Haricots doliques (Vilmorin-Andrieux, 1904)
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On cultive comme plante potagère, principalement dans les pays chauds, plusieurs espèces appartenant au genre Dolichos ; nous ne nous occuperons ici que de celles dont la culture est possible jusque dans les environs de Paris. Ce sont les seules, du reste, qui aient quelque importance chez nous, même en Provence et dans le Sud-Ouest.
Plante annuelle ne s'élevant pas habituellement à plus de 0,50 m ou 0,60 m ; feuilles composées de trois folioles triangulaires, allongées, arrondies à la base, très lisses et d'un vert foncé ; fleurs grandes, passant du blanc au rose et au lilas, avec une tache plus foncée à la hase des pétales, réunies au nombre de deux ou trois sur un pédoncule épais et fort.
Cosses d'un vert pâle, droites ou courbées par l'effet de leur poids, variant de 0,15 m à 0,25 m de longueur, presque cylindriques, légèrement marquées par la saillie des grains, qui y sont ordinairement assez éloignés les uns des autres. Grains de dimension et de couleur assez variables, habituellement blanchâtres, en forme de rognon raccourci, obtus ou carrés aux deux bouts, peu ridés et marqués d'une tache noire bien prononcée autour de l'ombilic. Le litre pèse 760 grammes, et 100 grammes contiennent environ 530 grains.
CULTURE. — La culture du Dolique mongette est la même que celle des haricots nains ; il supporte assez bien la sécheresse, et n'est pas très exigeant sur la qualité du terrain.
USAGE. — On mange les jeunes cosses à la manière des haricots verts.
Dans les pays où, comme en Italie, le D. mongette est très cultivé, on en distingue un assez grand nombre de variétés qui diffèrent entre elles principalement par la grosseur du grain.
Une variété de D. mongette est cultivée en très grande quantité en Chine, où on la désigne communément sous le nom de « Pois des Chinois »; elle est beaucoup plus tardive que la race ordinaire.
On se rappelle qu'il y a de longues années déjà, M. Durieu de Maisonneuve, alors directeur du jardin botanique de Bordeaux, avait introduit une très curieuse variété du D. mongette, dont les cosses, au lieu d'être droites, se recourbaient en couronne. Cette singularité avait fait donner à la plante le nom de Dolique corne-de-bélier. Au point de vue de la culture et de l'emploi, cette variété, qui est aujourd'hui à peu près perdue, ne différait en rien de la forme ordinaire.
Variété remarquablement hâtive, donnant en pleine terre, dès la fin de Juillet, des aiguilles fines, longues, très tendres et charnues. Le grain, trop petit pour constituer un légume, est blanc jaunâtre à ombilic blanc cerclé denoir, long de 0,0057 [0,007 ?] m, large et épais de 0,004 m. Un litre pèse d'ordinaire 810 grammes, et 100 grammes contiennent environ 1360 grains.
Amérique du Sud. — Annuel. — Tiges grimpantes, s'élevant à 2 ou 3 mètres ; feuilles d'un vert foncé, assez grandes, allongées, pointues ; fleurs grandes, d'un jaune verdâtre, à étendard replié, remarquable par deux oreillettes parallèles qui compriment les ailes et la carène ; elles se présentent solitaires ou au nombre de deux au sommet du pédoncule.
La cosse est pendante, cylindrique, d'un vert clair, très mince et remarquablement longue ; il n'est pas rare, en effet, de la voir atteindre et dépasser 0,45 m. Les grains sont relativement peu nombreux dans la cosse, généralement de sept à dix ; ils sont réniformes, d'une couleur rougeâtre ou lie de vin pâle, avec un cercle noir autour de l'ombilic blanc ; ils ne dépassent pas en général 0,01 m de longueur. Le litre pèse en moyenne 750 grammes, et 100 grammes contiennent environ 635 grains.
Le Dolique asperge se cultive dans le midi de la France, surtout en Provence.
CULTURE. — Sa culture est semblable à celle des variétés tardives de haricots à rames; le mettre à bonne exposition, de préférence contre un mur.
USAGE. — On emploie les cosses vertes comme haricots verts.
Plante grimpante vigoureuse, pouvant s'élever à 3 et 4 mitres. Feuillage très ample ; folioles allongées ; fleurs verdâtres, généralement solitaires, faisant place à des cosses d'une longueur remarquable, qui peuvent atteindre, à la maturité, jusqu'à 0,70 m; elles sont alors légèrement bossuées par la saillie des grains et présentent une largeur de 0,01 m environ.
Le grain ressemble exactement de forme et de couleur à celui du Dolique asperge, dont le D. de Cuba paraît être une variété, mais une variété extrêmement distincte, beaucoup plus haute et franchement à rames. La culture en est du reste la même, et les cosses sont également consommées avant d'avoir atteint tout leur développement.
Le litre pèse 770 grammes, et 100 grammes contiennent environ 630 grains.
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Variété du Dolique de Cuba, comme lui très vigoureuse et productive, mais s'en distinguant par sa très grande précocité, qui lui permet d'arriver à maturité dans les climats tempérés. Le grain est petit, chocolat, à œil blanc cerclé de noir, mesurant 0,009 m de long, 0,006 m de large, et 0,004 m d'épaisseur. Un litre pèse en moyenne 810 grammes, et 100 grammes contiennent environ 850 grains.
Cette variété, récemment introduite dans les cultures, paraît appartenir, comme les précédentes, au Dolichos sesquipedalis, mais elle se distingue par la longueur de ses cosses, dépassant toutes les races énumérées plus haut. Ces cosses, en effet, très nombreuses et sensiblement plus larges que celles du D. de Cuba, atteignent parfois 1 mètre de longueur et renferment un grand nombre de grains lie de vin à ombilic blanc cerclé de noir.
De même que la précédente, elle arrive à maturité sous le climat de Paris.