Hymenaea courbaril (Pharmacopées en Guyane)
Noms vernaculaires
- Créole : courbaril [koubari], caca chien [kaka-chien] (fruit).
- Wayãpi : yɨta’i
- Palikur : simig.
- Français : copal, copal du Brésil.
- Kali’na : ʃimili.
- Portugais : jatobá, jutaí.
Écologie, morphologie
Grand arbre des forêts secondaire et primaire [1].
Collections de référence
Grenand 1078, 3276 ; Jacquemin 2665 ; Moretti 291 ; Prévost et Sabatier 3585.
Emplois
- La décoction de l’écorce de tronc de cet arbre très commun est, pour les Créoles, dépurative et antipyrétique. Additionnée de sucre, elle peut remplacer le thé. On utilise aussi la résine (nommée gelée) qui s’exsude de l’écorce quelque temps après l’incision pour traiter les plaies récentes.
- Chez les Wayãpi, les sécrétions résineuses fraîches ainsi que l’arille des fruits (par ailleurs comestibles) sont un remède contre la dysenterie [2].
- Chez les Palikur, la résine fraîche délayée dans l’eau est un remède bu contre les vents et les maux de cœur (kunavui). L’écorce, de son côté, est préparée en décoction comme remède contre les maux d’estomac. En raison de son amertume, elle est mélangée à du sirop de miel ou du lait concentré sucré. Ce remède en traitement de fond est pris quotidiennement de bon matin jusqu’à cessation du mal.
Pour soigner la blesse, on frotte sur tout le corps de la chandelle molle (suif) mêlée à la résine et on boit très chaude la décoction de l’écorce. Enfin la résine fraîche est appliquée sur les taches de grossesse ou les gercures des seins.
Chimie et pharmacologie
KARRER (1958) signale que dans la résine de cet arbre, on a identifié un diterpène, l’acide copalique. LANGENHEIM et al. (1977) ainsi que STUBBLEBINE et LANGENHEIM (1980) ont étudié la composition en sesquiterpènes de la résine extraite des feuilles. Ils ont trouvé que le nombre et les proportions de ces corps étaient très variables en fonction des régions et des biotopes. Cette résine est à la fois fongicide et toxique pour les larves d’insectes phytophages. Elle constitue donc un bon moyen de défense pour la plante.
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- ↑ En Guyane, l'espèce semble particulièrement répandue sur la côte, sans doute grâce à l'action protectrice de l'homme.
- ↑ Hymenaea courbaril est un arbre très connu dans toutes les basses terres d'Amérique tropicale pour son port majestueux, mais surtout pour ses sécrétions (provoquées au niveau du tronc, spontanées au niveau des racines) blanches et molles puis durcissant en prenant une teinte jaune d'or (copal). L'usage de ces sécrétions comme remède et comme vernis est très estimé parmi les sociétés amérindiennes et néocolonlales (ROTH, 1924 ; LEMÉE, 4, 1956 ; SILVA et al., 1977). L'écorce préparée en décoction et utilisée en bain est un remède contre la fièvre chez les Tiriyo (CAVALCANTE et FRIKEL, 1973). Le thé de courbaril est utilisé en Guyana pour soigner la grippe, le diabète, les courbatures et la dysenterie (VAN ANDEL, 2000). Dans ce pays, la résine fraîche est utilisée aussi pour soigner les plaies et la dysenterie, en association avec le latex de balata (Manilkara bidentata (A. DC.) Chevalier, Sapotacées) (POLAK, 1992).