Doronic (Cazin 1868) : Différence entre versions

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(Doronicum plantagineum)
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Version du 29 août 2016 à 15:08

Doradille
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Douce-amère


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Doronic

Nom accepté : Doronicum pardalianches


DORONIC. Doronicum pardalianches. L.
Doronicum maximum Bauh., Tourn.
Mort aux panthères.
Synanthérées. — Sénécionidées. Fam. nat. — Syngénésie polygamie superflue L.


Le doronic, plante vivace, croît dans les bois montagneux des Alpes et des Pyrénées, en Allemagne et même en France. Pauqui (Flore du département de la Somme) l'a trouvé dans les bois couverts et montueux de Picardie.

Description. — Racine un peu épaisse, un peu tubéreuse, oblongue, noueuse, brune en dehors, blanche en dedans, rampante, fibreuse, ayant en quelque sorte la forme d'un scorpion. — Tige droite, simple, rameuse en haut, pubescente, cylindrique, de 60 centimètres à 1 mètre de hauteur. — Feuilles assez grandes, un peu velues, à pétiole poilu, presque glabres, crénelées à leur contour, légèrement ciliées ; les radicales très-amples, longuement pétiolées, ovales ; les caulinaires amplexicaules, les moyennes à base large, les supérieures ovales-lancéolées. — Fleurs radiées, en capitules terminaux, grands ; fleurons hermaphrodites tous jaunes, ceux de la circonférence rayonnants (mai) ; les demi-fleurons femelles et fertiles. — Calice à plusieurs folioles égales. — Cinq étamines syngénèses, couronnées par une aigrette simple. — Fruits akènes, oblongs, cylindriques, pubescents, qui manquent quelquefois sur ceux de la circonférence.

Cette plante offre avec l'arnica de telles analogies, que Lamarck a cru devoir les réunir. Linné les a séparés.

Parties usitées. — La racine, les fleurs.

[Culture. — Les doronics sont propres aux grands parterres ; on les multiplie d'éclat ; toute terre et toute exposition leur conviennent.]

Récolte. — Ne présente rien de particulier. La dessiccation rend la racine dure et friable, de charnue qu'elle était dans l'état frais. [Les fleurs de doronic sont souvent mélangées à celles de l'arnica, non par suite d'une fraude, mais bien parce qu'on les mélange par ignorance et que les ramasseurs confondent ces deux inflorescences,]

Propriétés physiques et chimiques. — La racine de doronic présente, lorsqu'elle est récente, une faible odeur aromatique, et une saveur douce, agréable, un peu astringente. Neumann en a retiré un extrait aqueux très-abondant, et une petite quantité d'extrait alcoolique qui retient la saveur et l'odeur de la plante.

Les auteurs ont porté sur l'action physiologique et sur les propriétés thérapeutiques du doronic les jugements les plus contradictoires. Maranta, Costœus, Matthiole, Aldrovande, Dessenius, Jean Bauhin, le Collège de Florence et celui d'Utrecht, le regardent comme délétère : opinion qui vient, selon Spielmann, de ce qu'on a confondu le doronic avec l'aconit pardalianche des anciens, lequel est réellement un poison. Lobel, Camérarius, Schrœder, le Collège des médecins de Lyon, de Londres, d'Amsterdam, prétendent que le doronic est puissamment alexipharmaque. Chacun invoque à l'appui de son opinion l'expérimentation sur les animaux et même sur les hommes. Conrad Gesner, voulant juger d'après lui-même, prit 8 gr. de racine de doronic ; il ne ressentit, au bout de huit heures, qu'un gonflement à l'épigastre et une faiblesse générale qu'un bain tiède dissipa. Il dit


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avoir souvent mangé avec plaisir, et sans en éprouver aucun accident, des feuilles fraîches de ce végétal. Johnson en a également mangé en grande quantité, sans aucun inconvénient. Toutefois, Linné considère le doronic comme suspect. « En attendant, dit Chaumeton[1], que des observations irrécusables aient assigné au doronic la place qu'il doit occuper dans la matière médicale, je me borne à signaler les rapports frappants et multipliés de cette plante avec l'arnica, qui porte vulgairement le nom de doronic d'Allemagne ». En attendant que nous puissions nous-même fournir des faits sur l'action thérapeutique du doronic, nous devons dire que Gesner l'employait quelquefois contre les vertiges et l'épilepsie ; que, dans cette dernière maladie, Albinus en a fait usage avec quelque succès ; qu'en Angleterre on l'a administré comme emménagogue en infusion dans le vin ou dans la bière.

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  1. Dictionnaire des sciences médicales, t. X, p. 147.


Doronicum plantagineum

Nom accepté : Doronicum plantagineum


DORONICUM PLANTAGINEUM. — Espèce voisine de la précédente, qui croît dans les pays montueux des environs de Paris (Montmorency, Saint-Germain), dans les bois couverts du centre de la France.

Description. — Tige simple, uniflore, pubescente vers le sommet. — Feuilles ovales, larges, les caulinaires oblongues, amplexicaules. — Fleur terminale assez grande.