes doses, le jour apyrétique, dans les fièvres tierces. — Dans les fièvres quartes, on double les doses, que l'on administre deux jours de suite.— Dans les fièvres automnales, avant de donner l'apiol, il est toujours utile de purger ou de faire vomir les malades. — Ces capsules doi- vent être placées à l'abri de l'humidité.
Sirop d'apiol (apiol, 5 gr.; sucre blanc, 1,000 gr.).—Faites un oléo-saccharum que l'on fait fondre à feu doux dans eau de fontaine, 500 gr.; passez.
.làf^aeine de persil, qui figurait dans les anciennes pharmacopées, au nombre des cinq racines apéritives majeures, a été considérée de temps immémorial comme stimulante, diurétique et diaphorétique. On l'emploie dans;les engorgements des viscères abdominaux, l'hydropisie, et surtout dans tanasarque, l'ictère, la gravelle, la leucorrhée, l'aménorrhée atonique, quelques exanthèmes fébriles avec défaut d'action vitale, etc. Ges diverses propriétés résultent de l'excitation qu'elle exerce sur l'appareil urinaire,
■ surdapeau, sur lès engorgements viscéraux, en raison directe de l'atonie des.parties affectées. J'ai vu une anasarque considérable, survenue à la spiteid'une fièvre puerpérale chez une femme de trente ans, se dissiper en quelques jours par une diurèse des plus abondantes, qu'une forte décoction déracine fraîche de persil (100 gr. par kilogramme d'eau par jour) avait provoquée. Ce fait, et beaucoup d'autres que je pourrais citer sur les pro-
- ptiétés, diurétiques de cette racine, protestent contre l'opinion de Roques
quiidit, que l'on peut, sans appauvrir la matière médicale, abandonner le
je^à l'art culinaire.
- ^&iHeraenhwand (1) regarde la racine de persil comme pouvant être
( SWsntuée à celle de pareira brava.
■mt vï^ contre la syphilis, comme tant d'autres agents aussi inefficaces
' S ,' titrait d& persil donné en pilules à la dose de & gr. le matin et
Lall 8?' j SOir' ou en siroP a la dose de 4S §r- matin et soir- Le professeur ^.ffland; a employé avec succès l'huile essentielle de persil, à la dose de .^H Souttes par jour dans 1 verre d'eau, contre les blennorrhagies qui j CISPB^ iSté au C0Pahu et à la térébenthine. Dubois, de Tournai, a fait Irnrn / boitements blennorrhagiques en administrant le matin et le soir 2rn iT.à b()uche de suc de persil. Ce suc, mêlé avec du vin blanc (1 à miierèes pour 1 verre de vin) m'a réussi dans la blennorrhée et la leiu-
Mecrçe#1)m&tïgue. Berne, 1795. — Ordonnance,pour l'apothicaire, n° 244. downloadModeText.vue.download 845 sur 1308
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corrhée. Un médecin homoeopathé m'a dit avoir souvent guéri l'uréthriic aiguë ou chronique, au moyen d'un mélange à parties égales de suc dénuré de persil et d'alcool à 40 degrés. Le malade en met 2 à 3 gouttes sur la langue, le matin à jeun, et reste ensuite deux minutes sans ouvrir la bouche et quelques instants sans boire. Crede.... '
Je me suis bien trouvé de l'usage de suc de persil dans le vin blanc contre les engorgements des viscères abdominaux, l'oedème el l'anasarque oui suivent ou accompagnent les fièvres intermittentes automnales. Ce mélange m'a été utile dans un cas d'albuminurie chronique, sans toutefois amener une guérison que l'état général du malade ne permettait pas d'espérer,
Le persil avait été employé depuis longtemps comme fébrifuge, lorsque des recherches récentes sont venues attester cette propriété. Grégor.Horstius s'exprime ainsi sur cette propriété . « Aqua petroselini prodest in fekhs pituitosis, scilicet quotidianis et terlianis nothis. » ïournefort, au rapport Je Ferrein, dit avoir vu en Provence des personnes prendre de 4 à 6 onces de suc de persil, au moment de l'accès, pour couper la fièvre. Bonhourefl) indique, entre autres remèdes, le mélange de 2 cuillerées à bouche d'eau- de-vie à 20 degrés, de 2 cuillerées d'eau de roses et de 2 cuillerées de sut de persil, à faire prendre au milieu de l'accès. Potot, médecin à Soulieu (2), a.préconisé le suc de persil à la dose de 90 à 100 gr. pour combattre la fièvre intermittente. Peyraire a publié (3) plusieurs mémoires sur le traiic- ment des affections périodiques par les préparations de persil. Ce médecin a fait un très-fréquent usage de cette plante dans les fièvres intermittentes, et les succès qu'il en a obtenus méritent de fixer l'attention. (Voyez Prêft- rations pharmaceutiques et doses.) — Bien que dans mes mains le sue de persil, que j'ai administré à six malades (dont trois ont été guéris aprèsla deuxième, troisième ou quatrième, dose, un n'a éprouvé aucun soulagement, et deux une diminution notable dans les accès), n'ait pas aussi bien réussi, il n'en est pas moins vrai, disais-je dans mon travail présenté à la Société de médecine de Marseille, en 1847, et dans la première édition de cet ouvrage, en 1850, que c'est un remède qu'il ne faut pas regarder comme inefficace, et que de nouvelles observations mettront peut-être au rangé fébrifuges indigènes à l'usage des pauvres de la campagne.
Cette prévision s'est réalisée. Homolle et Joret (4) ont découvert, par une circonstance fortuite, que la semence de persil, regardée jusqu'alors comme simplement carminative et diurétique, était beaucoup plus efficace, comme fébrifuge, que les autres parties de la plante.
{Pour en faciliter l'administration, ils ont cherché à en extraire le principe actif et ont obtenu l'apiol. (Voyez Propriétés chimiques.)
« L'APIOL, à la dose de 50 centigr. à 1 gr., détermine une excitation céré- brale légère, rappelant celle produite par le café : on éprouve un sentiment de force et de bien-être avec chaleur épigastrique passagère. Les personnes qui en ont pris à ces mêmes doses n'ont ressenti ni soif, ni maux d'estomac, ni nausées, ni vomissements, ni coliques, ni diarrhée. Lorsque la dosées plus élevée, 2 à 4 gr., on observe les phénomènes d'une véritable ivresse- Muettes, étourdissements, titubations, vertiges et sifflements dore» céphalalgie frontale gravative ; ce sont les mêmes effets que l'on éprour à la suite d'une forte dose de sulfate de quinine ; l'ivresse apioliqufse» comparable à l'ivresse quinique; c'est là un point de rapprochement rem quable entre ces deux corps. Ge n'est qu'exceptionnellement que Ion survenir des borborygmes, des nausées, des coliques avec diaiThéehn^j
(1) La science de purger, détruire les vers intestinaux et couper la fièvre sans flfl"» pellier, 1835.
(2) Communication faite a l'Académie de médecine en août 1836. „ 5Sj,
(3) Bulletin médical de Bordeaux et Journal de chimie médicale, 2" série, t. >ul> >•
(4) Union médicale, janvier et février 1855. downloadModeText.vue.download 846 sur 1308
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.«Jonc rien dans l'action physiologique de l'apiol n'est de nature à pré- senter des obstacles à son emploi thérapeutique. Le principe actif a tous les caractères des médicaments appartenant à la classe des toniques, c'est-à- dire portant leur action sur l'ensemble des fonctions dites organiques ou de nutrition- pour en élever le diapason, et cela sans provoquer de phénomènes toxiques' ou seulement fâcheux, même à d'assez fortes doses (2 gr. 60 à gApris en une seule fois, le matin à jeun. »
- les doses auxquelles on administre l'apiol ne sauraient être invariables, pas
plus:que'celles du sulfate de quinine. Quel que soit le nombre des capsules, S vaut mieux les prendre toutes de suite que de les prendre à des intervalles éloignés.-Il convient de débuter toujours par les doses indiquées (Voyez Préparations pharmaceutiques et doses) ou même par une dose plus forte, si î!6h a affaire à une fièvre rebelle, comme on le fait avec le sulfate de qui- nine- 11'ne?faut pas cesser l'usage de l'apiol aussitôt que la fièvre est coupée, mais le donner, à dater de ce moment, à dose décroissante de jour en jour, ouimieux répéter les mêmes doses à des intervalles de quelques jours. /•Sur quarante-trois fiévreux soumis au traitement apiolique par Homolle étJôretj trente-sept ont guéri sans rechute (86 sur 100), et six seulement ont conservé leur fièvre, qui, toutefois, a été chez plusieurs notablement modifiée dans son intensité par l'emploi de ce fébrifuge. De ces quarante- trois fiévreux, vingt et un étaient atteints de fièvre intermittente quotidienne, .dixèùitde. fièvre tierce, et quatre de fièvre quarte. Cinq fièvres quotidiennes Éune;fièvre quarte ont résisté à l'usage de l'apiol, toutes les autres ont été périesi Ce relevé, en prouvant incontestablement la valeur antipériodique Mapiol, démontre qu'il guérit plus facilement les fièvres tierces que les fièvres quotidiennes, et que, dans les trois quarts des cas, les fièvres quartes reconnues les plus rebelles ne résistent pas à son emploi.
Il résulte d'un grand nombre d'observations recueillies dans les hôpitaux "deinochefort, de Perpignan, de Rome, d'Ajaccio, de Fort-de-France et 'ailleurs, par Gassaud, Abeille, Jacquot, Garnier, Amie, que dans les lièvres •éndémiquesj l'apiol ne réussit que dans la moitié des cas, et qu'il se trouve là bien inférieur au sulfate de quinine et au quinquina. Ainsi donc, tandis que, dans les fièvres, intermittentes de la Bretagne, delà Bresse, etc., les gué- risons obtenues par l'apiol ont été de 86 pour 100, à la Martinique, à Rome, làAjacGio, à Perpignan, elles n'ont guère dépassé 50 pour 100, et dans la généralité des pays elles atteignent le chiffre de près de 60 pour 100. D'où il faut conclure que l'apiol, qui ne saurait être employé avec le même avan- âge-.qjie le sulfate de quinine pour combattre les fièvres intermittentes iendemiques des pays chauds, peut très-bien lui être substitué dans la plu- '■ laitues; fièvres -de nos contrées.
l'apiol est aussi un puissant emménagogue. Dans les cas très-nombreux pHoroolle, et Joret l'ont administré à ce titre, soit qu'il s'agit de rappeler P|périodes menstruelles manquant depuis plus ou moins longtemps, soit iiioméût pour but de régulariser cette importante fonction dans les cas de fsménqrrhée, par irrégularité, insuffisance ou difficulté d'écoulement, .^tranchées, douleurs abdominales et inguinales, il à presque constam- ment réussi sans que l'on ait eu à enregistrer un seul accident consécutif à 3"î^ploi, même dansl es circonstances où l'absence des menstrues tenait |un commencement de grossesse. — « Dès le premier mois de son usage, 2en;j?rèt;et Homolle, les coliques, les tranchées et les douleurs abdomi-
- ^disparaissent ; le deuxième mois, l'écoulement menstruel est plus
^n™nt|.?l plus facile, et, le plus ordinairement, le troisième mois, la menstruation reprend sa marche normale. Employé comme emménagogue,
thii ia-jmi°istre à dose de 23 à 30 centigr- Par Jour pendant la huitaine alnV époque menstruelle. Habituellement, nous faisons prendre
'ursune capsule de 15 centigr. matin et soir, dans une cuillerée d'eau. Nous
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revenons pendant trois mois, et durant huit jours, chaque fois à cette médi- cation.
(Depuis, Joret a fait insérer un mémoire, sur ce sujet, dans le Wfeiwi thérapeutique (1). Il y établit que quand l'aménorrhée et la dysménorrhée proviennent d'une diminution, d'un excès, ou d'une perversion de vitalité de l'utérus avec névrose locale ou générale, l'apiol est le plus sûr et le plu inoffensif des emménagogues. Depuis, de nombreuses observations con- cluantes ont été publiées. Nous signalerons avant tout les travaux de Ma- rotte (2). Grâce à ces études consciencieuses, ce médicament est définitive- ment entré dans la pratique- usuelle ; j'en obtiens chaque jour les phu remarquables résultats. Deux fois déjà j'ai observé, au bout de trois mois un rétablissement si complet des fonctions que la fécondation a eu lieu,)
A l'extérieur, les feuilles de persil sont regardées comme résolutives. On les applique sur les engorgements laiteux des mamelles, les contusions, les ecchymoses, seules ou broyées avec de l'eau-de-vie. J'ai vu employer, d'après le conseil d'un vieux curé, dans les engorgements scrofuleux, fly- darthrose, etc., du persil pilé dans un mortier avec des limaçons à coquille, jusqu'en consistance d'onguent, qu'on applique sur la partie malade, étendu sur de la filasse et qu'on renouvelle tous les jours. Ce topique est un résolu- tif mitigé. Je l'ai appliqué avec avantage sur les abcès froids, pour y déter- miner la maturation.
Les gens de la campagne appliquent les feuilles de persil froissées sur les contusions et sur les coupures. Dans le premier cas, elles peuvent être utiles comme résolutives; mais dans le second, elles sont évidemment nuisibles par l'irritation qu'elles causent aux bords non réunis de la plaie, qu'il suffit dans tous les cas de rapprocher et de maintenir en contact, sans autre traitement. Il est difficile de faire croire aux paysans que la nature guérit les plaies.
o Cunier, oculiste belge très-distingué, assure, dit Dubois de Tournai, qu'il existe, à Assehe, près de Bruxelles, une vieille femme qui guérit
I ophthalmie des nouveaux-nés au moyen des instillations de suc de persil.
II ajoute qu'en 1832 plusieurs soldats belges affectés d'ophthalmie eurent recours à ce moyen, qui fit avorter un mal qui, chez leurs camarades, passait toujours à la purulence et nécessitait leur envoi à l'hôpital. »
Dans les hémorrhoïdes sèches (3), on se trouve très-bien d'un topique composé de feuilles de persil et de sureau, à demi cuit, en application im- médiate. — Le persil broyé dans le creux de la main avec un peu de sel et introduit en forme de petite boule dans l'oreille du côté malade, apaise les douleurs de dents, par un effet révulsif que j'ai eu souvent l'occasion d'observer chez les paysans. — Tissot dit que l'application du persil dissipe les piqûres des cousins et des abeilles. On a attribué aux semences de persil pilées et mêlées à l'axonge la propriété de détruire les poux de la tête. Cependant, c'est une opinion vulgairement et généralement répandue dans nos campagnes du Nord que le pou du pubis ou morpion se multiplie d une manière extraordinaire en moins de deux jours, par la seule friction laite avec les feuilles de persil. C'est un moyen que la perfidie conseille partois, et que l'ignorance accueille avec bonne foi. , ■„
Je ne terminerai pas cet article sans faire connaître un remède pop» que j'ai vu employer plusieurs fois avec le plus grand succès contre lag ' grène, les ulcères gangreneux et putrides. Le voici : prenez, suc de P\ ' 3 cuillerées à bouche, sel et poivre pulvérisé, de chaque! cuillerée a wm, vinaigre très-fort, 500 gr.; faites macérer pendant trois jours^p^V
. -(1) Tome LIX, p. 97. • , , „w«„rai« mp
, (2) Bulletin de thérapeutique, t. LXV, p. 84I. — Journal de médecine et de wi»«'J ' tiques, février 1864, p. 68. (3) Journal de médecine et de chirurgie pratiques, t. XVII, p. 169-
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imbibe de ce mélange des plumasseaux et des compressés, qu'on applique sur la partie malade et qu'on renouvelle fréquemment.