Nénuphar (Cazin 1868) : Différence entre versions
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+ | [[File:Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes (Pl. XXVII) (6459822771).jpg|thumb|PLANCHE XXVII : 1. Moscatelline. 2. Mouron rouge. 3. Nénuphar. 4. Nerprun. 5. Nigelle.]] | ||
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− | <center>NÉNUPHAR. Nymphea alba. L. | + | <center>'''NÉNUPHAR'''. ''Nymphea alba''. L. |
''Nymphea lutea major''. C. Bauh., Tourn. — ''Nymphea alba major vulgaris''. Park. | ''Nymphea lutea major''. C. Bauh., Tourn. — ''Nymphea alba major vulgaris''. Park. |
Version actuelle en date du 8 mars 2017 à 18:48
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Nom accepté : Nymphaea alba
Nymphea lutea major. C. Bauh., Tourn. — Nymphea alba major vulgaris. Park.
Grand nénuphar, — lis des étangs, — lis d'eau, — lune d'eau, — volant d'eau, — blanc d'eau, - volet blanc, — baratte, — cruchon, — herbe aux plateaux, — nymphe, - pyrote, — herbe d'enfer.
NYMPHÉACÉES. Fam. nat. — POLYANDRIE POLYGYNIE. L.
Le nénuphar, plante vivace (Pl. XXVII), brille à la surface des étangs comme le lis dans nos parterres. L'observation a démontré que le développement des feuilles du nénuphar, au printemps, est un signe certain de la belle saison et de la chaleur, et qu'en automne la disparition de ces feuilles annonce les gelées.
Description. — Racines très-longues, blanches, épaisses, noueuses et charnues, pas de tige. — Feuilles très-grandes, longuement pétiolées, épaisses, charnues, ovales, lisses, échancrées en cœur, s'épanouissant à la surface de l'eau. — Fleurs blanches, grandes, solitaires, portées sur un pédoncule radical de la même largeur que les pétioles (juin-septembre). — Calice à quatre ou cinq grandes folioles colorées, persistant. — Corolle composée de pétales nombreux, d'un beau blanc, placés sur plusieurs rangs superposés. — Etamines plus courtes que la corolle et en très-grand nombre. - Un ovaire. — Un stigmate. — Fruit : baie sèche, renfermant une grande quantité de semences et ayant à peu près la forme d'une capsule de pavot.
Parties usitées. — Les rhizômes et les fleurs.
Récolte. — La racine de nymphéa est difficile à sécher ; on doit la couper par branches ou lambeaux minces et la faire sécher promptement. Quel que soit le soin que l'on prenne, elle brunit toujours un peu. Par sa dessiccation elle perd 80 pour 100 de son poids.
[Culture. — Cette plante sert à orner les pièces d'eau, il lui faut de la terre vaseuse, argileuse et un peu tourbeuse ; on la multiplie par division des rhizômes ou par graines semées en juin ou en juillet dans des terrines que l'on immerge.]
Propriétés physiques et chimiques. — La racine de nénuphar, inodore, d'une saveur amère et styptique, contient, d'après Morin, de Rennes[1], de l'amidon, une substance muqueuse, du tannin combiné à l'acide gallique, une matière végéto-animale, quelques acides végétaux et quelques sels.
À L'INTÉRIEUR. — Infusion, de 100 à 300 gr. (racine) par kilogramme d'eau. |
Sirop (1 sur 2 d'eau bouillante et de sucre), 50 à 100 gr., en potion. |
Les anciens n'hésitaient pas à reconnaître dans les semences et la racine de nénuphar la vertu d'éteindre les désirs vénériens, et même d'abolir la faculté génératrice. Personne n'ignore la confiante et aveugle crédulité avec
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- ↑ Journal de pharmacie, 1821, t. VII, p. 450.
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laquelle les religieuses de nos couvents faisaient usage de cette plante pour réprimer des désirs que l'on ne parvient à éteindre que par l'absence de toute excitation, soit morale, soit physique.
- Magnaque subducto stipite flamma perit.
- (OVIDE, De remed. amoris.)
Regardée par les uns comme émolliente et rafraîchissante, et par les autres comme excitante à la manière des toniques et des amers, on est resté longtemps dans le doute sur les véritables propriétés de la racine de nénuphar. Ce dont j'ai pu me convaincre, c'est qu'à l'état frais elle rougit et enflamme la peau sur laquelle on l'applique. Cet effet explique le succès (tout révulsif) que Detharding a obtenu contre la fièvre intermittente, en appliquant cette racine, coupée en long, sur la plante des pieds. G. Horsius dit que la racine de nénuphar cuite pendant longtemps dans du beurre, que l'on passe ensuite à travers un linge, forme une pommade dont l'usage rend les cheveux plus beaux et plus abondants.
Les fleurs de nénuphar ont été regardées par Alibert comme légèrement narcotiques ; elles sont mucilagineuses, émollientes et adoucissantes.