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Aneth (Pharmacopée malagasy)

Anémone pulsatille
Rakoto, Boiteau, Mouton, Eléments de pharmacopée malagasy
Angavodiana
Figure 51 : Aneth : 1. Rameau florifère ; 2. Fruit vu par la face correspondant à la soudure des deux méricarpes ; 3. Coupe d'un des méricarpes.

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Notice 38 - ANETH



Nom scientifique : Anethum graveolens Linné (Ombellifères) (Synonymes : Selinum Anethum Roth. ; Peucedanum graveolens Bentham et Hooker).

Cette espèce du midi de la France et de la région méditerranéenne n'existe pas spontanément à Madagascar. Elle est fréquemment cultivée par les maraîchers tananariviens comme condiment.

Noms malagasy : Ansoa (de l'indien Sowa) ; karaotimanitra ; karaotintsoavaly.

Description

Grande plante herbacée, bisannuelle, atteignant 50 centimètres à 1 mètre de haut, inflorescences comprises. Tige creuse, érigée, peu ramifiée ; feuilles alternes, très divisées, pennatiséquées, chacune des


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pinnules étant elle-même divisée en lobes étroitement linéaires, presque filiformes ; feuilles supérieures sessiles, engaînantes ; feuilles radicantes à gaine progressivement rétrécie en pétiole peu distinct. Fleurs jaunes groupées en grandes ombelles comportant 15 à 40 rayons, eux-mêmes terminés par une ombellule de 8 à 10 fleurs, sans involucre ni involucelles. Fruit formé de deux méricarpes, de contour général ovoïde, marqué de 10 côtes longitudinales, dont les 4 qui marquent la séparation des méricarpes sont appliquées deux à deux et dilatées en ailes aplaties ; couronné du stylopode et des deux styles divergents, arqués et réfléchis.

Toute la plante exhale une odeur très forte, rappelant celles du Fenouil, du Cumin et du Carvi, due à l'huile essentielle qu'elle sécrète. Sa saveur est piquante et aromatique.


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On cultive dans l'Inde une variété de cette plante que Roxburgh a considéré comme une espèce distincte sous le nom d’Anethum Sowa Roxb. Cette variété s'adapte particulièrement bien aux conditions de Madagascar. A l'île Maurice, la population d'origine indienne cultive aussi sous le nom de Sowa une forme qui est passée à l'état subspontané et se rencontre souvent autour des lieux habités. Les Mauriciens de langue française l'appellent Aneth sauvage ou Fenouil puant. Les caractères de cette forme sont intermédiaires entre ceux de la plante indienne et ceux de la plante méditerranéenne.

Culture : A Tananarive, l'aneth peut se semer en août-septembre, en lignes espacées de 35 à 40 centimètres, en enterrant très peu les graines (on passe généralement un simple fagot d'épines après le semis pour les enterrer très superficiellement, puis on roule). Il faut choisir de préférence des sols siliceux humifères, légers, bien perméables, dans les colluvions des bas de collines. Arroser pour faciliter la levée. Eclaircir si nécessaire et sarcler les mauvaises herbes, butter chaque rang quand les jeunes sujets atteignent 20 centimètres de haut.

On peut récolter les fruits ou l'ensemble des ombelles parvenues à maturité.

Les Malgaches confondent souvent cette plante avec le Fenouil, sous le nom de karaotintsoavaly.

Propriétés chimiques et pharmacologiques

Le fruit sec d'Aneth renferme encore 8 à 10 p. 100 d'eau. Il se compose en outre de 15 à 20 p. 100 d'huile, 3 à 4 p. 100 d'une essence entraînable par la vapeur d'eau, 18 p. 100 environ de matières azotées, 6 p. 100 de pectine, 30 p. 100 de cellulose et 5 à 6 p. 100 de cendres minérales.

L'essence d'Aneth est un liquide presque incolore, D = 0,900 à 0,915, dont les constituants principaux sont le d-limonène et la d-carvone. Certaines essences d'aneth, mais pas toutes, renferment en outre de petites quantités de dillapiol ou « apiol d'aneth », substance liquide, Eb = 285°, isomère de l'apiol véritable.

Toutes les parties de l'Aneth, notamment les feuilles, ont aussi une haute teneur en vitamine C (60 milligrammes d'acide ascorbique pour 100 grammes de poids frais).

Les fruits d'Aneth ont été inscrits longtemps au Codex français ; les sommités fleuries ou fructifiées à la pharmacopée espagnole. L'essence d'Aneth était encore inscrite au supplément (1941) de la pharmacopée allemande.

Daruty de Grandpré, dans ses Plantes Médicinales de l'île Maurice, 2e édit., 1911, p. III, le considère comme galactogène, calmant les


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coliques venteuses, arrêtant le hoquet et les vomissements, antirhumatismal ; il préconise aussi son emploi dans la sciatique et son administration quand on perçoit le frisson précurseur des fièvres intermittentes.

H. Leclerc dans La Presse Médicale (Paris), 45, 1937, p. 1430, a vérifié l'excellent effet calmant et antispasmodique de l'Aneth ou de son essence isolée. Il préconise la préparation suivante en infusion à raison de 4 à 8 grammes par litre d'eau :


grammes
Semences d'Aneth 30
Semences d'Angélique 20
Tilleul 50


On administre une cuillérée à soupe de cette infusion toutes les 15 minutes dans le hoquet persistant ou les douleurs de l'aérophagie, des dyspepsies, etc.

Équivalents malagasy

En raison de la facilité de sa culture, la production à Madagascar des semences d'Aneth ou de l'essence isolée ne pose pas de problème particulier.

Cependant on doit mentionner que des plantes spécifiquement malgaches présentent des propriétés carminatives très voisines ; c'est notamment le cas du Havozo ou Ravintsara (Ravensara aromatica Sonnerat) et du Mandravasarotra (Cinnamosma madagascariensis P. Danguy), plantes que nous étudierons ultérieurement.