Helianthus (Rolland, Flore populaire) : Différence entre versions
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*''tartiflo,'' f., Bandol (Var), Brun. | *''tartiflo,'' f., Bandol (Var), Brun. | ||
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*''lanbouré'', m., jargon de Razey, près Xertigny (Vosges), r. p. | *''lanbouré'', m., jargon de Razey, près Xertigny (Vosges), r. p. | ||
*''topine-lanbour'', f., Quarouble (Nord), c. p. M. L.-B. Riomet. | *''topine-lanbour'', f., Quarouble (Nord), c. p. M. L.-B. Riomet. | ||
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Le topinambour, d'une année à l'autre, se déplace dans le sol et reparaît à une assez grande distance de l'endroit qu'il occupait auparavant. C'est là-dessus qu'est basée la légende suivante : | Le topinambour, d'une année à l'autre, se déplace dans le sol et reparaît à une assez grande distance de l'endroit qu'il occupait auparavant. C'est là-dessus qu'est basée la légende suivante : | ||
− | « Saint-Roch n'aimait que trois choses au monde, ''le bon Dieu, sa sœur et les plantes de son jardin''. Sa sœur vint à mourir et lui-même tomba malade. Il avait des topinambours auxquels il tenait beaucoup ; mais il régnait une sécheresse extrême et le Saint n'avait personne pour les arroser. Il les croyait bien perdus et il fut bien étonné, quand il fut guéri, de les trouver changés de place, frais et bien portants, car ils avaient quitté leur carré pour s'installer tout contre le bord de la rivière. C'était un miracle que Dieu avait fait en sa faveur. » Somme, c. p. M. H. Carnoy. | + | |
+ | :« Saint-Roch n'aimait que trois choses au monde, ''le bon Dieu, sa sœur et les plantes de son jardin''. Sa sœur vint à mourir et lui-même tomba malade. Il avait des topinambours auxquels il tenait beaucoup ; mais il régnait une sécheresse extrême et le Saint n'avait personne pour les arroser. Il les croyait bien perdus et il fut bien étonné, quand il fut guéri, de les trouver changés de place, frais et bien portants, car ils avaient quitté leur carré pour s'installer tout contre le bord de la rivière. C'était un miracle que Dieu avait fait en sa faveur. » Somme, c. p. M. H. Carnoy. | ||
« ''Tourner à bordon de Canada'' = coiffer Sainte-Catherine, rester vieille fille ; allusion au topinambour vieilli, dont il ne reste qu'une longue tige inutile. » Belg. wall., Bodin, c. p. M. J. Feller. | « ''Tourner à bordon de Canada'' = coiffer Sainte-Catherine, rester vieille fille ; allusion au topinambour vieilli, dont il ne reste qu'une longue tige inutile. » Belg. wall., Bodin, c. p. M. J. Feller. | ||
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− | ''Langage des fleurs''. — « Le tournesol est l'emblème de la servilité parce qu'il se croit obligé de suivre le soleil dans sa course. » Marie*** | + | ''Langage des fleurs''. — « Le tournesol est l'emblème de la servilité parce qu'il se croit obligé de suivre le soleil dans sa course. » Marie***, « Le soleil symbolise ''les fausses richesses''. » Leneveux, 1837. — « ''Je réjouis quand j'apparais'' ». Messire, ''Langage des fleurs'', 1845. |
Version du 21 mars 2021 à 11:45
[Tome VII, 220]
Helianthus tuberosus
Cette plante, originaire de l'Amérique, a été introduite en Europe à la fin du XVIe siècle. On la nomme :
- aster peruvianus tuberosus, helianthemum indicum tuberosum, chrysanthemum latifolium brasilianum, chrysanthemum e Canada, Canada, artischoki sub terra, gigantea, flos solis farnesianus, anc. nomencl., Bauhin, 1671.
- taupinambou, m., anc. fr., Le jardinier françois, 1654, p. 194 ;
[221]
- toupinambou, m., anc. fr., Duez, 1664 ; J. Laurent, Abrégé pour les arbres nains, etc., 1675, p. 123 ; Leguat, Voyages, 1721, II, 70.
- taupinambour, m., franç., Misères des clercs des procureurs, s. d. (vers 1636) ; Délices de la campagne, 1665, p. 85 ; Richelet, 1710. (Richelet dit qu'on doit prononcer topinambour.)
- topinambour, m., franç., Oudin, 1681 ; etc., etc.
- topinanbou, m., Rainville (Vosges), r. p.
- toupinàmbòyà, m., Mouthoumet (Aude), c. p. M. Calmet.
- pinàmbour, m., pays d'Albret, Ducomet.
- pinanbou, m., Thiers (P.-de-D.), r. p. — Eguzon (Indre).
- pinanboule, f., Rémilly (Pays messin), r. p.
- tinobour, m., Laguiole (Aveyron), r. p.
- picanbour, m., Bergonne (P.-de-D.), r. p.
- pétanbour, m., Brive (Corr.), Lép.
- tiramiràmbo, m., mentonais, Andrews.
- patate-alanbour, Haie-Fouassière (L.-Inf.), r. p.
- tartiflo, f., Bandol (Var), Brun.
- truffe-bambou, f., Semons (Isère), r. p.
- péti tòmbour, m., Saint-Germain (Lot), Soulié.
- lanbouré, m., jargon de Razey, près Xertigny (Vosges), r. p.
- topine-lanbour, f., Quarouble (Nord), c. p. M. L.-B. Riomet.
- tôpine, f., Mayenne, M.-et-L., Charente, S.-et-L.
- tôpin, m., Gaye (Marne), Heuill.
- topine, f., C.-d'Or, r. p. — Allier, c. p. M. F. Duchon De La Jarousse.
- toupi, m., La Bresse (Vosges), Haill.
- tôpine, f., topine, f., tôpin, m., toupi, m., tapine, f., en divers endroits.
- canada, m., anc. fr., Vallot, 1665. — Saintonge, Anjou, Berry, Orléanais, Champagne, Picardie, Hainaut, Belgique wallonne.
- pomme de Canada, f., M.-et-L., Batard. — Marne, c. p. M. E. Maussenet.
- baston de Canada, m., bordon de Canada, m., wallon, A. Bodin, Vocabul. des poissardes du Pays wallon, 1871.
- artichaut de Canada, Orléans, r. p.
- artichaut de Jérusalem, français de l'île Saint-Domingue, Nicolson, Hist. nat. de Saint-Domingue, 1776.
- pomme de terre, f., franç., Jardinier françois, 1654, p. 194 ; Suite des dons de Comus, 1742,, II, 458.
- poumo dé terro dé moutou, f., Salignac (Dord.), r. p.
- pomme-pouere, f., Grandvillers (Vosges), Haill.
- pou-terre, f., Bulgnéville (Vosges), Haill.
- poire de terre, f., Normandie, Ménage, 175. — Somme, Vosges, Vendée.
[222]
- prë à pouëy (= poire à pourceau), masc., chèlà de pouëy ( = soleil de pourceau), m., fribourgeois, Sav.
- pan sous terre, m., Char.-Inf., Jônain.
- pétoufo, f., pétoufio, f., Aveyron.
- patato, f., Var, Gard.
- papas, m., français, Dict. de Trév., 1754.
- tartiflo, f., B.-du-Rh., Vill. — Var, Hanry.
- tartofle, f., Chaussin (Jura), Grosj. et Br.
- tartofe, f., Petit Noir (Jura), Richenet.
- tèratoufe, f., Thaon (Calv.), Guerl.
- troufle, f., Mauzé-s.-le-M. (D.-S.), r. p.
- trufo d'ort, f., Lot, r. p.
- trufo blànco, f., T.-et-G., Lagr.
- taratou, m., Valenciennes, Hécart.
- catrouch'lhe, f., Davayé (S.-et-L.), c, p. M. Ed. Edmont.
- chichourlo dé terro (= jujube de terre), f., provençal, Pellas, 1723.
- niama, f., Pyr.-Or., Comp. (C'est sans doute le mot igname.)
- couchognô, m., Tavaux (Jura), r. p.
- cardalhà, m., Saint-Ybard (Corr.), La Roche.
- cardalhaou, m., Payzac (Dord.), r. p.
- cataghýen’, f., Bléneau (Yonne), r. p.
- gigàndo, f., Apt, CoL. — Var, Hanry.
- dzyigàndë, f., Sault (Vaucluse), c. p. M. Ed. Edmont.
- giganta, espagn., Victor, 1609. — portug., Grisley, 1660.
Le topinambour, d'une année à l'autre, se déplace dans le sol et reparaît à une assez grande distance de l'endroit qu'il occupait auparavant. C'est là-dessus qu'est basée la légende suivante :
- « Saint-Roch n'aimait que trois choses au monde, le bon Dieu, sa sœur et les plantes de son jardin. Sa sœur vint à mourir et lui-même tomba malade. Il avait des topinambours auxquels il tenait beaucoup ; mais il régnait une sécheresse extrême et le Saint n'avait personne pour les arroser. Il les croyait bien perdus et il fut bien étonné, quand il fut guéri, de les trouver changés de place, frais et bien portants, car ils avaient quitté leur carré pour s'installer tout contre le bord de la rivière. C'était un miracle que Dieu avait fait en sa faveur. » Somme, c. p. M. H. Carnoy.
« Tourner à bordon de Canada = coiffer Sainte-Catherine, rester vieille fille ; allusion au topinambour vieilli, dont il ne reste qu'une longue tige inutile. » Belg. wall., Bodin, c. p. M. J. Feller.
[223]
Helianthus annuus
- flos solis indicus, anc. nomencl., Paralipomena america, fet 101 (dans De Bry, Grands voyages, 1625.)
- chrysanthemum peruvianum, helianthemum peruvianum, helenium indicum ramosum, flos solis ramosus, flos solis gigantea, corona solis, corona regia, anc. nomencl., Bauh., 1671.
- herbe au soleil, franç., Oliv. de Serres, 1600, p. 524.
- soleil, m., franç., Richelet, 1770 ; etc., etc. (Je passe sous silence les formes patoises.)
- bê solo, m., pays de Liège, c. p. M. J. Feller.
- grande herbe au soleil, f., couronne royale, f., grand tournesol, m., franç., Duez, 1664.
- herbe du soleil, fleur du soleil, couronne du soleil, franç., Saint-Germain, 1784.
- reine-soleil, f., Saint-Calais (Mayenne), r. p.
- grand soleil, m., tourne-au-soleil, m., tourne-soleil, m., tournesol, m., vire-soleil, m., en divers endroits.
- tournant-soleil, m., Charmes (Vosges), Haillant.
- virsoul, m., Meymac (Corr.), c. p. M. Ed. Edmont.
- rèvire-chèlà (= vire-soleil), m., La Veveyse (Suisse), Sav.
- visélë, m., St-Michel-en-Maur. (Sav.), c. p. M. Ed. Edmont.
- parsoulé, an., St-Jean-en-Royans (Drôme), c. p. M. Ed. Edmont.
- parafëlouê (= parasol), m., env. d'Annecy, Const.
« Les enfants mangent les semences du soleil pour avoir bonne voix et belle vue. » Liège, Rev. d. tr. pop., 1902, p. 601.
« Monsieur Pivoine est droit comme un tournesol. » Sewrin, Un drôle de corps, comédie, 1823.
Langage des fleurs. — « Le tournesol est l'emblème de la servilité parce qu'il se croit obligé de suivre le soleil dans sa course. » Marie***, « Le soleil symbolise les fausses richesses. » Leneveux, 1837. — « Je réjouis quand j'apparais ». Messire, Langage des fleurs, 1845.
Helianthus multiflorus
- soleil vivace, petit soleil, français, Bon jardinier pour l'an XIII.