Argémone (Cazin 1868)

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Arabette
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Argentine


Sommaire

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Argémone

Nom accepté : Argemone mexicana

ARGEMONE. Argemone Mexicana. L.

Argemone versicolor. SPINOSA. — Ectrus trivialis.

Pavot du Mexique, — pavot épineux, — chardon bénit des Américains, — figue du diable,

— infernale.

PAPAVÉRACÉES. Fam. nat. — POLYANDRIE MONOGYNIE. L.

L’argemone, plante annuelle, est, comme l’indique son nom, d’origine mexicaine ; elle est cultivée en France comme plante d’ornement, et dans les jardins botaniques, d'où elle s'est répandue spontanément dans nos provinces méridionales.

[Description. — Tige rameuse, épaisse, haute de 0m.35 à 0m.40. — Feuilles alternes, larges, semi-amplexicaules, déchiquetées. — Fleurs jaunes, grandes. — Calice à deux ou trois sépales. — Corolle à quatre ou cinq pétales arrondis, préfloraison, chiffonnée. — Etamines hypomanes très-nombreuses, pistil avec un style très-court. — Stigmate petit, rayonnant. — Fruit : capsule ovoïde, épineuse, s’ouvrant au sommet en cinq valves incomplètes. — Graines petites, rondes et noires.

Récolte. — On récolte les feuilles au moment de la floraison, les graines à la maturité du fruit.

Culture. — Se sème en place au printemps, demande un sol léger, une exposition chaude.

Parties usitées. — Feuilles, fleurs, graines.

Propriétés physiques et chimiques. — L’argemone froissée exhale une odeur vireuse prononcée ; le suc de cette plante fraîche est jaune et rappelle celui de la chélidoine ; les graines fournissent par expression une huile grasse un peu acre qui peut servir pour l’éclairage.]

PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

Semences en infusion, 8 grammes pour 500 grammes d'eau.

(Cette papavéracée, dont l’action est méconnue, ou à peu près, parmi nous, jouit d'une certaine faveur dans son pays natal. Les feuilles, les fleurs, les capsules y sont employées comme pectorales, anodines et narcotiques. Les semences, en infusion, sont purgatives pour les Mexicains, vomitives pour les habitants des Indes, où elles remplacent l’ipécacuanha. Ferrein raconte que les nègres du Sénégal boivent la décoction de ses racines contre la gonorrhée.

Le suc de la plante fraîche est administré dans les maladies cutanées rebelles. A l'extérieur, ce suc est employé contre les verrues comme caustique, contre les plaies de mauvaise nature comme modificateur, et, ce qui le rapproche davantage du suc de la grande éclaire, aux Etats-Unis, on l’instille dans l’oeil dans les affections oculaires. Les semences fournissent une huile utilisée pour les usages domestiques, et comme topique, sur la tête, dans les érythèmes solaires.

Voilà, certes, une énumération de propriétés digne d’exciter les médecins du midi de la France à s’assurer par eux-mêmes de la réalité de l'action de l'argemone.)