Crescentia cujete (Pharmacopées en Guyane) : Différence entre versions

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Les Palikur préparent avec les fleurs de cette espèce, les feuilles de [[Sambucus simpsonii (Pharmacopées en Guyane)|''Sambucus simpsonii'']] (Caprifoliacées), du jus de citron et du miel un remède contre la toux (BERTON, 1997). Les Palikur considèrent comme les Wayãpi que la chair des fruits de ''Crescentia cujete'' est toxique. La sève extraite des feuilles ou des fleurs, associée à celle du cactus [[Cereus hexagonus (Pharmacopées en Guyane)|''Cereus hexagonus'']] (Cactacées), est bue contre l’asthme ou, ointe sur le corps, elle présente des
 
Les Palikur préparent avec les fleurs de cette espèce, les feuilles de [[Sambucus simpsonii (Pharmacopées en Guyane)|''Sambucus simpsonii'']] (Caprifoliacées), du jus de citron et du miel un remède contre la toux (BERTON, 1997). Les Palikur considèrent comme les Wayãpi que la chair des fruits de ''Crescentia cujete'' est toxique. La sève extraite des feuilles ou des fleurs, associée à celle du cactus [[Cereus hexagonus (Pharmacopées en Guyane)|''Cereus hexagonus'']] (Cactacées), est bue contre l’asthme ou, ointe sur le corps, elle présente des
vertus rafraîchissantes en cas de fièvres liées au paludisme <ref>Au Venezuela, la pulpe du fruit mélangée à du sucre est considérée comme purgative (DELASCIO CHITTY, 1985).
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vertus rafraîchissantes en cas de fièvres liées au paludisme <ref>Au Venezuela, la pulpe du fruit mélangée à du sucre est considérée comme purgative (DELASCIO CHITTY, 1985).<br>Selon CORRÊA ([1926] 1984, II), la pulpe longuement réduite avec du sucre (sirop de calebasse), était utilisée au Brésil et dans les Antilles comme fébrifuge, purgatif et
 
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Selon CORRÊA ([1926] 1984, II), la pulpe longuement réduite avec du sucre (sirop de calebasse), était utilisée au Brésil et dans les Antilles comme fébrifuge, purgatif et
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== Chimie et pharmacologie ==
 
D’après BADAMI et SHANBHAG (1975), les graines de cette plante renferment 20 % d’huile où
 
D’après BADAMI et SHANBHAG (1975), les graines de cette plante renferment 20 % d’huile où
domine l’acide oléique (51,9 %) ; les fruits ont une activité antimicrobienne sur ''Bacillus
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domine l’acide oléique (51,9 %) ; les fruits ont une activité antimicrobienne sur ''Bacillus subtilis'' et ''Staphylococcus aureus'' (VERPOORTE ''et al.'', 1982).
subtilis'' et ''Staphylococcus aureus'' (VERPOORTE ''et al.'', 1982).
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La pulpe du fruit peut provoquer des diarrhées sévères et possède une action
 
La pulpe du fruit peut provoquer des diarrhées sévères et possède une action

Version du 15 décembre 2020 à 18:39

Callichlamys latifolia
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Cydista aequinoctialis


Crescentia cujete. Gros fruit du calebassier



Crescentia cujete L.

Synonymies

  • Crescentia cuneifolia Gardn. ;
  • Crescentia acuminata Kunth.

Noms vernaculaires

  • Créole : calebasse [kalbas], pied coui [pié-kwi] (arbre), coui [kwi] (fruit).
  • Wayãpi : kwi
  • Palikur : tumauwi.
  • Français : calebassier (arbre), calebasse (fruit).
  • Portugais : cuieira (arbre), cuia (fruit).

Écologie, morphologie

Petit arbre cultivé dans tous les villages de Guyane.

Collections de référence

Berton 108 ; Capus 48 ; Haxaire 872, 873.

Emplois

La tisane des feuilles est employée par les Créoles comme cholagogue. Le jus obtenu par expression des jeunes fruits est conseillé contre les diarrhées et les dérèglements intestinaux.

Les Créoles de l’Oyapock recommandent a contrario la décoction des feuilles comme purgatif. Ils préparent également en décoction, avec la pulpe de jeunes calebasses tombées avant maturité, une tisane abortive.

Les Wayãpi considèrent la pulpe fraîche comme toxique (cf. chimie infra) et veillent à ce que les enfants ne l’ingèrent pas lorsqu’on évide les fruits pour en faire des récipients.

Les Palikur préparent avec les fleurs de cette espèce, les feuilles de Sambucus simpsonii (Caprifoliacées), du jus de citron et du miel un remède contre la toux (BERTON, 1997). Les Palikur considèrent comme les Wayãpi que la chair des fruits de Crescentia cujete est toxique. La sève extraite des feuilles ou des fleurs, associée à celle du cactus Cereus hexagonus (Cactacées), est bue contre l’asthme ou, ointe sur le corps, elle présente des vertus rafraîchissantes en cas de fièvres liées au paludisme [1].

Chimie et pharmacologie

D’après BADAMI et SHANBHAG (1975), les graines de cette plante renferment 20 % d’huile où domine l’acide oléique (51,9 %) ; les fruits ont une activité antimicrobienne sur Bacillus subtilis et Staphylococcus aureus (VERPOORTE et al., 1982).

La pulpe du fruit peut provoquer des diarrhées sévères et possède une action cancérigène. Pour ces raisons, les usages internes de la pulpe ont été classés comme « toxiques » par les experts du programme Tramil et sont donc déconseillés.

Le même groupe a validé les propriétés anti-inflammatoires des extraits de feuilles (TRAMIL 7, 1995).

____________________

  1. Au Venezuela, la pulpe du fruit mélangée à du sucre est considérée comme purgative (DELASCIO CHITTY, 1985).
    Selon CORRÊA ([1926] 1984, II), la pulpe longuement réduite avec du sucre (sirop de calebasse), était utilisée au Brésil et dans les Antilles comme fébrifuge, purgatif et expectorant; la pulpe des ieunes fruits est considérée au Brésil comme abortive pour le bétail.