Rosages (Cazin 1868) : Différence entre versions

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[[File:Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes (Pl. XXXV) (6459827335).jpg|thumb|PLANCHE XXXV : 1. Roquette. 2. Rosage. 3. Roseau aromatique. 4. Rue. 5. Sabine.]]
  
  
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== Rhododendrons ==
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<center>'''ROSAGES''' ou '''RHODODENDRONS'''.</center>
  
Voir la page ''[[]]''
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<center>ERICACÉES. — RHODORÉES. Fam. nat. — DÉCANDRIE MONOGYNIE.</center>
  
ROSAGES ou RHODODENDRONS.
 
  
ERICACÉES. — RnoDORÉEs. Fam. nat. — DÉCANDRIE MONOGYNIE.
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== Rhododendron doré ==
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Nom accepté : ''[[Rhododendron aureum]]''
  
ROSAGE CHRYSANTHB, ROSE DE SlBÉRIE , ROSE DE NEIGE DE SIBÉRIE, rhofo-
 
  
(1) Excitet ut Veneri tardos Eruca maritos.
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'''ROSAGE CHRYSANTHE''', ROSE DE SIBÉRIE, ROSE DE NEIGE DE SIBÉRIE, ''rhodo''-
  
(COLUMELLE.)
 
  
Venerem revocans Eruca morantem.
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(MARTIAL.)
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''dendrum chrysanthum''. Ce petit arbuste (Pl. XXXV) croît naturellement dans les lieux les plus froids de la Sibérie, de la Davourie, du Kamtschatka, etc. On le cultive dans nos jardins. S.-G. Gmelin est le premier qui l'ait fait connaître, sous le nom d’''Andromeda''.
Nec minus Erucas aptum est vitare salaces.
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(OVIDE.)
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'''Description'''. — Tiges rameuses, presque rampantes, diffuses, hautes de 30 à 50 centimètres. — Feuilles alternes, ovales-lancéolées, un peu pétiolées, entières, persistantes, d'un vert foncé en dessus, pâles et roussâtres en dessous. — Fleurs d'un beau jaune pâle, disposées en corymbe à l'extrémité des rameaux (juin-juillet). — Calice court à cinq découpures persistantes. — Corolle monopétale à cinq lobes évasés, presque
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en roue. — Dix étamines insérées sur le tube de la corolle. — Un ovaire supérieur, un style et un stigmate obtus. — Fruit : capsule ovale, presque anguleuse, à cinq loges, contenant des semences nombreuses.
  
(2) Repert. remed., etc., p. 65.
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'''Parties usitées'''. — Les feuilles.
  
(3) Répertoire de pharmacie, 1863, n° 9, p. 388.
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'''Culture, récolte'''. — Comme toutes les espèces du même genre, la rose de Sibérie se multiplie de graine, qu'on sème clair, en terre de bruyère, sous châssis, au frais, à l'ombre. On presse un peu la terre avant de semer. On tamise dessus un peu de cette terre. On arrose très-souvent avec un arrosoir très-fin, pour entretenir toujours la fraîcheur, mais peu à la fois. Lorsque la plante a 50 à 80 centimètres, on l'enlève en
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motte et on la place dans le jardin, sans trop rechercher l'ombre, en terre de bruyère terreautée. On entoure de mousse les jeunes troncs et on arrose. On les multiplie aussi en courbant peu à peu les branches des mères rosages, dans des petites fosses, qu'on remplit de la même terre, à laquelle on mêle un tiers de terreau, et on fixe la marcotte par un crochet. A mesure que les branches s'enracinent, on foule au pied un peu de terre pour les redresser. — Les feuilles peuvent être récoltées pendant toute la belle saison, mais de préférence un peu avant l'épanouissement des fleurs.
  
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'''Propriétés physiques et chimiques'''. — Les feuilles de ce rhododendron sont d'une saveur amère, austère, âcre, même étant sèches, et leur odeur se rapproche un peu de celle de la rhubarbe. Elles paraissent contenir un principe stimulant et narcotique, qui n'a point été, je crois, déterminé par l'analyse, mais qui semblerait rapprocher le rosage de la plupart des poisons âcres.
  
ROSAGES OU RHODODENDRONS.. 925
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Murray<ref>''Appar. med.'', t. VI.</ref> rapporte qu'un chevreau, après avoir mangé quelques feuilles de rosage, trépigna, donna de la tête contre terre, chancela, et enfin tomba sur les genoux. Cet état disparut au bout de quatre heures. Chez l'homme, l'infusion concentrée de cette plante, ainsi que sa décoction, produit une légère ivresse, une chaleur vive, la suspension des fonctions de l'entendement, une foule de symptômes nerveux, tels que l'obscurcissement de la vue, la constriction de l'œsophage, la dyspnée, un état de torpeur, et même des convulsions. Elle produit quelquefois le vomissement, d'autres fois des évacuations alvines ; dans certains cas, une abondante sécrétion d'urine, des sueurs, le prurit des yeux, du nez ou de quelque autre partie du corps, des douleurs dans les membres, des fourmillements, un sentiment de brûlure ou de piqûre dans différentes régions, des exanthèmes, etc. On a remarqué aussi la diminution de la fréquence du pouls, qu'elle rend parfois intermittent. Orfila regarde la décoction de ce rhododendron, prise à haute dose, comme pouvant enflammer les tissus, et, par conséquent, comme très-vénéneux.
  
iidrumchrysanthum. Ce petit arbuste (PI. XXXV) croît naturellement dans
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Toutefois, l'action de cette plante varie selon le sol qui lui a donné naissance, selon l'époque à laquelle elle a été récoltée, selon le degré de susceptibilité des individus qui en font usage, etc. Les habitants du nord de la Russie se servent de l'infusion théiforme de ses feuilles pour réparer leurs forces et pour combattre les douleurs rhumatismales et goutteuses. Koelpin<ref>''Observations pratiques sur l'usage de la rose de neige de la Sibérie contre les douleurs rhumatismales''. Berlin, 1779.</ref> rapporte plusieurs cas de goutte traités avec succès par le moyen de ce végétal donné en infusion à la dose de 8 à 15 gr. dans 300 gr. d'eau,
les lieux les plus froids de la Sibérie, de la Davourie, du Kamtschatka, etc. On
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le cultive dans nos jardins. S.-G. Gmelin est le premier qui l'ait fait connaître,
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sous le nom d'Andromeda.
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Description. — Tiges rameuses, presque rampantes, diffuses, hautes de 30 à
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50 centimètres. — Feuilles alternes, ovales-lancéolées, un peu pétiolées, entières, per-
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sistantes, d'un vert foncé en dessus, pales et roussâtres en dessous. — Fleurs d'un
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tan jaune pâle, disposées en corymbe à l'extrémité des rameaux (juin-juillet). — Calice
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tourt à cinq découpures persistantes. — Corolle monopétale à cinq lobes évasés, presque
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en roue. — Dix étamines insérées sur le tube de la corolle. — Un ovaire supérieur, un
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ilvle et un stigmate obtus. —Fruit: capsule ovale, presque anguleuse, à cinq loges,
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eonlenant des semences nombreuses.
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Parties usitées. — Les feuilles.
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Culture, récolte. — Comme toutes les espèces du même genre, la rose de
 
Sibérie se multiplie de graine, qu'on sème clair, en terre de bruyère, sous châssis, au
 
Irais, à l'ombre. On presse un peu la terre avant de semer. On tamise dessus un peu
 
de cette terre. On arrose très-souvent avec un arrosoir très-fin, pour entretenir toujours
 
la fraîcheur, mais.peu à la fois. Lorsque la plante a 50 à 80 centimètres, on l'enlève en
 
motte et on la place dans le jardin, sans trop rechercher l'ombre, en terre de bruyère
 
terreautée. On entoure de mousse les jeunes troncs et on arrose. On les multiplie aussi
 
tn courbant peu à peu les branches des mères rosages, dans des petites fosses, qu'on
 
remplit de la même terre, à laquelle on mêle un tiers de terreau, et on fixe la marcotte
 
par un crochet. A mesure que les branches s'enracinent, on foule au pied un peu de
 
; terre pour les redresser. — Les feuilles peuvent être. récoltées pendant toute la belle
 
saison, mais de préférence un peu avant l'épanouissement des fleurs.
 
  
. Propriétés physiques et chimiques. — Les feuilles de ce rhododen-
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dron sont d'une saveur amère, austère, acre, même étant sèches, et leur odeur se rap-
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proche un peu de celle de la rhubarbe. Elles paraissent contenir un principe stimulant
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([narcotique, qui n'a point été, je crois, déterminé par l'analyse, mais qui semblerait
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' rapprocher le rosage de la plupart des poisons acres.
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chauffée toute la nuit, et qu'on prend le matin à jeun. Administré ainsi, il produit souvent des vomissements, de nombreuses évacuations alvines, des vertiges, du délire, etc., accidents qui sont généralement de courte durée. On recommande, pour ne point exciter trop de vomissements, de ne pas boire après l'ingestion du médicament. Pallas <ref>''Act. des cur. de la nat.'' Berlin, 1775.</ref> a aussi observé les bons effets du rosage chrysanthe dans neuf cas d'arthrite ; mais il donne de préférence les feuilles en poudre depuis 50 centigr. jusqu'à 2 gr., deux ou trois fois par jour, continués pendant des semaines et même des mois, s'il est nécessaire, parce que, dit-il, de cette manière il y a moins d'inconvénient : il a remarqué que les sueurs des malades qui en faisaient usage avaient une odeur aromatique particulière. Methernich<ref>''Bibliothèque médicale'', t. XXXIV, p. 415.</ref> administre avec succès ce rhododendron dans le rhumatisme chronique. Charpentier, résident de France à Saint-Pétersbourg<ref>''Encyclopédie méthodique'', t. VI, p. 265, art. BOTANIQUE.</ref>, en a observé les bons effets dans la sciatique. On l'a employé contre les affections syphilitiques et dans les maladies chroniques de la peau, comme succédané de la salsepareille, à la dose de 4 à 8 gr., soit en infusion, soit en décoction dans 1 kilogr. d'eau. En France, où ce médicament n'est pas employé, on a proposé de le remplacer par son congénère le ''rhododendrum ferrugineum'', qui croît spontanément dans nos hautes montagnes.
  
Murray (d) rapporte qu'un chevreau, après avoir mangé quelques feuilles
 
de rosage, trépigna, donna de la tête contre terre, chancela, et enfin tomba
 
; sur les genoux. Cet état disparut au bout de quatre heures. Chez l'homme,
 
, l'infusion concentrée de cette plante, ainsi que sa décoction, produit une
 
légère ivresse, une chaleur vive, la suspension des fonctions de l'entende-
 
ment, une foule de symptômes nerveux, tels que l'obscurcissement de la
 
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jes convulsions. Elle produit quelquefois le vomissement, d'autres fois des
 
taiations alvines ; dans certains cas, une abondante sécrétion d'urine, des
 
wurs, le prurit des yeux, du nez ou de quelque autre partie du corps, des
 
Meurs dans les membres, des fourmillements, un sentiment de brûlure ou
 
te piqûre dans différentes régions, des exanthèmes, etc. On a remarqué
 
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wnt. Orflla regarde la décoction de ce rhododendron, prise à haute dose,
 
Mime, pouvant enflammer les tissus, et, par conséquent, comme très-
 
Toutefois, l'action de cette plante varie selon le sol qui lui a donné nais-
 
*e, selon l'époque à laquelle elle a été récoltée, selon le degré de sus-
 
«epubilité des individus qui en font usage, etc. Les habitants du nord de la
 
«ae se servent de l'infusion théiforme de ses feuilles pour réparer leurs
 
j^ 4 Pour combattre les douleurs rhumatismales et goutteuses. Koel-
 
J f) raPporte plusieurs cas de goutte traités avec succès par le moyen de
 
«regetal donné en infusion à la dose de 8 à 15 gr. dans 300 gr. d'eau,
 
  
Mmr.med.,t.vi.
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== Rhododendron ferrugineux ==
™«EiT P.ra%Mes sur l'usage de la rose de neige de la Sibérie contre les douleurs
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Nom accepté : ''[[Rhododendron ferrugineum]]''
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926 ROSAGES OU RHODODENDRONS.
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'''ROSAGE FERRUGINEUX''', LAURIER-ROSE DES ALPES, ''rhododendrum ferrugineum'', L. — Cette espèce croît sur les hauteurs des Alpes et dans les montagnes des Pyrénées, des Vosges, du Jura, de l'Auvergne, etc. On la cultive dans nos jardins.
  
chauffée toute la nuit, et qu'on prend le matin à jeun. Administré ainsi il
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'''Description'''. — Forme irrégulière et hauteur de 9 centimètres. — Feuilles oblongues, entières et repliées sur le bord. — Fleurs rouges, en bouquet. — Variété à fleurs blanches.
produit souvent des vomissements, de nombreuses évacuations alvines des
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vertiges, du délire, etc., accidents qui sont généralement de courte durée
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On recommande, pour ne point exciter trop de vomissements, de ne pas
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boire après l'ingestion du médicament. Pallas (1) a ausM observé les bons
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effets du rosage chrysanthe dans neuf cas d'arthrite; mais il donne de pré-
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férence les feuilles en poudre depuis 50 centigr. jusqu'à 2 gr., deux ou trois
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fois par jour, continués pendant des semaines et même des mois, s'il est
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nécessaire, parce que, dit-il, de cette manière il y a moins d'inconvénient:
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il a remarqué que les sueurs des malades qui en faisaient usage avaient une
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odeur aromatique particulière. Methernich (2) administre avec succès ce
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rhododendron dans le rhumatisme chronique. Charpentier, résident de
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France à Saint-Pétersbourg (3), en a observé les bons effets dans la scia-
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tique. On l'a employé contre les affections syphilitiques et dans les mala-
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dies chroniques de la peau, comme succédané de la salsepareille, à la dose
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de 4 à 8 gr., soit en infusion, soit "en décoction dans 1 kilogr. d'eau. En
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France, où ce médicament n'est pas employé, on a proposé de le remplacer
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par son congénère le rhododendrum ferrugineum, qui croît spontanément
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dans nos hautes montagnes.
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ROSAGE FERRUGINEUX, LAURIER-ROSE DES ALPES, rhododendrum ferrwji-
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Cet arbuste est vénéneux. Welsh<ref>Orfila, ''Toxicologie générale'', t. II.</ref> parle d'un repas qui devint funeste aux convives pour avoir mangé d'un lièvre qui s'était nourri de ses feuilles. Villars<ref>''Flore du Dauphiné'', t. III, p. 591.</ref> dit qu'il fait périr les chèvres et les brebis qui en mangent. Ce botaniste l'a employé contre les dartres. Il paraît avoir les mêmes propriétés que le précédent, et a de plus l'avantage d'être indigène.
neum, L. — Cette espèce croît sur les hauteurs des Alpes et dans les mon-
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tagnes des Pyrénées, des Vosges, du Jura, de l'Auvergne, etc. On la cultive
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dans nos jardins.
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Description. — Forme irrégulière et hauteur de 9 centimètres. — Feuilles
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(En Piémont, on prépare, par infusion des bourgeons, une huile préconisée contre les douleurs articulaires, connue sous le nom d'huile de marmottes. Cette appellation, comme celle qu'on a donnée à l'huile de brugnon, doit être entachée d'erreur, à cause de la similitude du lieu de fabrication : on a confondu l'huile végétale qui nous occupe avec l'huile animale que l'on extrayait autrefois du corps des marmottes.)
oblongues, entières et repliées sur le bord. — Fleurs rouges, en bouquet. — Variété ï
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fleurs blanches.
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Cet arbuste est vénéneux. Welsh (4) parle d'un repas qui devint funeste
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Il est à croire que le ''rhododendrum hirsutum'', qui croît dans les mêmes lieux, se rapproche du rosage ferrugineux par ses propriétés.
aux convives pour avoir mangé d'un lièvre qui.s'était nourri de ses feuilles.
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Villars (5) dit qu'il fait périr les chèvres et les brebis qui en mangent. Ce
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botaniste l'a employé contre les dartres. Il paraît avoir les mêmes propriétés
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que le précédent, et a de plus l'avantage d'être indigène.
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(En Piémont, on prépare, par infusion des bourgeons, une huile préco-
 
nisée contre les douleurs articulaires, connue sous le nom d'huile de mar-
 
mottes. Cette appellation, comme celle qu'on a donnée à l'huile de brugnon,
 
doit être entachée d'erreur, à cause de la similitude du lieu de fabrication:,
 
on a confondu l'huile végétale qui nous occupe avec l'huile animale que l'on
 
extrayait autrefois du corps des marmottes.)
 
  
Il est à croire que le rhododendrum hirsutum, qui croît dans les mêmes,
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== Rhododendron géant ==
lieux, se rapproche du rosage ferrugineux par ses propriétés.
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Nom accepté : ''[[Rhododendron maximum]]''
  
ROSAGE A FEUILLES LARGES, rhododendrum maximum, L. — Cette belle
 
espèce, de l'Amérique septentrionale, où elle est presque un arbre, n'est;
 
qu'un buisson haut de 2 mètres dans nos jardins.
 
  
Description. — Feuilles ovales, obtuses, à bords roulés. — Fleurs roses en.
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'''ROSAGE A FEUILLES LARGES''', ''rhododendrum maximum'', L. — Cette belle espèce, de l'Amérique septentrionale, où elle est presque un arbre, n'est qu'un buisson haut de 2 mètres dans nos jardins.
ombelles terminales (juillet); variété à fleurs blanches, très-belle, une paiiaclieeao
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blanc, une de jaune, une de vert clair. .:
+
  
Elle est vénéneuse comme ses congénères. Cependant, on l'a emPlo.F
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'''Description'''. — Feuilles ovales, obtuses, à bords roulés. — Fleurs roses en ombelles terminales (juillet) ; variété à fleurs blanches, très-belle, une panachée de blanc, une de jaune, une de vert clair.
aux Etats-Unis contre le rhumatisme chronique et la goutte. La Pou.
+
glanduleuse qui se trouve autour des pétioles et des semences est mise
+
  
(1) Act. des cur. de la nat. Berlin, 1775.
+
Elle est vénéneuse comme ses congénères. Cependant, on l'a employée aux Etats-Unis contre le rhumatisme chronique et la goutte. La poussière glanduleuse qui se trouve autour des pétioles et des semences est mise en
  
(2) Bibliothèque médicale, t. XXXIV, p. 415.
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____________________
  
(3) Encyclopédie méthodique, t. VI, p. 265, art. BOTANIQUE.
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<references/>
  
(4) Orfila, Toxicologie générale, t. II.
 
  
(5) Flore du Dauphiné, t. m, p. 591.
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usage, suivant Coxe<ref>''Americ. disp.'', p. 526.</ref>, comme sternutatoire. Michaux<ref>Mérat et Delens, ''Dictionnaire de matière médicale et de thérapeutique'', t. VI, p. 75.</ref> dit qu'en Amérique cette espèce fournit aux abeilles un miel délétère.
  
ROSEAU A BALAIS. 927
 
  
usage, suivant Coxe (1), comme sternutatoire. Michaux (2) dit qu'en Amé-
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== Rhododendron du Pont ==
rique cette espèce fournit aux abeilles un miel délétère.
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Nom accepté : ''[[Rhododendron ponticum]]''
  
BOSA&E.POÉTIQUE ou DE PONT, rhododendrum ponticum, L.— Cet arbrisseau
 
: aété .introduit dans nos jardins par Tournefort (3), qui le trouva près de
 
Cérasonte, le long de la mer Noire, etc. C'est le rhododendros de Pline (4). Cet
 
auteur dit que le miel puisé sur ses fleurs, et qu'il nomme moenomenea,- rend
 
insensé.,Dioscoride parle aussi de ce miel vénéneux, qui est fourni aussi,
 
' comme nous l'avons dit plus haut d'après Michaux, par le rosage à feuilles
 
larges*. D'après Fourcroy et Vauquelin (5), le rhododendron pontique pré-
 
sente chez nous sur son réceptacle des grains d'une sorte de miel concret,
 
i assez semblable pour l'aspect au sucre candi, mais qui est amer; il se fond
 
■ pendant la nuit par la fraîcheur de l'air. Ce sont, suivant Bosc (6), les pieds
 
plantés-en pots, à l'abri du soleil et de la rosée, qui en fournissent; ceux
 
qui sont très-vigoureux n'en fournissent pas.
 
  
Cet arbrisseau a été reconnu aussi vénéneux en France qu'en Perse.
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'''BOSAGE PONTIQUE''' ou DE PONT, ''rhododendrum ponticum'', L. — Cet arbrisseau a été introduit dans nos jardins par Tournefort<ref>''Voyage'', t. III, p. 70.</ref>, qui le trouva près de Cérasonte, le long de la mer Noire, etc. C'est le ''rhododendros'' de Pline<ref>Lib. II, cap. XIII.</ref>. Cet auteur dit que le miel puisé sur ses fleurs, et qu'il nomme ''mœnomenca'',- rend insensé. Dioscoride parle aussi de ce miel vénéneux, qui est fourni aussi, comme nous l'avons dit plus haut d'après Michaux, par le rosage à feuilles larges. D'après Fourcroy et Vauquelin<ref>''Annales de chimie'', 1807, t. LXIII, p. 102.</ref>, le rhododendron pontique présente chez nous sur son réceptacle des grains d'une sorte de miel concret, assez semblable pour l'aspect au sucre candi, mais qui est amer ; il se fond pendant la nuit par la fraîcheur de l'air. Ce sont, suivant Bosc<ref>''Séance de l'Institut'', 31 mai 1824.</ref>, les pieds plantés en pots, à l'abri du soleil et de la rosée, qui en fournissent ; ceux qui sont très-vigoureux n'en fournissent pas.
Pépin (7) a rapporté à la Société royale d'horticulture que quatre chèvres
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pi en avaient mangé furent empoisonnées et moururent au bout de quatre
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Cet arbrisseau a été reconnu aussi vénéneux en France qu'en Perse. Pépin<ref>''Annales de la Société d'horticulture'', juillet 1845, t. XXX. p. 410.</ref> a rapporté à la Société royale d'horticulture que quatre chèvres qui en avaient mangé furent empoisonnées et moururent au bout de quatre jours dans des souffrances horribles ; on trouva des traces d'inflammation dans l'estomac et les intestins. Une autre chèvre et un bouc, qui mangèrent aussi de ces feuilles, n'en moururent pas, ayant bu du lait ; ils furent huit jours à se remettre.  
jours dans des souffrances horribles; on trouva des traces d'inflammation
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Jans l'estomac et les intestins. Une autre chèvre et un bouc, qui mangèrent
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aussi de ces feuilles, n'en moururent pas, ayant bu du lait; ils furent huit
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. joufs'à se remettre.  
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[[Catégorie:Cazin 1868]]
 
[[Catégorie:Cazin 1868]]

Version actuelle en date du 8 mars 2017 à 20:52

Roquette
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Roseau
PLANCHE XXXV : 1. Roquette. 2. Rosage. 3. Roseau aromatique. 4. Rue. 5. Sabine.


[924]

ROSAGES ou RHODODENDRONS.
ERICACÉES. — RHODORÉES. Fam. nat. — DÉCANDRIE MONOGYNIE.


Rhododendron doré

Nom accepté : Rhododendron aureum


ROSAGE CHRYSANTHE, ROSE DE SIBÉRIE, ROSE DE NEIGE DE SIBÉRIE, rhodo-


[925]

dendrum chrysanthum. Ce petit arbuste (Pl. XXXV) croît naturellement dans les lieux les plus froids de la Sibérie, de la Davourie, du Kamtschatka, etc. On le cultive dans nos jardins. S.-G. Gmelin est le premier qui l'ait fait connaître, sous le nom d’Andromeda.

Description. — Tiges rameuses, presque rampantes, diffuses, hautes de 30 à 50 centimètres. — Feuilles alternes, ovales-lancéolées, un peu pétiolées, entières, persistantes, d'un vert foncé en dessus, pâles et roussâtres en dessous. — Fleurs d'un beau jaune pâle, disposées en corymbe à l'extrémité des rameaux (juin-juillet). — Calice court à cinq découpures persistantes. — Corolle monopétale à cinq lobes évasés, presque en roue. — Dix étamines insérées sur le tube de la corolle. — Un ovaire supérieur, un style et un stigmate obtus. — Fruit : capsule ovale, presque anguleuse, à cinq loges, contenant des semences nombreuses.

Parties usitées. — Les feuilles.

Culture, récolte. — Comme toutes les espèces du même genre, la rose de Sibérie se multiplie de graine, qu'on sème clair, en terre de bruyère, sous châssis, au frais, à l'ombre. On presse un peu la terre avant de semer. On tamise dessus un peu de cette terre. On arrose très-souvent avec un arrosoir très-fin, pour entretenir toujours la fraîcheur, mais peu à la fois. Lorsque la plante a 50 à 80 centimètres, on l'enlève en motte et on la place dans le jardin, sans trop rechercher l'ombre, en terre de bruyère terreautée. On entoure de mousse les jeunes troncs et on arrose. On les multiplie aussi en courbant peu à peu les branches des mères rosages, dans des petites fosses, qu'on remplit de la même terre, à laquelle on mêle un tiers de terreau, et on fixe la marcotte par un crochet. A mesure que les branches s'enracinent, on foule au pied un peu de terre pour les redresser. — Les feuilles peuvent être récoltées pendant toute la belle saison, mais de préférence un peu avant l'épanouissement des fleurs.

Propriétés physiques et chimiques. — Les feuilles de ce rhododendron sont d'une saveur amère, austère, âcre, même étant sèches, et leur odeur se rapproche un peu de celle de la rhubarbe. Elles paraissent contenir un principe stimulant et narcotique, qui n'a point été, je crois, déterminé par l'analyse, mais qui semblerait rapprocher le rosage de la plupart des poisons âcres.

Murray[1] rapporte qu'un chevreau, après avoir mangé quelques feuilles de rosage, trépigna, donna de la tête contre terre, chancela, et enfin tomba sur les genoux. Cet état disparut au bout de quatre heures. Chez l'homme, l'infusion concentrée de cette plante, ainsi que sa décoction, produit une légère ivresse, une chaleur vive, la suspension des fonctions de l'entendement, une foule de symptômes nerveux, tels que l'obscurcissement de la vue, la constriction de l'œsophage, la dyspnée, un état de torpeur, et même des convulsions. Elle produit quelquefois le vomissement, d'autres fois des évacuations alvines ; dans certains cas, une abondante sécrétion d'urine, des sueurs, le prurit des yeux, du nez ou de quelque autre partie du corps, des douleurs dans les membres, des fourmillements, un sentiment de brûlure ou de piqûre dans différentes régions, des exanthèmes, etc. On a remarqué aussi la diminution de la fréquence du pouls, qu'elle rend parfois intermittent. Orfila regarde la décoction de ce rhododendron, prise à haute dose, comme pouvant enflammer les tissus, et, par conséquent, comme très-vénéneux.

Toutefois, l'action de cette plante varie selon le sol qui lui a donné naissance, selon l'époque à laquelle elle a été récoltée, selon le degré de susceptibilité des individus qui en font usage, etc. Les habitants du nord de la Russie se servent de l'infusion théiforme de ses feuilles pour réparer leurs forces et pour combattre les douleurs rhumatismales et goutteuses. Koelpin[2] rapporte plusieurs cas de goutte traités avec succès par le moyen de ce végétal donné en infusion à la dose de 8 à 15 gr. dans 300 gr. d'eau,

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  1. Appar. med., t. VI.
  2. Observations pratiques sur l'usage de la rose de neige de la Sibérie contre les douleurs rhumatismales. Berlin, 1779.


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chauffée toute la nuit, et qu'on prend le matin à jeun. Administré ainsi, il produit souvent des vomissements, de nombreuses évacuations alvines, des vertiges, du délire, etc., accidents qui sont généralement de courte durée. On recommande, pour ne point exciter trop de vomissements, de ne pas boire après l'ingestion du médicament. Pallas [1] a aussi observé les bons effets du rosage chrysanthe dans neuf cas d'arthrite ; mais il donne de préférence les feuilles en poudre depuis 50 centigr. jusqu'à 2 gr., deux ou trois fois par jour, continués pendant des semaines et même des mois, s'il est nécessaire, parce que, dit-il, de cette manière il y a moins d'inconvénient : il a remarqué que les sueurs des malades qui en faisaient usage avaient une odeur aromatique particulière. Methernich[2] administre avec succès ce rhododendron dans le rhumatisme chronique. Charpentier, résident de France à Saint-Pétersbourg[3], en a observé les bons effets dans la sciatique. On l'a employé contre les affections syphilitiques et dans les maladies chroniques de la peau, comme succédané de la salsepareille, à la dose de 4 à 8 gr., soit en infusion, soit en décoction dans 1 kilogr. d'eau. En France, où ce médicament n'est pas employé, on a proposé de le remplacer par son congénère le rhododendrum ferrugineum, qui croît spontanément dans nos hautes montagnes.


Rhododendron ferrugineux

Nom accepté : Rhododendron ferrugineum


ROSAGE FERRUGINEUX, LAURIER-ROSE DES ALPES, rhododendrum ferrugineum, L. — Cette espèce croît sur les hauteurs des Alpes et dans les montagnes des Pyrénées, des Vosges, du Jura, de l'Auvergne, etc. On la cultive dans nos jardins.

Description. — Forme irrégulière et hauteur de 9 centimètres. — Feuilles oblongues, entières et repliées sur le bord. — Fleurs rouges, en bouquet. — Variété à fleurs blanches.

Cet arbuste est vénéneux. Welsh[4] parle d'un repas qui devint funeste aux convives pour avoir mangé d'un lièvre qui s'était nourri de ses feuilles. Villars[5] dit qu'il fait périr les chèvres et les brebis qui en mangent. Ce botaniste l'a employé contre les dartres. Il paraît avoir les mêmes propriétés que le précédent, et a de plus l'avantage d'être indigène.

(En Piémont, on prépare, par infusion des bourgeons, une huile préconisée contre les douleurs articulaires, connue sous le nom d'huile de marmottes. Cette appellation, comme celle qu'on a donnée à l'huile de brugnon, doit être entachée d'erreur, à cause de la similitude du lieu de fabrication : on a confondu l'huile végétale qui nous occupe avec l'huile animale que l'on extrayait autrefois du corps des marmottes.)

Il est à croire que le rhododendrum hirsutum, qui croît dans les mêmes lieux, se rapproche du rosage ferrugineux par ses propriétés.


Rhododendron géant

Nom accepté : Rhododendron maximum


ROSAGE A FEUILLES LARGES, rhododendrum maximum, L. — Cette belle espèce, de l'Amérique septentrionale, où elle est presque un arbre, n'est qu'un buisson haut de 2 mètres dans nos jardins.

Description. — Feuilles ovales, obtuses, à bords roulés. — Fleurs roses en ombelles terminales (juillet) ; variété à fleurs blanches, très-belle, une panachée de blanc, une de jaune, une de vert clair.

Elle est vénéneuse comme ses congénères. Cependant, on l'a employée aux Etats-Unis contre le rhumatisme chronique et la goutte. La poussière glanduleuse qui se trouve autour des pétioles et des semences est mise en

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  1. Act. des cur. de la nat. Berlin, 1775.
  2. Bibliothèque médicale, t. XXXIV, p. 415.
  3. Encyclopédie méthodique, t. VI, p. 265, art. BOTANIQUE.
  4. Orfila, Toxicologie générale, t. II.
  5. Flore du Dauphiné, t. III, p. 591.


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usage, suivant Coxe[1], comme sternutatoire. Michaux[2] dit qu'en Amérique cette espèce fournit aux abeilles un miel délétère.


Rhododendron du Pont

Nom accepté : Rhododendron ponticum


BOSAGE PONTIQUE ou DE PONT, rhododendrum ponticum, L. — Cet arbrisseau a été introduit dans nos jardins par Tournefort[3], qui le trouva près de Cérasonte, le long de la mer Noire, etc. C'est le rhododendros de Pline[4]. Cet auteur dit que le miel puisé sur ses fleurs, et qu'il nomme mœnomenca,- rend insensé. Dioscoride parle aussi de ce miel vénéneux, qui est fourni aussi, comme nous l'avons dit plus haut d'après Michaux, par le rosage à feuilles larges. D'après Fourcroy et Vauquelin[5], le rhododendron pontique présente chez nous sur son réceptacle des grains d'une sorte de miel concret, assez semblable pour l'aspect au sucre candi, mais qui est amer ; il se fond pendant la nuit par la fraîcheur de l'air. Ce sont, suivant Bosc[6], les pieds plantés en pots, à l'abri du soleil et de la rosée, qui en fournissent ; ceux qui sont très-vigoureux n'en fournissent pas.

Cet arbrisseau a été reconnu aussi vénéneux en France qu'en Perse. Pépin[7] a rapporté à la Société royale d'horticulture que quatre chèvres qui en avaient mangé furent empoisonnées et moururent au bout de quatre jours dans des souffrances horribles ; on trouva des traces d'inflammation dans l'estomac et les intestins. Une autre chèvre et un bouc, qui mangèrent aussi de ces feuilles, n'en moururent pas, ayant bu du lait ; ils furent huit jours à se remettre.

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  1. Americ. disp., p. 526.
  2. Mérat et Delens, Dictionnaire de matière médicale et de thérapeutique, t. VI, p. 75.
  3. Voyage, t. III, p. 70.
  4. Lib. II, cap. XIII.
  5. Annales de chimie, 1807, t. LXIII, p. 102.
  6. Séance de l'Institut, 31 mai 1824.
  7. Annales de la Société d'horticulture, juillet 1845, t. XXX. p. 410.