Chélidoine (Cazin 1868) : Différence entre versions

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[[File:Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes (Pl. XIV) (6459815863).jpg|thumb|PLANCHE XIV : 1. Chausse-trappe. 2. Chélidoine. 3. Chicorée sauvage. 4. Ciguë (grande). 5. Ciguë (petite).]]
  
 
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CHÉLIDOINE. Clielidouiiiin majus. L.
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Nom accepté : ''[[Chelidonium majus]]''
  
ClieUdoniinn majus vidgaris. B.\uh, CItelidonium hoematodes. Moeisch.
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Grande chélidoine,— éclaire,— gi-andc éclaire, — lieibc d'hirondelle, — fclougène, — felongne,
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<center>'''CHÉLIDOINE'''. ''Chelidonium majus''. L.
herbe dentaire.
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PAPAVÉRACÉES. I'\ini. nat. — ^OLYA^DRIE monogyme. L.
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''Chelidonium majus vulgaris''. Bauh. — ''Chelidonium hæmatodes''. Mœnch.
Celte plante vivace (PI. XIV) se trouve dans toute la France, dans les
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fossés humides, dans les haies, sur les vieux nnirs des jardins, dans les lieux
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Grande chélidoine, — éclaire, — grande éclaire, — herbe d'hirondelle, — felougène, — felougne, herbe dentaire.
incultes, dans les ruines et sur les rochers.
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Ilesci*i|»tioii. — Racine fiisirormo, fi])reiise, clievohio, d'ini ])rnn loiigoàlrc.
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PAPAVÉRACÉES. Fam. nat. — Polyandrie Monogynie. L.</center>
+
 
Tige de 3 à 7 décinièlics do liaiiloiir, cylindriqno, raniousc, grêle, fragile, pultoscente,
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à longs poils épnrs, nions, étalés. — Foiiiilos alternes, molles, glabres, glauques audessous,
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Cette plante vivace (Pl. XIV) se trouve dans toute la France, dans les fossés humides, dans les haies, sur les vieux murs des jardins, dans les lieux incultes, dans les ruines et sur les rochers.
pétiolces, à 3-7 segments ovales, à lobes incisés, crénelés, pétiokilés ou décurronls
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sur la tige. — Fleurs jaunes, liernia[ilu'odites, disposées en oniljelies pauciflores
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'''Description'''. — Racine fusiforme, fibreuse, chevelue, d'un brun rougeâtre. — Tige de 3 à 7 décimètres de hauteur, cylindrique, rameuse, grêle, fragile, pubescente, à longs poils épars, mous, étalés. — Folioles alternes, molles, glabres, glauques au-dessous, pétiolées, à 3-7 segments ovales, à lobes incisés, crénelés, pétiolulés ou décurrents sur la tige. — Fleurs jaunes, hermaphrodites, disposées en ombelles pauciflores à la partie supérieure des ramifications de la tige (avril-septembre). — Calice à deux
à la partie supérieure des ramifications de la tige (avril-septembrej. — Calice à deux
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sépales libros, caducs, convexes, jaiinàlies. — Corolle à (|iiatic pr-lales oiiveils, entiers,
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sépales libres, caducs, convexes, jaunâtres. — Corolle à quatre pétales ouverts, entiers, plus étroits à la hase, obovales. — Etamines en nombre indéfini, hypogines, libres, égales. — Anthères bilobées, intorses. — Ovaire libre, allongé, composé de deux carpelles séparés par une fausse cloison incomplète, multiovulée. — Deux stigmates sessiles, persistants, bilobés. — Fruit sec, polysperme, linéaire, siliquiforme, souvent à deux valves se détachant de la base au sommet, en laissant persister le châssis formé par les placentas. — Graines oblongues, luisantes, noirâtres, munies d'une arille blanche placée vers le hile.
plus étroits h ia hase, oliovajes. — Ktainines en noniluc indéfini, liypo^^ines, lil)res,
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égales. — Antiièies Itilobées, iniorses. — Ovaire liliir, ailon^M", compose de deux carpelles
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'''Parties usitées'''. — La racine, l'herbe et les fleurs.
sépai(''f's par une fausse cloison inconipléle, niultio\ulee. — Deux stigmates sessiles,
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peisislanls, Itilobes. — Kiiiil sec, polysperme, linf'aire, sili(|uiroiine, souvent .'i
+
['''Culture'''. — La chélidoine cultivée, que l'on ne trouve que dans les jardins botaniques, est moins active que celle qui vient spontanément dans les campagnes ; on la propage par division des pieds.]
deux \al\es se détacliani de la hase au sonunet, en laissant persister le châssis iormé
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par les placentas.— Graines ohlongues, luisantes, noirâtres, munies d'une arille blanche
+
'''Récolte'''. La chélidoine qui a été récoltée dans un terrain sec ou sur de vieux murs est beaucoup plus active que celle qui a crû dans des lieux humides et ombragés. On ne doit la choisir ni trop jeune ni trop grande. Il ne faut pas la recueillir après la floraison. La dessiccation lui fait perdre une partie de son âcreté, tandis qu'elle augmente au contraire son amertume. La racine, qui est considérée comme plus active que les autres parties de la plante, devient presque noire par la dessiccation.
placée vers le hile.
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Partie» lisit^'4>(4. — ha racine, l'herbe el les fleurs.
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'''Propriétés physiques et chimiques'''. — A l'état frais, la chélidoine exhale une odeur désagréable que Tournefort compare à celle des œufs couvés. Des incisions faites à la tige découle un suc jaune, caustique, d'une saveur âcre, tenace, très amère, et qui renferme le principe actif de la plante. Ce suc, exposé à l'air, s'épaissit, prend une couleur jaune, devient orange, puis brun, et ne se dissout plus que difficilement dans l'eau. La couleur de ce suc semble y indiquer la présence de la gomme-gutte ; et, en effet, Thomson assure qu'il en recèle. Chevallier et Lassaigne, qui ont analysé la chélidoine, y ont trouvé une substance résineuse amère, jaune, une matière gommo-résineuse jaune orangé, amère, nauséabonde, du citrate de chaux, du phosphate calcaire, de l'acide malique libre, du nitrate et de l'hydrochlorate de potasse, une substance mucilagineuse, de l'albumine et de la silice. Godefroy en a isolé, il y a quelques années, une matière blanche cristalline à laquelle il a donné le nom de ''Chélidonine'' et que l'on croît être le principe toxique de ce végétal.
{CiiKiire. — ha ché'lidoine cultivi'e, (pie Ton ne liouve que dans les jardins Ijolanicpies,
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est niiiins active (|Ue celle qui vient s|iontan('menl dans les campagnes ; on la
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[La ''chélidonine'' est solide, inodore, cristallisable, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et dans l'éther (sa formule = C<sup>40</sup>H<sup>20</sup>Az<sup>3</sup>O<sup>6</sup>) (Wiil) ; elle est accompagnée dans la chélidoine d'une autre base la ''chélérythrine'', découverte par Probst et Pollex ; d'après Schiel elle serait analogue à la sanguinarine extraite de la racine de sanguinaire du Canada et aurait pour formule = C<sup>36</sup>H<sup>17</sup>AzO<sup>8</sup>. C'est un alcaloïde pulvérulent qui se colore en rouge par les vapeurs acides.
propage par division des pieds.]
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K^'colle, ha cIk'1 idoine qui a ('té n'coltée dans un terrain sec ou sur de vieux
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Probst a également trouvé dans la chélidoine en combinaison avec la chaux un acide qu'il a appelé ''chélidonique'', dont la formule = C<sup>14</sup>H<sup>2</sup>O<sup>10</sup>3HO ; il cristallise en aiguilles incolores allongées, efflorescentes, solubles dans l'eau, l'alcool et les acides ; il est tribasique ; on l'y trouve avec les acides malique et citrique déjà signalés par Chevallier et Lassaigne.
nuirs est beaucoup jjIus active que celle qui a ciù dans des lieux humides et ombragés.
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On ne doit la choisir ni Iroj) jeune ni tiop grande. Il ne l'aul pas la recueillir api'ès la
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(Mentionnons enfin la chélidoxanthine, matière colorante jaune et amère, extraite des feuilles et des fleurs.)
floraison, ha dessiccation lui l'ait perdre une partie de son arrêté, tandis qu'elle augmente
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au contraire son amertume, ha racine, qui est consich'rée comme plus active que
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les autres |)arlies de la plante, devient presque noire par la dessiccation.
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<center>PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.</center>
Pro|ii"i6t«'« |>1iys!(|ue[g et eliiiiii(|iieiî$. — A Tétat hais, la chélidoinc
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exhale une odeur désagréable que Tournelorl compare à celle des fculs couvés. Des
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incisions laites à la tige découle un suc jaune, caustique, d'une saveur acre, tenace, trèsanière,
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et qui renferme le principe actif de la plante. Ce suc, exposé à l'air, s'épaissit,
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| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left; border-right: solid 1px black;" |
prend une couleur jaune, devient oraug(', puis biun, et ne se dissout [)lus que difficilement
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A L'INTERIEUR. — Infusion ou décoction des feuilles, 15 à 30 gr. par kilogramme d'eau (par tasses).<br \>
dans l'eau, ha couleur de ce suc semble y indiquer la présence de la gommegutte;
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Décoction de la racine, 10 à 15 gr par. kilogramme d'eau (par tasses en vingt-quatre heures).<br \>
et, en effet, Thomson assure qu'il en recèle. Chevallier et Lassaigne, qui ont
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Suc exprimé, 50 centigr. à 4 gr. dans de l'eau sucrée, en potion ou pur.<br \>
analysé la chélidoine, y ont trouvé une substance ri'sineuse amère, jaune, une matière
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Poudre de la racine, 2 à 3 gr. dans un véhicule, en pilules, électuaire.
gommo-résineuse jaune orangé, amèi'e, nauséabonde, du citrate de chaux, du phosphate
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| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left;" |
calcaire, de l'acide malique libre, du nili'ate et de l'Iiydi-ochloi'ate de potasse, une
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Extrait (1 sur 10 d'eau), 25 centigr. à 10 gr. progressivement, ou suivant l'effet que l'on veut produire.<br \>
substance mucilagineuse, de Falhumine et de la sili('e. Godefroy en a isolé, il y a quelques
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Vin (15 à 50 gr. de racine pour 1 kilogr. de vin), 30 à 60 gr. chaque matin.<br \>
années, une matière blanche cristalline à laquehe il a donné le nom de Chélidunine
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A L'INTERIEUR. — Suc de la plante fraîche, ''Q. S.'' seul ou étendu dans l'eau, pour topique rubéfiant ou stimulant de la peau. Pommade avec l'axonge et le suc ou l'extrait, décoction pour lotions, injections, etc.
et que l'on cvnii être le principe toxiipie de ce végétal.
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|}
[ha clielidoitine est solide, iuodoi'e, cristallisable, insoluble dans l'eau, soluble dans
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l'alcool el dans ['('Iher ,sa formule = C''''lh-° Az^C') (Wiil) ; elle est accompagnée dans
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la chélidoine d'une auti'e base hichcL'nithrine, découverte ])ar Piobst et i'oliex; d'api-ès
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Le suc de chélidoine à haute dose est un poison irritant qui détermine des accidents mortels, soit qu'on l'administre à l'intérieur soit qu'on le mette en contact avec le tissu cellulaire. Il tue les chiens à la dose de 60 à 90 gr. L'extrait aqueux préparé avec la plante fraîche est tout aussi vénéneux. Il détermine une vive inflammation des organes digestifs, et, secon-
Schiel elle serait analogue à la sanguinarine extraite la lacine de sanguinaii'e du Canada
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et aurait pour foriuule = C"'''il'" AzO^. C'est un alcaloïde pulvérulent qui se colore
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en rouge par les vapeurs acides.
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Probst a également trouvé dans la chélidoine en combinaison avec la chaux un acide
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qu'il a a|)|)elé c lie lirlo nique, dont la formule = C'*ir-0"' 3H0; il cristallise en aiguilles
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incolores allongées, elllorescentes, soluldes dans l'eau, l'alcool et les acides; il est tribasique
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; on l'y trouve avec les acides malique et citrique d(''j;i signalés par Chevallier et
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hassaigne .
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(Mentionnons enfin la chélidoxaulhine, matière colorante jaune et amère, extraite des
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feuilles et des fleurs.)
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l'RKPAlîATIOXS en.VRM.VCKLTIQLES ET DOSES.
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A L'iNTKniEL'R. — hifusion ou décoction des
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feuilles, 15 à 30 gr. par kilogramme d'eau
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(par tasses).
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Décoction de la racine, 10 à 15 gr par. l<ilogranmic
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d'eau (par tasses en vingt-quatre
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licures).
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Suc exprimé, 50 centigr. à /( gr. dans de l'eau
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sucrée, en i)otiou ou pur.
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Poudre de la racine, 2 à 3 gr. dans un véhicule,
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en pilulis, électuai,:e.
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Extrait (1 sur 10 d'eauj, 25 centigr. à 10 gr.
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ju'ogiessivcmcnt, ou suivant l'eHut que l'on
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veut produire.
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Vin (15 à 50 gr. de racine pour 1 kilngr. de
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vin), 30 à 60 gr. chaque matin.
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A L'KXTKiuEiit. — Suc de la plaite fiaîclie,
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Q. S. seul ou étendu dans l'eau, po;ir topique
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rubéfiant ou stimidaut de la peau. Pommade
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avec Taxonge et le suc ou l'extrait,
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décoction pour lotions, injections, etc.
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Le SUC de chélidoine à haiile dose est un poison irritant qui détermine
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des accidents niorlels, soit qu'on radiuinisfre à l'inlérieiu% soit qu'on le
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mette en contact avec le tissu cellulaire. Il tue les chiens à la dose de GO à
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î)() gr. L'e.xlrait aqueux préparc avec la plante fraîche est tout aussi vénéneux.
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11 détermine une vive inflammation des organes digestifs, el, secon
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daircment, une irritation du système nerveux. Orfila ponsc que la chclidoine
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dairement, une irritation du système nerveux. Orfila pense que la chélidoine agit spécialement sur les poumons, car dans les cadavres des chiens qui ont été empoisonnés avec le suc ou l'extrait de cette plante, on trouve
agit spécialement sur les poumons, car dans les cadavres des chiens
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qui ont été empoisonnes avec le suc ou l'extrait de cette piaule, on trouve
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en général ces organes livides, peu crépitants, et gorgés de sang.
 
en général ces organes livides, peu crépitants, et gorgés de sang.
Dans une observation d'empoisonnement de toute une famille par la chélidoine
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(1), il y eut en même temps superpurgation et symptômes cérébraux
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Dans une observation d'empoisonnement de toute une famille par la chélidoine<ref>''Philosophical Transactions'', t. XX, n° 242.</ref>, il y eut en même temps superpurgation et symptômes cérébraux tout particuliers, du délire, des visions, etc.
tout particuliers, du délire, des visions, etc.
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La chélidoine est donc considérée avec raison comme un poison narcolico-
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La chélidoine est donc considérée avec raison comme un poison narcotico-âcre, dont l'action première est irritante et l'action secondaire ou par absorption évidemment narcotique. La prédominance de l'une ou de l'autre
âcre, dont l'action première est irritante et l'action secondaire ou par
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action fournit les indications à remplir dans cette espèce d'empoisonnement. On devra donc faire cesser le plus tôt possible l'incitation locale par l'expulsion du poison au moyen de l'eau chaude simple ou mêlée à une certaine quantité d'albumine ou de miel, et en s'introduisant une plume ou les doigts dans la gorge. L'émétique, qui exerce primitivement une action irritante locale, et dont l'effet secondaire est hyposthénisant, nous paraît ne devoir être ici employé qu'autant qu'il serait impossible de provoquer le vomissement par les moyens que nous venons d'indiquer. Après l'expulsion du poison par le vomissement, on combat l'irritation subséquente par les boissons mucilagineuses, le lait, la décoction de guimauve ou de graine de lin, etc. A cause de l'effet secondaire de l'empoisonnement, on ne doit employer la saignée, soit générale, soit locale, lorsqu'elle semble indiquée, qu'avec une extrême réserve.
absorption évidemment narcotique. La jjrédominance de l'une ou de l'autre
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action fournit les indications ;\ remplir dans celte espèce d'empoisonnement.
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Lorsque le poison n'a pu être promptement expulsé, que son action sur les centres nerveux se manifeste par des symptômes cérébraux particuliers et analogues à ceux que produisent les poisons narcotiques, tels que l'assoupissement, le délire, les hallucinations, etc., on doit alors recourir aux moyens indiqués en pareil cas. On administrera le café, l'éther, le vin, les spiritueux, le camphre à la dose de 15 à 20 centigr. répétée de temps en temps dans une mixture mucilagineuse, ou donnée en lavement émollient, et préalablement dissous dans un jaune d'œuf. Les affusions froides, les frictions stimulantes avec l'eau-de-vie, l'ammoniaque étendue dans l'eau, les sinapismes ambulants, etc.
On devra donc faire cesser le plus tôt possible l'incitation locale par
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l'expulsion du poison au moyen de l'eau chaude simple ou mêlée à une certaine
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La chélidoine, à dose thérapeutique, est excitante, diurétique et purgative. Elle peut être utile dans les engorgements abdominaux, l'hydropisie, l'ictère, les affections scrofuleuses, syphilitiques ou dartreuses, la goutte, la gravelle, etc. Les feuilles fraîches sont rubéfiantes et vésicantes. Le suc est caustique et détersif, lorsqu'il est étendu dans l'eau.
quantité d'albumine ou de miel, et en s'inlroduisant une plume ou les
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doigts dans la gorge. L'émélique, qui exerce primitivement une action irritante
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La chélidoine, qui croît partout et que les anciens avaient parfaitement appréciée, ne mérite pas l'oubli auquel elle a été condanmée par les médecins modernes. Son énergie est très-grande et ses effets plus ou moins prononcés, suivant la dose à laquelle on l'administre et ses divers modes de préparation. Une cuillerée de suc de chélidoine, dit Bodart, purge et fait vomir. Il m'a suffi de cette dose mêlée avec autant d'eau sucrée pour obtenir un effet éméto-cathartique violent chez une jeune fille atteinte d'une fièvre quarte, avec gonflement de la rate et état cachectique très-prononcé. La perturbation causée par l'action de ce médicament amena une grande amélioration dans l'état de cette jeune fille. Elle n'éprouva plus que de faibles accès qui, plus tard, cédèrent tout à fait à l'usage d'une forte décoction de trèfle d'eau et d'écorce de saule blanc.
locale, et dont l'elfet secondaii'e est hyposlhénisant, nous paraît ne devoir
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être ici employé qu'autant qu'il serait impossibl(> de provoquer le vomissement
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Je crois, avec les anciens, que les propriétés de la grande-éclaire sont plus énergiques dans la racine. Galien et Dioscoride administraient cette racine en infusion dans du vin blanc, pour la guérison de l'ictère. Forestus
par les moyens que nous venons d'indiquer. Après l'expulsion
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la faisait bouillir dans la bière. Je l'ai employée de l'une et de l'autre ma-
du poison i)ar le vomissement, on condjat l'irritation subséquente par les
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boissons mueilagineuses, le lait, la décoction de guimauve ou de graine de
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lin, etc. A cause de l'elfet secondaire de l'empoisonnement, on ne doit employer
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la saignée, soit générale, soit locale, lorsqu'elle semble indiquée,
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qu'avec une extrême réserve.
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Loisque le poison n'a pu être promptement expulse, que son action sur
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les centres nerveux se manifeste par des symptômes cérébraux particuliers
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et analogues à ceux que produisent les poisons narcotiques, tels que l'assoupissement,
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le délire, les hallucinations, etc., on doit alors recourir aux
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moyens indiqués en pareil cas. On administrera le café, l'éther, le vin, les
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spiritueux, le camphre à la dose de lo ;\ 20 centigr. répétée de temps en
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temps dans une mixture mucilagineuse, ou donnée en lavement émollient,
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et préalablement dissous dans un jaune d'oeuf. Les affusions froides, les
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frictions stimulantes avec l'eau-de-vie, l'ammoniaque étendue dans l'eau, les
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sinapismes ambulants, etc.
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La chélidoine, à dose thérapeutique, est excitante, diurétique et purgative.
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Elle peut être utile dans les engorgements abdominaux, l'hydropisie,
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l'ictère, les affections scrofuleuses, syphilitiques ou dartreuses, la goutte, la
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gravelle,-etc. Les feuilles fraîches sont rubéfiantes et vésicantes. Le suc est
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caustique et détersif, lorsqu'il est étendu dans l'eau.
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La chélidoine, qui croît partout et que les anciens avaient parfaitement
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appréciée, ne mérite pas l'oubli auquel elle a été condanmée par les médecins
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modernes. Son énergie est très-grande et ses effets plus ou moins prononcés,
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suivant la dose à laquelle on l'administre et ses divers modes de
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pré|)aration. Une cuillerée de suc de chélidoine, dit Bodart, purge et fait
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vomir. Il m'a sufli de celte dose mêlée avec autant d'eau sucrée pour obtenir
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un effet éméto-catharlique violent chez une jeune fdle atteinte d'une fièvre
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quarte, avec gonflement de la rate et état cachectique très-pro!ioncé. La
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perturbation causée par l'action de ce médicament amena une grande amélioration
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dans l'état de cette jeune fille. KWr n'éprcniva plus que de faibles
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accès qui, plus lard, cédèrent tout à fait à l'usage d'une forte décoction de
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trèfle d'eau et d'écorce de saule blanc.
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Je crois, avec les anciens, qiu; les propriétés de la grande-éclaire sont
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plus énergiques dans la racine. Galien et Dioscoride administraient celle
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racine en infusion dans du vin blanc, pour la guérison de l'ictère. Forestus
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la faisait bouillir dans la bière. Je l'ai employée de l'une et de l'autre raa-
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(1) Philosophical Transactions, t. XX, n» 242.
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nièrc, srion los circonstances et la position de fortune des malades, dans
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nière, selon les circonstances et la position de fortune des malades, dans l'hydropisie et dans les embarras atoniques des viscères, qu'il est plus facile d'apprécier chez le malade que d'expliquer, et que l'on rencontre fréquemment chez les pauvres exposés à l'action du froid humide et soumis à toutes les autres causes de destruction qui les entourent.
riiydropisic et dans los embarras aloniques des viscères, qu'il est plus facile
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d'appi'écier chez le malade (jne (re.\pli(iuei', el ((lie l'on l'ciiconlre fiéquemmcnl
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Lange<ref>''Médecine domestique de Brunswick''.</ref> emploie de préférence l'extrait de chélidoine préparé avec du vin à un feu doux, et l'ordonne à la dose de 4 gr. 20 centigr. à 1 gr. 50 centigr. dissous dans de l'eau distillée, que l'on fait prendre au malade chaque jour pendant plusieurs semaines, pour comhattre l'ictère, les fièvres intermittentes et les obstructions lentes des viscères abdominaux. J'ai vu employer avec succès contre la gravelle et l'hydropisie, par le conseil d'un guérisseur de campagne, la racine de chélidoine infusée dans le vin blanc (30 à 60 gr. de racine pour 1 kilogr. de vin) ; ce vin était pris à la dose de 30 ù 90 gr. chaque matin, et agissait à la fois comme diurétique et comme laxatif.
chez les pauvr(!s exposés à raclioii du froid humide et soumis à toutes
+
 
les aidres causes de d(>slinction qui \cs enlonicid.
+
Joel<ref>''Oper. med.'', p. 363. Amstelod., 1663.</ref> employait avec succès, dans l'ictère, l'hydropisie et les cachexies, un vin composé de racine de chélidoine et de baies de genévrier concassées, de chaque 30 gr. et de 500 gr. de vin blanc. Je me suis bien trouvé de l'usage de ce vin dans les hydropisies et dans la cachexie paludéenne. Dans cette dernière affection j'y ajoutais fréquemment les feuilles de chaussetrape, d'absinthe ou de petite centaurée.
Lanf^e (1) cuqiloie de piél'éreiice l'exlrail de chélidoine prépara avec du
+
 
vin ù nu feu doux, et l'ordonne ù la dose de l ^m-. 20 cenlif,'r. à 1 gr.
+
On a pensé que la racine de chélidoine était le remède spécifique de Van Helmont contre l'hydropisie ascite.
50 ce.ili;;r. dissous dans de l'eau dislillée, que l'on fait j)i'en(lre au malade
+
 
cha(iue jour pendant plusieurs semaines, pour cctmhatlre l'ictère, les (i«'vres
+
(Hufeland, Gilibert assurent avoir guéri des ictères chroniques par l'usage de la décoction de chélidoine. Pour le premier de ces observateurs, c'est un médicament antibilieux. Rademacher, apologiste moderne de Paracelse<ref>''Revue de thérapeutique médico-chirurgicale'', t. III, p. 368, 1855.</ref>, le range dans la classe des remèdes hépatiques particuliers. La teinture est d'un usage journalier en Allemagne dans les affections du foie. Wagner et Linné ont employé la chélidoine avec succès dans les fièvres intermittentes.) Récamier regardait aussi cette plante comme ayant sur les engorgements indolents de la rate une action particulière. Garancière<ref>''Traité de la consomption anglaise''.</ref> regarde la chélidoine comme très-utile dans toutes les maladies chroniques de la poitrine.
inlermitteides et les obstructions lentes des viscèi-es abdominaux. J'ai vu
+
 
employer avec succès ^'onlre la };ravelle et l'hydropisie, par le conseil d'un
+
Les paysans du Limousin, au rapport de Laruc-Dubarry<ref>''Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Haute-Vienne'', t. II, p. 18, 1850.</ref>, font prendre une forte décoction de chéiidoine contre la dysenterie. Suivant instinctivement la loi de la tolérance, ces bons paysans auraient pu fournir à un médecin
f^uéiisseiu' de campafi;ne, la rai'ine de chélidoine infusée dans le vin blanc
+
observateur la première idée de la réforme médicale qui a illustré le nom de Rasori.
(30 ù 00 ,i;r. (le racine pour I kilogr. de vin); ce vin était pris :\ la dose de
+
 
30 ù 90 'fiv. chaque matin, et agissait j\ la fois comme diurétique et comme
+
La chélidoine semble avoir sur le système lymphatique une propriété spéciale, qui la rend efficace dans les engorgements glanduleux, les scrofules, les affections cutanées chroniques, etc.
laxatil.
+
 
^ Joël (2) employait avec succès, dans l'ictère, l'hydropisie et les cachexies,
+
J'ai adopté dans l'administration de la chélidoine la méthode indiquée par le professeur Wendt : j'exprime, en été, le suc de toute la plante, et le mêle à une égale quantité de miel. La dose de ce mélange, qui d'abord est
un vin composé de racine de chélidoine et de baies de genévrier concassées,
+
de 8 gr., est graduellement portée à 16 gr. délayés dans une à deux cuillerées d'eau. Au printemps et en automne, je n'emploie que le suc de la racine, et, en hiver, je donne l'extrait de la plante tout entière, dont je forme des pilules de 10 centigr. ; je commence par en donner deux ; puis j'arrive progressivement à dix, et je continue cette dose jusqu'à la guérison. Administrée de cette manière, la chélidoine est un médicament d'autant plus utile qu'on le trouve toujours sous la main. Je l'ai employée avec succès
de chaque 30 gr. el de 500 gr. de vin blanc. Je me suis bien trouvé de
+
 
l'usage de ce vin dans les hydropisies et dans la cachexie paludéenne. Dans
+
____________________
celle dernière alfeclion j'y ajoutais fréquemment les feuilles de chaussctrape,
+
 
d'absinthe ou de petite centaurée.
+
<references/>
On a pensé que la racine de chélidoine était le remède spécifique de Van
+
Helmonl contre l'hydropisie ascitc.
+
(Hufeland, Gilibert assurent avoir guéri des ictères chroniques par l'usage
+
de la décoction de chélidoine. Pour le premier de ces observateurs, c'est
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un médicament anlibilieux. Hademachcr, apologiste moderne de Paracelse
+
(3), le range dans la classe des remèdes hépatiques particuliers. La teinture
+
est d'un usage journalier en Allemagne dans les affections du foie.
+
Wagner et Linné ont employé la chélidoine avec succès dans les fièvres
+
intermittentes.) Ilécamier regardait aussi cette plante comme ayant sur les
+
engorgements indolents de la rate une action particulière.
+
Garancière (i) regarde la chélidoine comme très-utile dans toutes les maladies
+
chroniques de la poitrine.
+
Les paysans du Limousin, au rapport de Laruc-Dubarry (5), font prendre
+
une forte décoction de chéiiddine contre la dysenterie. Suivant instinctivement
+
la loi de la tolérance, ces bons paysans auraient [u fournir à un médecin
+
observateur la première idée de la reforme médicale qui a illustré le
+
nom de Rnsori.
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La chélidoine semble avoir sur le système lymphatique une propriété spéciale,
+
qui la rend efficace dans les engorgements glanduleux, les scrofules,
+
les affections cutanées chroniques, etc.
+
J'ai ado[)té dans l'administration de la chélidoine la méthode indiquée
+
par le professeur Wendt : j'exprime, en été, le suc de toute la plante, et le
+
môle ù une égale quantité de miel. La dose de ce mélange, qui d'abord est
+
de 8 gr., est graduellement portée à 16 gr. délayés dans une à deux cuillerées
+
d'eau. Au printemps et en automne, je n'emploie que le suc de la racine,
+
el, en hiver, je donne l'extrait de la plante tout entière, dont je forme
+
des pilules de 10 ccntigr. ; je commence par en donner deux; puis j'arrive
+
progressivement à dix, et je continue celte dose jusqu'à la guérison. Administrée
+
de cette manière, la chélidoine est un médicament d'autant plus
+
utile qu'on le trouve toujours sous la main. Je l'ai employée avec succès
+
(1) Mi'fhcine domestique de Brunswick.
+
(2) Oper, med., p. 303. Amsielo '., 1663.
+
(3) Ikiue de thérapeutique médico-chirurgicale, t. III, p. 368, 1855.
+
{Il) Traité de la consomption anglaise.
+
(5) Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Haute-Vienne, t. II, p. 18, 1850.
+
  
  
 
[282]
 
[282]
  
chez lin garçon de ferme, enfant de l'hospice, âgé de dix-sept ans, (run
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chez un garçon de ferme, enfant de l'hospice, âgé de dix-sept ans, d'un tempérament éminemment lymphatique, et atteint d'une dartre squameuse humide occupant les aines et la partie interne et supérieure des cuisses. Cette affection datait d'un an environ. Je commençai le traitement au mois de juin 1833, en donnant d'abord 6 gr. de suc d'éclaire mêlé avec autant de miel, et j'augmentai graduellement et de manière qu'au quinzième
tempérament éminemment lymi)haliqiie , et atteint d'une dartre squameuse
+
jour de traitement le malade en prenait 12 gr. : à cette époque l'amélioration était sensible. Je fis alors pratiquer des onctions avec une pommade composée de suc de la même plante bouillie dans du saindoux jusqu'à consomption de ce suc, d'après le conseil d'un curé qui avait employé cette pommade dans des cas semblables. Au bout d'un mois de ce traitement, aussi simple que peu coûteux, la dartre était entièrement guérie. Ce jeune
humide occupant les aines et la ])artie interne et supérieure des
+
cuisses. Cette affection datait d'un an environ. Je conmiençai le traitement
+
au mois de juin i8.'}3, en donnant d'abord G gr. de suc d'éclairc mêlé avec
+
autant de miel, et j'augmentai graduellement l't de manière qu'au quinzième
+
jour de traitement le malade en prenait 1^ gr. : ;\ cette époque l'amélioration
+
était sensible. Je fis alors prali([iu'r des onctions avec une pommade
+
composée de suc de la menu- plante bouillie dans du saindoux jusqu'à consonq)
+
lion de ce suc, d'après le conseil d'un curé qui avait employé cette
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pommade dans des cas semblables. Au bout d'un mois de ce traitement,
+
aussi simple que peu coûteux, la darire était entièrement guérie. Ce jeune
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homme, que j'ai revu depuis, jouit d'une très-bonne santé.
 
homme, que j'ai revu depuis, jouit d'une très-bonne santé.
Le suc de chélidoine, à la dose de 5 h Ogr. délayés dans 700 gr. de petitlait,
+
 
à prendre chaque jour, est un bon dépuratif contre les affections cutanées
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Le suc de chélidoine, à la dose de 5 à 6 gr. délayés dans 700 gr. de petit-lait, à prendre chaque jour, est un bon dépuratif contre les affections cutanées chroniques, les scrofules, etc. Ce même petit-lait, auquel on ajoute 4 gr. de crème de tartre et 30 gr. de sirop de chicorée, m'a réussi dans un cas d'ictère, qui, pendant six mois, avait résisté à un traitement rationnellement dirigé.
chroniques, les scrofules, etc. Ce même petit-lait, auquel on ajoute
+
 
4 gr. de crème de tartre et 30 gr. de sirop de chicorée, m'a réussi dans un
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On attribuait jadis à la chélidoine, non-seulement une action stimulante et diurétique, mais aussi une propriété sudorifique. Palmarius<ref>''Traité des maladies contagieuses'', c. XVIII, p. 136.</ref> dit que le suc de la racine de cette plante, exprimé et mêlé avec un peu de vin blanc ou du vinaigre rosat, a été d'un puissant secours pour quelques-uns, et a chassé le poison par les sueurs. Le fameux Julien Paumiers, de la Faculté de Paris, faisait grand cas du suc de la même racine dans la fièvre jaune. La chélidoine est un purgatif prompt et certain que le médecin de campagne peut employer dans presque tous les cas où ce genre de médication est indiqué, et surtout dans les maladies chroniques. Cette propriété est due à la présence de la gomme-gutte. Moins active que cette dernière, la chélidoine en a tous les avantages sans en avoir les inconvénients. Ce purgatif indigène est le plus efficace de tous ceux que l'on a proposés comme succédanés des évacuants exotiques. S'il nous venait de l'Amérique ou des Indes, on le trouverait dans toutes les pharmacies, et tous les médecins le prescriraient. Quand donc finira cette ''exoticomanie'', qui rend la médecine inacessible au pauvre, et la France tributaire de l'étranger pour des ressources qu'elle possède et dont elle pourrait user à si bon marché ?
cas d'ictère, qui, pendant six mois, avait résisté ;\ un traitement rationnellement
+
 
dirigé.
+
Le suc ou l'extrait de grande-éclaire, mêlé avec le jaune d'œuf, le mucilage de semence de coing, de racine de guimauve ou de graine de lin, dans suffisante quantité d'eau sucrée, forme la base d'une potion purgative,
On attribuait jadis à la chélidoine, non-seulement une action stimulante
+
légèrement laxative ou altérante, suivant la dose à laquelle on l'administre. J'ai quelquefois employé avec succès comme vermifuge l'extrait de chélidoine en pilules avec le calomel. L'usage de ces pilules, continué longtemps, m'a réussi dans quelques affections scrofuleuses et dartreuses présumées d'origine syphilitique par hérédité, dans les engorgements chroniques du foie et de la rate, et dans les constipations opiniâtres dues à
et diurétique, mais aussi une propriété sudorifique. Palmarius (1) dit que le
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l'inertie des intestins. L'effet laxatif produit par la chélidoine permet d'administrer le protochlorure de mercure à petites doses, sans craindre son action sur la bouche. On sait qu'une petite quantité de calomel répétée et qui séjourne dans les premières voies, où elle est absorbée, cause plus facilement la salivation qu'une dose plus forte de cette substance déterminant des contractions intestinales et la purgation.
suc de la racine de cette plante, exprimé et mêlé avec un peu de vin blanc
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ou du vinaigre rosat, a été d'un puissant secours pour quelques-uns, et a
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J'ai aussi employé avec avantage, comme vermifuge, le suc de chélidoine pur ou en émulsion avec le jaune d'œuf et une suffisante quantité d'eau et
chassé le poison par les sueurs. Le fameux Julien Paumiers, de la Faculté
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de Paris, faisait grand cas du suc de la même racine dans la fièvre jaune.
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La chélidoine est un purgatif prompt et certain que le médecin d(; campagne
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peut employer dans presque tous les cas où ce genre de médication
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est indiqué, et surtout dans les maladies chroniques. Cette propriété est due
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à la présence de la gomme-gutte. Moins active que cette dernière, la chélidoine
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en a tous les avantages sans en avoir les inconvénients. Ce purgatif
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indigène est le plus efficace de tous ceux que l'on a proposés comme succédanés
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des évacuants exotiques. S'il nous venait de l'Amérique ou des
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Indes, on le trouverait dans toutes les pharmacies, et tous les médecins le
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prescriraient. Quand donc finira cette cxoticomanic, qui rend la médecine
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inacessible au pauvi-e, et la France tributaire de l'étranger pour des ressources
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qu'elle possède et dont elle pourrait user à si bon marché?
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Le suc ou l'extrait de grande-éclaire, mêlé avec le jaune d'oeuf, le mucilage
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de semence de coing, de racine de guimauve ou de graine de lin, dans
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suffisante quantité d'eau sucrée, forme la base d'une potion purgative,
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légèrement laxative ou altérante, suivant la dose à laquelle on l'administre.
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J'ai quelquefois employé avec succès comme vermifuge l'extrait de chélidoine
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en pilules avec le calomel. L'usage de ces pilules, continué longtemps,
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m'a réussi dans quelques affections scro'fuleuses et dartreuses présumées
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d'origine syphilitique par hérédité, dans les engorgements chroniques
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du foie et de la rate, et dans les constipations opiniâtres dues à
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l'inertie des intestins. L'effet laxatif produit par la chélidoine permet d'administrer
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le protochlorure de mercure à petites doses, sans craindre son
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action sur la bouche. On sait qu'une petite quantité de calomel répétée et
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qui séjourne dans les jjremières voies, où elle est absorbée, cause plus facilement
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la salivation qu'une dose plus forte de cette substance déterminant
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des contractions intestinales et la purgation.
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J'ai aussi employé avec avantage, comme vermifuge, le suc de chélidoine
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pur ou en émulsion avec le jaune d'oeuf et une suffisante quantité d'eau et
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(1) Traité des maladies contagieuses, c. xviii, p. 136.
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de sucre, à la dose de 15 gouttes à une cuillerée à café pour les enfants, et
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de sucre, à la dose de 15 gouttes à une cuillerée à café pour les enfants, et jusqu'à une demi-cuillérée à bouche pour les adultes.
jusqu'à une demi-cuillcrcc à boichc pour les adultes.
+
 
A celte dernière dose, il est pnrf^atif et uiènu! éméto-cathartique. A
+
A cette dernière dose, il est purgatif et même éméto-cathartique. A plus petite dose, il agit comme anthelminthique, altérant ou laxatif. Entre autres faits puisés dans ma pratique, et que je pourrais citer, je rapporterai le suivant :
plus petite dose, il a}j;it eoniinc anlhchninthiquc, altrratit ou laxatif. Entre
+
 
autres faits puisés dans ni;i pratique, et (pic je pourrais citer, je rappc^rlerai
+
Une petite fille de M. Delapoterie, âgée de trois ans, pâle, faible, ayant les membres grêles, le ventre gros sans être dur ni tendu, les pupilles dilatées, de la salivalion, le bout de la langue rouge, des grincements de dents pendant le sommeil, avait rendu, dans une diarrhée qui avait duré deux jours, un lombric vivant. Je lui fis prendre le matin 10 gouttes de suc de chélidoine dans un peu de jaune d'œuf délayé avec deux cuillerées d'eau sucrée. A midi, le même jour, l'enfant avait rendu, avec deux selles demi-liquides,
le suivant :
+
cinq lombricoïdes de 5 à 6 pouces de longueur ; une seconde dose, donnée le lendemain (de l5 à 18 gouttes), procura l'expulsion de douze autres vers de même longueur.
Une petite tille de M. Delapoterie, Jïgée de trois ans, i)àle, faible, ayant
+
 
les membres };ièles, le ventre gros sans être dur ni tendu, les pujjilles dilatées,
+
(C'est à titre de purgatif drastique que la chélidoine peut avoir une certaine influence dans l'aménorrhée)<ref>''Abeille médicale'', 1845, p. 153.</ref>.
de la salivalion, le bout de la langue rouge, des grincements de dents
+
 
pendant le sommeil, avait rendu, dans une diarrhée (pii avait duré deux
+
La chélidoine doit être maniée avec prudence. Administrée inconsidérément comme remède, elle a quelquefois produit l'empoisonnement. Pollet a observé un empoisonnement de ce genre<ref>''Annales de la Société médicale d'observations de la Flandre occidentale'', 1849.</ref> chez une femme qui, malgré ses soins, succomba sous la violence du poison.
jours, un lombric vivant. Je lui fis prendre le matin 10 gouttes de sue de
+
 
chélidoine dans un peu de j.ume d'ceuf délayé avec deux cuillerées d'eau
+
Les anciens préparaient dans un vase de cuivre un collyre composé de suc de chélidoine et de miel. Je ne dirai pas, avec certains enthousiastes, que l'on a prévenu la cataracte et guéri des amauroses par l'usage interne
sucrée. A midi, le même jour, l'enfant avait rendu, avec deux selles demiliquides,
+
et externe de cette plante ; mais je puis affirmer que nos paysans ont souvent guéri des ophthalmies chroniques qui avaient résisté à toutes les ressources de l'oculistique, par la décoction de ses feuilles employée comme collyre. Ce moyen est tout à fait populaire et a dû être connu de temps immémorial, ainsi que l'annonce le nom de ''grande-éclaire'', fondé sans doute sur une propriété constatée par l'expérience. Le suc, à la dose d'environ 4 gr. étendus dans 60 à 100 gr. d'eau fraîche ou d'eau distillée de roses, est, d'après Roques, un collyre efficace dans les ophthalmies scrofuleuses, les ulcérations chroniques des paupières, pourvu que l'inflammation soit modérée. J'ai moi-même employé avec succès le suc des feuilles de chélidoine, étendu dans plus ou moins d'eau fraîche, en collyre pour les ulcères des paupières, les blépharites muqueuses ou glanduleuses, les ophthalmies chroniques, les laies de la cornée et les restes du ptérigion. L'emploi de ce
cinq lombrieoïdes deo;\ G pouces de longueur; une seconde dose,
+
collyre réclame de la circonspection : le suc pur de cette plante, en contact avec la conjonctive, peut déterminer une vive irritation et même une inflammation grave de l'organe de la vue. Je pense néanmoins que le suc des feuilles de chélidoine, plus ou moins étendu dans l'eau et même pur, conviendrait, instillé entre les paupières, dans l'ophthalmie purulente des nouveaux-nés ; c'est un moyen à essayer.
donnée le lendemain (de lo à 18 gouttes), procura l'expulsion de douze
+
 
autres vers de même longueur.
+
J'ai appliqué la racine fraîche de grande-éclaire sur les tumeurs scrofuleuses ulcérées ; elles ont eu un effet marqué et à peu près semblable à celui que produit la racine d'arum employée de la même manière. Le suc des
(C'est ;\ titre de purgatif drasticjuc que la chélidoine peut avoir une certaine
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feuilles et des racines de cette plante, pur ou mêlé avec plus ou moins d'eau, selon qu'on veut lui donner plus ou moins d'activité, appliqué avec de la charpie sur les ulcères de mauvaise nature, les modifie avantageusement, les déterge et les met dans des conditions qui en favorisent la cicatrisation. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de constater les bons effets de ces applications. Les injections de ce suc dans les ulcères sinueux
influence dans l'aménorrhée) (1).
+
 
La chélidoine doit être maniée avec prudence. Administrée inconsidérément
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comme remède, elle a quelquefois produit l'empoisonnement. Pollet
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a observé un empoisonnement de ce genre (:2) chez une femme qui, malgré
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ses soins, succomba sous la violence du poison.
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Les anciens pi-éparaient dans un vase de cuivre un collyre composé de
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suc de chélidoine et de miel. Je ne dirai pas, avec certains enthousiastes,
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que l'on a prévenu la cataracte et guéri des amauroses par l'usage interne
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Cl externe de cette plante; mais je puis affirmer que nos paysans ont souvent
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guéri des ophthalmies chroniques qui avaient résisté à toutes les ressources
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de l'oculistique, par la décoction de ses feuilles employée comme collyre.
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Ce moyen est tout fi fait populaire et a dû être connu de temps immémcjrial,
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ainsi que l'annonce le nom de gtande- éclaire , fondé sans doute sur une
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])ropriélé constatée par l'expérience. Le suc, à la dose d'environ 4 gr.
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étendus dans 60 à 100 gr. d'eau fraîche ou d'eau distillée de roses, est,
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d'après Roques, un collyre efficace dans les ophthalmies serofuleuses, les
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ulcérations chroniques des paupières, poui-vu que rinflammation soit modérée.
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J'ai moi-même employé avec succès le suc des feuilles de chélidoine,
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étendu dans plus ou moins d'eau fraîche, en collyre pour les ulcères des
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paupières, les bléphariles muqueuses ou glanduleuses, les ophthalmies
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chroniques, les laies de la cornée et les restes du plérigion. L'emploi de ce
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collyre réclame de la circonspection : le suc pur de celte plante, en contact
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avec la conjonctive, i)eut déterminer une vive irritation et même une inflammation
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grave de l'organe de la vue. Je pense néanmoins que le suc des
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feuilles de chélidoine, plus ou moins étendu dans l'eau et même pur, conviendrait,
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instillé entre les paupières, dans l'oijhthalmie purulente des nouveaux-
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nés; c'est un moyen à essayer.
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J'ai appliqué la racine fraîche de grande-éclairo sur les tumeurs scrofuleuse*
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ulcérécs; elles ont eu un effet marqué et à peu près semblable à celui
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que produit la racine d'arum employée de la même manière. Le suc des
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feuilles et des racines de cette plante, pur ou mêlé avec plus ou moins
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d'eau, selon qu'on veut lui donner plus ou moins d'activité, appliqué avec
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de la charpie sur les ulcères de mauvaise nature, les modifie avantageusement,
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les déterge et les met dans des conditions qui en favorisent la
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cicatrisation. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de constater les bons effets
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•de ces applications. Les injections de ce suc dans les ulcères sinueux
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(1) Abeille médicale, 18/i5, p. 153.
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(2) Annales île la Société médicale d'observations de la Flandre oaileiUale, 18^9.
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pourraient, en déterminant nno irrilation plilegmasiquo do leurs parois, en
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pourraient, en déterminant une irrilation phlegmasique de leurs parois, en produire l'adhérence, si j'en juge par l'essai que j'en ai fait dans un cas de décollement survenu à la suite d'un abcès ouvert spontanément à l'aisselle, entretenant une suppuration assez abondante depuis trois mois, et que j'ai guéri par ce moyen. Je laissais séjourner le suc injecté jusqu'à production de la chaleur et de la douleur, ce qui avait lieu au bout de deux à trois minutes. J'exerçais ensuite une compression graduée. (Fernel avait déjà dit : ''Sinus quoque et fistulas expurgat'', etc.)
produire l'adhérence, si j'en juiie par l'essai que j'en ai fait dans un cas de
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décollement survenu à la suite (l'un abccs ouvert sponlanéiucnt à l'aisselle,
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J'ai usé plusieurs fois avec succès contre la teigne d'une pommade composée de parties égales de suc de chélidoine, de savon blanc et de pommade camphrée (15 gr. de camphre pour 50 gr. d'axonge). Après avoir mis
entretenant une suppuration assez abondante depuis trois mois, et que j'ai
+
le cuir chevelu à nu, au moyen de cataplasmes émollients, je le fais lotionner avec une forte décoction de feuilles fraîches de chélidoine pendant six à huit minutes, et je frictionne ensuite toute la partie malade avec la pommade indiquée. Ce pansement est répété chaque matin. La guérison a été obtenue du quinzième au trentième jour.
guéri par ce moyen. Je laissais séjcnu-ncr le suc injecté jusqu'à production
+
 
de la chaleur et de la doiileur, ce qui .nvait lieu au bout de deux à trois minutes.
+
J'ai vu mettre en usage avec succès, pour provoquer l'écoulement des règles, un pédiluve préparé avec une grande quantité de chélidoine fraîche en décoction dans une suffisante quantité d'eau. Ce pédiluve gonfle promptement les veines des extrémités inférieures et leur donne l'apparence d'une dilatation variqueuse. On pourrait l'employer dans tous les cas où les bains de pieds irritants sont indiqués.
J'exerçais ensuite une compression graduée. (Ferncl avait déjà dit :
+
 
Sinus q>:oquc et fistuJas e.rpurgat, etc.)
+
(Fabre recommande<ref>''Bulletin de thérapeutique'', t. LVII, p. 124.</ref>, comme topique antiherpétique, appliqué à l'aide d'un pinceau sur les points malades, un glycérolé de chélidoine ainsi formé : glycérine, 15 gr. ; extrait de chélidoine maj., 2 gr. ; acide tannique, 2 gr. ; alcool de chélidoine maj., ''Q. S.'')
J'ai usé plusieurs fois avec succès contre la teigne d'une pommade composée
+
 
de parties égales de suc de chélidoine, de savon blanc et de pommade
+
On applique le suc de grande-éclaire pour détruire les verrues et les cors, mais son action, trop faible pour cela, est assez forte pour enflammer les parties voisines et augmenter le mal au lieu de le détruire.
camphrée (15 gr. de camphre pour 50 gr. d'axonge). Après avoir mis
+
 
le cuir chevelu à nu, an moyen de cataplasmes émoUicnls, je le lais lolionnfr
+
(Selon quelques expériences qui nous sont propres, mais qui sont trop peu nombreuses pour nous permettre d'affirmer quoi que ce soit, la chélidoine aurait les propriétés d'un éméto-cathartique très-violent, irritant fortement le tube digestif. Probst a reconnu à la ''chélérythrine'' une action narcotique.)
avec une forte décoction de feuilles fraîches de chélidoine pendant six à
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huit minutes, et je frictionne ensuite toute la partie malade avec la pommade
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____________________
indiquée. Ce pansement est répété chaque matin. La guérison a été
+
obtenue du quinzième au Ircnlièmc jour.
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J'ai vu mettre en usage avec succès, pour provoquer l'écoulement des
+
règles, un pédiluve préparé avec une grande quantité de chélidoine fraîche
+
en décoction dans une suffisante quantité d'eau. Ce pédiluve gonfle promptement
+
les veines des extrémités inférieures et leur donne Tapparence d'une
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dilatation variqueuse. On pourrait l'cmijloyer dans tous les cas où les bains
+
de pi(Hls ii-ritants sont indiqués.
+
(Fabre recommande (I), comme topique antiherpétique, appliqué à 1' ide
+
d'un pinceau sur les points malades, un glycérolé (le chélidoine ainsi formé :
+
glycérine, 15 gr.; extrait de chélidoine maj., 2 gr.; acide tannique, 2 gr.;
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alcool de chélidoine maj., Q. S.)
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On applique le suc de grande-éclaire pour détruire les verrues et les cors,
+
mais son action, trop faible pour cela, est assez forte pour enflammer les
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parties voisines et augmenter le mal au lieu de le détruire.
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(Selon quelques expériences qui nous sont propres, mais qui sont trop
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peu nombreuses pour nous permettre d'affirmer quoi que ce soit, la chélidoine
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aurait les propriétés d'un éméto-cathartique très-violent, irritant fortement
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le tube digestif. Probst a reconnu à la chcicrythrinc une action narcotique.)
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<references/>
  
  
[[Catégorie:Cazin 1868]]
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[[Catégorie:Cazin 1868|Chelidoine]]

Version actuelle en date du 30 juillet 2017 à 09:00

Chausse-trappe
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Chêne
PLANCHE XIV : 1. Chausse-trappe. 2. Chélidoine. 3. Chicorée sauvage. 4. Ciguë (grande). 5. Ciguë (petite).


[278]

Nom accepté : Chelidonium majus


CHÉLIDOINE. Chelidonium majus. L.

Chelidonium majus vulgaris. Bauh. — Chelidonium hæmatodes. Mœnch.

Grande chélidoine, — éclaire, — grande éclaire, — herbe d'hirondelle, — felougène, — felougne, — herbe dentaire.

PAPAVÉRACÉES. Fam. nat. — Polyandrie Monogynie. L.


Cette plante vivace (Pl. XIV) se trouve dans toute la France, dans les fossés humides, dans les haies, sur les vieux murs des jardins, dans les lieux incultes, dans les ruines et sur les rochers.

Description. — Racine fusiforme, fibreuse, chevelue, d'un brun rougeâtre. — Tige de 3 à 7 décimètres de hauteur, cylindrique, rameuse, grêle, fragile, pubescente, à longs poils épars, mous, étalés. — Folioles alternes, molles, glabres, glauques au-dessous, pétiolées, à 3-7 segments ovales, à lobes incisés, crénelés, pétiolulés ou décurrents sur la tige. — Fleurs jaunes, hermaphrodites, disposées en ombelles pauciflores à la partie supérieure des ramifications de la tige (avril-septembre). — Calice à deux


[279]

sépales libres, caducs, convexes, jaunâtres. — Corolle à quatre pétales ouverts, entiers, plus étroits à la hase, obovales. — Etamines en nombre indéfini, hypogines, libres, égales. — Anthères bilobées, intorses. — Ovaire libre, allongé, composé de deux carpelles séparés par une fausse cloison incomplète, multiovulée. — Deux stigmates sessiles, persistants, bilobés. — Fruit sec, polysperme, linéaire, siliquiforme, souvent à deux valves se détachant de la base au sommet, en laissant persister le châssis formé par les placentas. — Graines oblongues, luisantes, noirâtres, munies d'une arille blanche placée vers le hile.

Parties usitées. — La racine, l'herbe et les fleurs.

[Culture. — La chélidoine cultivée, que l'on ne trouve que dans les jardins botaniques, est moins active que celle qui vient spontanément dans les campagnes ; on la propage par division des pieds.]

Récolte. — La chélidoine qui a été récoltée dans un terrain sec ou sur de vieux murs est beaucoup plus active que celle qui a crû dans des lieux humides et ombragés. On ne doit la choisir ni trop jeune ni trop grande. Il ne faut pas la recueillir après la floraison. La dessiccation lui fait perdre une partie de son âcreté, tandis qu'elle augmente au contraire son amertume. La racine, qui est considérée comme plus active que les autres parties de la plante, devient presque noire par la dessiccation.

Propriétés physiques et chimiques. — A l'état frais, la chélidoine exhale une odeur désagréable que Tournefort compare à celle des œufs couvés. Des incisions faites à la tige découle un suc jaune, caustique, d'une saveur âcre, tenace, très amère, et qui renferme le principe actif de la plante. Ce suc, exposé à l'air, s'épaissit, prend une couleur jaune, devient orange, puis brun, et ne se dissout plus que difficilement dans l'eau. La couleur de ce suc semble y indiquer la présence de la gomme-gutte ; et, en effet, Thomson assure qu'il en recèle. Chevallier et Lassaigne, qui ont analysé la chélidoine, y ont trouvé une substance résineuse amère, jaune, une matière gommo-résineuse jaune orangé, amère, nauséabonde, du citrate de chaux, du phosphate calcaire, de l'acide malique libre, du nitrate et de l'hydrochlorate de potasse, une substance mucilagineuse, de l'albumine et de la silice. Godefroy en a isolé, il y a quelques années, une matière blanche cristalline à laquelle il a donné le nom de Chélidonine et que l'on croît être le principe toxique de ce végétal.

[La chélidonine est solide, inodore, cristallisable, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et dans l'éther (sa formule = C40H20Az3O6) (Wiil) ; elle est accompagnée dans la chélidoine d'une autre base la chélérythrine, découverte par Probst et Pollex ; d'après Schiel elle serait analogue à la sanguinarine extraite de la racine de sanguinaire du Canada et aurait pour formule = C36H17AzO8. C'est un alcaloïde pulvérulent qui se colore en rouge par les vapeurs acides.

Probst a également trouvé dans la chélidoine en combinaison avec la chaux un acide qu'il a appelé chélidonique, dont la formule = C14H2O103HO ; il cristallise en aiguilles incolores allongées, efflorescentes, solubles dans l'eau, l'alcool et les acides ; il est tribasique ; on l'y trouve avec les acides malique et citrique déjà signalés par Chevallier et Lassaigne.

(Mentionnons enfin la chélidoxanthine, matière colorante jaune et amère, extraite des feuilles et des fleurs.)


PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.


A L'INTERIEUR. — Infusion ou décoction des feuilles, 15 à 30 gr. par kilogramme d'eau (par tasses).
Décoction de la racine, 10 à 15 gr par. kilogramme d'eau (par tasses en vingt-quatre heures).
Suc exprimé, 50 centigr. à 4 gr. dans de l'eau sucrée, en potion ou pur.
Poudre de la racine, 2 à 3 gr. dans un véhicule, en pilules, électuaire.

Extrait (1 sur 10 d'eau), 25 centigr. à 10 gr. progressivement, ou suivant l'effet que l'on veut produire.
Vin (15 à 50 gr. de racine pour 1 kilogr. de vin), 30 à 60 gr. chaque matin.
A L'INTERIEUR. — Suc de la plante fraîche, Q. S. seul ou étendu dans l'eau, pour topique rubéfiant ou stimulant de la peau. Pommade avec l'axonge et le suc ou l'extrait, décoction pour lotions, injections, etc.


Le suc de chélidoine à haute dose est un poison irritant qui détermine des accidents mortels, soit qu'on l'administre à l'intérieur soit qu'on le mette en contact avec le tissu cellulaire. Il tue les chiens à la dose de 60 à 90 gr. L'extrait aqueux préparé avec la plante fraîche est tout aussi vénéneux. Il détermine une vive inflammation des organes digestifs, et, secon-


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dairement, une irritation du système nerveux. Orfila pense que la chélidoine agit spécialement sur les poumons, car dans les cadavres des chiens qui ont été empoisonnés avec le suc ou l'extrait de cette plante, on trouve en général ces organes livides, peu crépitants, et gorgés de sang.

Dans une observation d'empoisonnement de toute une famille par la chélidoine[1], il y eut en même temps superpurgation et symptômes cérébraux tout particuliers, du délire, des visions, etc.

La chélidoine est donc considérée avec raison comme un poison narcotico-âcre, dont l'action première est irritante et l'action secondaire ou par absorption évidemment narcotique. La prédominance de l'une ou de l'autre action fournit les indications à remplir dans cette espèce d'empoisonnement. On devra donc faire cesser le plus tôt possible l'incitation locale par l'expulsion du poison au moyen de l'eau chaude simple ou mêlée à une certaine quantité d'albumine ou de miel, et en s'introduisant une plume ou les doigts dans la gorge. L'émétique, qui exerce primitivement une action irritante locale, et dont l'effet secondaire est hyposthénisant, nous paraît ne devoir être ici employé qu'autant qu'il serait impossible de provoquer le vomissement par les moyens que nous venons d'indiquer. Après l'expulsion du poison par le vomissement, on combat l'irritation subséquente par les boissons mucilagineuses, le lait, la décoction de guimauve ou de graine de lin, etc. A cause de l'effet secondaire de l'empoisonnement, on ne doit employer la saignée, soit générale, soit locale, lorsqu'elle semble indiquée, qu'avec une extrême réserve.

Lorsque le poison n'a pu être promptement expulsé, que son action sur les centres nerveux se manifeste par des symptômes cérébraux particuliers et analogues à ceux que produisent les poisons narcotiques, tels que l'assoupissement, le délire, les hallucinations, etc., on doit alors recourir aux moyens indiqués en pareil cas. On administrera le café, l'éther, le vin, les spiritueux, le camphre à la dose de 15 à 20 centigr. répétée de temps en temps dans une mixture mucilagineuse, ou donnée en lavement émollient, et préalablement dissous dans un jaune d'œuf. Les affusions froides, les frictions stimulantes avec l'eau-de-vie, l'ammoniaque étendue dans l'eau, les sinapismes ambulants, etc.

La chélidoine, à dose thérapeutique, est excitante, diurétique et purgative. Elle peut être utile dans les engorgements abdominaux, l'hydropisie, l'ictère, les affections scrofuleuses, syphilitiques ou dartreuses, la goutte, la gravelle, etc. Les feuilles fraîches sont rubéfiantes et vésicantes. Le suc est caustique et détersif, lorsqu'il est étendu dans l'eau.

La chélidoine, qui croît partout et que les anciens avaient parfaitement appréciée, ne mérite pas l'oubli auquel elle a été condanmée par les médecins modernes. Son énergie est très-grande et ses effets plus ou moins prononcés, suivant la dose à laquelle on l'administre et ses divers modes de préparation. Une cuillerée de suc de chélidoine, dit Bodart, purge et fait vomir. Il m'a suffi de cette dose mêlée avec autant d'eau sucrée pour obtenir un effet éméto-cathartique violent chez une jeune fille atteinte d'une fièvre quarte, avec gonflement de la rate et état cachectique très-prononcé. La perturbation causée par l'action de ce médicament amena une grande amélioration dans l'état de cette jeune fille. Elle n'éprouva plus que de faibles accès qui, plus tard, cédèrent tout à fait à l'usage d'une forte décoction de trèfle d'eau et d'écorce de saule blanc.

Je crois, avec les anciens, que les propriétés de la grande-éclaire sont plus énergiques dans la racine. Galien et Dioscoride administraient cette racine en infusion dans du vin blanc, pour la guérison de l'ictère. Forestus la faisait bouillir dans la bière. Je l'ai employée de l'une et de l'autre ma-

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  1. Philosophical Transactions, t. XX, n° 242.


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nière, selon les circonstances et la position de fortune des malades, dans l'hydropisie et dans les embarras atoniques des viscères, qu'il est plus facile d'apprécier chez le malade que d'expliquer, et que l'on rencontre fréquemment chez les pauvres exposés à l'action du froid humide et soumis à toutes les autres causes de destruction qui les entourent.

Lange[1] emploie de préférence l'extrait de chélidoine préparé avec du vin à un feu doux, et l'ordonne à la dose de 4 gr. 20 centigr. à 1 gr. 50 centigr. dissous dans de l'eau distillée, que l'on fait prendre au malade chaque jour pendant plusieurs semaines, pour comhattre l'ictère, les fièvres intermittentes et les obstructions lentes des viscères abdominaux. J'ai vu employer avec succès contre la gravelle et l'hydropisie, par le conseil d'un guérisseur de campagne, la racine de chélidoine infusée dans le vin blanc (30 à 60 gr. de racine pour 1 kilogr. de vin) ; ce vin était pris à la dose de 30 ù 90 gr. chaque matin, et agissait à la fois comme diurétique et comme laxatif.

Joel[2] employait avec succès, dans l'ictère, l'hydropisie et les cachexies, un vin composé de racine de chélidoine et de baies de genévrier concassées, de chaque 30 gr. et de 500 gr. de vin blanc. Je me suis bien trouvé de l'usage de ce vin dans les hydropisies et dans la cachexie paludéenne. Dans cette dernière affection j'y ajoutais fréquemment les feuilles de chaussetrape, d'absinthe ou de petite centaurée.

On a pensé que la racine de chélidoine était le remède spécifique de Van Helmont contre l'hydropisie ascite.

(Hufeland, Gilibert assurent avoir guéri des ictères chroniques par l'usage de la décoction de chélidoine. Pour le premier de ces observateurs, c'est un médicament antibilieux. Rademacher, apologiste moderne de Paracelse[3], le range dans la classe des remèdes hépatiques particuliers. La teinture est d'un usage journalier en Allemagne dans les affections du foie. Wagner et Linné ont employé la chélidoine avec succès dans les fièvres intermittentes.) Récamier regardait aussi cette plante comme ayant sur les engorgements indolents de la rate une action particulière. Garancière[4] regarde la chélidoine comme très-utile dans toutes les maladies chroniques de la poitrine.

Les paysans du Limousin, au rapport de Laruc-Dubarry[5], font prendre une forte décoction de chéiidoine contre la dysenterie. Suivant instinctivement la loi de la tolérance, ces bons paysans auraient pu fournir à un médecin observateur la première idée de la réforme médicale qui a illustré le nom de Rasori.

La chélidoine semble avoir sur le système lymphatique une propriété spéciale, qui la rend efficace dans les engorgements glanduleux, les scrofules, les affections cutanées chroniques, etc.

J'ai adopté dans l'administration de la chélidoine la méthode indiquée par le professeur Wendt : j'exprime, en été, le suc de toute la plante, et le mêle à une égale quantité de miel. La dose de ce mélange, qui d'abord est de 8 gr., est graduellement portée à 16 gr. délayés dans une à deux cuillerées d'eau. Au printemps et en automne, je n'emploie que le suc de la racine, et, en hiver, je donne l'extrait de la plante tout entière, dont je forme des pilules de 10 centigr. ; je commence par en donner deux ; puis j'arrive progressivement à dix, et je continue cette dose jusqu'à la guérison. Administrée de cette manière, la chélidoine est un médicament d'autant plus utile qu'on le trouve toujours sous la main. Je l'ai employée avec succès

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  1. Médecine domestique de Brunswick.
  2. Oper. med., p. 363. Amstelod., 1663.
  3. Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, t. III, p. 368, 1855.
  4. Traité de la consomption anglaise.
  5. Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Haute-Vienne, t. II, p. 18, 1850.


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chez un garçon de ferme, enfant de l'hospice, âgé de dix-sept ans, d'un tempérament éminemment lymphatique, et atteint d'une dartre squameuse humide occupant les aines et la partie interne et supérieure des cuisses. Cette affection datait d'un an environ. Je commençai le traitement au mois de juin 1833, en donnant d'abord 6 gr. de suc d'éclaire mêlé avec autant de miel, et j'augmentai graduellement et de manière qu'au quinzième jour de traitement le malade en prenait 12 gr. : à cette époque l'amélioration était sensible. Je fis alors pratiquer des onctions avec une pommade composée de suc de la même plante bouillie dans du saindoux jusqu'à consomption de ce suc, d'après le conseil d'un curé qui avait employé cette pommade dans des cas semblables. Au bout d'un mois de ce traitement, aussi simple que peu coûteux, la dartre était entièrement guérie. Ce jeune homme, que j'ai revu depuis, jouit d'une très-bonne santé.

Le suc de chélidoine, à la dose de 5 à 6 gr. délayés dans 700 gr. de petit-lait, à prendre chaque jour, est un bon dépuratif contre les affections cutanées chroniques, les scrofules, etc. Ce même petit-lait, auquel on ajoute 4 gr. de crème de tartre et 30 gr. de sirop de chicorée, m'a réussi dans un cas d'ictère, qui, pendant six mois, avait résisté à un traitement rationnellement dirigé.

On attribuait jadis à la chélidoine, non-seulement une action stimulante et diurétique, mais aussi une propriété sudorifique. Palmarius[1] dit que le suc de la racine de cette plante, exprimé et mêlé avec un peu de vin blanc ou du vinaigre rosat, a été d'un puissant secours pour quelques-uns, et a chassé le poison par les sueurs. Le fameux Julien Paumiers, de la Faculté de Paris, faisait grand cas du suc de la même racine dans la fièvre jaune. La chélidoine est un purgatif prompt et certain que le médecin de campagne peut employer dans presque tous les cas où ce genre de médication est indiqué, et surtout dans les maladies chroniques. Cette propriété est due à la présence de la gomme-gutte. Moins active que cette dernière, la chélidoine en a tous les avantages sans en avoir les inconvénients. Ce purgatif indigène est le plus efficace de tous ceux que l'on a proposés comme succédanés des évacuants exotiques. S'il nous venait de l'Amérique ou des Indes, on le trouverait dans toutes les pharmacies, et tous les médecins le prescriraient. Quand donc finira cette exoticomanie, qui rend la médecine inacessible au pauvre, et la France tributaire de l'étranger pour des ressources qu'elle possède et dont elle pourrait user à si bon marché ?

Le suc ou l'extrait de grande-éclaire, mêlé avec le jaune d'œuf, le mucilage de semence de coing, de racine de guimauve ou de graine de lin, dans suffisante quantité d'eau sucrée, forme la base d'une potion purgative, légèrement laxative ou altérante, suivant la dose à laquelle on l'administre. J'ai quelquefois employé avec succès comme vermifuge l'extrait de chélidoine en pilules avec le calomel. L'usage de ces pilules, continué longtemps, m'a réussi dans quelques affections scrofuleuses et dartreuses présumées d'origine syphilitique par hérédité, dans les engorgements chroniques du foie et de la rate, et dans les constipations opiniâtres dues à l'inertie des intestins. L'effet laxatif produit par la chélidoine permet d'administrer le protochlorure de mercure à petites doses, sans craindre son action sur la bouche. On sait qu'une petite quantité de calomel répétée et qui séjourne dans les premières voies, où elle est absorbée, cause plus facilement la salivation qu'une dose plus forte de cette substance déterminant des contractions intestinales et la purgation.

J'ai aussi employé avec avantage, comme vermifuge, le suc de chélidoine pur ou en émulsion avec le jaune d'œuf et une suffisante quantité d'eau et

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  1. Traité des maladies contagieuses, c. XVIII, p. 136.


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de sucre, à la dose de 15 gouttes à une cuillerée à café pour les enfants, et jusqu'à une demi-cuillérée à bouche pour les adultes.

A cette dernière dose, il est purgatif et même éméto-cathartique. A plus petite dose, il agit comme anthelminthique, altérant ou laxatif. Entre autres faits puisés dans ma pratique, et que je pourrais citer, je rapporterai le suivant :

Une petite fille de M. Delapoterie, âgée de trois ans, pâle, faible, ayant les membres grêles, le ventre gros sans être dur ni tendu, les pupilles dilatées, de la salivalion, le bout de la langue rouge, des grincements de dents pendant le sommeil, avait rendu, dans une diarrhée qui avait duré deux jours, un lombric vivant. Je lui fis prendre le matin 10 gouttes de suc de chélidoine dans un peu de jaune d'œuf délayé avec deux cuillerées d'eau sucrée. A midi, le même jour, l'enfant avait rendu, avec deux selles demi-liquides, cinq lombricoïdes de 5 à 6 pouces de longueur ; une seconde dose, donnée le lendemain (de l5 à 18 gouttes), procura l'expulsion de douze autres vers de même longueur.

(C'est à titre de purgatif drastique que la chélidoine peut avoir une certaine influence dans l'aménorrhée)[1].

La chélidoine doit être maniée avec prudence. Administrée inconsidérément comme remède, elle a quelquefois produit l'empoisonnement. Pollet a observé un empoisonnement de ce genre[2] chez une femme qui, malgré ses soins, succomba sous la violence du poison.

Les anciens préparaient dans un vase de cuivre un collyre composé de suc de chélidoine et de miel. Je ne dirai pas, avec certains enthousiastes, que l'on a prévenu la cataracte et guéri des amauroses par l'usage interne et externe de cette plante ; mais je puis affirmer que nos paysans ont souvent guéri des ophthalmies chroniques qui avaient résisté à toutes les ressources de l'oculistique, par la décoction de ses feuilles employée comme collyre. Ce moyen est tout à fait populaire et a dû être connu de temps immémorial, ainsi que l'annonce le nom de grande-éclaire, fondé sans doute sur une propriété constatée par l'expérience. Le suc, à la dose d'environ 4 gr. étendus dans 60 à 100 gr. d'eau fraîche ou d'eau distillée de roses, est, d'après Roques, un collyre efficace dans les ophthalmies scrofuleuses, les ulcérations chroniques des paupières, pourvu que l'inflammation soit modérée. J'ai moi-même employé avec succès le suc des feuilles de chélidoine, étendu dans plus ou moins d'eau fraîche, en collyre pour les ulcères des paupières, les blépharites muqueuses ou glanduleuses, les ophthalmies chroniques, les laies de la cornée et les restes du ptérigion. L'emploi de ce collyre réclame de la circonspection : le suc pur de cette plante, en contact avec la conjonctive, peut déterminer une vive irritation et même une inflammation grave de l'organe de la vue. Je pense néanmoins que le suc des feuilles de chélidoine, plus ou moins étendu dans l'eau et même pur, conviendrait, instillé entre les paupières, dans l'ophthalmie purulente des nouveaux-nés ; c'est un moyen à essayer.

J'ai appliqué la racine fraîche de grande-éclaire sur les tumeurs scrofuleuses ulcérées ; elles ont eu un effet marqué et à peu près semblable à celui que produit la racine d'arum employée de la même manière. Le suc des feuilles et des racines de cette plante, pur ou mêlé avec plus ou moins d'eau, selon qu'on veut lui donner plus ou moins d'activité, appliqué avec de la charpie sur les ulcères de mauvaise nature, les modifie avantageusement, les déterge et les met dans des conditions qui en favorisent la cicatrisation. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de constater les bons effets de ces applications. Les injections de ce suc dans les ulcères sinueux

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  1. Abeille médicale, 1845, p. 153.
  2. Annales de la Société médicale d'observations de la Flandre occidentale, 1849.


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pourraient, en déterminant une irrilation phlegmasique de leurs parois, en produire l'adhérence, si j'en juge par l'essai que j'en ai fait dans un cas de décollement survenu à la suite d'un abcès ouvert spontanément à l'aisselle, entretenant une suppuration assez abondante depuis trois mois, et que j'ai guéri par ce moyen. Je laissais séjourner le suc injecté jusqu'à production de la chaleur et de la douleur, ce qui avait lieu au bout de deux à trois minutes. J'exerçais ensuite une compression graduée. (Fernel avait déjà dit : Sinus quoque et fistulas expurgat, etc.)

J'ai usé plusieurs fois avec succès contre la teigne d'une pommade composée de parties égales de suc de chélidoine, de savon blanc et de pommade camphrée (15 gr. de camphre pour 50 gr. d'axonge). Après avoir mis le cuir chevelu à nu, au moyen de cataplasmes émollients, je le fais lotionner avec une forte décoction de feuilles fraîches de chélidoine pendant six à huit minutes, et je frictionne ensuite toute la partie malade avec la pommade indiquée. Ce pansement est répété chaque matin. La guérison a été obtenue du quinzième au trentième jour.

J'ai vu mettre en usage avec succès, pour provoquer l'écoulement des règles, un pédiluve préparé avec une grande quantité de chélidoine fraîche en décoction dans une suffisante quantité d'eau. Ce pédiluve gonfle promptement les veines des extrémités inférieures et leur donne l'apparence d'une dilatation variqueuse. On pourrait l'employer dans tous les cas où les bains de pieds irritants sont indiqués.

(Fabre recommande[1], comme topique antiherpétique, appliqué à l'aide d'un pinceau sur les points malades, un glycérolé de chélidoine ainsi formé : glycérine, 15 gr. ; extrait de chélidoine maj., 2 gr. ; acide tannique, 2 gr. ; alcool de chélidoine maj., Q. S.)

On applique le suc de grande-éclaire pour détruire les verrues et les cors, mais son action, trop faible pour cela, est assez forte pour enflammer les parties voisines et augmenter le mal au lieu de le détruire.

(Selon quelques expériences qui nous sont propres, mais qui sont trop peu nombreuses pour nous permettre d'affirmer quoi que ce soit, la chélidoine aurait les propriétés d'un éméto-cathartique très-violent, irritant fortement le tube digestif. Probst a reconnu à la chélérythrine une action narcotique.)

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  1. Bulletin de thérapeutique, t. LVII, p. 124.