Guimauve (Cazin 1868)
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Guimauve
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GUIMAUVE. Althea officinalis.
ràlthea Dioscoridis et Plinii. G. BAUH., TOURN. — Althea sive ibismalva.
J. BAUH. — Althea ibiscus. GER.
MALVACÉES. — MALVÉES. Fam. nat. — MONADELPHIE POLYANDRIE. L.
Cette plante croît dans les lieux frais et humides de l'Italie, de la France et de la Hollande ; on la cultive dans les jardins, et en grand dans les champs, surtout aux environs de Paris (Saint-Denis).
Description.— Racines longues, pivotantes, blanches, contenant un mucilage gluant et très-doux. — Tige de 1 mètre à t mètre 50 centimètres, droites, nombreuses, pubescentes. — Feuilles alternes, pétiolées, molles, d'un vert blanchâtre, cordiformes, à trois ou cinq lobes peu marqués ou dentés. — Fleurs presque sessiles, d'un blanc rosé, disposées en panicules axillaires (juin-juillet). — Calice double, l'extérieur à six ou neuf divisions, l'intérieur à cinq plus longues. — Cinq pétales cordiformes réunis à la base. — Etamines monadelphes, à anthères nombreuses. — Ovaire surmonté d'un style court et d'un pinceau de stigmates sétacés. — Fruit orbiculaire, composé de plusieurs carpelles' monospermes, lomenteux, verticillés autour d'un axe.
Parties usitées. — La racine, l'herbe et les fleurs.
■ Culture. — La guimauve n'est pas difficile sur la nature du terrain ; mais celui qui lui convient le mieux est une terre franche, légère, profonde et un peu humide. — ..Quand en ne la plante que pour les besoins de la maison, et il faut toujours à la campagne en avoir quelques pieds dans son jardin, on peut la multiplier en arrachant en novembre où décembre de vieux pieds.qu'on éclate, qu'on divise en plusieurs et qu'on replante im- médiatement. Mais quand on veut cultiver cette planté pour en fournir au commerce de l'herboristerie, il faut en récolter la semence à l'automne, et la semer au printemps dans une terre bien labourée. Pendant l'été on sarcle le jeune semis, et on lui donne au moins deux binages. A l'automne, on enlève le jeune plant avec la bêche, afin de ména- ger les racines, et on le replante aussitôt dans un terrain convenable et bien labouré, -..çn disposant les pieds en quinconce et espacés à la distance de 40 centimètres envi- ironies uns des aulres. L'année suivante, on donne deux binages au moins pendant le printemps et l'été.
t Bécolte. — La racine de guimauve se récolte à l'automne et pendant l'hiver sui- vant; on arrache successivement les pieds pour les porter au marché, ou au séchoir ■Wand on veut les conserver. — Dans ce dernier cas, on les lave, on fend et on divise les plus grosses en morceaux à peu près de la grosseur du petit doigt, et autant que possible de la même longueur; on les blanchit en les pelant, on les enfile, en longs cha- jelefs que l'on suspend dans un lieu sec, aéré et même dans une étuve, si la saison est ™têet humide; on les conserve ensuite dans des vases ou dans des sacs à l'abri de Ibnmidité.
la racine de guimauve, telle qu'on la trouve dans le commerce, est avec ou sans épi- name; cette dernière est très-blanche lorsqu'elle est bien préparée, et porte le nom l"Jjuimauve-ratissée. A cause de son mucilage, cette racine est longtemps à sécher;
s lerooristes de Narbonne hâtent cette dessiccation en la passant au four : quand elle
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«06 HÉPATIQUE BES FONTAINES.
'subit une chaleur trop intense, aile roussit. D'après Adam, de Metz (1), on tirerait de Nîmes, pour vendre dans le Commerce, sous le nom de racine de guimauve, celle de l'alcée [malva alcea. IL.),.
Pour lui donner plus de. blancheur, on traite quelquefois la racine de guimauve par la chaux. L'acide acétique faible,, macéré sur une pareille racine, précipite par Poxàle d'ammoniaque (Dorvault).
Les fleurs de guimauve se cueillent en juillet ; on les fait sécher à Fombre et on fe conserve dans des sacs en lieu sec. Les feuilles se récoltent au mois de juin, avant là floraison ; elles ne perdent pas de leurs qualités par la dessiccation.
Propriétés eliimi«iiies. — La racine de guimauve, contient de la gomme, de
. l'amidon, une .matière colorante jaune, de l'albumine, de Tasparagine, du sucre de canne, de l'huile fixe. L'eau bouillante s'empare de ses principes.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'INTÉRIEUR. —■ Infusion et décoction des ra- cines, des feuilles ou des fleurs, de 8 à _ 30 gr. par kilogramme d'eau.
Sirop (3 de racine sur 16 d'eau et 12 de su- cre), de 30 à 100 gr. en potions.
Poudre (de 6 à 15 gr.), en bols, pilules, pâte, potions, loochs (pour en augmenter la con- sistance) ; on s'en sert aussi pour préparer des poudres médicinales adoucissantes, pour étendre diverses substances qui auraient une action trop énergique si on les em- ployait à l'état de pureté.
A X'EXTÉRTEDR.—Décoction des-feuilles ou des racines, pour bains locaux, fomentations, lotions, lavements, gargarismes.
L'infusion de racine de guimauve, prépa- rée en jetant de l'eau bouillante sur lancine lavée et dont on a été la pellicule, afin de n'avoir pas un produit trop épais, est em- ployée à l'intérieur : elle doit être prise à une •douce température (20 à 30° centigrades); trop froide ou trop chaude, elle deviendrait en- tante. La décoction, épaisse, trouble, n'est ordinairement employée qu'à l'extérieur en fomentations, lotions, bains, lavements, il pour délayer la mie de pain, le son ou la fi- rme de graine de lin dans la préparation des cataplasmes.; on use de la décoction k feuilles de la même manière.
La guimauve -est ëmollieiite et adoucisssante au plus haut degré. On l'em- ploie journellement à l'intérieur et à'l'extérieur dans'le traitentent detoutes les phlegmasies aiguës, telles que la toux, les catarrhes, l'angine, la gastrite, les hémorrhagies actives, la péritonite., les empoisonnements produits par des substances acres et corrosives, clans les irritations dues à la présence des corps étrangers, etc. J'ai remplacé depuis longtemps tous les mucilagi- neux exotiques par la racine de guimauve ou par la graine de lin, que l'on peut se procurer partout et à peu de frais. Je les préfère à la gomme ara- bique.: elles sont plus adoucissantes et n'ont pas, comme cette dernière, l'inconvénient de causer la constipation. La mauve-et la passe-rose, ou rose trémière, peuvent .être employées comme la guimauve et dans les mêmes cas,
Vaidy rapporte.qu'il a vu souvent, lorsqu'on appliquait la décoction te feuilles de guimauve sur les phlegmons, la partie .se couvrir d'une multitude de petits boutons qui finissaient par suppurer, ce qui n'arrivait pas lorsquon employait une autre décoction émoliiente, par exemple celle de grainede lin (2). C'est un fait que j'ai pu constater, et qui a lieu aussi quand on sesert de l'infusion de fleurs fraîches de sureau.
Afin de favoriser la dentition, on donne à mâcher aux enfants -une racine de guimauve séchée. Ce moyen convient mieux que les corps durs quel» a coutume d'employer en pareil cas. On s'en sert aussi en chirurgie, comnie de celle de gentiane, pour dilater les conduits fistuleux .après l'avoir taillée en petits cylindres qui, introduits dans les sinus, .se gonflent et agisse ainsi à la manière de l'éponge préparée, mais .avec moins d'efficacité f cette dernière.
i(l) Journal de pharmacie, décembre 1825.
(2) Dictiomaire 'des seiemces médicales, t. XIX, j>. ,575.