Ailante (Cazin 1868)

De PlantUse Français
Aller à : navigation, rechercher
Ail
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Airelle


Sommaire


[43]


Ailanthe

Voir la page Ailanthus altissima, nom accepté


AILANTHE. Ailanthus glandulosa. L.

TÉRÉBENTHACÉES. J. — Zanthoxylées, et pour quelques botanistes Simaroubées. —

MONOECIE POLYANDRIE. L.

Arbre du ciel, — vernis du Japon, — vernis de Chine, — faux vernis.

L'ailanthe, originaire du Japon, est tellement bien acclimatée que l'on peut dès à présent la considérer comme indigène. Elle est cultivée comme plante d'ornement.

[Description. — Arbre très-élevé, à feuilles alternes, composées, imparipinnées, folioles allongées, aiguës. — Fleurs en panicules, polygames ; dans la fleur hermaphrodite, double périanthe, deux verticilles d'étamines et un verticille de carpelles. — Réceptacle convexe. — Galice à cinq lobes, pétales libres et étalés, lors de l'anthèse. — Dix étamines hypogynes à filets libres, à anthères introrses et biloculaires, cinq sont superposées aux pétales et cinq aux sépales — Carpelles superposés aux pétales, composés d'un ovaire uniloculaire, libre, surmonté d'un style à stigmate dilaté ; après la floraison chaque ovaire produit sur son dos une expansion en forme d'aile et devient ainsi une samare contenant un embryon foliacé entouré d'un albumen peu abondant. Il y a des fleurs où les pistils deviennent rudimentaires, d'autres où les étamines restent stériles.]

[Parties usitées.—L'écorce, les feuilles.]

(Culture. — L'ailanthe se propage très-facilement et même par semis spontanés, elle s'accroît promptement, surtout si elle rencontre une terre légère, un peu humide, en un lieu abrité. Elle s'élève à une grande hauteur. L'industrie, en l'employant, a réduit la taille de l'arbre à celle de l'homme ; on en fait des haies.)

[Propriétés chimiques et usages économiques. — En traitant l'écorce d'ailanthe par l'éther, j'ai obtenu une matière résineuse très-âcre, qui détermine la vésication lorsqu'on l'applique sur la peau.]

(D'après Payen, fécorce renferme du ligneux, une sorte de chlorophylle, un principe colorant jaune, une gelée végétale, une substance amère, une résine aromatique, des traces d'huile essentielle à odeur forte et vireuse, une matière grasse azotée et quelques sels.

Les principes mucilagineux sont en telles proportions que la décoction de cette écorce est filante comme celle de la graine de lin.

Cette plante, d'une odeur très-pénétrante, donne à une variété de vers à soie, le Bombyx cynthia, nouvellement importé en France, une nourriture abondante et facile. L'élevage se fait en plein air; la soie de ce bombyx est abondante, mais moins fine que celle du ver du mûrier.)

MODE D’EMPLOI.
Poudre de l’écorce récente ou des feuilles, de 50 centigr. à 1 gr.

(L'écorce de l'ailanthe détermine, lorsqu'elle est mâchée, une saveur amère très-prononcée; peu après, sentiment de faiblesse croissante, éblouissements, sueur froide, nausées, en un mot les effets d'un hyposthénisant. La


[44]

poudre de l'écorce de l'ailanthe n'a encore été employée que comme vermifuge. Hetet, professeur à l'Ecole de médecine navale de Toulon, l'a expérimentée contre le tænia. Réveil, dans trois cas, a obtenu un succès complet, un succès douteux et un insuccès. J'ai eu récemment l'occasion de contrôler ces résultats. Un jeune Anglais, souffrant de la présence d'un ver solitaire depuis près de trois ans, prit une dose de 1 gr. de poudre, dans du pain azyme, pendant huit jours; puis 1 once d'huile de ricin le neuvième jour. Il eut des évacuations abondantes, au milieu desquelles j'ai retrouvé des débris nombreux de tænia et l'appendice céphalique.

A plus haute dose, l'ailanthe devient éméto-cathartique. Il est à désirer que de nouvelles recherches mettent en lumière les propriétés de cette plante. On pourrait utiliser comme révulsif la matière résineuse acre de l'écorce.)