Kalanchoe pinnata (Pharmacopées en Guyane) : Différence entre versions

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Version actuelle en date du 7 janvier 2021 à 10:45

Costus villosissimus
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Fevillea cordifolia


Kalanchoe pinnata. Fleurs de feuille paisse
Kalanchoe pinnata. Feuilles charnues de feuille paisse



Famille Crassulaceae

Kalanchoe pinnata (Lam.) Pers.

Synonymies

  • Bryophyllum pinnatum (Lam.) Kurz ;
  • Cotyledon pinnatum Lam.

Noms vernaculaires

  • Créole : feuille paisse [féy-pès], caractère des hommes [karaktèr-dé-zonm].
  • Wayãpi : —
  • Palikur : kraubimna.
  • Portugais : folha-de-pirarucu.

Écologie, morphologie

Plante ornementale cultivée, fréquente dans les jardins de la côte.

Collections de référence

Berton 31 ; Moretti 758 ; Prévost 1367, 3437.

Emplois

L’utilisation de cette plante sans doute importée semble propre aux populations métisses, d’où elle est passée aux Amérindiens, dont les Palikur [1]. Elle est principalement connue des Créoles pour ses propriétés émollientes. La feuille est ramollie à la flamme et appliquée sur les blessures. Elle est employée aussi contre les échauffis (mycoses) et les inflammations. L’infusion de la plante fraîche ou séchée est réputée fébrifuge.

Les Palikur écrasent les feuilles et mélangent le suc extrait, soit avec de l’huile de coco, soit avec celle de carapa (Carapa guianensis, Méliacées). La préparation est frictionnée localement contre les céphalées. D’autres utilisations palikur consistent à chauffer une feuille et à la frotter sur les démangeaisons ou à presser quelques gouttes de sève dans un tympan douloureux.

Étymologie

  • Créole : feuille paisse, « feuille épaisse » se rapporte à la texture crassulescente des limbes ; caractère des hommes, appellation humoristique associée par certains à la mollesse des feuilles.
  • Palikur : kraubimna, de kraubad, « épais » et mna, « feuille », renvoie à la même notion.

Chimie et pharmacologie

On note la présence, assez générale dans le genre, de saponines. Les propriétés cicatrisantes ont été confirmées par des chercheurs indiens (in BEZANGER-BEAUQUESNE, 1981). Cependant, il faut préciser aussi que des glucososides cardiotoxiques ont été signalés dans le genre (ANDERSON et al., 1983). La plante stimule la cicatrisation, elle est antiseptique, la tolérance locale à son application est excellente et ses effets sont supérieurs à ceux de l’aloès. Le jus exprimé des feuilles serait un puissant anti-inflammatoire et aurait été utilisé avec succès dans le traitement clinique d’ulcères sévères de la peau. Chez la souris, la DL 50, (v.i.p) de l’extrait hydro-alcoolique de la plante entière est supérieure à 1 mg/kg (ROBINEAU et al., 1999).

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  1. Chez les Caboclos du Para (FURTADO et al., 1978), les feuilles sont utilisées pour soigner les enflures, l’érysipèle et, préparées en sirop, la toux. Les Aluku utilisent le jus des feuilles pour soigner les maux de tête et la conjonctivite (FLEURY, 1991). Les Siona se servent des feuilles ramollies à la flamme pour soigner les furoncles (SCHULTES et RAFFAUF, 1990).