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Ardjîkna (Ibn al-Baytar)

Ormînîn
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Arac


49 Ardjîkna, Centaurea acaulis.

Nom accepté : [[]]

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ABOU’ L ABBAS EN-NEBATY. L’ardjîkna est ce que les teinturiers appellent ardjiknou yJu=-jil|. Ils la font venir du Maghreb, des environs de Bougie, et la meilleure est celle de Sétif. On la connaît également en Ifrikiya. Son efficacité est reconnue contre l’hydropisie. Elle guérit l’ictère, cuite avec des raisins secs et pétrie avec du miel. C’est un médicament bien connu, d’une saveur un peu chaude, qui rappelle en certains points celle de la racine d’artichaut. Elle a aussi de la ressemblance avec la plante connue par les herboristes sous le nom à’azr jj^\ au point de vue de la racine, de la feuille, de la fleur et de la saveur, à cela près que la feuille de l’ardjîkna est blanchâtre, velue, incisée ou non, ressemblant à la feuille de l’azr, sinon qu’elle est un peu plus large. La tige a un empan de longueur ou un peu plus. Il sort à la naissance des feuilles une tige courte portant des capitules arrondis, à fleurs jaunes de forme et de grandeur pareilles à celles du carthame sauvage, yu^s. La fleur est la même. Elle porte quelques aiguillons sans rudesse. — LE CHERIF. Cette plante est froide et sèche. Sa décoction jouit de propriétés détersives, elle débarrasse le corps de ses impuretés. Prise pendant trois jours consécutifs, chaque jour à la dose d’une demi-livre, elle est d’une efficacité reconnue contre l’ictère. Si l’on fait avec sa décoction et de la farine d’orge une pâte, et qu’on l’applique sur les tumeurs chaudes, elle est très salutaire.

Cette plante est la Centaurea acaulis, bien connue et toujours employée à Constantine sous le nom d’ardjaknou, ou redjeknou. Les teinturiers s’en servent pour teindre en jaune. On l’emploie aussi comme topique pour dessécher les plaies. Elle donne de nombreuses et belles fleurs jaunes. Nous croyons l’azr identique avec l’a’zra S>>£, nom sous lequel on connaît le chaméléon noir en Tunisie, au dire d’Ibn el-Beithâr. Voyez le n° 742. Toutefois nous devons ajouter que Galland, en cela d’accord avec le ms. 1023, a lu arzala au lieu de azra. Le ms. n° 1071 porte deux fois, jyill el-arz.