Ricin (Cazin 1868) : Différence entre versions
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− | + | glauques, haute de 1 à 2 mètres (de 6 à 12 en Afrique). — Feuilles alternes, larges, palmées, peltées, divisées en sept ou neuf lobes inégaux, pointus, dentés en scie et glabres. — Pétioles gros et longs, stipulés à la base. — Fleurs monoïques, disposées en épis allongés, rameux et terminaux présentant au sommet les fleurs femelles et à la base les fleurs mâles (juillet-août). — Fleurs mâles : calice petit, à cinq divisions concaves ; étamines nombreuses réunies à la base, à anthères jaunes et biloculaires. — Fleurs femelles : calice caduc à cinq découpures étroites, lancéolées ; un ovaire à trois styles bifides et à stigmates rougeâtres. — Fruits : capsule à trois côtes saillantes, couverte d'épines, à trois loges monospermes, contenant chacune une graine ovale, dure, tachetée de rouge, de la grosseur d'un haricot. | |
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+ | plusieurs années, mais rarement plus de trois. Dans les départements méridionaux de la | ||
+ | France, les semis de ricins faits en place réussissent bien. On choisit une terre fraîche et une exposition chaude. Cette culture a pris notamment dans la plaine de Nîmes une importance réelle. La plus grande partie de l'huile de ricin que la médecine française emploie de nos jours n'a pas d'autre origine. On a calculé qu'un are pouvait donner 14 kilogr. de graines et environ 2 1/2 kilogr. d'huile. Les graines mûrissent fort inégalement; on les récolte en automne. | ||
− | ( | + | '''Propriétés physiques et chimiques'''. — Les fruits du ricin sont d'une saveur oléagineuse, douceâtre, nauséeuse, âcre, brûlante ; leur odeur est nulle. Ils rancissent en vieillissant et prennent alors un goût de chènevis. Leur substance est blanche, |
+ | ferme, de nature émulsive, et très-analogue à celle des amandes. (Tuson<ref>''Répertoire de pharmacie'', août 1864, p. 53.</ref> y a constaté la présence d'un alcaloïde, la ''ricinine'', cristallisant en prismes et lamelles incolores, sublimable et brûlant avec une flamme fuligineuse, soluble dans l'eau et l'alcool, répandant une odeur d'essence d'amandes amères; cet alcaloïde paraît doué de propriétés toxiques ; il n'est pas purgatif.) Ils renferment en outre une grande quantité d'huile grasse et douce<ref>L'amande, qui fait les 69/100 de la semence, contient 46/100 d'huile fixe.</ref>, qu'on en retire facilement, soit par expression, soit par infusion dans l'eau bouillante. Le premier procédé est préférable. On prend les semences de l'année, sèches et bien saines ; on les réduit en pâte au moyen d'un moulin ; on renferme cette pâte dans des carrés détachés, et, on exprime l'huile graduellement, longtemps et fortement. Cette huile est blanche, visqueuse, d'une odeur et d'une saveur faibles, désagréables ; elle est soluble en toutes proportions dans l'alcool à 95 degrés ; l'alcool à 90 degrés en dissout les trois cinquièmes de son poids. Sa composition chimique n'est pas bien connue. Bussy et Lecanu en ont extrait par la distillation une huile volatile, cristallisant par le refroidissement ; il restait comme résidu, une matière solide représentant les deux tiers du poids de l'huile employée. Elle a fourni à la saponification trois acides différents : ''ricinique'', élaïodique et margaritique. Les deux premiers sont extrêmement âcres. — L'acide ricinique est solide ; l'acide élaïodique est liquide. Tous les deux sont très-solubles dans l'alcool et dans l'éther. Soubeiran<ref>''Traité de pharmacie'', 3° édit., t. I, p. 494.</ref> a retiré de la se- | ||
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(2) Bulletin des sciences médicales de Férussae, t. XXII, p. 247. | (2) Bulletin des sciences médicales de Férussae, t. XXII, p. 247. | ||
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contre la rétention du méconium. « On s'en sert avec avantage, dit Martin- | contre la rétention du méconium. « On s'en sert avec avantage, dit Martin- | ||
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− | enpotion, contre la colique saturnine. Il s'en faut, d'après nos essais, du | + | enpotion, contre la colique saturnine. Il s'en faut, d'après nos essais, du moins, que ce médicament procure de fréquentes et durables guérisons dans |
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cette affection ; son action paraît le plus souvent insuffisante. Toutefois, on | cette affection ; son action paraît le plus souvent insuffisante. Toutefois, on | ||
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acres et vénéneuses, ne sont qu'émollientes ; appliquées fraîches ou légère- | acres et vénéneuses, ne sont qu'émollientes ; appliquées fraîches ou légère- | ||
− | + | tel fc" 1' df médecine de Toulouse, 1843. | |
î tSMlre de médecine et de chirurgie pratiques, t. XIV, p. 388. | î tSMlre de médecine et de chirurgie pratiques, t. XIV, p. 388. | ||
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»l àmakt de thérapeutique, t. V, p. 233. | »l àmakt de thérapeutique, t. V, p. 233. | ||
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ment fanées, elles calment, dit-on, les douleurs arthritiques; pilées et réduites | ment fanées, elles calment, dit-on, les douleurs arthritiques; pilées et réduites | ||
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− | + | (Gilfillan, chirurgien du Long Island Collège Hospital (TJ. S.), an- | |
nonce (2) qu'il a obtenu un résultat très-satisfaisant, dans quelques cas sem- | nonce (2) qu'il a obtenu un résultat très-satisfaisant, dans quelques cas sem- | ||
blables, en substituant aux applications topiques l'administration à l'inté- | blables, en substituant aux applications topiques l'administration à l'inté- | ||
rieur de l'extrait de feuilles de ricin. Les doses employées ont été de i gr. | rieur de l'extrait de feuilles de ricin. Les doses employées ont été de i gr. | ||
environ, trois fois par jour.) | environ, trois fois par jour.) | ||
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Version du 13 novembre 2016 à 21:52
Sommaire
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Ricin
Nom accepté : [[]]
Ricinus vulgaris. C. Bauh., Tourn. — Ricinus seu palma-christi, seu cataputia major. Off. , Murr.
EUPHORBIACÉES. — CROTONÉES. Fam. nat. — MONOECIE MONADELPHIE. L.
Le ricin (Pl. XXXIV), originaire de l'Inde et de l'Afrique, où il s'élève à la hauteur de 20 à 40 pieds, est cultivé en France avec succès, particulièrement dans nos départements méridionaux. Mais ce n'est plus qu'une plante annuelle, qui, vers la fin de juillet, a atteint la hauteur de 1 à 2 mètres et est couverte de fleurs auxquelles succèdent des fruits ayant quelque ressemblance à la tique des chiens de chasse (que les Latins appelaient ricinus) et dont on tire une huile très-usitée en médecine.
Description. — Racine pivotante, presque simple, fibreuse. — Tige dressée, rameuse, flstuleuse, cylindrique, articulée, devenant rougeâtre, les jeunes rameaux glauques, haute de 1 à 2 mètres (de 6 à 12 en Afrique). — Feuilles alternes, larges, palmées, peltées, divisées en sept ou neuf lobes inégaux, pointus, dentés en scie et glabres. — Pétioles gros et longs, stipulés à la base. — Fleurs monoïques, disposées en épis allongés, rameux et terminaux présentant au sommet les fleurs femelles et à la base les fleurs mâles (juillet-août). — Fleurs mâles : calice petit, à cinq divisions concaves ; étamines nombreuses réunies à la base, à anthères jaunes et biloculaires. — Fleurs femelles : calice caduc à cinq découpures étroites, lancéolées ; un ovaire à trois styles bifides et à stigmates rougeâtres. — Fruits : capsule à trois côtes saillantes, couverte d'épines, à trois loges monospermes, contenant chacune une graine ovale, dure, tachetée de rouge, de la grosseur d'un haricot.
Parties usitées. — Les graines et les feuilles.
Culture, récolte. — On le cultive dans tous les jardins, à une exposition chaude. Elle est annuelle si on la place en pleine terre ; en serre on peut la conserver plusieurs années, mais rarement plus de trois. Dans les départements méridionaux de la France, les semis de ricins faits en place réussissent bien. On choisit une terre fraîche et une exposition chaude. Cette culture a pris notamment dans la plaine de Nîmes une importance réelle. La plus grande partie de l'huile de ricin que la médecine française emploie de nos jours n'a pas d'autre origine. On a calculé qu'un are pouvait donner 14 kilogr. de graines et environ 2 1/2 kilogr. d'huile. Les graines mûrissent fort inégalement; on les récolte en automne.
Propriétés physiques et chimiques. — Les fruits du ricin sont d'une saveur oléagineuse, douceâtre, nauséeuse, âcre, brûlante ; leur odeur est nulle. Ils rancissent en vieillissant et prennent alors un goût de chènevis. Leur substance est blanche, ferme, de nature émulsive, et très-analogue à celle des amandes. (Tuson[1] y a constaté la présence d'un alcaloïde, la ricinine, cristallisant en prismes et lamelles incolores, sublimable et brûlant avec une flamme fuligineuse, soluble dans l'eau et l'alcool, répandant une odeur d'essence d'amandes amères; cet alcaloïde paraît doué de propriétés toxiques ; il n'est pas purgatif.) Ils renferment en outre une grande quantité d'huile grasse et douce[2], qu'on en retire facilement, soit par expression, soit par infusion dans l'eau bouillante. Le premier procédé est préférable. On prend les semences de l'année, sèches et bien saines ; on les réduit en pâte au moyen d'un moulin ; on renferme cette pâte dans des carrés détachés, et, on exprime l'huile graduellement, longtemps et fortement. Cette huile est blanche, visqueuse, d'une odeur et d'une saveur faibles, désagréables ; elle est soluble en toutes proportions dans l'alcool à 95 degrés ; l'alcool à 90 degrés en dissout les trois cinquièmes de son poids. Sa composition chimique n'est pas bien connue. Bussy et Lecanu en ont extrait par la distillation une huile volatile, cristallisant par le refroidissement ; il restait comme résidu, une matière solide représentant les deux tiers du poids de l'huile employée. Elle a fourni à la saponification trois acides différents : ricinique, élaïodique et margaritique. Les deux premiers sont extrêmement âcres. — L'acide ricinique est solide ; l'acide élaïodique est liquide. Tous les deux sont très-solubles dans l'alcool et dans l'éther. Soubeiran[3] a retiré de la se-
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- ↑ Répertoire de pharmacie, août 1864, p. 53.
- ↑ L'amande, qui fait les 69/100 de la semence, contient 46/100 d'huile fixe.
- ↑ Traité de pharmacie, 3° édit., t. I, p. 494.
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menée de ricin une sorte d'huile résineuse, molle, analogue à la résine de l'huile d'é- misei mais qu'il a considérée comme un produit complexe. —L'huile de ricin est moins active'que les semences qui l'ont fournie; c'est que l'huile qui s'écoule sous la presse entraîne comparativement moins de résine qu'il n'en reste dans le marc. [L'ammoniaque transforme l'huile de ricin en ricénolamide =C38rpîiAzO". Lorsqu'on la distille avec la potasse, on obtient de l'alcool caprylique, et il reste pour résidu du sel acétate de jetasse-elle se décompose vers 270 degrés, et elle produit alors un grand nombre d'a- cidesvolatils, parmi lesquels on trouve les acides ricinique, élaïodique (déjà mentionnés), oenanthyïïque, et un peu d'acroléine, de l'oenarthol, dontla formule = C 14 H 1402 (Bussy). Oxydéepar l'acide sulfurique et le bichromate de potasse, l'huile de ricin se transforme en (ilerolet en acide oenanlhylique (Arzbrecher). D'après Saalmuller, l'huile de ricin con- tient un acide solide, l'acide ricinoléique, = G3SH"03HO, qui fond à 74 degrés, et qui se rapproche de l'acide palmitique.] — L'huile de ricin qui nous vient de l'Amérique est colorée, légèrement rougeâtre, d'une saveur très-âcre, ce qui tient au mélange des véritables ricins avec plusieurs autres euphorbiacées, telles que les Jatropa curcas, mul- lièti,gossifolia, et le croton tiglium, et aussi au mauvais procédé suivi pour son extrac- tion On peut, en chauffant cette huile, lui enlever une grande partie de son âcreté et en obtenir ainsi l'huile douce de ricin ; mais on doit préférer celle de France, toujours beaucoup mieux préparée, surtout en Provence.
y : - PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
4I'HTÉMEDR. — Semences, une ou deux, tomme drastique (exige une -grande circon- spection,)
Emulsioii de. semences, 20, 30 ou 50 centigr. de : ces semences en émulsion forment un purgatif agréable au goût. Huile de ricin, 8 gr. pour les enfants en bas . âgé, .15 à 30 gr. pour les adolescents et pour les adultes. Pure ou mêlée à du bouil- lon-aux. herbes chargé d'oseille, à do l'eau sucrée '-et ■-'aromatisée,- à l'infusion de thé aVec addition d'un peu d'eau-de-vie, à l'in- fusion de menthe avec addition de suc de citron.ou d'oseille et un peu de jaune d'oeuf pour faire une émulsion, à du café, au suc de . citron et à l'eau sucrée, aux sirops de limon, de, fleurs de pêcher, de chicorée. — Chez les enfants' à la., mamelle, je l'administre avec facilité, incorporée à la poudre de isucre, en consistance de marmelade. Les mélanges liquides ne doivent se faire qu'au .moment, même de l'administration ; autre- ment le. tout s'épaissit et forme une sorte oejeléè désagréable à prendre. L'huile de yncin s'administre encore en émulsion, et -?fe Je jaune d'oeuf vaut mieux que la ,gOfflme,qùj augmente la consistance de la
- .potion; mais elle perd sous cette forme de
wpropriétés purgatives.' mi aussi proposé, pour diminuer la con- MMce.de l'émulsion gommeuse, d'y ajouter h sirop; a-orgeat.
yïwis'goûttés-d'essence d'amandes amères wmoniquent un parfum et une saveur agréa- ™oeâl°Çgr. d'huile de ricin nauséeuse du com- «ce.L action purgative n'est pas changée.) TOonpnrgativ©-:.huile de ricin, 32 gr.; eau
de menthe, 32 gr.; eau commune, 64 gr., jaune d'oeuf n° 1.
Mixture anglaise : huile de ricin, 24 gr.; hy- drolat de menthe, 30 gr.; soluté de potasse, 8 gr. — Bien agiter pour former une émul- sion (excellente préparation).
Huile de ricin plus purgative ou drastique : ajoutez à l'huile de ricin 1 ou 2 gouttes d'huile de croton ou 4 à 8 gouttes d'huile d'épurge. J'ai souvent employé ce mélange dans ma pratique rurale. ' '
Savon d'huile de ricin. Suivant Stûmcke■(!), la saponification de l'huile de ricin par les alcalis se fait , avec une grande facilité. Cette huile fournit avec la soude, entre au- tres, un savon blanc et dur qui, administré sous forme pilulaire, constitue un remède laxatif des plus commodes.
Huile de ricin et essence de térébenthine: huile de ricin, 24 gr.; essence de térébenthine, 8 gr.; à administrer seul ou en émulsion.— • Les propriétés purgatives de l'huile de ricin sont singulièrement accrues par cette addi- tion, et les constipations les plus opiniâtres, dit-on, n'y résistent pas. (Préparation usi- tée en Angleterre.)
(Pilules à l'huile de ricin (St. Martin) : huile de ricin, 1.5 gr.; gomme arabique pulvérisée, 8 gr.; eau, 15 gr. — Emulsionuez et ajoutez par petites parties farine de froment ou magnésie calcinée, 15 gr. — Laissez sécher à l'air.)
A L'EXTÉRIEUB. — Lavement, 64 gr. (pure ou en suspension à l'aide d'un jaune d'oeuf) dans décoction de guimauve ou de graine de lin, 250 gr. .
En frictions ou embrocations sur l'abdomen. (Peu efficaces.)
«sirmtsduricin n'étaient point employés en médecine, bien que leur P^priété purgative fût connue des anciens" On les regardait comme dange- reoe. Peux, outrois suffisent pour produire des vomissements, des selles oysentériques et tous les accidents dus à une vive irritation du tube digestif.
- les a recommandés néanmoins comme drastiques. On a prétendu aussi
Pi pris pendant dix à douze jours, à la dose d'un ou deux, ils guérissent
$ Meittè médicale, lS5i, t. X, p. 20. '.."
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la gonorrhée; mais leur usage exige une grande circonspection, et l'on doil même, suivant l'aveu de Rolfinck, s'en abstenir.
Mialhe rapporte divers résultats obtenus par l'émulsion des semences de ricin : 10 gr. de ces semences, dépouillées de leurs coques, produisirent uiî effet éméto-cathartique qui persista pendant près de trois jours, sans oue les opiacés, les boissons gazeuses froides, les cataplasmes, pussent parvenir à le maîtriser. Une émulsion préparée avec une dose moitié moindre c'est- à-dire avec S gr., détermina vingt-huit vomissements et dix-huit évacuations alvines. Enfin, avec une troisième émulsion contenant seulement 1 gr. de semences de ricin, l'effet éméto-cathartique fut encore des plus marqués
Mialhe conclut de ces faits :
1° Que le principe oléo-résineux, trouvé par Soubeiran dans les semences du ricin, n'existe qu'en proportion très-faible dans l'huile de ces semences tandis qu'il se retrouve en totalité dans leur émulsion ; '
2° Que les ricins de France renferment en grande proportion le principe acre éméto-cathartique, qui est propre à un grand nombre de plantes delà famille des euphorbiacées ;
3» Que l'émulsion de semences de ricin, préparée avec seulement 20,30 ou 50 centigr. de semences, constitue peut-être le purgatif le plus agréable au goût de tous ceux usités jusqu'à ce jour (si toutefois l'effet vomitif de cette émulsion cesse complètement, alors qu'on diminue convenablement la dose de semences).
J'emploie cette dernière émulsion depuis plusieurs années avec des résul- tats constants, comme purgatif à la fois agréable et économique. Elle n'a amené le vomissement qu'une seule fois, sans doute par une disposition particulière à la personne à laquelle je l'avais administrée. Lorsque je soup- çonne cette disposition, je fais prendre l'émulsion en deux fois, à une demi- heure d'intervalle. A moindre dose, elle m'a réussi dans les constipations les plus opiniâtres, et sans avoir l'inconvénient d'irriter le gros intestin comme l'aloës et autres médicaments analogues, ordinairement mis en usage pour combattre ces affections.
Ce ne fut que vers 1767 que l'on songea à en extraire l'huile, employée d'abord en Angleterre sous le nom vulgaire d'huile de castor (i); mais elle ne fut bien connue et son usage ne fut bien répandu en France que par les ou- vrages d'Odier de Genève, en 1778.
On la prescrit dans tous les cas où les laxatifs sont indiqués. C'est un pur- gatif doux, qui, à la dose de 10 à 60 gr., convient surtout lorsqu'il existe une irritation des voies digestives, comme dans les cas de colique, de péri- tonite, de dysenterie, de hernie étranglée, d'engouement stercoral, d'inflam- mation sourde, obscure des intestins, de rétention de calculs dans les canaux biliaires, l'iléus, etc. Elle fait cesser la constipation beaucoup mieux que les purgatifs les plus énergiques, et convient sous ce rapport aux hypo- ebondriaques et auxhémorrhoïdaires.Il suffit, pour remplir cette indication, d'en ordonner 10 gr. chaque jour ou de deux jours l'un. (Il faut bien être pénétré de ce fait qu'une petite dose produit presque le même effet qu'une forte, que dès lors il devient inutile de prescrire.) On la donne avec avantage dans l'empoisonnement produit par les corps acres et délétères, comme les champignons, les renonculacées. Dans l'Inde, on l'administre avant 1 ac- couchement. Gartner (2) la conseillé dans la fièvre puerpérale et la sup- pression des lochies, par cuillerées, unie au calomel. P. Dubois la donne habituellement aux femmes en couches par cuillerées à café dans du nom - Ion aux herbes : 3 cuillerées à café suffisent ordinairement pour produire un résultat satisfaisant. Chez les nouveaux-nés, 1 cuillerée à café suffit souven
(1) Cavan's, Dissert, on the oleum palmoe christi, seu oleum ricini, etc., 2e édit., 17»
(2) Bulletin des sciences médicales de Férussae, t. XXII, p. 247.
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contre la rétention du méconium. « On s'en sert avec avantage, dit Martin- Solon à la suite des couches, dans quelques cas de péritonite, où l'on recon- naît l'indication d'évacuer le canal intestinal. Corvisart l'unissait au sirop de nerprun, et prescrivait ce mélange, un peu épais, à la fin des péripneumo- nies; il obtenait de cette médication de grands avantages, que nous avons souvent observés dans le service de Husson, et que, depuis, nous avons fréquemment constatés. » On l'emploie avec succès comme anthelmin- thique,: contre les lombrics. Dunant et Odier prétendent qu'on peut égale- ment s'en servir pour l'expulsion du ténia. Mérat n'est pas de cet avis ; il est certain que les faits n'ont que rarement répondu d'une manière affir- mative à cette assertion. Cependant, employée conjointement avec la décoc- tion de fougère mâle et l'éther, elle a quelquefois réussi au professeur Bour- sier dans le traitement de ce parasite dangereux. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque où l'huile de ricin était préconisée comme ténifuge, on n'employait que celle qui nous venait d'Amérique, et dont l'efficacité anthelminthique était peut-être due aux principes plus acres qu'elle contenait.
Lavergne (1) a obtenu la guérison d'un iléus très-grave causé par la réten- tion des matières fécales, en-faisant administrer au malade le mélange de 20 gr. d'huile de ricin et de 65 gr. d'huile d'amandes douces. Le soulage- ment fut instantané. Néanmoins, on réitéra la potion, à prendre par cuil- lerées d'heure en- heure : nouvelles selles en parties moulées. Dès ce mo- ment," amélioration rapide.
« Pison rapporte qu'au Brésil on applique de l'huile de ricin sur le nom- bril des enfants, pour leur faire rendre des vers. Nous avons essayé de fric- tionner ainsi le ventre avec de l'huile de ricin, soit comme laxatif, soit comme anthelminthique; nous avons rarement obtenu le premier, jamais le second de ces effets. On a vanté aussi l'usage de cette huile, en lavement ou enpotion, contre la colique saturnine. Il s'en faut, d'après nos essais, du moins, que ce médicament procure de fréquentes et durables guérisons dans cette affection ; son action paraît le plus souvent insuffisante. Toutefois, on peut la prescrire avec avantage lorsque la maladie a peu d'intensité (2). »
J'ai souvent employé avec avantage dans les fièvres muqueuses, surtout chez les enfants, l'huile de ricin mêlée avec le suc d'oseille, l'infusion de menthe et du sucre, unis au moyen d'un peu de jaune d'oeuf.
(Spencer Thompson se trouve aussi très-bien de cette huile dans les affec- tions diarrhéiques et dysentériques chez les enfants (3).
Carnavale Arella (4) a retiré les plus grands avantages de l'huile de ricin à petites doses fréquemment répétées, comme remède antiphlogistique dans les affections inflammatoires de la muqueuse gastro-intestinale.)
Sous la forme d'émulsion, l'huile de ricin semble perdre un peu de sa
Propriété purgative et se rapproche des médicaments simplement émol-
™ts ; aussi convient-elle alors particulièrement dans les bronchites aiguës,
«oela-fln des pneumonies, etc., surtout lorsqu'il existe en même temps une tendance à la constipation.
Unile'de ricin devient, avec le temps, rance, irritante et drastique. Je '"[fosouvent substitué, dans ma pratique rurale, le mélange extemporané j'huile d'oeillette et d'huile de croton (1 goutte par 30 gr.) ou de celle d'épurge («■.8 gouttes).
Ce mélange de 1 partie d'huile de ricin et de 3 de collodion constitue le M1°djon élastique employé dans les érysipèles, brûlures, etc., etc.
ws feuilles du ricin, que certains auteurs ont à tort regardées comme acres et vénéneuses, ne sont qu'émollientes ; appliquées fraîches ou légère-
tel fc" 1' df médecine de Toulouse, 1843.
î tSMlre de médecine et de chirurgie pratiques, t. XIV, p. 388. faSy iouln.-°f med-^ience, 1SU6. »l àmakt de thérapeutique, t. V, p. 233.
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ment fanées, elles calment, dit-on, les douleurs arthritiques; pilées et réduites en cataplasmes, on les applique sur les yeux dans l'ophthalmie et sur les inflammations locales des autres parties du corps ; macérées dans le vinaigre on leur a attribué contre la gale, la teigne, les dartres, etc., une efficacité que l'expérience n'a pas confirmée. Dans le but d'activer ou de provoquer le travail de la lactation, alors que celle-ci se fait attendre ou se fait imparfai- tement, William (1) conseille l'application de feuilles de ricin, sous forme de cataplasme. D'après le médecin anglais, ce moyen serait tellement actif qu'il servirait même à établir la lactation chez les personnes qui n'ont pas eu d'enfants depuis longtemps, et même auprès de celles qui n'en ont jamais eu.....?
(Gilfillan, chirurgien du Long Island Collège Hospital (TJ. S.), an- nonce (2) qu'il a obtenu un résultat très-satisfaisant, dans quelques cas sem- blables, en substituant aux applications topiques l'administration à l'inté- rieur de l'extrait de feuilles de ricin. Les doses employées ont été de i gr. environ, trois fois par jour.)
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