Alcoolats (Pharmacopée malagasy) : Différence entre versions

Version du 21 juillet 2017 à 12:07

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On donne le nom d'alcoolats à des médicaments obtenus par distillation de l'alcool sur une ou plusieurs substances médicamenteuses ; les alcoolats sont dits simples dans le premier cas et composés dans le second.

Lorsqu'il s'agit d'essences végétales ou d'huiles essentielles, la tendance est actuellement à remplacer les alcoolats par de simples solutions alcooliques de ces essences dans l'alcool à 90°. C'est le cas notamment dans la huitième édition de la Pharmacopée Française (1965).

On emploie pour la préparation des alcoolats tantôt des drogues fraîches, tantôt des drogues sèches ; les unes et les autres doivent être préalablement divisées pour que l'alcool les pénètre plus aisément. On les introduit dans le bain-marie d'un alambic ; on ajoute l'alcool ; on couvre avec soin et on laisse macérer en lieu frais pendant un temps assez long pour que la solution des divers principes aromatiques puisse s'effectuer aussi complètement que possible ; on distille ensuite au bain-marie.

Pour la préparation des alcoolats, on se sert soit d'alcool à 80°, soit d'alcool à 60°.

Les alcoolats sont incolores ; ils sont volatils sans résidu lorsqu'ils viennent d'être préparés. Mais, avec le temps, par suite de la résinification des essences, ils laissent un très léger résidu fixe, même à 100° C.

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Seules les préparations dignes d'un large emploi et susceptibles d'être préparées avec les ressources du droguier malagasy sont proposées en vue de leur inscription à la Pharmacopée Malagasy. On trouvera ci-dessous leurs modes de préparation.

Détermination du titre alcoolique des alcoolats

La densité des produits volatils présents dans les alcoolats étant très proche de celle de l'eau dans la plupart des cas, et la teneur en ces substances dissoutes étant faible, la détermination du titre alcoolique s'effectue généralement par lecture directe, en plaçant un alcoomètre dans l'alcoolat. Si l'on ne dispose que d'un petit échantillon ne permettant pas cette technique, on prendra la densité à 15° C au picnomètre pour liquides et l'on pourra en déduire le titre alcoolique. On peut se procurer au Bureau National (Français) des Poids et Mesures, ou trouver dans le Codex Français, les tables des densités correspondant aux divers degrés centésimaux.

Conservation

Les alcoolats doivent être conservés en flacons soigneusement bouchés et, de préférence, à l'abri de la lumière.

Alcoolat balsamique

Composition

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Préparation

Réduire en poudre ou couper menu les divers produits végétaux (fruits, rhizomes et écorces). On trouvera dans les notices ultérieures les précisions utiles concernant chacun de ces produits et leur mode de récolte et de préparation.

Garnir l'intérieur d'un petit alambic pourvu d'un bain-marie de feuilles de papier épais et parfaitement propre, pour éviter l'adhésion des résines sur les parois ; y verser les produits végétaux pulvérisés, puis l'alcool ; fermer avec soin et luter le couvercle de façon à éviter toute évaporation ; laisser macérer quatre jours en lieu frais. Au bout de ce temps, ouvrir l'alambic, ajouter les résines et les essences ainsi que l'aloès ; laisser macérer à nouveau deux jours, après avoir rebouché avec soin. Au bout de ce temps, distiller au bain-marie jusqu'à obtention de 2500 grammes d'alcoolat balsamique.

Indications

Usage externe : en frictions sur toutes les parties du corps, contre les douleurs, les contractures ; pour provoquer une réaction après une exposition au froid, après la douche, le bain, etc.

Alcoolat de Morongy

Composition

Les Morongy (Moringa pterigosperma et Moringa Drouhardi) sont des arbres communs sur toutes les côtes de Madagascar et dans le Sud-Ouest (voir Morongy).

Préparation

Couper les matières végétales en petits fragments, puis les écraser au mortier ; les placer dans un alambic ; ajouter l'alcool ; couvrir avec soin de façon à éviter toute évaporation ; laisser macérer trois jours en lieu frais. Au bout de ce temps, distiller avec précaution et recueillir 3000 grammes d'alcoolat de Morongy.

Essai : On reconnaîtra cet alcoolat à l'essai suivant :

A 50 millilitres d'alcoolat de Morongy, ajouter 5 millilitres d'ammoniaque officinale et 10 millilitres de solution 0,1 N de nitrate d'argent (R)

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Il doit se former immédiatement un précipité brun noir de sulfure d'argent caractéristique des essences sulfurées.

Emploi

Sert à préparer le Sirop de Morongy, sirop dépuratif, stimulant et eupeptique, qu'on réserve aux enfants (voir Sirop de Morongy).

Propriétés pharmacologiques et posologie

L'alcoolat de Morongy doit être réservé aux adultes. Il a des propriétés très comparables à celles de l'alcoolat de Cochélaria ou « Esprit ardent » des vieilles pharmacopées européennes.

On l'administre à raison de 2 à 10 grammes par jour dans les cas d'œdème pulmonaire, de toux chroniques avec expectorations, de catarrhes chroniques. Contre-indications : hémorroïdes, états congestifs, états inflammatoires aigus, palpitations cardiaques.

En gargarisme, on prescrit 15 grammes d'alcoolat de Morongy dilués dans 300 grammes d'eau bouillie tiède édulcorée avec une cuillerée à bouche de miel dans les gingivites et stomatites ulcéreuses. Cette composition peut aussi s'appliquer en collutoires.

Alcoolat stimulant

Composition

Préparation

Ecraser au mortier les divers composants et les placer dans un alambic pourvu d'un bain-marie ; ajouter l'alcool ; couvrir soigneusement et laisser macérer quatre jours en lieu frais ; agiter de temps à autre. Au bout de ce temps, filtrer à travers une chausse ; éliminer de l'alambic tous les produits solides ; recueillir le liquide qui a filtré et l'additionner de 1000 grammes d'eau. Replacer dans l'alambic et distiller au bain-marie jusqu'à obtention de 4500 grammes d'alcoolat.

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Emploi

Cet alcoolat sert à préparer un élixir stimulant dont nous donnerons ultérieurement la composition (voir Elixir stimulant).

Alcoolat vulnéraire malagasy

Composition

Feuilles fraîches de Kelivoloina

Feuilles fraîches de Romba

Feuilles fraîches de Léonure

Feuilles fraîches de Fénouil

Feuilles fraîches de Kiranjay

Feuilles fraîches de Kilanjananahary

Feuilles fraîches de Borona

Feuilles fraîches d’Anampantsaka

Feuilles fraîches de Menthe poivrée

Feuilles fraîches de Maharaoka

Feuilles fraîches de Kanda

Feuilles fraîches d’Anzety

Feuilles fraîches de Thym

Rhizomes de Sakavirondambo

Zestes frais de Citron

Sommités fleuries fraîches de Patchouli

Sommités fleuries fraîches de Anangoaika

Alcool à 60°

100 lOO lOO 100 100 100 100 100 lOO lOO lOO lOO 100 100 100 100 100 4500

On trouvera dans les notices ultérieures les renseignements nécessaires concernant les diverses espèces médicinales citées ci-dessus.

Préparation

Inciser les composants végétaux frais, c'est-à-dire les découper en fragments aussi fins que possible, en profitant de cette opération pour les débarrasser de tous corps étrangers ; les placer dans un alambic et ajouter l'alcool ; couvrir avec soin et laisser macérer pendant six jours. Après ce temps, distiller avec précaution et recueillir 3000 grammes d'alcoolat.

Posologie et indication

Usage interne : l'alcoolat vulnéraire s'administre à raison de 4 à 5 grammes dans un verre d'eau très sucrée, comme cordial, aux personnes ayant subi un accident, une commotion ou une émotion violente. A réserver aux adultes.

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Usage externe : en frictions après les efforts violents ou sur les membres ayant subi des contusions, s'il n'y a pas de plaie ouverte.

Emploi

L'alcoolat vulnéraire sert à la préparation d'un vin aromatique. Cette préparation fera l'objet d'une notice ultérieure (voir Vin aromatique).