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Coriandre (Cazin 1868)

Révision de 8 mars 2017 à 10:58 par Michel Chauvet (discussion | contributions)

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Coquelicot
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Cornouiller
PLANCHE XVI : 1. Grande Consoude. 2. Coriandre. 3. Coronille. 4. Cyclame. 5. Cynoglosse.


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Nom accepté : Coriandrum sativum


CORIANDRE. Coriandrum sativum. L.

Coriandrum majus. Bauh., Tourn. — Coriandrum. Black.

Coriandre officinale, — coriandre cultivée.

OMBELLIFÈRES. — CORIANDRÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE DIGYNIE.


La coriandre (Pl. XVI) croît spontanément en Italie et en Espagne, et est cultivée dans nos jardins. Elle s'est naturalisée en France ; elle croît en Touraine, dans la Plaine des Vertus, près de Paris, à Belleville et à Saint-Denis.

Description. — Racines grêles, fusiformes, pivotantes, blanchâtres, rameuses, un peu fibreuses. — Tiges cylindriques, striées, droites, glabres, hautes d'environ 70 à 80 centimètres. — Feuilles alternes, plusieurs fois ailées, les inférieures plus grandes, à folioles élargies, ovales ou arrondies, à segments lobulés, dentés, les supérieures médiocrement pétiolées et découpées très-menu. — Fleurs blanches ou blanc rosé, en ombelles terminales, à cinq ou huit rayons soutenant des ombellules un peu inégales (juin-juillet). — [Involucre nul ou formé d'une seule foliole] ; involucelles à trois folioles de la longueur des rayons. — Pétales des fleurs externes plus grands et plus rayonnants qu'au centre de l'ombelle. — Cinq étamines à anthères arrondies ; ovaire biloculaire surmonté de deux styles simples, terminés chacun par un stigmate en tête. — Fruits globuleux, légèrement striés, composés de deux akènes demi-sphériques.

Parties usitées. — Les fruits.

[Culture. — La coriandre est cultivée dans les jardins et dans les champs ; elle demande une exposition chaude et une terre légère et substantielle ; on la propage par semis faits en avril ; elle ne demande ensuite que quelques sarclages légers.]

Récolte. — Comme ceux de l'anis, de l'aneth, etc.

Propriétés physiques et chimiques. — La plante fraîche exhale une odeur forte, désagréable, analogue à celle de la punaise, surtout quand on l'écrase entre les doigts ; mais la dessiccation la rend suave et agréable. On retire des fruits, par la distillation, une huile volatile de couleur citrine et très-odorante. Je ne connais aucune analyse chimique de la coriandre.


PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

A L'INTÉRIEUR. — Infusion, 10 à 30 gr. par kilogramme d'eau.
Eau distillée (1 sur 4 d'alcool), 30 à 100 gr., en potion.
Poudre, 1 à 4 gr., en pilules, bols, électuaire, ou dans du vin.

Teinture (1 sur 8 d'eau-de-vie), 2 à 4 gr., en potion.
Huile essentielle, 50 centigr. à 1 gr.,en potion.
Les semences entrent dans l'eau de mélisse composée.


Les semences de coriandre, d'une saveur forte et piquante, sont stimulantes, carminatives ; on les emploie dans les affections atoniques des voies digestives, et elles sont surtout propres à dissiper le gaz qui s'y accumulent. Cependant elles ne conviennent, ainsi que les semences d'anis, de carvi, etc., que lorsque le développement de ce gaz tient à des causes débilitantes.


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Ajoutées aux potions purgatives, elles neutralisent jusqu'à un certain point l'odeur du séné, et empêchent même, suivant la remarque de Cullen, cette dernière substance d'occasionner des coliques. On a vanté les semences de coriandre à haute dose contre les fièvres quartes rebelles : je n'ai aucun fait à citer en faveur de leur propriété fébrifuge. Itard s'en servait en injection dans les névroses de l'appareil auditif.

La plante verte paraît avoir une propriété narcotique qui n'existe point dans la plante sèche. Lorsqu'elle est fraîche, elle exhale une odeur vireuse qui n'est pas exempte de danger. Gilibert dit avoir éprouvé des cardialgies, des maux de tête, des nausées, en respirant l'odeur de cette plante rassemblée en grande quantité. Cette odeur, qui se rapproche de celle de la punaise, se dissipe par la dessiccation, et se transforme en un parfum aromatique.

Cullen observe judicieusement que les propriétés médicales des feuilles de cette plante n'ont pas encore été déterminées, et qu'elles paraissent différer beaucoup de celles des semences. Si l'on en croit la plupart des médecins grecs et arabes, le suc qu'on en extrait serait aussi vénéneux que celui de la ciguë.

C'est avec raison que Cartheuser, Wauters et Bodart ont proposé de substituer la coriandre, que nous cultivons très-facilement, au cumin qui nous vient de l'étranger ou n'est cultivé que dans le Midi. Les confiseurs enveloppent ces semences de sucre, et en préparent des dragées qui rendent l'haleine suave. Quelques malades qui prennent les eaux minérales froides les emploient pour augmenter l'action de l'estomac.