Nénuphar (Cazin 1868)
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Nénuphar
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NÉNUPHAR. Nymphéa alba. L.
Nymphéa lutea major. C. BAUH., TOURN. — Nymphéa alba major
vulgaris. PARK.
Grand nénuphar, — lis des étangs, — lis d'eau, — lune d'eau, — volant d'eau, — blanc d'eau, volet blanc, — baratte, — cruchon, — herbe aux plateaux, — nymphe, pyrote, — herbe d'enfer.
NYMPHÉACÉES. Fam. nat. — POLYANDRIE POLYGTNIE. L.
Le nénuphar, plante vivace (PI. XXVII), brille à la surface des étangs comme le lis dans nos parterres. L'observation a démontré que le dévelop- pement des feuilles du nénuphar, au printemps, est un signe certain delà belle saison et de la chaleur, et qu'en automne la disparition de ces feuilles annonce les gelées.
Description. — Racines très-longues, blanches, épaisses, noueuses et charnues,
pas de tige. — Feuilles très-grandes, longuement pétiolées, épaisses, charnues, ovales, lisses, échancrées en coeur, s'épanouissant à la surface de l'eau. — Fleurs blanches, grandes, solitaires, portées sur un pédoncule radical de la même largeur que les pé- tioles (juin-septembre). — Calice à quatre ou cinq grandes folioles colorées, persistant. — Corolle composée de pétales nombreux, d'un beau blanc, placés sur plusieurs rangs superposés.— Etamines plus courtes que la corolle et en très-grand nombre.-tu ovaire. — Un stigmate. — Fruit ; baie sèche, renfermant une grande quantité de se- mences et ayant à peu près la forme d'une capsule de pavot.
Parties usitées. — Les rhizomes et les fleurs.
Récolte.— La racine de nymphéa est difficile à sécher; on doit la couperpai branches ou lambeaux minces et la faire sécher promptemenl. Quel que soit le soin» l'on prenne, elle brunit toujours un peu. Par sa dessiccation elle perd 80 pour 100 « son poids.
[Culture. — Cette plante sert à orner les pièces d'eau, il lui faut de la (erre ra- seuse, argileuse et un peu tourbeuse; on la multiplie par division des rhizomes ou par graines semées en juin ou en juillet dans des terrines que l'on immerge.]
Propriétés physiques et chimiques. — La racine de nénuphar, ino- dore, d'une saveur amère et styptique, contient, d'après Morin, de Rennes (2), de 1 ami- don, une substance muqueuse, du tannin combiné à l'acide gallique, une matière végéto-animale, quelques acides végétaux et quelques sels.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
À L'INTÉRIEUR. — Infusion, de 100 à 300 gr.
(racine) par kilogramme d'eau. Eau distillée, en potion.
Sirop (1 sur 2 d'eau bouillante et de suw,
50 à 100 gr., en potion. A L'EXTÉRIEUR. — En cataplasmes.
Les anciens n'hésitaient pas à reconnaître dans les semences etiari de nénuphar la vertu d'éteindre les désirs vénériens, et même d anoiii faculté génératrice. Personne n'ignore la confiante et aveugle crédulité av
(i) Bulletin des sciences médicales. Férussac, t. XIX, p. 130. (2) Journal de pharmacie, 1821, t. VII, p. 450.
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laquelle les religieuses de nos couvents faisaient usage de celte plante pour réprimer des, désirs que l'on ne parvient à éteindre que par l'absence de •toute:excitation, soit morale, soit physique.
Magnaque subducto stipite flamma périt.
(OVIDE, De remed. amoris.)
. Regardée par les uns comme émolliente et rafraîchissante, et par les 'autres comme excitante à la manière des toniques et des amers, on est resté longtemps dans le doute sur les véritables propriétés de la racine de né- nuphar. Ce dont j'ai pu me convaincre, c'est qu'à l'état frais elle rougit et enflamme la peau sur laquelle on l'applique. Cet effet explique le succès (tout révulsif) que Detharding a obtenu contre la fièvre intermittente, en appliquant cette racine, coupée en long, sur la plante des pieds. G. Horsius dit que la racine de nénuphar cuite pendant longtemps clans du beurre,
- que L'on passe ensuite à travers un linge, forme une pommade dont l'usage
- rend les cheveux plus beaux et plus abondants.
les fleurs de nénuphar ont été regardées par Alibert comme légèrement narcotiques; elles sont mucilagineuses, émollientes et adoucissantes.