Aspérule (Cazin 1868)

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Asperge
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Asphodèle



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Aspérule odorante

Nom accepté : Galium odoratum.

ASPÉRULE ODORANTE. Asperula odorata, L. Aparine latifolia humilior montana. TOURN. — Matrysilva offtcinalis. MORR. — Hepatica slellata. TAB.

Muguet des bois, — petit muguet, — hépatique étoilée ou des bois, — reine des bois, rubiole, — apérinette.

RUBIAÇÉES.— ASPÉRDLÉES. Fam. nat.— TÉTRANDRIE MONOGYNIE. L.

L'aspérule odorante, plante vivace, vulgairement connue sous le nom de

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(1) Gattetle médicale, juin 1833. (2 Bulletin de la Société de médecine de Gand, 1856. (3) Gazette médicale, 1838. SM ^Jlnmire de thérapeutique, 1861, p. 107. Tel i emix minérales de Contrexeville, p. 43. ml JS^rnal des connaissances médico-chirurgicales, 1852, p. 633. -V) lheLancet, 1854.


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muguet des bois, se trouve dans toutes les forêts. Les chevaux, les vaches, les moutons et les chèvres en sont friands. Elle rend plus abondant et plus savoureux le lait des vaches ; elle communique aux liqueurs alcooliques un goût et un arôme agréables. On en met dans les armoires parmi le linge et les habits pour éloigner les insectes nuisibles.

Description. — Racine grosse, ligneuse, rouge-brunâtre, s'enfonçant profondément dans le sol, s'amincissant par degrés, jetant et ça là quelques filaments capillaires.— Tiges hautes de 15 à 25 centimètres, menues, dressées, simples presque carrées, noueuses,, glabres, munies de feuilles verticillées, ovales, lisses, formant li chaque noeud des verticilles de sept à huit, disposés comme dans le caille-lait.— Fleurs blanches, petites, pédonculées, terminales (avril-mai). — [Racines en cimes dichotomiques. — Calice petit, à quatre dents. — Corolle en entonnoir, à quatre divisions étalées ; quatre étamines courtes ; pistil à ovaire didyme et à stigmate bifide. — Fruit (akène) couvert de poils raides et crochus.]

[Parties usitées. — Toute la plante.

Culture. — Les aspérules demandent une terre légère et une exposition découverte ; on les multiplie par semis ou par éclat des pieds.]

Récolte. — L'aspérule odorante doit être récoltée en pleine floraison; on la fait sécher rapidement au grenier en ayant le soin de l'entourer de papier gris.

Propriétés physiques et chimiques. — Inodore lorsqu'elle est fraîche, elle acquiert en séchant une forte odeur de fève Tonka ou de mélilot, due d'ailleurs à la présence d'un même principe neutre odorant, la coumarine ; les racines renferment une matière colorante rouge, ce qui lui a fait donner le nom de petite garance.

L'aspérule, inodore quand elle est fraîche, d'une odeur fort agréable quand elle est sèche, est légèrement excitante, astringente et surtout diurétique. On Pa employée avec avantage dans la dyspepsie, l'ictère, la gravelle, les hydropisies. « Elle n'est pas, dit Chaumeton, sans efficacité. » J'ai constaté sa propriété diurétique dans un cas d'oedème des extrémités inférieures avec engorgement splénique, suites d'une fièvre intermittente négligée, chez un jeune garçon âgé de dix ans, et placé, par la misère, dans les conditions hygiéniques les plus défavorables sous le rapport de l'habitation comme sous celui des soins. L'infusion de cette plante sèche (45 gr. pour un kilogr. d'eau bouillante), prise à la dose de trois ou quatre grands verres par jour, a produit une diurèse abondante qui a dissipé en peu de jours l'infiltration séreuse et diminué l'engorgement de la rate. La bière d'absinthe a complété la guérison en moins de quinze jours. L'aspérule, par sa propriété diurétique, se rapproche du grateron (Galium aparine, L.).

On a donné à cette plante le nom d'hépatique à cause de l'usage qu'on en a fait clans la jaunisse et les engorgements du foie, (tant à l'intérieur qu'à l'extérieur en cataplasmes. Simon Pauli recommande de laver la peau des dartreux avec sa décoction.)

Aspérule à l'équinancie

Nom accepté : Asperula cynanchica.

ASPÉRULE A L'ESQUINANCIE, HERBE A L'ESQUINANCIE.


Espèce du même genre, vivace, ayant les fleurs d'un blanc rosé, laquelle croît dans les lieux secs et arides, et dont la racine renferme un principe colorant de la nature de celui de la garance. Linné dit que dans le Nord on l'emploie pour teindre les laines en rouge. [Elle se distingue de la précédente par sa taille plus élevée, par des tiges étalées ascendantes, diffuses, très-rameuses à la base, ses feuilles linéaires, étroites, moins nombreuses à chaque verticille, ses fleurs d'un blanc rosé presque sessiles, son fruit glabre, finement tuberculeux.]