Cumin (Cazin 1868)

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Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Cuscute

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Nom accepté : Cuminum cyminum


CUMIN. Cuminum cyminum. L.
Cuminum semine longiore. Bauh. — Fœniculum orientale, cuminum dictum. Tourn.
OMEELLIFÈRES. — CUMINÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE DIGYNIE. L.


Cette plante, originaire de l'Egypte et du Levant, est cultivée dans nos provinces méridionales.

Description. — Racines grêles, allongées, presque simples, fibreuses et blanchâtres. — Tige glabre, rameuse, striée, de 20 à 25 centimètres. — Feuilles alternes, distantes, très-glabres, menues, découpées en lanières presque capillaires, bifides, ou plus souvent trifides. — Fleurs blanches ou purpurines, petites, en ombelles de quatre à cinq rayons (juin); chaque fleur se composant d'un calice entier, d'une corolle à cinq pétales échancrés au sommet, de cinq étamines, de deux styles persistants. — Fruit glabre, composé de deux akènes ellipsoïdes, appliqués l'un contre l'autre, striés sur leur dos.

Parties usitées. — Les fruits.

Culture, récolte. — Les mêmes, à peu près, que celles de l'anis.

Propriétés physiques et chimiques; usages économiques. — Les fruits de cumin exhalent une odeur fortement aromatique. Leur saveur est piquante, âcre, désagréable. Ils sont composés, en grande partie, d'huile essentielle jaunâtre, d'une saveur piquante, d'une odeur très-pénétrante, qui se dissout dans l'alcool.

[L'huile essentielle de cumin, que l'on extrait des fruits par distillation, est, d'après Cahours et Gerhardt, formée de deux essences : l'une, le cymène, est un hydrogène carboné = C20 H14, l'autre, oxygénée, est isomère avec l'essence d'anis ; c'est le cuminol ou hydrure de cumyle dont la composition = C20 H12 O2 = C20 H11 O2 H ; celle-ci, en absorbant deux molécules d'oxygène, se transforme en acide cuminique = C20 H12 O4[1].

Les Anglais, les Allemands et les Hollandais se servent de ces fruits comme condiment, à la manière du carvi. Les Anglais en mettent dans leurs fromages. (Les Russes en confectionnent une liqueur stomachique excellente.)


PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

A L'INTÉRIEUR. — Infusion, à vase clos, 10 à 20 gr. par kilogramme d'eau.
Eau distillée (2 sur 15 d'eau), 50 à 100 gr., en potion.
Teinture éthérée (1 sur 8 d'éther salfurique), 50 centigr. à 1 gr., en potion.
Huile essentielle, 10 à. 30 centigr., en potion, julep, ou oléo-saccharum.
Poudre, 1 à 5 gr., en pilules, dans un liquide, en électuaire, ou dans du pain azyme.

A L'EXTÉRIEUR.— Huile essentielle, Q.S. pour embrocation sur le bas-ventre dans les coliques venteuses, l'hystérie. — Cataplasmes, sachets, lavements.
On composait autrefois un emplâtre de cumin.
Le cumin fait partie des quatre semences chaudes majeures.


Le fruit du cumin est un excitant comme l'anis, la coriandre, et le fenouil. Il est stomachique, carminatif, diurétique, sudorifique ou emménagogue suivant l'état des organes sur lesquels il exerce son action. On l'emploie par conséquent dans les flatulences, la colique venteuse, la tympanite, 1'aménorrhée, la leucorrhée, pourvu, toutefois, que dans toutes ces affections il y ait atonie générale ou locale des organes. Suivant Desbois, de Rochefôrt, ses semences constituent un sudorifique excellent. La teinture éthérée est la préparation la plus énergique ; ses effets sont instantanés. L'huile essentielle est employée comme celle d'anis. On compose des cataplasmes avec ses fruits pour résoudre les engorgements des mamelles et des testicules, les

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  1. Annales de chimie et de physique, 2e série, t.1, p. 60.


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tumeurs froides et indolentes. On l'emploie aussi en sachets pour obtenir le même résultat. On appliquait jadis l'emplâtre de cumin sur l'épigastre pour fortifier l'estomac. (En Angleterre, cet emplâtre est encore usité comme excitant résolutif.) L'huile essentielle s'emploie à l'extérieur dans un liniment excitant.