Osmonde (Cazin 1868)

De PlantUse Français
Révision de 12 mai 2013 à 15:36 par COGNEAUX Christian (discussion | contributions) (Page créée avec « {{Tournepage |titre=Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868 |titrepageprécédente=Oseille (Cazin 1868) |nomcourtpré... »)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher
Oseille
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Panais


[730]

Osmonde royale

Voir la page [[]]

OSMONDE ROYALE. Osmunda regalis. L. Filix ramosa non dentata florida. C. BAUH.—Osmunda vulgaris etmlusltk TOURN. — Osmunda sive filix florida. PHARM.— Filix florida. BLACK, ' Filixpalustris. DOD. ~—Aphyllocarpa regalis. CAV.

Fougère aquatique, — fougère fleurie, — fougère royale. FOUGÈRES. — OSMUNDÉES. Fam. nat. — CRYPTOGAMIE. L. - Cette grande et belle fougère (PI. XXIX), assez commune en France habite les bois humides, les fossés des prairies tourbeuses, les lieux mare cageux, incultes, abandonnés. Son nom vient à'Osmuder, synonymede Thor, divinité celtique à laquelle elle était dédiée.

Description. — Racine : souche épaisse, rampante. — Feuilles radicales grandes, hautes de 50 centimètres, bipennées, à divisions opposées, oblongues, lancéo- lées-, sessiles; à folioles alternes, pétiolées, étroites, ovales, obtuses, glabres,marquées sur la surface inférieure de nervures assez apparentes ; folioles fructifères disposéesea panicule terminale (juin-septembre).

Parties usitées. — Le rhizome.

Récolte» — Comme celle des fougères.

[Culture.— Cette plante demande des endroits ombragés et un peu humides ; on la multiplie par éclats de pieds; lorsqu'elle croît clans des lieux secs et rocailleux elle esttrès-chétive.1

L'osmonde royale était autrefois considérée comme vulnéraire, astrin- gente, diurétique. On la mettait en usage dans une foule de maladies (chutes, ■coupures., blessures, hydropisies, hernies, gravelle, pierre, etc.). Ray dit l'avoir employée avec succès dans le rachitisme : « Rachitidi morho renie- diumproestantissimum et quasi proprium aut specificum censetur, cuifenurmè vel solahcec radix sufficit. » Hermann et Allioni l'ont vantée contre la même affection. Aubert, de Genève (1), a judicieusement apprécié dans quelle es- pèce de rachitisme et d'affections lymphatiques ou scrofuleuses cette raci«e se montrait efficace. 11 résulte de ses essais que l'extrait d'osmonde royale paraît exercer une action directe sur les viscères du bas-ventre, qu'il purge doucement à la dose de 8 à 16 gr. ; et que si on en continue l'usage, ilac- tive la. sécrétion de la bile, augmente les forces digestives, améliore et faci- lite la chyliflcation. Aubert pense que c'est surtout dans le carreau et les affections glanduleuses que l'osmonde peut être avantageuse, tandis qu'elle paraît avoir peu d'action sur les déviations osseuses proprement dites, qu'elle est nulle contre le mal vertébral et dans l'affection scrofuleuse, m a son siège dans les os. Chez les enfants affectés de carreau, de l'âge de dix-huit mois à quatre ans, traités par ce moyen, la diminution du ventre a été rapide, et l'amélioration des fonctions digestives très-marquée. Il W administre de 8 à 15 gr. d'extrait tous les jours pendant deux ou trois mois, en plusieurs doses, délayées dans de l'eau ou du lait. Les enfants s'accom- modent assez bien de cette préparation, dont le goût douceâtre n est p» désagréable. , ■

Je me suis très-bien trouvé de la décoction de racine d'osmonde roya dans les engorgements mésentériques et dans ceux de la rate avec cacnea paludéenne. Dans ce dernier cas, je l'associe souvent au pissenlit.

Heindenreich (2) a cherché à réhabiliter l'emploi de l'osmonde dans cure radicale des hernies. Il fait digérer pendant huit jours 8 gr-.4e,™\ grossièrement pulvérisée dans 500 gr. de vin, à boire en deux fois <™ journée. Chez les sujets qui ne peuvent supporter le médicament soust

(1) Journal général de la Société de médecine de Paris, 1813, t. XLVI.

(2) Journal de chimie médicale, 1842, t. VIII, p. 295, 2e série.


[731]

forme on le leur administre en infusion aqueuse. En même temps le ma- lade prend deux, fois le jour une cuillerée à café de la plante réduite en Boudre, et il applique sur la hernie des compresses imbibées de sa décoc- tion. Ce médecin rapporte cinquante cas de hernies simples guéries radica- lement à l'aide de cette médication! —Un tel remède serait merveilleux. ■ Dans plusieurs contrées, les paysans se servent des feuilles de cette plante comme de celles de fougère pour faire des lits aux enfants délicats et rachitiques.