Cuscute (Cazin 1868)

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Cumin
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Cyclame


Sommaire

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Cuscute

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CUSCUTE, discuta europsea. L. Cuscuta major. BAUH. — Cassuta sive cuscuta. J. B.

Goutte de lin, — angure de lin, — cheveux de Vénus. CONVOLVULACÉES. — CUSCUTÉES. Fam. nat. — TÉTRAWDRIE DIGYKIE. L.

Ce singulier végétal, parasite meurtrier de la plante qui le nourrit, a un mode d'existence très-curieux.

Description.—La semence germe en terre, mais à peine la jeune plante est-elle élevée, qu'elle meurt si elle ne rencontre une autre plante qui la soutienne et la nour- risse. Le lin, la vesce, le serpolet, les bruyères sont les plantes qu'elle préfère. Quand elle s'attache au lin, elle prend lé nom d'EpiLiNUM (Cuscuta épilinum, L.), de PETITE. CUSCUTE (Cuscuta minor) quand elle s'unit au serpolet, de GRANDE CUSCUTE (Cuscuta mjor) quand elle vit aux dépens des bruyères, de l'ortie, du genêt, de la vesce, etc. Elle entortille la plante dont elle s'empare, la serre par de longs filaments nus, rameux, capillaires, un peu rougeâtres, dépourvus de feuilles, mais garnis çà et là de petits su- çoirs qui, en s'insinuant dans l'écorcé de la plante nourricière, lui enlèvent ses propres sucs, 1 épuisent, la dessèchent et très-souvent la font mourir. — De petites écailles pla- cées de distance en distance remplacent quelquefois les feuilles. — Les fleurs sont blanches ou rougeâtres, en paquets globuleux, sessiles, latéraux, composées chacune d'un calice court, à quatre, plus souvent cinq divisions, d'une corolle campanulée, à quatre ou cinq lobes, [munie en dedans de cinq écailles très-grandes, conniventes, fer- mant le tube de la corolle], autant d'étamines; les filaments munis à leur base d'une écaille bifide, attachée à la corolle ; deux styles courts. — Fruit : capsule, ou mieux une pixyde presque globuleuse, biloculaire, deux semences dans chaque loge, embryon sans, cotylédons.

Ce parasite par excellence cause beaucoup de dommages dans les champs de luzerne, de vesce, de lin, etc. Pour le détruire, il faut couper et arracher les plantes sur les- quelles il s'attache.

[Nous citerons encore la cuscute à fleurs serrées (C. Densiflores, Soy-TVill.]

[Culture. — Les cuscutes sont un fléau de l'agriculture; on cherche à les détruire par tous les moyens; dans les jardins botaniques on les propage en arrachant des touffes, par un temps humide, et en les jetant sur les plantes aux dépens desquelles elles se nourrissent.]

Suivant Murray, la cuscute varie en saveur suivant l'espèce de plante aux dépens de laquelle elle est nourrie. On a cru aussi qu'elle empruntait jusqu'à un certain point des qualités des plantes qui la nourrissent. C'est ainsi qu'on a regarde celle du genêt et de l'ortie comme diurétique, celle du lin comme njucilagineuse, celle qui s'attache aux euphorbes comme purgative, etc. pen ne démontre la vérité de cette assertion.) Cette plante, entièrement ou- bliée dans la thérapeutique moderne, jouissait d'une grande réputation chez

hrtv11-0*6118* ^ippoerate, Galïen, Aëtius, Oribase, l'employaient dans la pntnisie et dans toutes les maladies de poitrine vaguement désignées sous, le nom de difficulté de respirer. A une époque plus rapprochée, on l'a préco- nisée contre les engorgements viscéraux qui suivent les fièvres intermit-

entes. Pauli, Etmûller, Wedel, la considérant comme apéritive et laxative j ont vantée contre toutes les obstructions; ils l'ont aussi préconisée contre la goutte, le rhumatisme, etc. On l'administrait en infusion vineuse, en dé- coction aqueuse (4 à 15 gr.) et en substance à dose plus faible. La cuscute

ntrait dans.une foule de préparations anciennes, telles que les pilules, tar- wreuses de Quércïtan, la poudre de joie, les électuaires de psyllium et de sene, la coniection Hamech, le sirop apéritif de Chàras, etc.


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Les éloges prodigués à cette plante supposent des propriétés que l'expé- rimentation réduirait à leur juste valeur.