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Veronica (Rolland, Flore populaire)

Gratiola
Eugène Rolland, Flore populaire, 1896-1914
Verbascum


[Tome VIII, 141]

Veronica officinalis

Veronica officinalis (Linné). — LA VÉRONIQUE.


  • veronica mas, veronica major, veronica humi caulis, veronica supina, betonica Pauli, anc. nomencl., Bauh., 1671.
  • véronique masle, f., franç., L'Escluse, 1557.
  • véronique mâle, véronique, français.
  • véronica, f., véronico, f., vérounico, f., bérounico, f., vérolico, f., vironike, f., béronike, f., vérânike, f., véronaca, f., vrounike, f., vonike, f., vèrnica, f., varnike, f., en divers pat.
  • véroke, f., Poncin (Ain), r. p.
  • veroigne, f., anc. fr., Bull. de la soc. des anc. textes, 1883, p. 93. — veronne (véron’), f., anc. fr., J. Camus, Recept., p. 13 ; Attigny (Ardennes), r. p. — véron, m., Loir-et-Ch., Ille-et-V. — véronè, m., Champlitte (Haute -Saône), r. p. — vérognotô (accent sur gno), m., Chomérac (Ardèche), r. p. — avèrgnanô (accent sur gna), m., Veauchette (Loire), r. p. — avérognon, m., avérognè, m., Saint-Symphorien (Indre-et-L.), r. p. — vérando, f., Saint-Georges-Lap. (Creuse), r. p. — vèrdèn’, f., Pierrefonds (Oise), r. p. — vléryin, m., Tavaux (Jura), r. p. — varia, f., Cervant (Haute-Sav.), r. p. — counikë, f., Palaiseau (S.et-O.), r. p. — véronique bleue, f., Anneville-sur-M. (Manche), r. p. — foulédiére, f., Ponts de Cé (M.-et-L.), r. p. — gazot, m., Arrens, c. p. M. Camélat. Id. Argelès, c. p. M. Tarissan.
  • thé françois, m., français, Saint-Germain, 1784. — thé d'Europe, m., franç., Millin, Annuaire du républicain, an II, p. 294 ; etc., etc. — thé blu, m., B.-Alpes. — thé bértt, m., languedocien. — thé, Aube ; Haute-Gar.
  • herbe aux ladres, franç., J. Thierry, 1564.
  • uéls dé lo Sénto-Biértso, m. pl., Aveyron, Carle.
  • herbe de bon, wallon, docum. de 1650, Wallonia, 1898, p. 32 ; Spa, Lez. — Ce nom, d'après M. Feller, doit s'appliquer à Veronica beccabunga (plus bas).
  • yeux de perdrix, Vihiers (M.-et-L.), r. p.
  • lozabé, m., jargon de Razey près Xertigny (Vosges), r. p.
  • sklérik glaz, bret. de Cléden Cap-Siz. (Fin.), c. p. M. H. Le Carguet.
  • gloei glaz, bret. d'Esquibien (Fin.), c. p. M. H. Le Carguet.
  • wentrilike, roumain de Transylv., Fuss.
  • ehrenpreis, heil allerwelt, grundheil schlangenkraut, wundkraut, gross bathengel, europäischer thee, mutterkraut, katzenaügle, hennenäugli, dial. all. — blue eyes, bird's-eyes, dial. angl.


[142]

  • eereprys, oagjes, putenoogjes, dial. holl. — eerenprÿsmanneken, anc. flam., Dod. [A. de C.]
  • alathatir, lablâb el madjous, arabe syrien, Berggren.

« Pour refroidir femme, se elle est traveilliée d'aucune amour, Cuisez veronne en vin, si le donez à boire. » J. Camus, Récept., p. 14.

« Un veneur vid un cerf, s'eschappant des dents d'un loup, blessé, aller manger de la véronique et s'y veautrer dessus pour se guérir. » Oliv. De Serres, 1600, p. 570.

« La vérounico Al médéci fa la niguo. » Languedoc.

« Une femme ou fille, portant le nom de Véronique, ne doit jamais toucher à cette plante. » Naintré (Vienne), r. p.


Langage des fleurs. — « La v. est l'emblème de la fidélité. ». Messire, Lang. des fleurs, 1845.

« La véronique provoque la sympathie et facilite les réconciliations. » Chroniqueur du Périgord, 1853, p. 120. — « La véronique symbolise la fidélité. » Nouv. Dict. du lang. de l'amour, 1836.

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[Les compléments qui suivent viennent de Additions et corrections du tome 8 (Rolland, Flore populaire)]

[211]

p. 141-142, noms irlandais : seamar cre, luss cre, clairtha, luss mide. - Rolland cite ce dernier nom d'après Keogh ; mais je vois que le dictionnaire d'O'Reilly le donne comme nom d'une autre plante. - H. G. [1].

Une femme ou fille portant le nom de Véronique ne doit jamais toucher à cette plante, Naintré (Vienne), Rec. pers.

Symbolise la félicité. G. Macé, Mes lundis en prison, 1889, p. 103.

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  1. Je remarque à ce propos que je donne les noms irlandais (et autres celtiques) d'après les notes de Rolland, prises dans des livres (le plus souvent prêtés par moi) qu'il avait lus : mais je le fais sans critiquer ou commenter ces noms pour mon propre compte. Ici je suis éditeur et non collaborateur. - H. G.

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Veronica hederae folia, arvensis, agrestis

Veronica hederae folia (Linné), Veronica arvensis (Linné) et Veronica agrestis (Linné).


  • Talsine, anc. nomencl., Fuchsius, 1557.
  • velvotte sauvage, franç., Saint-Germain, 1784. — bourrassoou, m., Arles, Laug ; Avignon, Pal. — bouralén. m., provençal, Réguis. — boyaux de chat, m. pl., Valenciennes, Héc. ; Samer (P.-de-C.), c. p. M. B. De Kerhervé. — herboyelle, f., Oise, Graves. — tirasséto, f., Avignon, Pal. ; Valensolle (B.-Alpes), Honn. — traînasse, f., Aube, Des Et.
  • papérudo, f., Aix-en-Pr., Garidel, 1716 ; Avignon, Pal ; Var, Hanry.
  • mouron des champs, m., Vierzon (Cher), Le Grand, 1898. — mourè, mouron bleu, mouronètte, Normandie. — mouron, m., moron, m., mëron, m., H.-Bret., Normand., Oise, Pas-de-C. — rëmouron, m., Gaye (Marne), Heuill. — mourrélon, m., T.-et-G., Lagr. — mouron salé, m., Centre ; Jaub. — Allier. Oliv. mourdon Salé, m., Centre ; Boreau. tsafoué, m., tsafouoy’, m., Haute-Loire, Der. De Ch. ; Arnaud.


[143]

  • moron-fayine, p.-c.-q. le fruit recouvert du calice apparaît trigone comme la faîne. Heusy-lez-Verviers, J. Feller.
  • boulotte, f., Saint-Pol (P.-de-C.), c. p. M. Ed. Edmont.
  • brën’ cày’, f., Maillezais (Vendée), c. p. M. Ph. Telot. — casse-poitrine, m., Pléchatel (Ille-et-V.), Dott. et Lang. gënouyè, m., Calvad., Jor. — sâke, f., vouatine, f., Vallée de Cleurie (Vosges), Thiriat. — côdronè, m. pl., Bessin (Calv.), Jor. — famine, f., faminètte, f., Eure, Joret.


Veronica alpina

Veronica alpina. (Linné.)


  • thé des Alpes, thé de montagne, français.
  • jây’ pré térro (= gît par terre), m., Briançonnais, Chabrand.


Veronica spicata

Veronica spicata (Linné.)


  • perse brunette, f., fr. du XVIe s., J. Camus, Livre d'H.


Veronica anagallis, beccabunga

Veronica anagallis (Linné) et beccabunga (Linné). LE MOURON D'EAU


  • fabaria, iposmia, yposellina, l. du m. â., Mowat. — favata, anagallicum, l. du m. â., Dief. — ipofila, l. du m. â., W. Stokes (dans Rev. celt., IX, 236.) — laver, anc. nomencl., Fuchsius, 1557. — cepaea, anagallis aquatica, becabunga, anc. nomencl., Dodoens, 1557. (Becabunga est l'allemand latinisé, bachbungen littéralement fève de ruisseau ; voyez P. Dorveaux, dans Le Centre médical, 1908, p. 309-310.) — berula, sium, anc. nomencl., Bauhin, 1671.
  • féväte, f., Rémilly (Pays messin), r. p. — favé, f., Aube, Des Et. — fèvä, f., Bournois (Doubs), Roussey ; Monthé., Cont. — favâ, f., vaudois, Durh. — fǡva f., fr., fǡvâ dè fontanna [les deux ǡ sont en fait des a surmontés d'un rond et d'un macron], f., fribourg., Sav. — bécabunga, m., français, L'abbé Rousseau, Secretz éprouvez et remèdes, 1697, p. 101 ; Buisson, 1779 ; etc., etc. — becabonde, f., franç., Barlet, Le Vray Cours de chymie, 1657, p. 100. — becamoundo, f., Castres, Couz. — cocapunba, m., Aube, Des Et. — bërcubada, m., Moustier-Ventadour (Corrèze), r. p. — bancada, m., env. de Châteauroux (Indre), r. p. — bôcage, m., Saint-Georges-des-Gros. (Orne), r. p. — bègardële, f., Roisel (Somme), r. p.
  • crèsson, såvadje crèsson, crèsson du dj'vô (cresson de cheval), ièbe


[144]

du bon, Spa, Lezaack (qui applique ce nom indûment à la véronica chamædrys) [1].
  • tripe dès poyes, Sprimont (prov. de Liège) (= boudins des poules, tiges grasses que les poules mangent comme du boudin), wallon.
  • cresson, m., franç., P. Morin, Rem. s. la cult. d. fleurs, 1694, p. 61. — grày'ssou, m., Toulous., Visner. — créy'ssoun blàn, créy'ssoun-bouyoun, m., bécaboungo, f., Provence, Mistr. — cresson sauvage, cresson bâtard, cresson de cheval, cresson de vache, en divers endr. — cressounéto, f., Argelès (H.-P.), c. p. M. Tarissan.
  • grày'ssélon fol, m., Tarn-et-G., Lagr. — créyssou déchi, m., Hérault, Planch. — créy' chélou dé trédzo, m., Brive (Corr.), Lép. — crèss' nèta, f., Châtillon de Mich (Ain). — brëy' de vache, f., Léré (Berry). Le Grand. — herbe à la vache, C.-d'Or.
  • érba d'oudzi, f., vaudois, Bridel. (On donne cette herbe en pâture aux oisons.)
  • boucày'ro, f., La Malène (Lozère), r. p.
  • mourron d'eau, m., mouron d'eau, m., franç., Mme Fouquet, Rec. d. rem. 1712, II, 278 ; Saint-Germain, 1784.
  • mordronètte, f., Caen, Falaise, Joret.
  • bérlo, f., provenç., Avril. — berle, f., franç., Pena et Lobel, Stirp. advers., 1570. — bêle, f., Manche, Orne, Jor. — bêle, f., Chattancourt (Meuse), Varlet. — bieures, f., pl., Boulogne-sur-Mer, Haign. — bal, m., C.-d'Or, Royer. — faux-bêl, m., Bocasse-Valm. (S.-Inf.), Jor. — pourpier d'eau, Aube, Des Et.
  • véronique d'eau, français.
  • bleuvè de pré, m., Mayenne, Dott.
  • herbe bleue, Orne, Jor. — yeux bleus, Varengeville-s.-M. (S.-Inf.), r. p. — myosotis, Val-de-Saire (Manche), Jor. — tchotte de ràyatte, f., Ban de la R., H.-G. Oberlin.
  • maréchô, m., M.-et-L., Desv.
  • grosse yèpe, Moyenmoutier (Vosges), Haill.
  • sôssotte, f., Ville-s.-Illon (Vosges), Haill.
  • piè d'euyon (= pied d'oison), m., Remont (Vosges), Haill.
  • mentillon, fr. du XVIe s., J. Camus, Livre d'h. (Je soupçonne que ce mot est dû à quelque confusion avec le nom d'une autre plante d'eau, peut-être la lentille d'eau ??)

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  1. Voir la note de M. Feller lui-même dans les Mélanges G. Kurth, Liège, 1908, p. 305-6


[145]

  • salade de chouette, cressonnière, H.-Marne. — lachugo d'aïgo, Provence.
  • favass, favassei, dial. ital. — berros, m. pl., espagn., Fuchsius, 1557. — erba de locos, catal.
  • broclem. hleomoce, anglo-saxon. — brook-lime, welle-ink, watter-purple, horse-well-gras, dial. angl.
  • bach-bunge, bach-bone, biller, pfungen, pfunde, dial. all. — water-punge, beeckpunge, anc. flam., Dod.
  • igeberacha, basque, Lac.

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[Les compléments qui suivent viennent de Additions et corrections du tome 8 (Rolland, Flore populaire)]

[212]

p. 143-144, bôcage, m., nom des herboristes de Saint-Georges-des-Groseillers (Orne), Rec. p.

  • bègardël', f., Roisel (Somme), r. p.
  • noms irlandais : biolar muire, bilur muire, agaidh na habna.

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Veronica chamaedrys, teucrium

Veronica chamaedrys (Linné) et Veronica teucrium (Linné).


  • chamædrys spuria, chamædrys falsa, chamædrys fœmina, teucrium chamædryoides, pseudochamædrys, verbenaca supina mas, anc. nomencl., Bauh., 1671.
  • verveine mâle, f., franç., Saint-Germain, 1784.
  • véronique femelle, franç., L'Escluse, 1557 ; etc., etc.
  • germandrée bâtarde, teucriette, franç., Nemnich, 1793.
  • broutounico, f., Béziers, Azaïs.
  • herbe d'Jésus, f., fleur de Jésus, f., Saint-Pol (P.-d.-C.), c. p. M. Ed. Edmont.
  • yeux de Jésus, Dagny-Lambecy (Aisne), c. p. M. L.-B. Riomet.
  • herbe Thérèse, Oise, Graves.
  • roullà, m., Saint-Pons (Hér.), Barth.
  • érba dou décrè (= h. du décroît), Charmey (Suisse), Sav. (on emploie cette plante contre la diarrhée des bestiaux.)
  • batengel, Prusse. — bird's eye, God's eye, dial. angl.


On confond souvent cette herbe avec le Teucrium chamædrys.


Voyez plus bas : Teucrium)

  • oûys d'andje (yeux d'ange), wallon. Vèronique.
  • tchmîje do p'tit Jèsus, et, par corruption, fleûr do p'tit Jèsus, Marche en Famenne, prov. de Luxembourg (p.-c.-q. la fleur, très caduque, étant retournée, est comparée à une mignonne chemise). — c. p. M. J. Feller.