Cuscute (Cazin 1868) : Différence entre versions
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Version du 19 août 2016 à 11:19
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Nom accepté : Cuscuta europaea
Ce singulier végétal, parasite meurtrier de la plante qui le nourrit, a un mode d'existence très-curieux.
Description. — La semence germe en terre, mais à peine la jeune plante est-elle élevée, qu'elle meurt si elle ne rencontre une autre plante qui la soutienne et la nourrisse. Le lin, la vesce, le serpolet, les bruyères sont les plantes qu'elle préfère. Quand elle s'attache au lin, elle prend le nom d'EPILINUM (Cuscuta épilinum, L.), de PETITE CUSCUTE (Cuscuta minor) quand elle s'unit au serpolet, de GRANDE CUSCUTE (Cuscuta major) quand elle vit aux dépens des bruyères, de l'ortie, du genêt, de la vesce, etc. Elle entortille la plante dont elle s'empare, la serre par de longs filaments nus, rameux, capillaires, un peu rougeâtres, dépourvus de feuilles, mais garnis çà et là de petits suçoirs qui, en s'insinuant dans l'écorce de la plante nourricière, lui enlèvent ses propres sucs, 1'épuisent, la dessèchent et très-souvent la font mourir. — De petites écailles placées de distance en distance remplacent quelquefois les feuilles. — Les fleurs sont blanches ou rougeâtres, en paquets globuleux, sessiles, latéraux, composées chacune d'un calice court, à quatre, plus souvent cinq divisions, d'une corolle campanulée, à quatre ou cinq lobes, [munie en dedans de cinq écailles très-grandes, conniventes, fermant le tube de la corolle], autant d'étamines ; les filaments munis à leur base d'une écaille bifide, attachée à la corolle ; deux styles courts. — Fruit : capsule, ou mieux une pixyde presque globuleuse, biloculaire, deux semences dans chaque loge, embryon sans cotylédons.
Ce parasite par excellence cause beaucoup de dommages dans les champs de luzerne, de vesce, de lin, etc. Pour le détruire, il faut couper et arracher les plantes sur lesquelles il s'attache.
[Nous citerons encore la cuscute à fleurs serrées (C. Densiflores, Soy-Will.]
[Culture. — Les cuscutes sont un fléau de l'agriculture ; on cherche à les détruire par tous les moyens ; dans les jardins botaniques on les propage en arrachant des touffes, par un temps humide, et en les jetant sur les plantes aux dépens desquelles elles se nourrissent.]
Suivant Murray, la cuscute varie en saveur suivant l'espèce de plante aux dépens de laquelle elle est nourrie. On a cru aussi qu'elle empruntait jusqu'à un certain point des qualités des plantes qui la nourrissent. C'est ainsi qu'on a regardé celle du genêt et de l'ortie comme diurétique, celle du lin comme mucilagineuse, celle qui s'attache aux euphorbes comme purgative, etc. (Rien ne démontre la vérité de cette assertion.) Cette plante, entièrement oubliée dans la thérapeutique moderne, jouissait d'une grande réputation chez les anciens. Hippocrate, Galien, Aëtius, Oribase, l'employaient dans la phthisie et dans toutes les maladies de poitrine vaguement désignées sous le nom de difficulté de respirer. A une époque plus rapprochée, on l'a préconisée contre les engorgements viscéraux qui suivent les fièvres intermittentes. Pauli, Etmuller, Wedel, la considérant comme apéritive et laxative l'ont vantée contre toutes les obstructions ; ils l'ont aussi préconisée contre la goutte, le rhumatisme, etc. On l'administrait en infusion vineuse, en décoction aqueuse (4 à 15 gr.) et en substance à dose plus faible. La cuscute entrait dans une foule de préparations anciennes, telles que les pilules, tartareuses de Quércitan, la poudre de joie, les électuaires de psyllium et de séné, la coniection Hamech, le sirop apéritif de Charas, etc.
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Les éloges prodigués à cette plante supposent des propriétés que l'expérimentation réduirait à leur juste valeur.