Euphorbiacées (Bellakhdar) : Différence entre versions

De PlantUse Français
Aller à : navigation, rechercher
(220)
 
Ligne 111 : Ligne 111 :
 
== 220 ==
 
== 220 ==
 
220. ''Euphorbia'' divers<br>
 
220. ''Euphorbia'' divers<br>
E''uphorbia calyptrata'' Coss. & Dur., ''Euphorbia dracunculoides'' Lamk., ''Euphorbia paralias'' L., ''Euphorbia retusa'' Forsk., ''Euphorbia sulcata'' De Lens, ''Euphorbia terracina'' L., ''Euphorbia pithyusa'' L., ''Euphorbia guyoniana'' Boiss. & Reut.
+
''Euphorbia calyptrata'' Coss. & Dur., ''Euphorbia dracunculoides'' Lamk., ''Euphorbia paralias'' L., ''Euphorbia retusa'' Forsk., ''Euphorbia sulcata'' De Lens, ''Euphorbia terracina'' L., ''Euphorbia pithyusa'' L., ''Euphorbia guyoniana'' Boiss. & Reut.
 
*rremada (!) : dérivent du verbe arabe ramida qui signifie "avoir mal aux yeux" (Bellakhdar & al., 1987 ; Monteil, 1953).
 
*rremada (!) : dérivent du verbe arabe ramida qui signifie "avoir mal aux yeux" (Bellakhdar & al., 1987 ; Monteil, 1953).
 
*l-'ammāya (!) (litt. : celle qui rend aveugle).
 
*l-'ammāya (!) (litt. : celle qui rend aveugle).

Version actuelle en date du 15 avril 2017 à 10:17

Ericacées
Bellakhdar, Pharmacopée marocaine traditionnelle, 1997
Fabacées

206

206. Chrozophora tinctoria (L.) Juss. Nom accepté : Chrozophora tinctoria


  • ẖubbayza raṭba (!) (poly.) (litt. : la mauve lisse) : ce vernaculaire est inspiré par la forme des fruits.
  • mera's (Boulet & al., 1990).
  • nīl (litt. : indigo ; en raison des propriétés tinctoriales) (Charnot, 1945). On trouve au Pakistan le vernaculaire nīl kanthī pour une espèce proche, Chrozophora prostata Datz. (Khan Usmanghani, 1986, n° 434).
  • āfarakku, āfarraqqon, āfarak, āfarag (Touaregs, Sahara central, Voinot, 1904 ; Sitouh, 1989) : pour une espèce voisine tropicale, à fleurs rouges, Chrozophora brocchiana (Vis.) Schweinf.

207

207. Croton tiglium L.

  • ḥabb el-mulūk (!) (poly.) (litt. : la graine des rois) : c'est aussi le nom de la cerise, du fruit du sébestier et de la graine de l'épurge (Euphorbia lathyris L.).
  • ẖirwa' ṣīnī (livresque) (litt. : ricin de Chine).
  • dand (!) (livresque) : ce vernaculaire s'applique aussi en Orient à des espèces du genre Jatropha (Jatropha curcas L. et autres) (Leclerc, 1877-1883, n° 886).
  • māhūdāna : c'est en fait l'appellation classique d’Euphorbia lathyris L.
  • ḥabb el-ẖešba (Monteil, 1953) (litt. : graine de bois) : pour Croton lobatus L. Ce vernaculaire rappelle le nom des huiles de diverses espèces asiatiques du genre Aleurites (Euphorbiacées) qui sont appelées dans le commerce "huile de bois de Chine".

208

208. Euphorbia balsamifera Aiton var. rogeri (N.E. Br.) Maire

  • āfdīr (!) (Tekna) : ce vernaculaire saharien pourrait dériver d'un mot du dialecte znaga (berbère de Mauritanie) qui signifie "liège" et qui serait donc équivalent au terme fernan qui désigne la var. sepium (voir article suivant, n° 209).
  • Son latex, laiteux, caustique, mais non vésicant, est appelé l-'alk, terme employé habituellement pour les gommes ou les résines ; effectivement, ce latex contient une grande quantité de résine.

209

209. Euphorbia balsamifera Aiton var. sepium N.E. Brown

  • l-fernan, āfernan (!) (Sahara occidental) : dans le Nord du Maroc, ce vernaculaire désigne le chêne-liège (Quercus suber L.). Selon Monod (in Monteil, 1953), le bois de cette euphorbe sert à remplacer le liège : c'est de cet usage que cette variété tire probablement son nom.
  • mmū-lbeyna (litt. : celle au petit lait) : comme toutes les plantes à latex, elle répond aussi à cette appellation qui correspond au yattū' classique, à la différence des euphorbes à latex résineux qui portent le nom générique de šajarat al-ferbyun (voir à Euphorbia resinifera, n° 219).
  • Ce serait le fernaym, mot entendu au XVIe siècle par le voyageur V. Fernandez (in Monteil, 1953) au cours de son périple à travers le pays maure. Ce terme signifie littéralement "d'enfer" (sous-entendu : arbre), mais nous pensons qu'il s'agit plutôt d'une mauvaise audition du mot l-fernan.

210

210. Euphorbia beaumeriana Coss. & Hook. ( = Euphorbia officinarum var. beaumeriana Coss. & Hook.)

  • Cette espèce partage avec Euphorbia echinus Coss. & Hook. les mêmes vernaculaires (voir article, n° 211).
  • ddaġmūs (!) (Anti-Atlas, Souss, Tekna) (poly.) : c'est aussi le nom de Caralluma europaea Guss. dans le Haouz et le Sud algérien, en raison d'ue ressemblance d'aspect (Nègre, 1961 ; Quézel & Santa, 1962-1963) et d’Euphorbia echinus Coss. & Hook.
  • tikiwt, tikiūt (!) (berbère) (poly.) : ce vernaculaire s'applique aussi à Euphorbia resinifera Berg. et Euphorbia echinus Coss. & Hook.
  • zaqqūm, zaggūm, zakkūm (poly.) : ces vernaculaires désignent Euphorbia beaumeriana, Euphorbia echinus Coss. & Hook. et Euphorbia resinifera Berg. En Arabie et au Sahara occidental, c'est aussi le nom de Balanites aegyptiaca (L.) Del. Toutes ces plantes sont épineuses et proverbiales pour leur amertume d'où peut-être le fait qu'elles partagent le même vernaculaire (sur la discussion du vernaculaire zeqqūm, voir aussi Balanites aegyptiaca, n° 480). Le vernaculaire zaqqūm est cité dans le Coran (S. 37, v. 62 ; S. 44, v. 43 ; S. 56, v. 52).
  • āmkuk (Souss) (Laoust, 1921).
  • šajarat al-ferbyūn : ce vernaculaire s'applique aussi à Euphorbia echinus Coss. & Hook. et Euphorbia resinifera Berg.

211

211. Euphorbia echinus Coss. & Hook. ( = Euphorbia officinarum L. subsp. echinus Vindt.)

  • ddaġmūs (!) (Anti-Atlas, Souss, Tekna) (poly.) : c'est aussi le nom de Caralluma europaea Guss. dans le Haouz et le Sud algérien, en raison d'ue ressemblance d'aspect (Nègre, 1961 ; Quézel & Santa, 1962-1963) et d’Euphorbia beaumeriana Coss. & Hook.
  • tikiwt, tikiūt (!) (berbère) (poly.) : ce vernaculaire s'applique aussi à Euphorbia resinifera Berg. et Euphorbia beaumeriana Coss. & Hook. D'après Monteil (1953), au Sahara occidental, ce terme s'appliquerait surtout aux petites fleurs rouges d’Euphorbia echinus.
  • zaqqūm, zaggūm, zakkūm (poly.) : ces vernaculaires désignent aussi Euphorbia beaumeriana Coss. & Hook. et Euphorbia resinifera Berg. En Arabie et au Sahara occidental, c'est aussi le nom de Balanites aegyptiaca (L.) Del. Toutes ces plantes sont épineuses et proverbiales pour leur amertume d'où peut-être le fait qu'elles partagent le même vernaculaire (sur la discussion du vernaculaire zeqqūm, voir aussi Balanites aegyptiaca, n° 480). Le vernaculaire zaqqūm est cité dans le Coran (S. 37, v. 62 ; S. 44, v. 43 ; S. 56, v. 52).
  • jjeẖbōṭ (Monteil, 1953) : pour la plante desséchée.
  • āmkuk (Souss) (Laoust, 1921).
  • šajarat al-ferbyūn : ce vernaculaire s'applique aussi à Euphorbia beaumeriana Coss. & Hook. et Euphorbia resinifera Berg.

212

212. Euphorbia falcata L.

  • ḥayyat en-nufūs (poly.) (litt. : celle qui ranime les âmes, qui ramène le soufle, la force virile).
  • rbe'at el-kīmiyā (litt. : l'herbe de l'alchimie) : en raison de sa fluorescence, la nuit.
  • ḥalība, el-ḥlībiya (poly.) (litt. : la laiteuse) : en raison de la présence de latex.

213

213. Euphorbia granulata Forsk.

  • al-ẖubbayza (Tissint) : en raison de la forme des fruits qui rappellent vaguement celle d'un pain ; même vernaculaire pour le genre Malva et pour Chrozophora tinctoria (L.) Juss.
  • lembeṭḥa (poly.) (Sahara occidental).
  • kbidet ed-dobb (litt. : petit foie de "fouette-queue") (Monteil, 1953 ; Birouk & al., 1991).
  • mmū-lbayna, mmū-lbīna (poly.) (Sahara central, Voinot, 1904).
  • tellaẖ (Touaregs, Voinot, 1904).

214

214. Euphorbia helioscopa L.

  • tafura (litt. : eczéma, prurit) : en raison de l'irritation que son latex provoque.
  • ūmm-lbīna, mmū-lbīna (poly.)
  • ḥalība, el-ḥlībiya (poly.) (Gharb, région de Rabat) (litt. : la laiteuse).
  • reḍa'at legbar (région de Fès) (litt. : celle qui tête les vaches).
  • mmuġī (Moyen-Atlas, Bertrand, 1991) : ce vernaculaire rappelle le terme générique lāġiya utilisé dans les livres anciens pour désigner les plantes latex (Renaud & Colin, 1934, n° 249).

215

215. Euphorbia lathyris L.

  • ḥabb el-mulūk (!) (poly.) (litt. : la graine des rois) : c'est aussi le nom du croton, de la cerise et du fruit du sébestier.
  • māhūdāna (!) (classique) : les herboristes utilisent parfois ce terme, de manière erronée, pour désigner les graines de croton.

216

216. Euphorbia nicaensis All.

  • tezzi ūrturyā (!) (berbère, Dayet Achlaf, Moyen-Atlas) (litt. : celle qui produit du lait, mais ne peut enfanter).
  • tanaġūt, tinūġa (poly.) (Moyen-Atlas, Bertrand, 1991).
  • ḥalība (poly.) (El Jadida).
  • mmū-lbīna (poly.)

217

217. Euphorbia obtusifolia Poiret subsp. regis-jubae (Webb.) Maire

  • l-fernān (!) (Tekna) : même vernaculaire que pour Euphorbia balsamifera Aiton var. sepium N.E. Brown au Sahara occidental et pour le chêne-liège dans le Nord du Maroc.
  • āfdīr (Maure, Monteil, 1953) (!)
  • A signaler, du point de vue linguistique, la permutation des vernaculaires d’Euphorbia obtusifolia et d’Euphorbia balsamifera Aiton var. rogeri (N.E. Br.) Maire et var. sepium N.E. Brown (voir supra, n° 208, 209), selon que l'on se trouve en pays Maure ou Tekna ; cette polyvalence d'un type particulier a déjà été signalée par Monteil (1953).
  • tallālt (berbère).

218

218. Euphorbia peplus L.

  • ḥezāza (Charnot, 1945).

219

219. Euphorbia resinifera Berg.

  • zaggūm, zaqqūm, zakkūm (Tadla) (!) : ce vernaculaire est porté aussi par Euphorbia echinus Coss. & Hook. et Balanites aegyptiaca (L.) Del. (voir ces articles, n° 211 et 480).
  • banan el-ārḍ (Tadla) (litt. : banane de terre ; en raison de sa forme).
  • tikiwt, tikiūt (!) : s'applique aussi à Euphorbia echinus Coss. & Hook. A ne pas confondre avec tākawt qui désigne la galle de tamaris.
  • šajarat al-ferbyūn (livresque) : s'applique aussi à Euphorbia echinus Coss. & Hook. et Euphorbia beaumeriana Coss. & Hook.
  • ferbyūn : pour la résine d'euphorbe. Connue depuis longtemps, elle doit son nom à Euphorbus, médecin du roi berbère Juba I, qui l'utilisa en médecine.
  • luban al-maġribī (!) (livresque) (litt. : encens du Maghreb) : en Orient et en Inde, ce mot désigne la résine d'euphorbe résinifère. C'était, en effet, autrefois, une des grandes spécialités du Maroc qui l'exportait un peu partout dans le monde, avec le fassūẖ (gomme de Ferula communis L.), Corrigiola telephifolia Pour., Anacyclus pyrethrum L. et d'autres produits typiquement marocains.
  • ddaġmūs (poly.) : s'applique surtout à Euphorbia echinus Coss. & Hook. et à Caralluma europaea Guss.

220

220. Euphorbia divers
Euphorbia calyptrata Coss. & Dur., Euphorbia dracunculoides Lamk., Euphorbia paralias L., Euphorbia retusa Forsk., Euphorbia sulcata De Lens, Euphorbia terracina L., Euphorbia pithyusa L., Euphorbia guyoniana Boiss. & Reut.

  • rremada (!) : dérivent du verbe arabe ramida qui signifie "avoir mal aux yeux" (Bellakhdar & al., 1987 ; Monteil, 1953).
  • l-'ammāya (!) (litt. : celle qui rend aveugle).
  • mmū-lbayna, lbina, leben (poly.).
  • el-mriwa (Lybie, Le Floc'h, 1983) pour Euphorbia retusa.
  • šubrum (Renaud & Colin, 1934, n° 449) : pour Euphorbia pithyusa.

221

221. Mercurialis annua L. et Mercurialis perennis L.

  • ḥurriyqa l-melsā, ḥurrayq āmlas (!) (poly.) (litt. : ortie lisse) : ce vernaculaire s'applique aussi à la pariétaire, aux espèces du genre Lamium et à d'autres plantes.
  • ḥalabūb, jalabūb (livresque).

222

222. Ricinus communis L.

  • ẖerwa' (!) : ne pas confondre avec Vitex agnus-castus L. qui porte le même vernaculaire.
  • āwriyūr, āwriyūn, āwriwra, ūwriwra (!) (berbère).
  • krank : ce vernaculaire s'emploie dans le Sud pour le Calotropis procera (Ait.) Ait.
  • tamazzit (Beni Touzine, Beni Ouriaghel).
  • zīt al-ẖerwa', zīt al-kušṭū (!) (corruption du mot "castor", Renaud & Colin, 1934) : pour l'huile de ricin.