Alkékenge (Pharmacopée malagasy) : Différence entre versions

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Le fruit (appelé en France cerise d'hiver ou coccigrole). Il est inscrit à plusieurs pharmacopées (France, 1949, Venezuela, 1910, etc.)
 
Le fruit (appelé en France cerise d'hiver ou coccigrole). Il est inscrit à plusieurs pharmacopées (France, 1949, Venezuela, 1910, etc.)
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Version actuelle en date du 25 juillet 2017 à 20:28

Alcoolatures
Rakoto, Boiteau, Mouton, Eléments de pharmacopée malagasy
Aloès
Figure 22 : Alkékenge : Physalis Alkekengi L. : rameau avec fleur et fruits ; à droite détail du fruit montrant le calice accrescent.

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Notice 23 - ALKÉKENGE



Nom scientifique : Physalis Alkekengi L. (Solanacées)

Observations

Cette espèce a parfois été cultivée à Tananarive comme plante décorative. Elle se développe très bien sur les Hauts-Plateaux. Mais sa culture n'apparaît pas nécessaire, car il existe à l'état spontané une espèce très voisine, Physalis peruviana L., appelée en malgache Voanantsindrana, qui possède très sensiblement les mêmes propriétés et dont l'inscription sera proposée à la Pharmacopée Malagasy.

Le nom d'alkékenge vient de l'arabe « al kakendj ».

Description

Plante vivace herbacée, à tiges dressées de 15 à 80 centimètres de haut, à feuilles opposées, pétiolées, simples, à limbe ovale, vaguement ondulé plutôt que nettement denté sur les bords, glabres ou ne portant que quelques rares poils. Fleurs isolées à l'aisselle des feuilles supérieures, pédicellées. Calice campanulé gamosépale, à 5 segments, très vélu à l'état jeune, devenant accrescent et enveloppant le fruit d'une coque membraneuse, gonflée, en forme de lanterne chinoise, d'un beau rouge orangé à maturité. Corolle gamopétale, à 5 lobes, de couleur blanche ou blanc verdâtre, marquée de vert plus soutenu à la gorge. Etamines au nombre de 5, jaunes, formant par leur réunion autour du style une sorte de cône au centre de la fleur.

Le fruit est une baie globuleuse, charnue, d'un rouge vif à maturité, de saveur acidulée, agréable, contenant 130 à 150 graines un peu recourbées sur elles-mêmes, réniformes, adhérentes à deux gros placentas axiles, enrobées dans la pulpe. Le calice accrescent, comme il a été dit, enveloppe ce fruit d'une curieuse membrane qui lui donne sa valeur décorative.

Partie officinale

Le fruit (appelé en France cerise d'hiver ou coccigrole). Il est inscrit à plusieurs pharmacopées (France, 1949, Venezuela, 1910, etc.)


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Culture

Au cas où l'on voudrait cultiver l'alkékenge à Tananarive et aux environs, il conviendrait d'en semer les graines en septembre dans une bonne terre de pépinière très finement préparée et de repiquer ensuite les jeunes plants à 30 ou 40 centimètres en tous sens dans un sol également bien ameubli. La culture et les exigences rappellent celles de l’Anamamy, plante dont les maraîchers malagasy connaissent bien la culture. Si l'on dispose de pieds déjà développés, on peut les multiplier par simple division des touffes et repiquer les plants ainsi obtenus aux mêmes écartements que les jeunes plants obtenus de semis. L'alkékenge aime les sols assez légers, humifères, sans excès d'humidité, bien ameublis. Il réclame des arrosages fréquents, mais redoute l'humidité stagnante. On peut favoriser la production des fruits par une fumure phosphatée (superphosphate, par exemple).

Propriétés chimiques

Le pigment rouge du fruit et du calice accru, appelé physaliène C72 H116 O4, a été reconnu identique à l'ester dipalmitique du zéaxanthène par Kuhn, Winterstein et Kaufmann, Ber. deutsch. chem. Ges., 63 B (1930), p. 1489-1497. On sait que le zéaxanthène est lui-même un caroténoïde hydroxylé (qui donne la couleur rouge de certains grains de maïs) et se comporte comme un précurseur de la vitamine A. Le fruit d'alkékenge en renferme 0,05 p. 100 de son poids sec.

Ce fruit est également très riche en acide ascorbique ou Vitamine C : 105 milligrammes pour 100 grammes de fruits frais d'après C. Sosa-Bourdouil in Bull. Soc. Bot. France, 87 (1940) p. 322-324.

La plante elle-même renferme un alcaloïde, la Physaline, d'après V. Dessaignes et J. Chautard, Journ. Pharm. Chim., 3e sér., 21 (1952), p. 24-26.

Propriétés pharmacologiques, indications thérapeutiques

Les baies d'alkékenge sont douées de vertus diurétiques et sont utilisées de longue date dans la thérapeutique des affections urinaires, de la goutte, de la lithiase biliaire. On peut consommer ces baies fraîches, au nombre de 20 à 30, le matin à jeun, de préférence après les avoir écrasées. Sèches, on en prépare un décocté en faisant bouillir 12 grammes de baies sèches dans 200 grammes d'eau et en réduisant à feu doux jusqu'à 100 grammes. Enfin, on en prépare une confiture qui, lorsqu'elle est bien faite, conserve les vertus diurétiques du fruit : on peut l'administrer le matin à jeun à raison de 100 grammes par jour.


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Le recueil français « Les Remèdes Galéniques » préconise la préparation d'un vin composé comme suit :


grammes
Extrait aqueux de baies d'alkékenge 6
Vin blanc 994


Ce vin s'administre à raison de 3 à 4 petits verres à apéritif par jour.

Emplois

L'extrait aqueux d'alkékenge ou les baies elles-mêmes sont souvent ajoutées aux sirops administrés aux enfants pour en combattre l'effet constipant. Ces préparations sont en effet légèrement laxatives et très bien tolérées par les enfants.

Bibliographie

Pour plus de détails, on pourra consulter G. Garnier, L. Bezanger-Beauquesne et G. Debraux : Ressources Médicinales de la Flore Française, Paris, 1961 (Vigot frères Edit), tome II, p. 1093-1094.

Équivalent malagasy

Voanantsindrana, Physalis peruviana L, encore appelé « Groseille du cap » (voir Voanantsindrana).