Livre d'heures d'Anne de Bretagne, identifications

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Les plantes du Livre d'Heures d'Anne de Bretagne (1503-1508)


Les plantes sont disposées dans l'ordre des folios du manuscrit. Nous reproduisons en premier les commentaires de Camus (1894), qui intègrent les identifications d'Antoine de Jussieu et celles de Decaisne. Suivent les commentaires d'autres auteurs et les nôtres. N'hésitez pas à ajouter vos propres commentaires (de façon concise).

Voyez aussi l'introduction au Livre d'heures d'Anne de Bretagne et les commentaires de Camus (1894).

Les images seront progressivement ajoutées aux pages par espèce, avec un lien vers celle-ci.


P. 10. Vingnetier. — Alius agrifolium. — Berberis vulgaris L. Epine-vinette.

P. 12. Becq de grue. — Clavelarie. — Erodium cicutarium L'Her. Cicutaire, aiguille de berger, et, d'après Jussieu « Bec de grue ». — Le nom latin du moyen âge clavelarie, dérivé de clavis ou de clavus, nous indique que les carpelles de cette espèce ont été comparés à des chevillettes.

P. 14. Grousse testes. — Cephagrossum. — Scabiosa arvensis L. Scabieuse des champs. — Pour Jussieu, la figure représente l'Aster atticus cærul. vulg. de C. Bauhin.

P. 16. Garoffle. — Specie cardo. — Cynara scolymus L. Artichaut. — Garoffle est une erreur du copiste pour carciofle, d'où est venu carchouflier (voy. Littré, Dicl.).

P. 18. Sousperantvin. — Species tripholium. — Trifolium rubens L. Trèfle rouge. — Qu'est-ce que sousperantvin ? Je serais porté à l'interpréter par souspire en vain.

P. 20. grenez de Bletes. — Cicle. — Atriplex hortensis L. Arroche.

P. 22. Polioust. — Pulegium. — Mentha Pulegium L. Pouliot.

P. 24. Andive. — Andiva. — Lactuca scariola L. Escarole. — Jussieu donne « laitue sauvage » et Decaisne : Senecio jacobæa L.

P. 26. Blé de Turquie. — Bladus Turquie. — Polygonum fagopyrum L. Sarrasin. — Autant que je sache, nous avons ici la plus ancienne mention du sarrasin en France. Du reste cette plante avait été introduite en Europe peu de temps avant la Renaissance (voy. De Candolle, Origine des plantes cultivées, p. 280). Dans la chronique de J. Stavelot, écrite à Liège vers la moitié du XVe siècle, il est parlé de « bleis persiens » qui probablement ne sont autres que nos blés sarrasins.

P. 28. Camamille. — Camamilla. — Matricaria chamomilla L. Camomille.

P. 30. Peisars. — Specie pisei. — Astragalus glycyphyllos L. Reglisse bastarde. — Jussieu dit « Pois sauvages »,

P. 32. Meurdre. — Muleta. — Myrtus communis L. Myrte.

Evangile Jean Grandes Heures Anne de Bretagne.jpg

P. 35. Huillet. — Species tunici. — Dianthus caryophyllus L. flore pleno. Œillet giroflée à fleurs doubles.

P. 35. Paqueretez d'eau. — Consolida media. — Pulicaria dysenterica Gærtn. Pulicaire dysentérique.

P. 36. Symballes. — Species prima veri. — Narcissus Pseudo-Narcissus L. Narcisse jaune.

P. 37. Bourrochez.— Boriago (l. Borrago). — Borrago officinalis L, — Bourrache.

P. 41. Framboyses. — Fraxibasia. — Rubus idæus L. Framboises.

P. 41. grant Consode. — Consolida maior. — Leucanthemum vulgare Lam. Grande marguerite.

P. 42. Botecornille. — Batizora. — Centaurea Cyanus L. Bluet. — Cornille doit être ici synonyme de cornet, et le nom s'applique sans doute à la forme des fleurs de la circonférence du capitule.

P. 45. Pavot rouge. — Papaver rubeum. — Papaver Rhœas L. Coquelicot.

P. 45. Primeveize. — Species primula verum. — Galanthus nivalis L. Perce-neige. — L'artiste s'est pris la fantaisie de peindre quelques-unes de ces fleurs en bleu.

P. 46. Clochettes. — Simbalaria. — Agraphis nutans Link. Jacinthe des bois.

P. 47. Aspic. — Species lavandule. — Lavandula spica L. Lavande.

P. 51. Fleur negee. — (Le nom latin manque dans le manuscrit.) — Enluminure fantaisiste formée de fleurs bleues d'œillet simple sur des tiges de coquelicot.

P. 51. Glais d'eau. — Acorus. — Iris pseudacorus L. Flambe d'eau, iris jaune.

P. 52. Flambe. — Yris. — Iris germanica L. Iris violet.

P. 55. Lys blanc. — Lilium. — Lilium candidum L. Lys commun.

P. 55. Roses roges. — Rosa rubea. — Rosa gallica L. Roses de Provins.

P. 56. Ne me obliez mie. — Camepiteos. — Veronica Chamædrys L. Véronique des bois.

P. 57. Ancollies. — Angelica. — Aquilegia vulgaris L. Ancolie commune (fleurs violacées).

P. 58. Gant nostre Dame. — Species urtica mortua. — Lamium purpureum L. Lamier pourpre.

P. 59. Passe rose. — Nigella. — Lychnis coronaria DC. Coquelourde.

P. 60. Souvienne vous de moy. — Amicalis subventio. — Myosotis palustris With. Ne m'oubliez pas.

P. 61. Ponmier. — Florum pomy. — Malus communis Lam. Fleurs rosées de pommier.

P. 62. Prevanche. — Provinca. — Vinca minor L. Pervenche.

P. 63. Siccoree. — Cicorea. — Cichorium Intybus L. Chicorée sauvage.

P. 64. Responces. — Mella. — Campanula Rapunculus L. Raiponce.

P. 65. franc Muguet. — Croseta lilialis. — Asperula odorata L. Aspérule odorante.

P. 66. Flamettes. — Jacea nigra. — Lychnis flos-cuculi L. Fleur de coucou. — Flamette est le diminutif de flamme conservé dans oriflamme ; c'est-à-dire que les pétales de la jolie fleurette ont été, par une heureuse comparaison, regardés comme de petits étendards roses.

P. 67. Soussicle. — Calandula. — Calendula arvensis L. Souci.

P. 68. Passeveloux. — Passivelocm (l. Passivelotum). — Celosia cristata L. Amarante crête de coq.

P. 69. Norilles franches. — Corulus. — Corylus maxima Miller. Noisettes franches, cultivées.

P. 70. Picot. — Pes corvi. — Ranunculus bulbosus L. ou R. acris L. Renoncule des prés. — Selon M. E. Rolland (Fl. pop. variétés bibl., p. 17) le terme de picot (= pied de coq) s'applique encore à ces espèces, dans les environs d'Amboise. D'après Desvaux (Flore de l'Anjou), ce serait aussi le nom du Ranunculus parviflorus L.

P. 71. Jalousie. — Zelotipie. — Delphinium Consolida L. Pied d'alouette. — Généralement c'est à l'Amarantus tricolor que l'on donnait jadis le nom de jalousie ou gelesie (dans le latin du moyen âge gelesia, gelosia, d'où le nom générique moderne celosia. Cfr. « Circa instans et Gr. Herbier » n° 213).

P. 72. Muguet des prez. — Species trifolii. — Lotus corniculatus L. Lotier.

P. 75. Roses de la marque d'Ancousne. — Species rosarum. — Rosa sp. — Jussieu le nomme « Rosier de tous les mois ». — La miniature, qui occupe tout l'encadrement du texte, offre deux rameaux de rosier, l'un à fleurs blanches, l'autre à fleurs roses.

P. 76. Pansée jaulne. — Species tassus barbatus. — Verbascum Blattaria L. Molène ; selon Jussieu « herbe aux mites ».

P. 77. Nyelle. — Nygena. — Agrostemma Githago L. Nielle des champs. — Cfr. Negella (Coquelourdes).

P. 78. Esclaire. — Salidonia. — Chelidonium majus L. Chélidoine, grande éclaire.

P. 79. Janettes. — Species behen albi. — Lychnis dioica DC. Floquet.

P. 80. Aubepin. — Alba spina. — Cratægus oxyacantha L. Aubépine.

P. 81. Feuves. — Faba. — Faba vulgaris Mch. Fleurs et gousses de fèves.

P. 82. Peterolle. — Species behen albi. — Silene inflata DC. Silène gonflée. — Comme l'on sait, c'est un jeu ordinaire pour les enfants de faire éclater le calice de cette fleur sur le front ou sur le dos de la main, en produisant un certain bruit qui les amuse beaucoup. De là est venu, sans aucun doute, le nom vulgaire de peterolle donné ici à cette espèce ; dénomination analogue à celles de craquette, claquet, claquoire, etc., en usage dans quelques régions de la Normandie (voy. Joret, Fl. n., p. 30).

P. 83. Coquu. — Species prima veri. — Primula officinalis Jq. Primevère, coucou.

P. 84. Rubitz. — Species amarice. — Adonis æstivalis L. Goutte de sang.

P. 85. Ancolies doubles. — Angelica. — Aquilegia vulgaris L. fl. pleno. Ancolie à fleurs doubles.

P. 86. Pescher. — Flores persici. — Persica vulgaris DC. Fleurs de pêcher.

P. 87. Paqueretes jaulnes. — Consolida. — Ranunculus acris L. Bassinet. La miniature offre l'espèce à fleurs doubles, cultivée dans les jardins sous le nom de « Bouton d'or ».

P. 88. Violete a trochetz. — Species tunici. — Dianthus barbatus L. Œillet de poète. — Les fleurs en capitules denses (trochets) de cette espèce portent le nom caractéristique de compagnons, dans le Vexin, à Magny et dans les environs.

P. 89. Bec de sygogne. — Herba Roberti. — Geranium Robertianum L. Herbe à Robert. — Selon quelques-uns, le nom Robert serait ici une altération populaire de ruber. Les tiges et les feuilles rougeâtres de la plante rendent cette explication assez plausible.

P. 90. Margarites. — Consolida minor. — Bellis perennis L. Pâquerette, petite marguerite à fleurs blanches bordées de carmin.

P. 91. Bec d'oyseau. — Avi rostrium (l. Avium rostrum). Stellaria holostea L. Langue d'oiseau.

P. 92. Que Dieu march[and]a. — Edera terrestris. — Glechoma hederacea L. Lierre terrestre. Jussieu l'appelle aussi « Terrette >.

P. 93. Vessereau. — Species ciceris L. — Vicia Cracca L. Vesce sauvage.

P. 94. Prunier. — Florum prunorum. — Prunus domestica L. Fleurs de prunier.

P. 97. Poys en gousse et en fleur. — Cicer album. — Pisum arvense L. Pois pigeon.

P. 98. Coquelourdes. — Species negella.— Lychnis dioica DC. Floquet. (Cfr. « Janettes ».)

P. 101. Treifles. — Trifolium maculatum. — Trifolium pratense L. Trèfle, triolet.

P. 102. Gripaume. — Catula. — Leonurus Cardiaca L. Agripaume. — Le nom latin catula, petite chatte, a été donné à cette fleur sans doute à cause de la villosité de sa corolle.

P. 105. Pavot. — Papaver album. — Papaver somniferum L. Pavot blanc cultivé.

P. 105. Roses d'oustre mer. — Species malve. — Althæa rosea L. Rose trémière. — Ainsi qu'on l'a déjà fait observer, le mot tremière n'est probablement qu'une altération d'outremer, et par conséquent le nom de « Rose de Tremier » , rapporté par Jussieu, est erroné. Dans le « Nomenclator » de Junius Hadrianus, et dans le traité de Dalechamp cette althée est encore appelée « Rose d'outremer » .

P. 106. Violletee (l. violletes ?). — Hasta regia. — Lythrum Salicaria L. Salicaire commune.

P. 107. Hanon. — Jacea nigra. — Centaurea jacea L. Centaurée des prés. — Hanon est encore aujourd'hui, en Normandie, le nom de cette centaurée et de plusieurs autres espèces voisines, telles que C. nigra, C. Scabiosa, etc. M. Joret (Patois du Bessin, p. 113) rapproche hanon de han (Cyperus longus, souchet) en donnant comme racine l'allemand hanf, chanvre. Je crois plutôt que hanon est le diminutif du vieux français hane, crochet. Ce nom aurait été donné à la plante à cause de la forme de ses fleurs ou de ses feuilles.

P. 108. Goudestz. — Corrigiola. — Convolvulus sepium L. Grand liseron.

P. 109. Freres. — Fragula. — Fragaria vesca L. Fraises.

P. 110. Genestz. — Genesta. — Sarothamnus scoparius K. Genêt à balais.

P. 111. Guiroflee. — Species tunici. — Dianthus caryophyllus L. Œillet giroflée (fleurs simples).

P. 112. Aubefin. — Species batizora. — Centaurea cyanus L.

P. 113. Sarrarine. — Species amarusta. — Chrysanthemum segetum L. Chrysanthème des blés.

P. 114. Colettes. — Species behen. — Lychnis sylvestris DC. Lychnide des bois.

P. 115. Marjolene grenee. — Sansucus. — Origanum Maiorana L. Marjolaine.

P. 119. de la Cocqueree. — Species scolatri. Solanum mamale. — Solanum dulcamara L. Morelle douce-amère.

P. 120. Milles pertuys. — Mille foramina. — Hypericum perforatum L. Mille-pertuis, herbe de la Saint-Jean.

P. 121. Viollete de mars. — Viola. — Viola odorata L. Violettes.

P. 122. de la Tenaisie. — Athanasia. — Tanacetum vulgare L. Tanaisie, barbotine.

P. 123. Ysope. — Ysopus. — Hyssopus officinalis L. Hysope.

P. 124. Ancoli[e]s blanches.— Angelica alba. — Aquilegia vulgaris L. flore albo. Ancolie à fleurs blanches.

P. 125. Pansées. — Menuta penseta. — Viola tricolor L. — Pensée.

P. 126. Janetee (l. Janetes). — Saponaria. — Saponaria officinalis L. Saponaire.

P. 127. menu Lys. — Centaurea maior. — Lysimachia vulgaris L. Grande lysimaque, corneille.

P. 128. Viollecte blanche. — Tunici albi. — Dianthus caryophyllus L. Œillet simple, blanc.

P. 131. Pommes de paradis. — Poma paradisi. — Malus communis Lam. Pommes de paradis encore vertes.

P. 132. Cornuettes. — Satyrion. — Orchis laxifiora Lam. (?) Orchis à fleurs lâches, variété à fleurs roses.

P. 133. Horvalle. — Aurum valet. — Scrofularia nodosa L. Grande scrofulaire.

P. 134. Huilletz blanc. — Species tunici. — Dianthus caryophyllus L. fl. albo pleno. — Œillet blanc à fleurs doubles.

P. 135. Blanche futaine. — Catoleri. — Viburnum lantana L. Mancienne (la plante est mal dessinée). Jussieu voit le « lilas blanc » (Lilac vulgaris Lam.). La Mancienne était appelée au XVIe siècle, blanche pute et blanche putain (Dalechamp). — Catoleri est probablement un dérivé de catus, comme Catolleria (voy. Pullan).

P. 136. Pastonnades. — Pascinaca (l. Pastinaca) domestica. — Daucus Carota L. Carotte. Dans la miniature, les fleurs sont rosées, comme c'est le cas lorsque l'ombelle de cette plante n'est pas entièrement épanouie.

P. 137. petite Consode. — Consolida media. — Achillea ptarmica L. — Achillée sternutatoire.

P. 138. Moustarde. — Sinapis. — Sinapis nigra L. Moutarde noire. — Jussieu indique la « sanve », c'est-à-dire le Sinapis arvensis L., car il ajoute « Sinapi arvense præcox, semine nigro ». Quant à Decaisne, il croit reconnaître ici le Sisymbrium amphibium de Linné (Roripa amphibia Bess.), qu'il appelle « raifort d'eau ».

P. 139. Langue de beuf. — Species buglossa. — Lycopsis arvensis L. Grippe des champs. — La plante est si bien figurée que je m'étonne de voir Decaisne proposer l’Anchusa italica Retz, d'autant plus que cette dernière espèce est très bien peinte sous le nom de bugleuse, p. 180.

P. 140. Treuffle menu. — Species triffolium. — Trifolium arvense L. Trèfle, pied-de-lièvre.

P. 143. Mauves. — Malva. — Malva sylvestris L. Mauve sauvage.

P. 144. Menuettes. — Minuta. — Polygala vulgaris L. Laitier commun.

P. 145. Scabieuse. — Scabiosa. — Scabiosa columbaria L. Scabieuse colombaire.

P. 146. Damoyselles. — Simbaleria. — Digitalis purpurea L. Gant de Notre-Dame.

P. 147. Reveille matin. — Linaria. — Linaria vulgaris Mch. Linaire commune, — Le nom français indique qu'il y a eu confusion entre cette linaire et l'Euphorbia Lathyris L. ; en effet les deux espèces ont entre elles une certaine ressemblance par les feuilles.

P. 148. Tierce feulle. — Tercifolium. — Plante fantaisiste, indéterminable.

P. 149. du Lin. — Linum. — Linum usitatissimum L. Lin cultivé.

P. 150. Baselic. — Ozimum. — Ocimum basilicum L. Basilic commun,

P. 151. Fougère. — Felix. — Pteris aquilina L. Grande fougère.

P. 152. Chardonnetz. — Virga pastoris. — Dipsacus sylvestris Mill. Cardère sauvage. — C'est à tort que Jussieu dit « chardon à foulon ».

P. 155. Chardons. — Species cardo. — Deux carduées indéterminables.

P. 156. Violette guiroflee. — Species keyri. — Matthiola incana R. Br. Giroflée des jardins à fleurs violettes.

P. 157. Chevrefueil. — Caprifolium. — Lonicera etrusca Santi. Chèvrefeuille d'Etrurie.

P. 158. Paqueretes. — Consolida minor. — Bellis perennis L. Petite marguerite, pâquerette cultivée. (Fleurs doubles entièrement blanches.)

P. 159. Jarveau (l. Jarreau ?). — Species orobi. — Probablement le Lathyrus Cicera L., jarrose, jarrat, petite gesse. — Pour Jussieu, c'est la Vicia sativa, et pour Decaisne l'Orobus tuberosus L.

P. 160. Bertonique. — Betonica. — Campanula medium L. Campanule carillon.

P. 161. Serpentine. — Gersa serpentaria. — Arum Dracunculus L. Grande serpentaire. — Gersa doit être de nouveau une faute du scribe ; peut-être avait-il à copier grossa.

P. 162. Basme. — Bassameta. — Peut-être le Mentha ocimoïdes Hast. — Jussieu identifie la plante figurée avec le « Baume des jardins » disant que c'est le Mentha hortensis verticillata, ocimi odore de C. Bauhin. Je ne sais sur quoi s'est appuyé Decaisne pour trouver dans cette miniature le Ballota nigra. — Le mot baume, forme moderne de basme, est resté dans quelques patois comme nom de diverses

P. 163. Quegourdes. — Cucurbita. — Lagenaria vulgaris Ser. Calebasse.

P. 164. Calabistry. — Gallicum minus. — Espèce de sauge difficile à déterminer. D'après Jussieu, l'artiste aurait ici représenté la « toute bonne » (Salvia sclarea L.) ; Decaisne y voit la S. pratensis L. Cette dernière identification paraît la plus vraisemblable.

P. 165. Guiroflee jausne. — Species keyri. — Cheiranthus cheiri L. Giroflée des murailles.

P. 166. Mere martyr. — Species camamille. — Leucanthemum parthenium G. G. Matricaire.

P. 167. Ganc blanc. — Species urtica alba. — Lamium album L. Lamier blanc, ortie blanche. — La forme ganc, au lieu de gant, est due certainement ici, comme ailleurs, à la confusion du c et du t dans l'écriture gothique.

P. 168. Gloustrons. — Bardana. — Lappa major DC. Bardane, glouteron.

P. 169. Apoustumee. — Boraginum silvestre. — Echium vulgare L. Vipérine, herbe aux vipères. — L'ancien nom apoustumee vient de ce que les tubercules qui couvrent la tige et les feuilles de la vipérine ont été comparés à de petits apostèmes.

P. 170. Rigolet. — Pulegium regale. — Mentha Pulegium L. Pouliot. — Le mot rigolet semble être venu de l'ancien nom latin regale, prononcé avec l'accentuation française ; mais il est probable que cette dérivation s'est faite sous l'influence du mot rigole, à cause de l'habitat ordinaire de la plante. — Les termes de rigault, rigueloux, donnés dans ce manuscrit à d'autres espèces de menthe ont certainement la même origine.

P. 171. Serires. — Cerasium. — Cerasus vulgaris G. G. Cerises, griottes.

P. 172. Chardons jausnes. — Species cardo. — Kentrophyllum lanatum DC. Chardon béni jaune.

P. 173. Jasmin. — Sambacus. — Jasminum officinale L. Jasmin commun.

P. 174. Chardons ras. — Specie cardo. — Cirsium eriophorum Scop. Chardon des ânes.

P. 175. Jobarde. — Barba Jovis. — Sempervivum tectorum L. Joubarbe ; et non S. arachnoideum L. comme le dit Decaisne.

P. 176. du Chesne. — Glandus. — Quercus sessiliflora Sm. Glands de rouvre.

P. 177. Chanvre fumelle. — Canabs. — Canabis sativa L. Chanvre (grappes de fleurs mâles).

P. 178. Violectes men[ues]. — Centaurea minor. — Erythræa pulchella Horn. Centaurée élégante.

P. 179. Aubefin en croix. — Albafeni. — Specularia speculum Alph. DC. Miroir de Vénus. — Jussieu la nomme « roucette ».

P. 180. Bugleuse. — Buglossa. — Anchusa italica Retz. Buglosse, langue de bœuf.

P. 181. Butoysne. — Butonica. — Betonica officinalis L. Bétoine.

P. 182. Chanvre mâle. — Canabs ma[s]culus. — Cannabis sativa L. Chanvre (grappes de fleurs femelles). — L'emploi à contresens des mots « chanvre mâle et chanvre femelle », habituel chez les anciens botanistes, a été constaté encore de nos jours dans tout le bassin du Rhône par M. le Dr Saint-Lager (Recherches historiques sur les mots « plantes mâles et plantes femelles », p. 19. Paris, 1884).

P. 185. Nourilles de boys. — Avalena silvestris. — Corylus Avellana L. Noisettes des bois.

P. 186. Rue. — Rutarum. — Ruta graveolens L. Rue des jardins.

P. 187. Aigremoyne. — Agrimonia. — Les fleurs ne sont pas bien dessinées ; pourtant il est probable que l'auteur a voulu représenter, non l'aigremoine, comme le pensait Jussieu, mais bien le Potentilla anserina L. Bec d'oie, ainsi que le dit Decaisne.

P. 188. Epurge. — Catapucia. — Euphorbia lathyris L. Epurge, petite catapuce.

P. 189. Orge. — Ordeum. — Hordeum vulgare L. Orge, escourgeon.

P. 190. Saigle. — Siligo. — Secale cereale L. Seigle.

P. 191. Forment. — Triticum. — Triticum vulgare Vill. Froment, blé ordinaire.

P. 192. Avoyne. — Avena. — Avena sativa L. Avoine.

P. 193. Mil. — Milium. — Setaria italica PB. Millet.

P. 194. Hache. — Apium. — Levisticum officinale K. Livèche.

P. 195. Dens de lion. — Dentes leonis. — Taraxacum officinale Vill. Pissenlit.

P. 196. Violete cramoisie. — Species keyri. — Matthiola incana R. Br. Giroflée des jardins (fleurs simples d'un carmin vif). Jussieu la nomme « Quarantain » .

P. 197. Querson alenoys. — Eruca. — Lepidium sativum L. Cresson alénois. — On a relevé dans des textes du XIIIe et du XIVe siècle, les formes orleneis, orlenois, aulenoys, qui, selon Littré, proviendraient de l'adjectif « orlenois » (Aurelianensis, orléanais, d'Orléans). Ainsi que je l'ai déjà fait remarquer ailleurs, cette étymologie n'est guère satisfaisante. En effet, le Lepidium sativum, originaire de l'Orient, était jadis cultivé partout, à cause des nombreuses propriétés

P. 198. Ponceau. — Papaver rubeum. — Papaver Rhœas L., Coquelicot.

P. 199. Sauge menue. — Salva menuta. — Salvia officinalis L. Sauge officinale. Jussieu dit : « petite sauge ».

P. 200. Boutecornille. — Specie batizora. — Centaurea cyanus L. fl. albo. Bluet à fleurs blanches.

P. 201. Ramberge. — Mercurialis. — Mercurialis annua L. Foirasse, vignette. — Le nom de ramberge s'est conservé en Normandie pour la même espèce.

P. 202. Marjolaine sauvage. — Origanum. — Origanum vulgare L. Origan, marjolaine bâtarde.

P. 203. Blanche putain. — Fatoleri (l. Catoleri ?). — Viburnum opulus L. Viorne obier, que Jussieu appelle « Pain mollet ».

P. 204. Aluysne. — Absinthium. — Artemisia absinthium L. Absinthe aluine. — Ce dernier nom français vient de aloen, ancienne forme de aloes (voy. « Circa instans », n° 18), l'amertume de l'absinthe ayant été comparée à celle de l'Aloe vulgaris Lk.

P. 205. Confee fumelle. — Consolida minor. — Symphytum officinale L. flore albo. Consoude à fleurs blanches.

P. 206. Senelles. — Spina albaCratægus oxyacantha L. Cenelles, fruits de l'aubépine.

P. 207. Chausses trapes. — Specie spina. — Eryngium campestre L. Panicaut, chardon Roland.

P. 208. Feullagiee. — Florigeria. — Melampyrum arvense L. Queue-de-renard, rougeole.

P. 209. Brunetee. — Bruneta. — Circæa lutetiana L. Herbe aux sorcières.

P. 210. Saffran. — Crocus. — Crocus sativus L. Safran cultivé.

P. 211. Geneterolle. — Species geneste. — Genista tinctoria L., Genestrolle.

P. 212. Garencelle. — Spergula. — Galium verum L. Caille-lait jaune. — Le nom de Garencelle a été donné à cette plante à cause de sa ressemblance avec la garance.

P. 213. Confee male. — Species consolida. — Symphytum officinale L. fl. roseo. Consoude à fleurs roses.

P. 214. Popier. — Portulaca. — Portulaca oleracea L. Pourpier. — On rencontre aussi, au XVIe siècle, la graphie pourpied, qui laisse mieux voir l'origine du latin pulli pes.

P. 215. Galiot. — Galiofilata. — Geum urbanum L. Benoîte commune, appelée aussi jadis gariofilée et galiofilée. Cette plante est du reste nommée galliot ou galiot dans la plupart des traités de botanique du XVIe siècle.

P. 216. Garest. — Burgena. — Evonymus europæus L. Fusain, bonnet de prêtre (fruits). — Cette espèce s'appelle aujourd'hui galais, dans la Champagne.

P. 217. Carainges. — Alkecangi. — Physalis alkekengi L. Coqueret. — Le mot carainges est très probablement une erreur du copiste, au lieu de cacainges. (Cfr. l'italien kekengi, qui se trouve déjà dans Matthioli).

P. 218. la Mossue. — Moussata. — Très probablement une algue, une Conferva, comme l'a fort bien vu Jussieu qui la nomme « mousse d'eau ». L'artiste lui a donné une forme décorative dont les contours rappelleraient vaguement la silhouette de trois œillets doubles superposés, et c'est ce qui fait que Decaisne a été tenté de voir dans cette miniature « une chloranthie prolifère de l'œillet ». Il aurait pu ajouter « de l'œillet double », ce qui aurait compliqué l'anomalie.

P. 219. Sireaulx. — Papirus. — Carex riparia Curt. Laiche des rives. Jussieu écrit « lèche ».

P. 220. Espine noyre. — Primelorum (l. Prunelarum). — Prunus spinosa L. Prunellier (fleurs). — L'ancien nom de « nerprun » que donne Jussieu s'est conservé, il est vrai, dans quelques localités pour désigner le prunellier et aussi le troëne (voy. Joret, o. c., 59, 129), mais en général on ne l'applique plus guère qu'au Rhamnus catharticus L.

P. 221. Remanbrance. — Lunaria minor. — Heliotropium europæum L. Herbe aux verrues.

P. 222. Piquerolle. — Yringi. — Centaurea Calcitrapa L. Centaurée chausse-trape, chardon étoilé. — Decaisne a fait erreur en proposant ici l’Onopordon Acanthium L.

P. 225. Preunes damars. — Prunas. — Prunus domestica L. Prunes de Damas, rondes et violettes. — Le « Circa instans » de Modène a déjà la dénomination Pruna damascena, et la traduction du même ouvrage (n° 389) : Prunes de Damas ou damascenes. Or dans ces deux exemples, Damas nous semble bien être le nom de la ville et non celui de l'étoffe, comme le voudrait Littré.

P. 226. Aymart. — Amartini. — Rhinanthus major Ehrh. Crête-de-coq.

P. 227. Roses sauvages. — Bedgaris arbor. — Rosa canina L. Fleurs d'églantier.

P. 228. Mental. — Mentastrum. — Mentha rotundifolia L. Baume sauvage. — Mental est probablement une fausse lecture de mentas. (Cfr. plus haut Arolle pour Arosse.)

P. 229. Ailletz. — Species sordi. — Muscari comosum Mill. Ail à toupet. — Cette espèce porte aujourd'hui le nom d'aillot en Normandie, d'après M. C. Joret (Fl. pop. de la Norm., p. 190).

P. 230. Panserolle. — Satyrion. — « Orchis militaris major C. B, male picta », dit Jussieu. Le dessin est, en effet, fort médiocre, et l'espèce représentée est difficile à reconnaître. Cependant c'est bien un Orchis, et non la Stachys sylvatica comme l'a cru Decaisne.

P. 231. Violete de marz. — Violla alba. — Viola odorata L. Violettes à fleurs blanches.

P. 232. Tartarie. — Tartaria. — Pedicularis sylvatica L. Pédiculaire.

P. 233. Mesles. — Nespulum. — Mespilus germanica L. Nèfles.

P. 234. Riffors. — Raffanus domesticus. — Raphanus sativus L. Radis, ou raifort, comme le dit Jussieu.

P. 235. Lys oust. — Species lilii. — Le dessin indiquerait une caryophyllée, mais les fleurs sont de couleur orange. — Lys oust est peut-être l'abrévation de Lys oustremer.

P. 236. Grivolee. — Species satyrion. — Orchis fusca Jacq. Variété de l'Orchis pourpre. — L'espèce est dite grivolée (ancienne forme de grivelée), parce que son labelle est moucheté comme le plumage des grives.

P. 237. Pié de pigeon. — Pes columbini. — Ranunculus repens L. Renoncule pied de poule.

P. 238. Herbe saint Jehan. — Peonia. — Pæonia officinalis Retz. — Pivoine officinale. — Jussieu dit « Pivoine male ».

P. 241. Guernades. — Mala grenata. — Punica granatum L. Fruits du grenadier, grenades.

P. 242. Fleur de Marion. — Camixpitheos. — Veronica teucrium L. Véronique teucriette.

P. 243. Percillee. — Serfolii. — Helosciadum nodifiorum K. Helosciadie. — Diverses ombellifères aquatiques ont été, comme celle-ci, comparées au « persil » ; nous avons par exemple le « persil des marais » (Sium angustifolium Lam.), le « persil de l'eau » (Œnanthe Phellandrium Lam.), etc.

P. 244. Guis de chesne. — Vistus (l. viscus) quercinus. — Viscum album L. Gui.

P. 245. Mil rouge. — Milastea. — Setaria italica PB. Mille (variété à grains rougeâtres).

P. 246. perse Brunete. — Species bruneta. — Très probablement Veronica spicata L. Véronique à épis. Decaisne y voyait le V. serpyllifolia L. et Jussieu un Polygala fl. cæruleo.

P. 247. Arglantier. — Bdegar. — Rosa canina L. Eglantier. — Ici l'artiste a représenté seulement les fruits ; ailleurs il a peint les fleurs avec le nom de « Roses sauvages ». La forme arglantier, restée dans quelques patois, pourrait bien être due à une fausse lecture de l'ancienne graphie aiglantier ; c'est ainsi que par suite d'une erreur du même genre, ce manuscrit offre boriago pour borrago (voy. Bourrochez).

P. 248. du Houst. — Viscus agrifolium. — Ilex aquifolium L. Fruits du houx. — On tirait déjà la glu de cette plante ; de là le nom de Viscus.

P. 249. Chastaignes. — Castanearum. — Castanea vulgaris Lam. Chataignes.

P. 250. Bruere menue (e). — Brutex munita (l. minuta). — Calluna vulgaris Salisb. Petite bruyère. — « Bruère » est resté dans le patois du Berry.

P. 251. Pironnée. — Species satirionis. — Muscari racemosum L. Muscari à grappe. — Jussieu y voyait la « fritillaire ».

P. 252. Chardons vergez. — Species cardo. — Figure défectueuse du Silybum Marianum Gært. Chardon Marie, ou comme le dit Jussieu, « chardon Nostre-Dame ». Pour Decaisne, ce serait l’Onopordon acanthium.

P. 253. Anunceau. — Species cardo. — ? — Jussieu y voit le Cirsium anglicum de Lobel, et Decaisne une Centaurea.

P. 254. Barbane. — Matricaria. — Labiée à fleurs bleues mal dessinées. Jussieu propose le genre Ballota pour l'identification, et Decaisne le Marrubium. Le premier nous semble plus près de la vérité.

P. 255. Fleurencelle.— Florenceola. — Campanulacée indéterminable. Decaisne propose le Phyteuma orbiculare.

P. 256. Boullatz. — Terebintus. — Betula alba L. Bouleau ; Jussieu écrit : boulot.

P. 257. Lis bastard. — Lilium silvestrum. — Liliacée difficile à identifier. D'après Jussieu, ce serait l'Ornithogalum umbellatum, et selon Decaisne, le Phalangium Liliago Schreb.

P. 258. Jomarin. — Joncus marinus. — Ulex europæus L. Ajonc, jonc marin. — Jussieu a fait erreur en donnant pour l'identification le Genista Spartium (= Spartium junceum L.).

P. 259. Mactrax. — Papirus. — Typha angustifolia L. Matelas, massette, et selon Jussieu « masse ». — Le mot mactrax [= matras, matelas) signifiait dans l'ancienne langue un gros trait lancé par l'arbalète, et c'est à cette sorte de flèche que l'on a comparé les épis de la massette. D'ailleurs les termes de masse, massette, représentent ici la masse d'armes du moyen âge. Ces genres de rapprochements étaient jadis très fréquents. De là sont venus dans la nomenclature des plantes les noms de rumex, tribulus, chausse-trape, barbelée, comme aussi celui de macre appliqué au Trapa natans à cause de la forme de ses fruits, qui rappelaient les boules avec pointes de fer dont étaient garnies certaines maques (masse d'armes. Voy. Godefroy, Dict.). Il est curieux que personne, pas même Littré, n'ait pensé à cette explication pour l'historique des mots macre, macle, ni pour celui de macque, masse servant à broyer le chanvre ou le lin.

P. 260. Ysopart. — Ysopi agrescie. — Hyssopus officinalis L. (?) Hysope (feuilles plus larges et fleurs moins nombreuses que chez le suivant).

P. 261. Chesnarde. — Alius quinque digiti me. — Pulsatilla vulgaris Mill. Anémone pulsatille.

P. 262. Blanchete. — Blancheola. — Helianthemum pulverulentum DC. Helianthème à feuilles grisâtres.

P. 263. Geniesvre. — Juniperus. — Juniperus communis L., Genévrier,

P. 264. Titimali grand. — Titimali maior. — Euphorbia helioscopia L. Réveille-matin.

P. 265. Plantain. — Plantago. — Plantago major L. Grand plantain.

P. 266. Escariole. — Scariola. — Cichorium intybus L. Chicorée sauvage.

P. 267. Mante. — Mentastrum. — Mentha aquatica L. Menthe à grenouille.

P. 268. Croisée. — Cruciata. — Galium cruciatum Scop. Croisette.

P. 269. Langue de vache. — Species buglosse. — Anchusa officinalis L. Buglosse officinale. Ni l'identification « orcanette » (Alkanna tinctoria DC.), que donne Jussieu, ni celle de Cynoglossum officinale proposée par Decaisne, n'est admissible.

P. 270. Mire soleil. — Testicolos sacerdoti. — Ficaria ranunculoides Mch. Petite chélidoine, éclairette.

P. 271. Mentillon. — Matricarie. — Veronica Beccabunga L. Cressonnière.

P. 272. Letrons. — Rostrum porci. — Sonchus oleraceus L. Laiteron, laceron.

P. 273. Millart. — Panicum. — Panicum miliaceum L. Millet des oiseaux. — Jussieu dit « Panis ».

P. 274. Reguelisse sauvage. — Aristologia longa. — Aristolochia Clematitis L. Aristoloche, sarrasine.

P. 275. Burse pasteur. — Bursa pastoris. — Capsella bursa-pastoris Mœnch. Bourse à pasteur.

P. 276. Meures. — Mora celsi. — Morus nigra L. Fruits du mûrier noir.

P. 277. jeune Palme. — Palma. — Chamærops humilis L. — Palmier-éventail. — L'artiste a tellement allongé et serré les feuilles pour les faire tenir dans la marge, que Jussieu les a prises pour celles d'un dattier.

P. 278. Saffran bastard. — Cartamus. — Carthamus tinctorius L. Carthame des teinturiers.

P. 279. Bassinetz. — Pata lupina. — Caltha palustris L. Populage, souci des marais. — Aujourd'hui le terme de bassinet ou bacinet (litt. petit bassin) désigne diverses espèces de renoncules.

P. 280. L'Arolle. — Atriples. — Atriplex hortensis L. Arroche-épinard. — Ici de nouveau je serais tenté de voir dans arolle une fausse leçon de arosse, à cause de la ressemblance de l et s dans certains types d'écriture. Le patois normand a encore arousse pour arroche.

P. 281. Pourpree. — Purpurea. — Fleurs violettes difficiles à déterminer. Decaisne serait porté à y voir une variété de Helianthemum (!).

P. 282. Jaulnete. — Lactuca. — Peut-être le Senecio paludosus L. Seneçon des marais. — Jussieu croît y reconnaître la Lactuca sativa, et Decaisne une espèce de Senecio.

P. 283. Agripal. — Urtica mortua. — Lamium maculatum L. Lamier tacheté. — Les fleurs sont mal peintes. Jussieu a donné pour l'identification « mélisse sauvage, MelissaTragi », tandis que Decaisne a proposé les genres Stachys et Melittis.

P. 284. Aulx. — Alium domesticum. — Allium sativum L. Ail cultivé.

P. 285. Moron blanc. — Morsus galine. — Stellaria media Vill. Morgeline, mouron des oiseaux.

P. 286. Bruyère. — Alius bipharium. — Erica cinerea L. Bruyère cendrée.

P. 287. Ongnons. — Cepe. — Allium Cepa L. Oignon.

P. 288. Rigueloux. — Species balsamite. — Probablement la Mentha citrata Ehrb. Menthe citronnée, cultivée.

P. 289. Aparitoyre. — Papetaria (l. Paretaria). — Parietaria officinalis L. Pariétaire. — L'a initial de aparitoyre résulte de l'agglutination de l'article la avec paritoyre.

P. 290. Rigault. — Species me[n]tastrum. — Mentha sp. Menthe presque semblable à celle qui est appelée ci-après « Rigueloux » ; peut-être la M. aquatica L.

P. 291. Yvroye. — Lolium. — Lolium temulentum L. Ivraie.

P. 292. Eschallotes. — Stalogie (l. scalogie). — Allium ascalonicum L. Echalote.

P. 293. Colependre. — Scolopandria. — Scolopendrium officinale Sm. Scolopendre, langue-de-cerf.

P. 294. Penserol. — Panseolum. — Ajuga reptans L. Bugle.

P. 295. Millez feulles. — Millefolium. — Achillea Millefolium L. Millefeuille.

P. 296. Pate de lyon. — Marsilium. — Helleborus fœtidus L. Ellébore. — Pour Jussieu c'est le H. niger, « pied-de-griffon ».

P. 297. Baguenaudes. — Species sene. — Colutea arborescens L. Baguenaudier, faux séné.

P. 298. Coudelou. — Cauda lupi. — La graminée, représentée ici, est certainement un Phleum ou un Alopecurus, marsette ou vulpine, mais il est impossible de l'identifier d'une manière plus précise. — Coudelou est pour coue de loup ; la forme coue (queue) existe encore dans le patois du Berry.

P. 299. Romarin. — Ros marinus. — Rosmarinus officinalis L. Romarin.

P. 300. Poys platz. — Lupini. — Lupinus albus L. Lupin cultivé (gousses, sans fleurs).

P. 301. Testesorix. — Crassula minor. — Sedum acre L. Orpin, vermiculaire. — Teste sorix au lieu de tette de souris est une erreur fort ancienne, car nous avons déjà teste de souris au XVe siècle, dans la traduction du « Circa instans », de Modène (n° 492). M. Joret

P. 302. Mitons de saule. — Mellilotum. — Salix capræa L. Chatons mâles de saule. (Cfr. Chatons 324.)

P. 303. Artebeuf. — Resta bovis. — Ononis repens L. ou O. spinosa L. Arrête-bœuf, bugrane (dans le Vexin français, bougrande). — La forme artebeuf n'est apparemment qu'un lapsus du scribe pour arête beuf.

P. 304. Melice. — Melissa. — Melissa officinalis L. Mélisse, citronnelle. — Le dessin est exact, mais le miniaturiste a donné aux fleurs une teinte violacée qui n'appartient pas à cette plante.

P. 305. franche Souscicle. — Species calandula. — Calendula offîcinalis L. Souci cultivé.

P. 306. Poyvrier. — Flores piperi. — Ribes nigrum L. Fleurs du groseillier noir. — Ces deux dernières miniatures constituent, si je ne me trompe, le plus ancien document qui nous soit parvenu sur la culture du groseillier noir, non seulement en France, mais en Europe. En effet, cet arbuste inconnu aux anciens, n'est mentionné, ni dans les herbollaires du moyen âge, ni dans les traités des premiers botanistes de la Renaissance. Il faut arriver à la seconde moitié du XVIe siècle pour trouver quelque auteur, tel que J. Bauhin, qui en parle en nous faisant savoir qu'on la cultivait alors en Italie et en France.

P. 307. Lestus (l. lestue). — Lactica. — Lactuca sativa L. Laitue.

P. 308. Sicamour. — Siccamor. — Acer Pseudo-Platanus L. Sycomore, faux platane.

P. 309. Fumeterre. — Fumus terre. — Fumaria officinalis L. Fumeterre officinale.

P. 310. Gaude. — Gauda. — Reseda luteola L. Gaude, herbe à jaunir.

P. 313. Raisins noirs. — Uva nigra. — Vitis vinifera L. Grappes de raisin noir. Jussieu dit « Morillon noir ».

P. 315. grande Esclere. — Menuta. — Glaucium luteum Scop. Glaucienne jaune. Jussieu l'appelle « Pavot cornu ».

P. 316. grosses Penscees. — Grossa pensate. — Viola tricolor L. var. hortensis. Grandes pensées violettes, cultivées.

P. 317. Marest. — Muguetum palustre. — Cardamine pratensis L. Cressonnette.

P. 321. franc Coings. — Citrinum (l. citonium). — Cydonia vulgaris Pers. Fruits du coignassier.

P. 322. Myeulx que or. — Species melliloti. — Crucifère difficile à déterminer. Jussieu a proposé le « Bunia » ou le Napus sylvaticus de C. Bauhin ; Decaisne, un Nasturtium.

P. 323. Quegourdes de Turquie. — Colloquintida. — Jussieu voyait dans cette miniature la coloquinte (Citrullus Colocynthis L.), et Decaisne la citrouille (Cucurbita Pepo L.). Mais, ainsi que me l'a fait observer M. le Dr Bonnet, il est plus probable que c'est le Cucurbita moschata Duch., appelé « Courge d'Afrique, Barbarine, Courge des Bédouins ».

P. 324. Chatons. — Flos silicis. — Salix capræa L. Chatons femelles de saule. (Cfr. « mitons de saule ».)

P. 325. Tavellee. — Species satyrion. — Orchis mascula L. Orchis mâle. — Cette espèce est dite tavellée à cause des taches que présente son labelle. Le verbe taveler de l'ancien français provenait de *tavellare, paver, est-il dit dans les dictionnaires étymologiques ; mais alors il faut entendre dans ce cas un pavement à la vénitienne, le terrazzo, que Théophile Gautier comparait aux tranches de mortadelle.

P. 329. Grouselliers. — Rhamnus. — Ribes uva-crispa L. Groseilles à maquereaux.

P. 333. Foysnez. — Fagus. — Fagus sylvatica L. Faînes, fruits du hêtre.

P. 337. (Le nom français manque.) — Citrangulus. — Citrus Aurantium Risso. Oranges.

P. 341. Abricotz. — Grisolominis. — Armeniaca vulgaris T. Abricots. — Les fruits ne sont pas de la grandeur naturelle, et le nom français n'a pas été reproduit dans l'édition Curmer ; c'est ce qui fait que Decaisne a cru reconnaître ici les « Prunes de mirabelles ».

P. 345. Poyrier de fin or. — Pirus. — Pyrus communis L. Variété de poires.

P. 349. Nefflier. — Florum mespule. — Mespilus germanica L. Fleurs de néflier.

P. 353. Lys rouge. — Lilium rubeum. — Lilium croceum Chaix. Lis jaune orange.

P. 354. Moron rouge. — Morsus galine. — Anagallis arvensis L. Mouron rouge.

P. 357. Cormier. — Sorbe. — Sorbus domestica L. Sorbier, cormier (fruits).

P. 361. (Les noms français et latin étaient déjà effacés dans le manuscrit, du temps de Jussieu.) La miniature représente des pêches (Persica vulgaris DC.).

P. 365. Ponmes de roueau. — Pommas. — Malus communis Lam. Variété qui est peut-être la pomme de rouelle indiquée dans la Fl. pop. norm., p. 261, de C. Joret, ou le rouvezeau mentionné dans le Dict. de Littré. Je trouve, au XVIe siècle, dans le « Nomenclator » de Junius, l'appellation pommes de rouueau appliquée à la mala rubelliana de Ruellius, Jussieu donne pommes de raveau.

P. 369. — Hobelon. — Luppulus. — Humulus lupulus L. Houblon.

P. 373. de la Vesse. — Species lupinus. — Vicia sepium L. Vesce sauvage.

P. 377. Pommes de pin.— Pomas pin. — Pinus pine L. Pin pignon.

P. 381. du Pullan. — Catolleria arbor. — Le dessin de la figure laisse à désirer, mais il est probable qu'il s'agit ici des fleurs de l'alisier, Sorbus aria Crantz, ou, comme le croyait Jussieu, de celles du « Buisson ardent » (Cotoneaster pyracantha Spach). Selon Decaisne, ce serait le Cratægus Amelanchier. Si l'on s'en tenait seulement au nom français, on serait porté naturellement à identifier ces fleurs avec celles du Cerasus Padus DC. , c'est-à-dire du « bois puant » ou « putiet » , car le mot pullan n'est autre qu'une des nombreuses formes de l'ancien adjectif pulent, signifiant infect, puant, etc., et provenant de *putu-

P. 385. Nantilles. — Species pisei. — Lathyrus sylvestris L. ou L. latifolius L. Gesse bleue.

P. 389. Faverolles. — Faberole. — Phaseolus vulgaris L. Haricots. — La figure de cette espèce dans un manuscrit de 1508 est intéressante au point de vue historique, car, selon Alph. de Candolle (Orig. des pl. cult., p. 275) : on n'est pas complètement sûr que Phaseolus vulgaris fût connu en Europe avant la découverte de l'Amérique. »

P. 393. Viorne. — Citisus. — Clematis Vitalba L. Clématite des haies.

P. 397. Poyvre. — Piperi rotondi (1). — Ribes nigrum L. Fruits du groseillier noir, cassis.

P. 398. — Homeau. — Ulmus. — Ulmus campestris Sm. Orme, que Jussieu écrit « horme ».

P. 401. Naveaulx sauvages. — Napus silvestris. — Bryonia dioica Jq. Vigne blanche, navet du diable, et d'après Jussieu « Couluvrée ».

P. 405. Comoust. — Species caprifoli. — Plante difficile à déterminer ; mais l'identification « troesne » (Ligustrum vulgare L.) que donne Jussieu satisfait plus que celle de Decaisne, Lonicera nigra L. Peut-être faut-il lire cornoust (?) au lieu de comoust.

P. 409. Concombres. — Cucumer. — Cucumis sativus L. Concombres.

P. 413. Ronsces. — Arbustum rubri. — Rubus fruticosus L, Ronce. — Le célèbre philologue Diez, avait, avec sa clairvoyance habituelle, tiré « ronce » de rumicem, comme « ponce » de pumicem. Cepen-

P. 417. des Frelles. — Flacea. — Bidens tripartita L. Chanvre d'eau. — Flacea pourrait bien être pour filacea, mot qui aurait été formé sur le français filace (filasse).

P. 421. du Querson. — Nasturci aquatici. — Très probablement le cresson de fontaine (Nasturtium officinale R. Br.), d'après le dessin ; mais les fleurs ont été peintes en bleu pâle. C'était aussi l'opinion de Jussieu. Pour Decaisne, il n'a vu ici qu'une plante imaginaire.

P. 425. (Nom effacé.) — Nucariis. — Juglans regia L. Noix.

P. 426. Vinnete. — Acetoza. — Rumex acetosa L. ou R. acetosella L. Oseille, vinette, surelle.

P. 427. Sarriete. — Saturagia. — Satureia hortensis L. Sarriette des jardins.

P. 428. Veixre. — Primula veris. — Primula elatior L. Primevère.

P. 429. Leaune. — Bealna. — Plante mal dessinée, difficile à déterminer. Probablement le Stachys palustris L., ainsi que l'a pensé Decaisne.

P. 433. du Senexon. — Cardumoen. — Senecio sylvaticus L. Seneçon des bois. — Le mot cardumoen me semble être une erreur de copiste ; il faut lire apparemment carduniceri.

P. 434. Blectes. — Blecta. — Beta vulgaris L. Bette. — Pour Jussieu c'est la « patience » .

P. 435. Roquete. — Eruca. — Eruca sativa Lam. Roquette.

P. 436. la Trible. — Triphlorale. — Alisma Plantago L. Plantain d'eau. — Cette plante est appelée trible, c'est-à-dire triple, à cause des trois folioles pétaloïdes de son périgone.

P. 439. de la Poyvrade. — Ges. — Nigella sativa L. Nigelle. — Le mot ges est dû apparemment à une faute du copiste, qui avait à écrire git, jadis le nom latin de la nigelle.

P. 440. (Le nom français manque.) — De aspula. — Plante indéterminable. Decaisne y voyait un rameau de Tamarix ou de Myricaria.

P. 441. menue Bruere. — Brutey. — Bruyère à balais. Erica scoparia L.

P. 442. Amaroustes. — Amarusca. — Anthemis arvensis L. Œil-de-vache, confondue avec l'A. cotula L., qui porte encore de nos jours les noms de maroute et amaroute.

P. 443. Orpin.— Faba subersa. — Sedum Telephium L. Reprise, grassette. — Faba subersa est une erreur de lecture ; il faut certainement corriger par Faba inversa.

P. 444. Bouys. — Boyci. — Buxus sempervirens L. Buis.

P. 447. du Frellon (1). — Brusci. — Ruscus aculeatus L. Fragon, houx-frelon (fruits). — La plante a été nommée frelon, à cause des rameaux à pointes qui piquent comme l'insecte de même nom. Quant au nom moderne fragon, c'est tout simplement le latin fragum, fraise, écrit selon l'ancienne prononciation qui a donné origanon, basilicon, phelandrion, etc., dans les anciens textes.

P. 448. Fogere bastarde. — Osmundum. — Polystichum filix-mas Roth. Fougère mâle.

P. 449. Cornilles. — Cornus. — Cornus mas L. Fleurs de cornouiller.

P. 450. Coriande. — Coriandrium. — Coriandrum sativum L. Coriandre.

P. 451. Herbe au char[penti]er. — Lancerlata (l. lanceolata). — Plantago lanceolata L. Plantain, oreille-de-lièvre.

P. 452. Barbelee. — Barbarea. — Sagittaria sagittæfolia L. Fléchière. — L'on sait que l'on appelait jadis barbelée la flèche dont la pointe était garnie de deux dents ; les feuilles auriculées de la susdite plante représentent bien la figure de cette arme.

P. 453. Gyon. — Species blete. — Apparemment le Chenopodium album L., anserine blanche ; mais la figure est médiocre et douteuse. Les dénominations de « blete » et blitum album, dont se sert

P. 457. Neole. — Enulla campana. — Inula Helenium L. Aunée.

P. 458. Alixandre. — Alixandrie. — Peut-être le Brassica campestris L. chou à feuilles rudes. En tout cas il ne s'agit pas ici de l'Athamantha macedonica Spr., nommée alexandri dans le « Circa instans » (1) et dans d'autres traités du moyen âge.

P. 459. Arbucil. — Arbustum. — Probablement le Solidago virga aurea L., la grande verge dorée. Jussieu croyait y reconnaître le Senecio Jacobea.

P. 460. Pinpenelle. — Pimpenella. — Poterium Sanguisorba L. Pimprenelle.

P. 461. Tremblant. — Fenum vulgatum. — Briza media L. Tremblette, amourette.

P. 462. Grace gelline. — Gallina. — Il est probable que l'artiste a voulu représenter ici le Xanthium strumarium L. (Lampourde, grapilles), comme le croyait Jussieu. Decaisne pencherait pour un Chenopodium, mais cette opinion ne nous paraît guère fondée.

P. 463. Guymauves. — Bismalve. — Althæa officinalis L. Guimauve.

P. 464. Melinot. — Melliloti. — Melilotus officinalis Lam. Melilot.

P. 465. Morelle. — Morella. — Solanum nigrum L. Morelle (fleurs).

P. 466. — Pourreaulx. — Porrum. — Allium Porrum L. Poireaux.

P. 467. Balsamite. — Barsamita. — Espèce de sauge, difficile à déterminer. Probablement la Salvia verbenaca L.

P. 468. Escarlete. — Centum grana. — Ombellifère indéterminable. Jussieu propose l’Anethum hortense de C. Bauhin ; Decaisne, le genre Caucalis.

P. 469. Molaine. — Molanie. — Verbascum Thapsus L. Molène, bouillon blanc.

P. 470. Tavellee. — Pelmoneria. — Pulmonaria offîcinalis L. Pulmonaire officinale. — Le nom de tavelée est resté dans le patois normand pour une autre borraginée, l’Echium vulgare L.

P. 471. Boustonee. — Species glilis. — Mauvais dessin de Cynoglossum officinale L. Langue de chien. — La détermination Omphalodes linifolia Mœnch, donnée par Decaisne est inadmissible. — Le nom de « Boustonnée » a été donné à cette plante à cause de la réunion des carpelles formant une sorte de bouton.

P. 472. Gratereau. — Verrolium. — Galium tricorne Wilh. La couleur violacée donnée aux fleurs de ce gaillet est fantaisiste.

P. 473. Politrice. — Politrici. — Asplenum Trichomanes L. Polytric officinal.

P. 474. Bouquetee. — Bouqueta. — Iberis umbellata L. Iberide.

P. 475. Barsines. — Barsinus. — Atropa belladona L. Belladone.