Troène (Cazin 1868) : Différence entre versions

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l'arbrisseau une partie de l'hiver.
 
  
Parties «usitées. Les feuilles, les fleurs et les fruits.
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Cet arbrisseau, d'un aspect agréable, croît naturellement dans les haies et dans les bois. Les vaches, les chèvres, les moutons mangent les feuilles. Les perdrix, les grives, les merles se nourrissent des fruits. Les morilles se plaisent au pied du troëne. Cet arbrisseau est vulgairement connu dans nos départements sous le nom de ''truffetier''.
  
Kéeolte. — On récolle les feuilles et les fleurs pendant l'été; les fruits en automne.
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'''Description'''. — Tiges de 2 à 3 mètres, à rameaux opposés, cylindriques, flexibles, d'une couleur cendrée. — Feuilles ovales, lancéolées, glabres, entières, d'un vert gai, courtement pétiolées, persistantes dans les hivers doux. — Fleurs blanches, petites, odorantes, disposées en panicules ou en thyrse à l'extrémité des rameaux (juin-juillet). — Calice, court, urcéolé. — Corolle tubulée, divisée à son limbe en quatre lobes ovales. — Fruits : baies mûrissant en automne, se colorant d'un pourpre noir, et restant sur l'arbrisseau une partie de l'hiver.
Ces fruits sont souvent mêlés par fraude à ceux de nerprun. (Voyez l'article NERPKUS,
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Culture. — On le propage de marcottes, de boutures, de graines ou de pieds en-
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'''Récolte'''. — On récolte les feuilles et les fleurs pendant l'été ; les fruits en automne. Ces fruits sont souvent mêlés par fraude à ceux de nerprun. (Voyez l'article [[Nerprun (Cazin 1868)|NERPRUN]], p. 679.)
  
Les fleurs sont odorantes; les feuilles ont une saveur acerbe et légèrement piquante.
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'''Culture'''. On le propage de marcottes, de boutures, de graines ou de pieds enracinés pour en faire des haies, des palissades, des bordures, etc. ; il figure dans les bosquets d'automne.
Leur décoction noircit par l'addition du sulfate de fer. Les baies fournissent une couleur
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'''Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques'''. — Les fleurs sont odorantes ; les feuilles ont une saveur acerbe et légèrement piquante. Leur décoction noircit par l'addition du sulfate de fer. Les baies fournissent une couleur noire et un bleu turquin, dont on fait usage pour les enluminures et pour colorer le vin ; elle sert aussi à faire l'encre des chapeliers.
vin; elle sert aussi à faire l'encre des chapeliers.
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(Ces baies contiennent de l'eau, du ligneux, du glucose, une matière cireuse et une
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(Ces baies contiennent de l'eau, du ligneux, du glucose, une matière cireuse et une matière colorante d'un beau cramoisi, soluble dans l'eau et dans l'alcool, insoluble dans l'éther, parfaitement distincte des matières colorantes connues, ne renfermant que du carbone, de l'hydrogène et de l'oxygène, à laquelle Nicklès<ref>''Journal de pharmacie et de chimie'', mai 1859.</ref> a donné, pour la différencier, le nom de ''liguline''. Ce chimiste a appliqué cette substance à l'analyse des eaux potables, où elle paraît appelée à rendre des services.)
matière colorante d'un beau cramoisi, soluble dans l'eau et dans l'alcool, insoluble dans
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l'éther, parfaitement distincte des matières colorantes connues, ne renfermant que du
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carbone, de l'hydrogène et de l'oxygène, à laquelle Nicklès (1) a donné, pour la diffé-
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rencier, le nom de liguline. Ce chimiste a appliqué cette substance à l'analyse des eaux
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potables, où elle paraît appelée à. rendre des services.)
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Les branches les plus flexibles de cet arbrisseau sont employées à faire des liens et des ouvrages de vannerie. Son bois, inattaquable aux insectes, peut servir d'échalas.
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(Polex a découvert dans l'écorce une substance amère qu'il nomme ''ligustrine'' ; c'est une masse jaune, extractiforme, hygrométrique, soluble dans l'alcool et l'eau, insoluble dans l'éther. Ce n'est pas un alcaloïde)<ref>''Journal de chimie médicale'', 1839, 2e série, t. V, p. 171.</ref>.
une masse jaune, extractiforme, hygrométrique, soluble dans l'alcool et l'eau, insoluble
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dans l'éther. Ce n'est pas un alcaloïde) (2).
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Les feuilles et les fleurs de troëne passent pour astringentes, détersives,
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Les feuilles et les fleurs de troëne passent pour astringentes, détersives, vulnéraires. Leur décoction est usitée dans les maux de gorge, les aphthes, la stomatite, les ulcères scorbutiques de la bouche, le relâchement de la luette, l'engorgement chronique des amygdales. La décoction des feuilles avec addition de quelques gouttes d'acide sulfurique ou chlorhydrique, et une suffisante quantité de miel rosat, m'a plusieurs fois été utile en gargarisme dans les affections dont je viens de parler. J'ai vu des paysans se guérir de diarrhées chroniques au moyen du suc des feuilles et des fleurs de troène pris à la dose d'un demi-verre chaque matin. Une femme âgée de quarante-cinq ans, d'un tempérament lymphatique, affaiblie par des pertes mensuelles abondantes, a été débarrassée de ces dernières par le même remède administré chaque jour pendant vingt jours.
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(1) Journal de pharmacie et de. chimie, mai 1859.
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(2) Journal de chimie, médicale, 1839, 2e série, t. V, p. 171.
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Version actuelle en date du 14 décembre 2016 à 22:15

Tormentille
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Tulipier


[1074]

Nom accepté : Ligustrum vulgare


TROËNE. Ligustrum vulgare. L.

Ligustrum Germanicum. C. Bauh. — Ligustrum. J. Bauh., Ger., Black

OLÉINÉES. — OLÉES. Fam. nat. — DIANDRIE MONOGYNIE. L.


Cet arbrisseau, d'un aspect agréable, croît naturellement dans les haies et dans les bois. Les vaches, les chèvres, les moutons mangent les feuilles. Les perdrix, les grives, les merles se nourrissent des fruits. Les morilles se plaisent au pied du troëne. Cet arbrisseau est vulgairement connu dans nos départements sous le nom de truffetier.

Description. — Tiges de 2 à 3 mètres, à rameaux opposés, cylindriques, flexibles, d'une couleur cendrée. — Feuilles ovales, lancéolées, glabres, entières, d'un vert gai, courtement pétiolées, persistantes dans les hivers doux. — Fleurs blanches, petites, odorantes, disposées en panicules ou en thyrse à l'extrémité des rameaux (juin-juillet). — Calice, court, urcéolé. — Corolle tubulée, divisée à son limbe en quatre lobes ovales. — Fruits : baies mûrissant en automne, se colorant d'un pourpre noir, et restant sur l'arbrisseau une partie de l'hiver.

Parties usitées. — Les feuilles, les fleurs et les fruits.

Récolte. — On récolte les feuilles et les fleurs pendant l'été ; les fruits en automne. Ces fruits sont souvent mêlés par fraude à ceux de nerprun. (Voyez l'article NERPRUN, p. 679.)

Culture. — On le propage de marcottes, de boutures, de graines ou de pieds enracinés pour en faire des haies, des palissades, des bordures, etc. ; il figure dans les bosquets d'automne.

Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques. — Les fleurs sont odorantes ; les feuilles ont une saveur acerbe et légèrement piquante. Leur décoction noircit par l'addition du sulfate de fer. Les baies fournissent une couleur noire et un bleu turquin, dont on fait usage pour les enluminures et pour colorer le vin ; elle sert aussi à faire l'encre des chapeliers.

(Ces baies contiennent de l'eau, du ligneux, du glucose, une matière cireuse et une matière colorante d'un beau cramoisi, soluble dans l'eau et dans l'alcool, insoluble dans l'éther, parfaitement distincte des matières colorantes connues, ne renfermant que du carbone, de l'hydrogène et de l'oxygène, à laquelle Nicklès[1] a donné, pour la différencier, le nom de liguline. Ce chimiste a appliqué cette substance à l'analyse des eaux potables, où elle paraît appelée à rendre des services.)

Les branches les plus flexibles de cet arbrisseau sont employées à faire des liens et des ouvrages de vannerie. Son bois, inattaquable aux insectes, peut servir d'échalas.

(Polex a découvert dans l'écorce une substance amère qu'il nomme ligustrine ; c'est une masse jaune, extractiforme, hygrométrique, soluble dans l'alcool et l'eau, insoluble dans l'éther. Ce n'est pas un alcaloïde)[2].

Les feuilles et les fleurs de troëne passent pour astringentes, détersives, vulnéraires. Leur décoction est usitée dans les maux de gorge, les aphthes, la stomatite, les ulcères scorbutiques de la bouche, le relâchement de la luette, l'engorgement chronique des amygdales. La décoction des feuilles avec addition de quelques gouttes d'acide sulfurique ou chlorhydrique, et une suffisante quantité de miel rosat, m'a plusieurs fois été utile en gargarisme dans les affections dont je viens de parler. J'ai vu des paysans se guérir de diarrhées chroniques au moyen du suc des feuilles et des fleurs de troène pris à la dose d'un demi-verre chaque matin. Une femme âgée de quarante-cinq ans, d'un tempérament lymphatique, affaiblie par des pertes mensuelles abondantes, a été débarrassée de ces dernières par le même remède administré chaque jour pendant vingt jours.

Le troëne, tout à fait inusité de nos jours, peut s'ajouter aux nombreuses

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  1. Journal de pharmacie et de chimie, mai 1859.
  2. Journal de chimie médicale, 1839, 2e série, t. V, p. 171.


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ressources dont le médecin de campagne peut disposer en faveur des malades indigents.