Impératoire (Cazin 1868) : Différence entre versions

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imperatoria, C. BAUH.—Imperatoria alpina maxima. TOURN.—Imperatoria
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major. GAR. — Ostrantia. DOD. — Selinum imperatoria. GRANTZ.
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Magistrantia. CAM. — Ostruthium. Diosc.
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Impératoire commune, — impératoire des Alpes, — benjoin français, — ostruche, — ostrute,
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impératoire des montagnes.
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: OMBELLIFÈRES. — PETJCÉDANÉES . Fam. nat. — PENTAKDRIE DIGYNIE. L.
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Cette plante (PI. XXII) croît dans les pâturages montagneux des Alpes,
 
des Pyrénées, des Vosges, etc., où elle est vivace. On la cultive dans les
 
jardins. Au premier coup d'oeil, elle a l'aspect de l'angélique.
 
  
Description.—Racine grosse, noueuse, garnie, de fibres nombreuses, longues et
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''Imperatoria''. C. Bauh. — ''Imperatoria alpina maxima''. Tourn. — Imperatoria major. Gar. — ''Ostrantia''. Dod. — ''Selinum imperatoria''. Grantz. - ''Magistrantia''. Cam. — ''Ostruthium''. Diosc.
  
Récolte. .On la récolte l'hiver poUr la conserver. Après l'avoir coupée par
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Impératoire commune, impératoire des Alpes, — benjoin français, — ostruche, — ostrute, impératoire des montagnes.
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Cette plante (Pl. XXII) croît dans les pâturages montagneux des Alpes, des Pyrénées, des Vosges, etc., où elle est vivace. On la cultive dans les jardins. Au premier coup d'œil, elle a l'aspect de l'angélique.
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( 4) Bulletin général de thérapeutique, t. XXIII, p. khli.
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'''Description'''. — Racine grosse, noueuse, garnie, de fibres nombreuses, longues et rampantes. — Tige cylindrique, creuse, épaisse, haute de 50 à 80 centimètres. — Feuilles pétiolées, à trois folioles élargies, trilobées et dentées. — Fleurs blanchâtres, disposées en une grande ombelle privée de collerette. — Calice très-court, peu apparent. — Corolle à cinq pétales égaux, échancrés en cœur à leur sommet. — Cinq étamines de la longueur de la corolle. — Deux styles très-ouverts. — Deux akènes bordés d'une aile membraneuse et munis sur le dos de trois petites côtes.
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'''Parties usitées'''. — La racine.
  
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'''Récolte'''. — On la récolte l'hiver poUur la conserver. Après l'avoir coupée par rouelles, on la fait sécher. Celle qu'on trouve dans le commerce vient ordinairement de l'Auvergne. Elle nous vient encore de la Savoie où elle porte le nom d’''otours''. En vieillissant, elle perd la moitié de ses propriétés : on doit donc la choisir nouvelle, bien nourrie et odorante.
  
IRIS COMMUN OU IRIS GERMANIQUE.
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'''Culture'''. — Cette racine a beaucoup plus d'énergie lorsqu'elle végète sur les montagnes que lorsqu'elle croît dans les plaines ou qu'elle est cultivée dans nos jardins. [Elle vient dans toutes les expositions et dans tous les sols, à l'exception de ceux qui sont trop humides; on la propage de graines et mieux d'éclats de pieds opérés à l'automne ou en repiquant les rejetons.]
  
longs, transparents, inodore, acre, styptique, fusible à 75° centigrades, insoluble dans
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'''Propriétés physiques et chimiques'''. — La saveur de la racine d'impératoire est âcre, amère et aromatique, et son odeur peut être comparée à celle de l'angélique, mais elle est plus forte et moins agréable. Si on coupe la racine fraîche, elle laisse échapper un suc amer, d'un blanc jaunâtre. Ses principes actifs résident dans une huile volatile et une substance extractive résineuse. — On se sert de la racine d'impératoire pour aromatiser le fromage de Glaris en Suisse.
l'eau, soluble dans l'alcool et l'éther; sa formule serait G2/'H,20!i).
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PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
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(Osann en a extrait par l'éther l’''impératorine'', matière neutre, cristallisée en prismes
  
A L'INTÉRIEDR. — Infusion ou décoction, 15 à
 
30 gr. par kilogramme d'eau.
 
  
Poudre, 1 à 2 gr. comme excitant, 3 à 6 gr.
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comme fébrifuge.
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Eau distillée, 30 à 100 gr. en potion.
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longs, transparents, inodore, âcre, styptique, fusible à 75° centigrades, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et l'éther ; sa formule serait C<sub>24</sub> H<sub>12</sub> O<sub>5</sub>).
  
Teinture (impératoirepulvérisée, 30 gr.; écorce
 
d'orange, 15 gr.; semences d'anis, 8 gr.; al-
 
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jours et filtrez), par petites cuillerées dans
 
  
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A L'EXTÉRIEUR. —En cataplasme, en pondit
 
  
en pommade avec l'axonge ; en masticatoire
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A L'INTÉRIEUR. — Infusion ou décoction, 15 à 30 gr. par kilogramme d'eau.<br \>
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Poudre, 1 à 2 gr. comme excitant, 3 à 6 gr. comme fébrifuge.<br \>
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Eau distillée, 30 à 100 gr. en potion.<br \>
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Teinture (impératoire pulvérisée, 30 gr. ; écorce d'orange, 15 gr. ; semences d'anis, 8 gr. ; alcool, 500 gr. Faites digérer pendant huit jours et filtrez), par petites cuillerées dans
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une demi-tasse d'infusion de petite sauge ou de camomille romaine. (Roques.)<br \>
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A L'EXTÉRIEUR. — En cataplasme, en poudre, en pommade avec l'axonge ; en masticatoire comme sialagogue.<br \>
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Cette racine entre dans l'orviétan de Charas, dans la thériaque, dans le vinaigre thériacal, dans l'esprit carminatif de Sylyius : toutes préparations de l'ancienne pharmacie.
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comme sialagogue.
 
  
Cette racine entre dans l'orviétan de fe-
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L'impératoire est un tonique excitant employé dans l'inappétence, les flatuosités, les coliques venteuses causées par la débilité des voies digestives ; dans les flueurs blanches, la chlorose, le catarrhe chronique, la paralysie, les embarras atoniques des viscères, l'asthme humide, la gravelle sans irritation des reins, etc. Les propriétés de cette plante sont assimilées à celles de l'angélique.
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riacal, dans l'esprit carminatif de Sylyius:
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toutes préparations de l'ancienne pharmacie,
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L'impératoire est un tonique excitant employé dans l'inappétence, les
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Petrus Forestus vante les propriétés de la racine d'impératoire dans le traitement de l'hystérie. Horstius la dit utile dans les hydropisies. Chomel, dans la rétention d'urine, la néphrite, l'asthme. Hoffmann la considère comme un remède divin dans les coliques flatulentes. Lange lui attribue une grande efficacité contre les fièvres intermittentes ; il en a obtenu, dit-il, des résultats tellement avantageux dans les fièvres quartes rebelles, qu'il la regarde comme supérieure au quinquina. Baglivi en faisait usage dans les fièvres adynamiques. En poudre, elle a été administrée avec succès par Decker dans la paralysie de la langue. Roques regarde comme très-convenable, vers la fin des fièvres muqueuses et adynamiques, la teinture composée d'impératoire (Voyez PRÉPARATIONS ET DOSES). Spitta, à Rostock, a obtenu, en 1831, de très-bons effets de la racine d'impératoire employée seule (sans opium) dans le ''delirium tremens''. Il cite trois cas où ce remède, administré à fortes doses, lui a réussi ; il faisait prendre 45 gr. de racine
flatuosités, les coliques venteuses causées par la débilité des voies diges-
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dans 250 gr. de colature, en y ajoutant le plus souvent quelques grammes de teinture de la même racine ou de celle d'angélique. « C'est, dit Roques en parlant de l'impératoire, une de nos meilleures plantes indigènes ; elle
tives ; dans les flueurs blanches, la chlorose, le catarrhe chronique, la para-
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produit une excitation vive, provoque la sueur et l'excrétion des urines. On peut l'employer utilement dans la plupart des fièvres intermittentes et des affections maladives qui réclament l'usage des toniques, et pourtant elle est tout à fait oubliée : on lui préfère des plantes herbacées, inodores et insipides. » Si l'impératoire n'est pas d'un usage plus fréquent, c'est probablement parce que nous possédons un grand nombre de plantes qui jouissent de propriétés analogues.
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irritation des reins, etc. Les propriétés de cette plante sont assimilées à
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celles de l'angélique.
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Petrus Forestus vante les propriétés de la racine d'impératoire dans le
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On a appliqué à l'extérieur de la racine d'impératoire pour déterger les ulcères de mauvaise nature, pour guérir la gale. Cullen l'a vantée comme un masticatoire très-utile dans l'odontalgie et dans les fluxions dentaires.  
traitement de l'hystérie. Horstius la dit utile dans les hydropisies. Chomel,
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dans la rétention d'urine, la néphrite, l'asthme. Hoffmann la considère
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comme un remède divin dans les coliques flatulentes. Lange lui attribue
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une grande efficacité contre les fièvres intermittentes; il en a obtenu, dit-il,
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des résultats tellement avantageux dans les fièvres quartes rebelles, qu'il la
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regarde comme supérieure au quinquina. Baglivi en faisait usage dans les
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fièvres adynamiques. En poudre, elle a été administrée avec succès par
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Decker dans la paralysie de la langue. Roques regarde comme très-conve-
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nable, vers la fin des fièvres muqueuses et adynamiques, la teinture com-
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posée d'impératoire (Voyez PRÉPARATIONS ET DOSES). Spitta, à Rostock, a ob-
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tenu , en 1831, de très-bons effets de là racine d'impératoire employée
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seule (sans opium) dans le delirium tremens. Il cite trois cas où ce remède,
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administré à fortes doses, lui a réussi ; il faisait prendre 45 gr. de racine
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dans 250 gr. de colature, en y ajoutant le plus souvent quelques grammes
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de teinture de la même racine ou de celle d'angélique. « C'est, dit Roques
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en parlant de l'impératoire, une de nos meilleures plantes indigènes ; elle
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produit une excitation vive, provoque la sueur et l'excrétion des urines. On
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peut l'employer utilement dans la plupart des fièvres intermittentes et des
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affections maladives qui réclament l'usage des toniques, et pourtant elle est
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tout à fait oubliée : on lui préfère des plantes herbacées, inodores et insi-
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pides. » Si l'impératoire n'est pas d'un usage plus fréquent, c'est probable-
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ment parce que nous possédons un grand nombre de plantes qui jouissent
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de propriétés analogues.
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On a appliqué à l'extérieur de la racine d'impératoire pour déterger les
 
ulcères de mauvaise nature, pour guérir la gale. Cullen l'a vantée comme
 
un masticatoire très-utile dans l'odontalgie et dans les fluxions dentaires.
 
  
 
[[Catégorie:Cazin 1868]]
 
[[Catégorie:Cazin 1868]]

Version du 13 septembre 2016 à 09:34

If
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Iris

[525]

Nom accepté : Imperatoria ostruthium


IMPÉRATOIRE. Imperatoria ostruthium. L.

Imperatoria. C. Bauh. — Imperatoria alpina maxima. Tourn. — Imperatoria major. Gar. — Ostrantia. Dod. — Selinum imperatoria. Grantz. - Magistrantia. Cam. — Ostruthium. Diosc.

Impératoire commune, — impératoire des Alpes, — benjoin français, — ostruche, — ostrute, impératoire des montagnes.

OMBELLIFÈRES. — PEUCÉDANÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE DIGYNIE. L.


Cette plante (Pl. XXII) croît dans les pâturages montagneux des Alpes, des Pyrénées, des Vosges, etc., où elle est vivace. On la cultive dans les jardins. Au premier coup d'œil, elle a l'aspect de l'angélique.

Description. — Racine grosse, noueuse, garnie, de fibres nombreuses, longues et rampantes. — Tige cylindrique, creuse, épaisse, haute de 50 à 80 centimètres. — Feuilles pétiolées, à trois folioles élargies, trilobées et dentées. — Fleurs blanchâtres, disposées en une grande ombelle privée de collerette. — Calice très-court, peu apparent. — Corolle à cinq pétales égaux, échancrés en cœur à leur sommet. — Cinq étamines de la longueur de la corolle. — Deux styles très-ouverts. — Deux akènes bordés d'une aile membraneuse et munis sur le dos de trois petites côtes.

Parties usitées. — La racine.

Récolte. — On la récolte l'hiver poUur la conserver. Après l'avoir coupée par rouelles, on la fait sécher. Celle qu'on trouve dans le commerce vient ordinairement de l'Auvergne. Elle nous vient encore de la Savoie où elle porte le nom d’otours. En vieillissant, elle perd la moitié de ses propriétés : on doit donc la choisir nouvelle, bien nourrie et odorante.

Culture. — Cette racine a beaucoup plus d'énergie lorsqu'elle végète sur les montagnes que lorsqu'elle croît dans les plaines ou qu'elle est cultivée dans nos jardins. [Elle vient dans toutes les expositions et dans tous les sols, à l'exception de ceux qui sont trop humides; on la propage de graines et mieux d'éclats de pieds opérés à l'automne ou en repiquant les rejetons.]

Propriétés physiques et chimiques. — La saveur de la racine d'impératoire est âcre, amère et aromatique, et son odeur peut être comparée à celle de l'angélique, mais elle est plus forte et moins agréable. Si on coupe la racine fraîche, elle laisse échapper un suc amer, d'un blanc jaunâtre. Ses principes actifs résident dans une huile volatile et une substance extractive résineuse. — On se sert de la racine d'impératoire pour aromatiser le fromage de Glaris en Suisse.

(Osann en a extrait par l'éther l’impératorine, matière neutre, cristallisée en prismes


[526]

longs, transparents, inodore, âcre, styptique, fusible à 75° centigrades, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et l'éther ; sa formule serait C24 H12 O5).


PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.


A L'INTÉRIEUR. — Infusion ou décoction, 15 à 30 gr. par kilogramme d'eau.
Poudre, 1 à 2 gr. comme excitant, 3 à 6 gr. comme fébrifuge.
Eau distillée, 30 à 100 gr. en potion.
Teinture (impératoire pulvérisée, 30 gr. ; écorce d'orange, 15 gr. ; semences d'anis, 8 gr. ; alcool, 500 gr. Faites digérer pendant huit jours et filtrez), par petites cuillerées dans

une demi-tasse d'infusion de petite sauge ou de camomille romaine. (Roques.)
A L'EXTÉRIEUR. — En cataplasme, en poudre, en pommade avec l'axonge ; en masticatoire comme sialagogue.
Cette racine entre dans l'orviétan de Charas, dans la thériaque, dans le vinaigre thériacal, dans l'esprit carminatif de Sylyius : toutes préparations de l'ancienne pharmacie.


L'impératoire est un tonique excitant employé dans l'inappétence, les flatuosités, les coliques venteuses causées par la débilité des voies digestives ; dans les flueurs blanches, la chlorose, le catarrhe chronique, la paralysie, les embarras atoniques des viscères, l'asthme humide, la gravelle sans irritation des reins, etc. Les propriétés de cette plante sont assimilées à celles de l'angélique.

Petrus Forestus vante les propriétés de la racine d'impératoire dans le traitement de l'hystérie. Horstius la dit utile dans les hydropisies. Chomel, dans la rétention d'urine, la néphrite, l'asthme. Hoffmann la considère comme un remède divin dans les coliques flatulentes. Lange lui attribue une grande efficacité contre les fièvres intermittentes ; il en a obtenu, dit-il, des résultats tellement avantageux dans les fièvres quartes rebelles, qu'il la regarde comme supérieure au quinquina. Baglivi en faisait usage dans les fièvres adynamiques. En poudre, elle a été administrée avec succès par Decker dans la paralysie de la langue. Roques regarde comme très-convenable, vers la fin des fièvres muqueuses et adynamiques, la teinture composée d'impératoire (Voyez PRÉPARATIONS ET DOSES). Spitta, à Rostock, a obtenu, en 1831, de très-bons effets de la racine d'impératoire employée seule (sans opium) dans le delirium tremens. Il cite trois cas où ce remède, administré à fortes doses, lui a réussi ; il faisait prendre 45 gr. de racine dans 250 gr. de colature, en y ajoutant le plus souvent quelques grammes de teinture de la même racine ou de celle d'angélique. « C'est, dit Roques en parlant de l'impératoire, une de nos meilleures plantes indigènes ; elle produit une excitation vive, provoque la sueur et l'excrétion des urines. On peut l'employer utilement dans la plupart des fièvres intermittentes et des affections maladives qui réclament l'usage des toniques, et pourtant elle est tout à fait oubliée : on lui préfère des plantes herbacées, inodores et insipides. » Si l'impératoire n'est pas d'un usage plus fréquent, c'est probablement parce que nous possédons un grand nombre de plantes qui jouissent de propriétés analogues.

On a appliqué à l'extérieur de la racine d'impératoire pour déterger les ulcères de mauvaise nature, pour guérir la gale. Cullen l'a vantée comme un masticatoire très-utile dans l'odontalgie et dans les fluxions dentaires.