Selin (Cazin 1868) : Différence entre versions

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Nom accepté : ''[[Thysselinum palustre]]''
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Nom accepté : ''[[Peucedanum palustre]]''
  
  

Version actuelle en date du 16 décembre 2016 à 21:47

Seigle (ergot)
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Séneçon


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Nom accepté : Peucedanum palustre


SELIN DES MARAIS. Selinum palustre.

Persil des marais, — encens d'eau.

OMBELLIFÈRES. Fam. nat. — PENTANDRIE DYGINIE. L.


Le selin des marais croît dans les prairies humides des bois.

Description. — Racine épaisse, subfusiforme. — Tige droite, cylindrique, finement striée, rameuse supérieurement, haute d'environ un mètre. — Feuilles longuement pétiolées, aiguës, d'un vert tendre, les radicales quelquefois tripennées ; folioles sessiles, à découpures fines et étroites, planes, linéaires et souvent obtuses, — Fleurs d'un blanc jaunâtre, régulières, terminales, disposées en ombelles (juin-juillet-août). — Involucre à folioles réfléchies. — Fruit : semences ovales, un peu comprimées, elliptiques et striées sur leg dos.

Parties usitées. — L'herbe et la racine.

Récolte. — La récolte n'exige rien de particulier.

Culture. — Cette plante n'est cultivée que dans les jardins botaniques. On peut la propager par semis faits au printemps dans les endroits marécageux.]

Propriétés physiques et chimiques. — Cette plante contient un suc laiteux blanc, âcre, caustique, qui la distingue de la plupart des ombellifères. D'après Peschier[1], la racine contient un acide auquel il a donné le nom d’acide sélinique.

La racine de selin des marais a été recommandée comme emménagogue, carminative, diurétique ; mais on l'a rarement employée, à cause de son activité, qui, dit-on, va jusqu'à la causticité. Elle a été donnée en Courlande contre l'épilepsie, d'après Trinius[2]. Schmutziger[3] la prescrit, dans la même maladie, à la dose de 75 centigr. à 1 gr. toutes les cinq heures, si, toutefois, il n'y a pas d'excitation dans les voies digestives ; il la recommande aussi contre la coqueluche et les contractions spasmodiques de l'utérus.

Th. Herpin[4] a expérimenté de nouveau le selin des marais dans l'épilepsie, ila prescrit la poudre de la racine à la dose quotidienne de 2.00 à 16.00, en deux, trois ou quatre prises. Il a guéri par cette plante cinq malades, dont trois ont rechuté.

(Voici, du reste, d'après un travail ultérieur de ce praticien[5], les doses et le mode d'administration du médicament :

« La dose initiale hebdomadaire doit être de 30 gr., partagée en vingt prises ; on administre trois prises par jour, une heure avant chaque repas, ou la dernière au moment du coucher.

«  Si le patient éprouve de la colique ou de la diarrhée, on réduit, pour ce jour-là, le nombre des prises à deux et même à une seule ; presque toujours le lendemain, on peut revenir aux trois prises.

« L'accroissement hebdomadaire doit être de 15 gr., et il sera poursuivi

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  1. Bulletin des sciences chimiques, t. VIII, p. 270.
  2. Journal général de littérature étrangère, t. XIX, p. 55.
  3. Bulletin des sciences médicales de Férussac, t. XII, p. 147.
  4. Du pronostic et du traitement curatif de l'épilepsie, p. 594 et suiv. Paris. 1852.
  5. In Bulletin de thérapeutique, t. LVI, p. 353, 403.


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jusqu'à ce qu'on parvienne à 120 gr., dose qui sera atteinte à la septième semaine, s'il n'y a pas eu d'arrêt dans la progression. Pour le huitième septénaire, on portera la dose à 125 gr., nombre rond. Si, pendant la période ascendante, les malaises gastro-intestinaux se renouvelaient plus d'une fois par semaine, on réitérerait la même dose le septénaire suivant ; cela est rarement nécessaire. Il est bien plus rare encore qu'on soit forcé, par la persistance des incommodités, de redescendre de 15 gr.

« La dose maximum sera poursuivie pendant six semaines dans un traitement normal, où l'on aura ainsi employé, en trois mois, 1,275 gr. de poudre de selin. Nous indiquerons plus loin la conduite à tenir ultérieurement.

« Dans la seconde enfance, de sept à treize ans environ, on débutera par la dose hebdomadaire de 20 gr., et l'accroissement sera de 10 gr. par semaine ; on atteindra ainsi, en neuf septénaires, la dose de 100 gr., et, en la poursuivant pendant cinq semaines, on aura administré en trois mois 940 gr.

« Pour les enfants plus jeunes, guidé par l'analogie, je propose 10 gr. comme dose initiale, 5 gr. comme progression, 50 comme maximum ; d'où résulterait l'emploi de 4 à 500 gr. en un trimestre.

« Lorsqu'après trois ou quatre mois de l'usage du selin, les accès continuent, mais à des intervalles de plus en plus éloignés ou avec une atténuation évidente dans leur intensité (ce qui est plus rare), il faut continuer la médication, tant que l'amélioration va croissant. On changera de remède quand la marche restera stationnaire.

« En cas de succès, le meilleur moyen de prévenir les rechutes, c'est de continuer, après la suppression des attaques, la médication à la dose maximum, pendant un temps aussi long que celui qui a été nécessaire pour obtenir ce résultat. On emploiera ainsi, pour la consolidation, une quantité supérieure à celle qui a été nécessaire pour supprimer les attaques. Il ne faut jamais terminer la cure, ni à doses décroissantes, ni d'une manière intermittente, si l'on veut éviter les récidives.) »

Boerhaave assure que le suc laiteux de l'herbe a la vertu purgative de la scammonée et peut lui être substitué.